Allemagne

 

18 septembre 2008

C'est le 7 septembre à 13h05 que nous franchissons notre 4ième frontière en arrivant dans la ville de Aachen en Allemagne et filons à vive allure en direction de Köln (Cologne) afin d’attraper le Rhin nous donnant accès à des chemins plats ce qui nous permet de faire de bonne distance journalière dans notre fuite de la pluie et de froid en direction du Sud. 2 grosses journées en direction de l’Est nous seront nécessaires pour apercevoir ce fameux fleuve et c’est à la sortie de Bonn que nous sommes enfin sur ses berges et le suivons en direction de sa source.

La vallée du Rhin à cet endroit est très enclavée et longée par des monts de chaque coté, du coup très habitée et très peu voir aucun emplacement où poser sa tente ce qui nous impose de dormir quasi toutes les nuits dans des campings. Fini les petits réveils aux chants des oiseaux, ici ce sont les voitures, les deux voies de chemins de fer où les gros diesel des barges qui vous réveillent.

Notre 4ième victime, l'allemagne

L'allemagne de l'énergie avec des héoliennes (en blanc) 2 fumerolles de centrales nucléaires et la ligne à haute tension

enfin nous rejoignons le Rhin

Au 4ième jour nous pédalons enfin sous le soleil et c’est en sifflotant que nous arrivons dans la ville de Koblenz et nous arrêtons dans son camping afin de profiter au maximum des derniers rayons du soleil couchant. Heureuse idée car nous faisons la connaissance de Dirk et Ulli qui se font deux semaines de vacances en VTT entre hommes et Christian de München (Munich) qui a pris quelques mois de vacances afin d’effectuer le tour d’Allemagne en vélo

(la petite anecdote le concernant est qu’il s’est approché de nous avec un sourire à lui décrocher la mâchoire car quelques temps auparavant, un cycliste hollandais qu’il a croisé lui raconta une histoire folle de deux suisses fous en train de faire un tour du monde avec derrière leur vélo une espèce de gros cigare blanc) (je vois vraiment pas de qui il parlait, vous jure ces bruits qui courent, surtout que des Suisses fous cela n’existe pas, on est juste un peu lent  )

C’est avec ces trois compères que nous festoyons pour la première fois en Allemagne à grands coups de bières et de rires jusqu’à tard dans la nuit. Au petit matin, fini la fête, les nuages sont de retour. Etant toujours aussi rapide qu’à notre début, nous sommes encore en plein déjeuner que nos 3 nouveaux amis sont déjà prêts et nous quittent après une bonne poignée de main.

Enfin prêt, nous faisons une petite visite de cette ville et reprenons notre petit bonhomme de chemin. Dans l’après midi, nous rattrapons Christian qui était assis sur la terrasse d’un café (pas si lent que cela les Suisses en fin de compte ) Après avoir fait notre petite pose café, nous reprenons la route tous les 3 et aux fils des kilomètres  qui passent, Christian nous demande s’il peut essayer nos drôles d’engins.

Son premier essai est effectué sur le vélo d’Isabelle qui ne pèse plus qu’une petite 60aine de kilos et fait un bout de route ainsi. Isabelle qui lui a pris son vélo, vole presque tellement il est léger avec ses 25 kilos de bagages. Vint le moment où il essaye mon vélo et son petit 100 kilos. Il s’assoit, crispe ses mains sur le guidon car le poids le surprend, pose un pied sur l’une des pédales et il se lance en avant avec des râles de bûcheron afin de faire avancer cette masse.

Après un petit moment, il s’arrête, pose les deux pieds au sol et dit qu’on est vraiment des Suisses fous (bon, alors ca doit exister ) (c’est dans ces instants que l’on constate l’adaptation du corps humain car pour nous cette charge n’est plus vraiment un problème, notre équilibre c’est adapté à l’engin, nous pouvons même faire de la danseuse sur nos vélos, parcourons facilement entre 50 et 60 kilomètres par  jour et cela à une vitesse de 20 à 25 kilomètres heure. Ceci dit, on la chie encore dans les montées )

petite vue de la ville de Koblenz

Voilà une bonne idée de table inventée par Dirk, elle s'accroche simplement au porte-bagages

en voilà une bonne soirée entre vélotard

Après ces petits essais, nous laissons Christian continuer sa route car pour nous notre journée est terminée et fort heureusement car à peine le temps de monter la tente que le ciel se déchaine et crache toute la pluie qu’il a retenu si gentiment toute la journée. La nuit fut mouvementée et la tente secouée de toute part par le vent et au petit matin la pluie et le vent avaient disparus, remplacer par le soleil et une température glaciale.

Vu ce froid, nous décidons de nous octroyer notre journée de farniente et regarder ces barges géantes se croiser à longueur de journée sur un fleuve puissant afin d’aller livrer leur marchandise. (le courant est tel à cet endroit que les barges qui le remontent avance à la vitesse d’un homme au pas) Le plaisir de ces rayons de soleil est de courte durée et en fin d’après midi le ciel se couvre d’un coup de noir.

Je monte notre bâche devant la tente afin d’éviter un souper sous la pluie mais que nenni, à peine posés sous la bâche qu’un vent violent se lève et des bourrasques arrachent les sardines de celle-ci qui s’envole alors qu’une pluie glaciale commençait à tomber. Nous voilà obligés de nous réfugier dans le seul café alentours pour y manger. (Déjà que le prix de ces campings obligés nous font un trou énorme dans notre budget, je sens que la semaine à venir, il va falloir se passer des saucisses qui accompagnent nos pâtes journalières)

Au réveil, la pluie tombe toujours à grosses gouttes froides nous bloquant une journée de plus car nous ne voulons pas prendre le risque d’emballer nos affaires sous cette pluie et se retrouver avec tous nos biens complètement détrempés si le froid devait persister. Sage décision car plus la journée avançait et plus le froid s’intensifiait à tel point que nous voilà obligés de mettre nos gants et nos manteaux d’hiver qui nous serviront la nuit venue à nous faire un sur-sac de couchage et éviter une hypothermie car la limite de survie de nos sacs est de 7°c.

Au petit matin la température est tellement basse que le Rhin fume de toute part transformant les barges en bateaux fantômes jouant à cache-cache avec ces bancs de fumerolles qui baignent dans les premiers rayons de soleil qui refait son apparition. Le thermomètre du camping affiche un petit 2°c et c’est avec un petit rictus sur les lèvres que je pense à tous ceux que nous avons croisés et qui nous on dit de nous débarrasser de tous ces trucs que nous transportions et qui ne servent à rien.

Et bien ce matin je suis heureux de ne pas les avoir écoutés et d’avoir gardé nos trucs qui servent à rien car je n’ose pas penser à ce qui serait arrivé cette nuit sans nos manteaux. 

souvenir de guerre, mais de l'autre coté de la frontière (300'000 prisonniers allemand dans un camp allier, 1'200 mort de faim en 3 mois)

Je pense surtout à un certain Yves, vendeur de vélo en Belgique où nous nous étions arrêtés pour y acheter deux pneus de bonne qualité en prévision de notre sortie d’Europe et vu qu’il a déjà beaucoup voyagé en vélo, lui, et qu’il ne conçevait pas notre manière de voyager, nous avait sorti sa science en nous lançant un "Ca sert à rien, jetez tout ca, l’ordi, les manteaux et Cie, du poids pour rien"  

Alors je crois que nous nous devons cette fois de répondre à tous ces supers sportifs aventuriers, nous n’en avons rien à foutre du nombres de kilomètres que nous parcourons par jour et cela ne nous intéresse pas du tout de bouffer du kilomètre pour bouffer du kilomètre sans avoir le temps de parler avec les gens ou tout simplement de regarder le paysage et de faire de jolies photos.

Nous ne recherchons pas comme vous une reconnaissance de nos pères pour une pseudo performance sportive comme ce cycliste croisé un jour et qui fut si fier de nous dire qu’il avait fait ce jour 270 kilomètres avec un cycliste humide qui lui avait complètement mis à vif la peau des fesses.

Nous sous notre cycliste, nous portons un slip car on s’en fout d’avoir la marque d’un élastique de culotte qui se dessine sur nos fesses, nous on change de culottes et on ne doit pas laver chaque soir notre cycliste et avoir la peau de fesses à vif, nous ne faisons pas une course mais un voyage autour du monde, nous voyageons au jour le jour en profitant au maximum de la chance que nous avons de pouvoir voyager pendant 15 ans sans timing ni parcours défini, nous ne nous permettons pas de critiquer votre manière de faire du vélo alors respectez aussi notre philosophie de voyage, notre manière de vivre et de voyager à vélo en prenant le temps de vivre... Et paf dans les dents

Alors j’en étais à ce fameux matin à 2°, emballés dans nos manteaux qui servent à rien, assis sur nos chaises qui servent à rien non plus (nous on a le cul au sec et re-paf dans les dents) en train de siroter nos cafés de notre bonne vieille cafetière italienne qui sert non plus à rien (quoi que, je dégèle isabelle chaque matin avec) écoutant la musique diffusée par la radio posée sur la table (encore deux trucs qui ne servent à rien, sauf à se faire des soupers aux chandelles en écoutant de la bonne musique, mais cela ne doit surement servir à rien)

Nous quittons le camping après avoir fait de belles photos, qui servent à rien, de ces fumerolles du Rhin afin d’illustrer notre site qui sert à rien (sauf à illustrer notre site afin que nos enfants puissent profiter aussi de notre voyage et voir ce que vivent leurs parents, où vous qui nous lisez, mais cela ne doit surement servir à rien non plus )

A les écouter, on finirait nus sur nos vélos avec les fesses pellées à pédaler du matin au soir afin de suivre le parcours et le timing prévu sans rien faire d’autre, est-ce cela l’aventure et la découverte ? Bon ok, j’arrête mes délires sur les super-sportifs-aventuriers.

Après une journée sous le soleil où nous franchissons notre 3’000ième kilomètre, nous arrivons à Altrip et trouvons le camping  Blaue Adria qui a fermé ses portes il y a déjà plusieurs jours pour raison de mauvais temps (sans blague ) Nous franchissons quand même la barrière baissée et tombons sur Jupp et Ushi, les propriétaires du camping qui à notre couleur bleu de froid nous accueillent et nous installent prêt du feu où brulent les vieux meubles de leur caravane. Ce feu est vraiment le bienvenu et nous redonne un peu de couleur.

Pas assez du point de vue de Jupp qui sort une bouteille de Schnaps framboise et nous en sert à plusieurs reprises jusqu’à ce que nos joues soient de la même couleur que le fruit rouge imprimé sur l’étiquette de la bouteille. Plus tard dans la soirée, c’est la pluie qui met fin à cette réunion et c’est cuit par le feu et cuit par l’alcool que nous allons nous coucher

Voilà bien le seul avantage de faire du camping en plein septembre froid et pluvieux, vous êtes souvent seul dans le coin Zelte (tente) voir carrément seul dans le camping, du coup z’êtes pas embêté par les voisins

la fameuse falaise où trône la Lorelei et ou fut écrit le poême de Heinrich heuuu me souviens plus du reste (merci Tipoucet pour la réponse, il sagit de Heinrich Heine) (trop facile, elle porte le même nom que l'auteur )

et un jour de pluie en plus

ne manquait plus que le froid, le voilà arrivé

En parlant camping, maintenant que je me suis fait les dents sur les supers-sportifs-aventuriers, je crois bien que je vais aussi me laisser aller sur les campings où on prend bien trop souvent les vacanciers-campeurs pour des "cons" (bon ok, il y en a pas mal qui ont le QI aussi élevé que la pointure de leurs chaussures )

Car comment expliquer payer jusqu’à près de 40 francs suisses par jour (25 euros) pour certains campings, pour se retrouver à deux sous une petite tente, bien souvent entassés les uns sur les autres où il faut encore payer l’eau chaude de la vaisselle ou d’une douche d’où vos affaires ressortiront complètement mouillées car vous n’avez qu’un seul crochet où les pendre et même pas un rideau ou autre pour les protéger des éclaboussures.

Où comment expliquer qu’avec un prix pareil vous soyez aussi obligés d’apportez votre propre papier hygiénique ou alors prévoir à l’avance le nombres de feuilles que vous aurez besoin car le seul distributeur de papier se trouve non pas dans votre toilettes mais dans le local WC ? Et je ne vous dis même pas, où comme dans notre cas, vous êtes toujours obligés d’avoir sur vous vos pièces d’identité et votre argent dans une main et dans l’autre le PQ (papier toilette) et quand vous arrivez dans les toilettes il n’y a bien évidemment aucun rebord ou crochet pour déposer le tout, du coup vous faite comment pour descendre votre pantalon ?

Et  je ne vous parle même pas du coup où l’un des deux reste au campement pour surveiller les affaires, vous partez libéré de votre sacoche et vous dirigez tout en sifflotant en direction des toilettes, vous faites une fois arrivé sur place votre petite réserve de papier en essayant de savoir à l’avance le nombre de feuilles qu’il vous faudra, vous faites une pseudo pelôte avec les mètres nécessaires, vous allez enfin vous installer dans les WC et au moment de vous asseoir vous constatez que la personne qui est passée avant vous a laissé quelques souvenirs sur la cuvette.

Du coup une partie de votre pelôte sert à nettoyer le passage de votre prédécesseur... Vous êtes enfin prêt à vous asseoir et à commencer votre "grosse commission" malheureusement toute la gymnastique que vous avez faite pour descendre votre pantalon sans desserrer les genoux qui tiennent votre boule de papier a fait que vous en avez perdu la première feuille, celle qui vous donne accès aux suivantes, vous retournez votre pelôte dans tous les sens afin de la retrouver et par manque de chance elle vous glisse des mains, tombe sur le sol et s’imbibe de tous les manqués des autres campeurs passés avant vous.

Ne vous reste que deux feuilles que vous avez pu sauver alors que vous aviez une tourista d’enfer, vous voilà bien dans la M…. De qui se moque-t-on ? Engagez-vous plutôt dans l’armée, on vous paie pour subir ce genre de traitement (il est clair qu’il y a des exceptions, malheureusement très rares, comme le camping de Beauvoir en Royans qui mérite largement ces 4 étoiles avec son tout petit prix )

il y a beaucoup de chateaux en tous genre le long du Rhein

Jupp et Ushi qui nous réchauffe à coup de meubles et d'eau de vie (je comprend maintenant pourquoi eau de vie)

Bon, retournons à nos moutons maintenant que je me suis défoulé 

Après cette soirée arrosée à coups de Schnaps, nous reprenons la route, la pluie qui n’a cessé durant ces 3 mois de nous jouer de sales tours semble cette fois nous laisser tranquille en se faisant remplacer par le froid. Malgré le soleil, nous sommes contraints de pédaler avec nos pulls polaires et nos coupe-vent et avons troqué nos gants-cyclistes par les gants de ski de fond de Nana et Loulet bien plus chauds car la température refuse de dépasser les 13°c et le vent du Nord ne nous lâche pas ce qui nous donne une impression de grand froid… Enfin pas que l’impression vu la couleur un peu bleutée de nos doigts.

En fin de journée nous prenons le bac et traversons pour la première fois le Rhin. Cette petite balade et son moment d’inactivité a fini d’épuiser notre stock de chaleur et nous décidons de nous réfugier dans le premier restaurant que nous croiserons. A peine arrivé sur l’autre berge, à Léopoldshafen près de Karlsruhe, nous nous précipitons en direction du restaurant d’Ursula Angela, le "Rheinblick" qui se trouve juste en face du débarcadère, parquons nos vélos droit devant et nous nous ruons pour commander un bon café chaud qui, nous l’espérons, nous réchauffera de l’intérieur.

Nous avons à peine le temps de tremper nos lèvres dans le chaud breuvage que les clients du restaurant s’approchent de nous en nous bombardant de questions, comme à chaque fois que nous nous arrêtons à quelque part, cette fois-ci on nous offre des Bretzels au beurre afin que nous répondions à toutes leurs questions quand surgit La "Patronne" des Lieux qui s’informant du pourquoi de ce rassemblement nous offre nos consommations et veut absolument nous prendre en photo devant son établissement avec nos drôles d’engins afin de l’exposer dans son restauran (après avoir été un bruit qui court, nous voilà maintenant cloués contre un mur, dure dure la vie d’aventuriers) 

un petit clin d'oeil d'isabelle Otter à son Papa

Nous quittons Ursula pour nous réfugier dans la Forêt Noire qui se trouve toute proche de là, afin d’y passer notre première nuit allemande en camping sauvage. Arrivés sur place, nous nous trouvons un petit coin en plein domaine des sangliers au vu du sol complètement retourné et y plantons notre tente, préparons nos fameuses pâtes au thon et après quelques directives transmises à Isabelle en raison de la proximité des sangliers

(heuuu, un réveil avec une petite bêbête de 200 kilos dans la tente, ça peut surprendre un peu ) Je souffle la bougie et tout le monde s’endort (enfin moi, car Isa est restée une bonne partie de la nuit à jeter des coups d’œil hors de la tente afin d’apercevoir son premier sanglier. Au final elle ne les aura qu’entendus, on devait sûrement sentir très mauvais )

En nous réveillant, le froid est toujours aussi mordant à tel point que notre brûleur à gaz a de gros problèmes de démarrage et peine à faire monter notre premier café du matin et nous devons à plusieurs reprises secouer la bombone afin de redonner un peu de tonus à la flamme (mince, je vais être obligé de lire le mode d’emploi de notre brûleur multi-fuels)

Le froid et le fait que nous ne trouvons pas ce jour là cette fameuse voie cyclable assez plane pour traverser la Forêt Noir et ses monts nous fait prendre la décision de ne plus passer par München mais de continuer de remonter le Rhin pendant 5 ou 6 jours afin d’atteindre Bâle et d’y prendre le train jusqu’à Milan dans l’espoir d’y trouver des températures plus clémentes.

Cette décision nous coûte car nous n’irons pas dormir chez Christian de München et du coup ne participerons pas à la "Oktoberfeste" entendez par là la fête de la bière à Munich (mais Isa est heureuse de passer par la Suisse). Notre journée de vélo fini tard dans l’après midi avec au final une mauvaise nouvelle : le camping indiqué sur notre carte à Baden Baden n’a jamais existé (merci, celà dit, en passant, au pompier de garde, qui nous indique un petit coin pour les campings-cars, qui pourrait peut-être faire notre affaire).

La nuit est déjà tombée depuis longtemps quand nous installons notre tente sur ce seul petit coin libre que nous trouvons mais impossible d’y planter les sardines tant le sol est dur, peu importe, nous sommes fatigués et filons dans la tente nous reposer. C’est au petit matin que nous comprenons pourquoi nous n’avons pu planter nos sardines, quand à 5h30 du matin un défilé de voitures nous tire de notre sommeil.

Nous sortons la tête de la tente pour voir ce qu’il se passe… Nous avons  posé notre tente sur le parking d’une usine 

la tranquilité de la forêt noir, enfin la journée car la nuit les sangliers dansent

non non, la ronde c'est pas une voiture, juste isa et notre maison

24 septembre 2008

Malgré le froid qui nous prend jusqu’aux os, nous sommes contents de nous retrouver en Allemagne où nos 20 Euros par jour ont ici bien plus de valeur que dans les trois autres pays que nous avons visités où il faut l’admettre on saigne à vif le touriste.

Prenons comme exemple notre fameux croque-monsieur à 8,50 Euros (13,5 francs suisses) de Dieppe, ici pour un Euro de moins vous avez le droit à une énorme tranche de porc pannée, accompagnée d’une portion de frites et d’une salade mêlée.

Nous retrouvons enfin des paquets de 500 grammes de pâtes pour moins de 80 centimes d’Euros et quand on vous sert à manger dans un restaurant, les portions sont tellement bien servies que vous ressortez de table la panse pleine (je comprends maintenant le pourquoi du comment de l’embonpoint des Allemands)  et le prix d’un café ou d’une bière sont enfin raisonnable. (Français, révoltez-vous pour avoir un croque-monsieur à 3,5 Euros)

Question propreté, nous avons presque l’impression de nous retrouver en Suisse, le bord des routes ne ressemble plus à une poubelle et il est rare de trouver des déchets au sol dans les villes que nous avons traversées. A première vue les "Verts" Allemands ont fait un joli boulot depuis quelques années car mis à part les éoliennes, nous voyons de nombreux panneaux solaires posés sur le toit des maisons individuelles et de nombreuses pistes cyclables sont en construction ou en meilleur état que les routes qu’elles longent.

Pour ce qui est de la circulation routière, les Allemands sont vraiment très respectueux du cycliste et les chauffeurs de poids lourds sont un exemple à suivre dans leur manière de nous doubler en roulant carrément sur la voie inverse. Le seul point noir sont les clonasses, entendez par là les femmes en général blonde, âgée entre 25 et 35 ans, qui conduisent très souvent une sportive ou un 4x4, qui sont manchot (évidemment, elles tiennent toutes dans la main droite leur téléphone portable) qui vous taillent un short tellement elles passent près de vous…

Nous en avons croisé dans tous les pays que nous avons fait) Nous avons aussi constaté dans pas mal d’endroit une forte, voir impressionnante, population de lapins sauvages et comme dans les 3 pays déjà vu, cette plante venue d’Asie qui colonise les berges des rivières en tuant tout ce qui l’entoure (à quand le tour de la Suisse ?)

Bon, et si on reprenait le cours de notre voyage ! où en étais-je ? ha oui, à notre réveil dans un parking…

Ce matin là, la température était toujours aussi froide et les 5 jours de trajet qui nous séparaient de Bâle le furent tout autant si ce n’est que dans les deux derniers le brouillard c’est mêlé au vent froid du Nord nous compliquant encore plus notre tâche car vivant à l’extérieur depuis bientôt 5 mois, notre corps fait automatiquement des réserves de chaleur en retirant tout se qu’il peut des extrémités et nous nous retrouvons du matin jusqu’au soir avec le bout des pieds et les mains froides.

Il y a vraiment que dans notre sac de couchage que nous retrouvons une température agréable et où nos extrémités peuvent enfin reprendre une chaleur normale (quoi que, il faut bien 5 minutes à isabelle pour se réchauffer et pouvoir enfin venir se coller contre moi sans que je pousse un hurlement à cause de pieds ou de mains froides posées sur moi) 

C’est le 23 septembre, peu avant midi, que nous quittons l’Allemagne, avec comme regret de ne pas y avoir pu passer plus de temps à cause du froid.

vous trouvez pas que ces 4 mois de vélo nous on rajeunis ?

avec ce froid, même les cigognes filent à toute allure en direction du sud

Petite parenthèse Helvétique

Ce fût quand même une vraie surprise que notre 5ième frontière soit celle de la Suisse alors que nous pensions l’avoir quitté pour de nombreuses années. Ce fût aussi un moment très dur pour Isabelle qui traversait à ce moment là une mauvaise période à cause de la séparation d’avec ses enfants, donc imaginez comme cela fût difficile de prendre un billet pour Milan et non pour Genève histoire d’aller serrer ses enfants dans ses bras.

J’écris donc cette petite parenthèse car en 24 heures passées en Suisse, nous avons étés surpris par la réelle curiosité des suisses à notre encontre et qui nous ont bombardés de questions et par deux petites anecdotes que je vais vous conter ici.

A notre arrivée à Bâle, après avoir répondu à pleins de passants curieux, nous arrivons enfin devant la gare pour y prendre notre billet de train pour Milan. Isabelle qui parle bien mieux l’allemand que moi, prend la chose en main et file au guichet information pendant que je surveille nos vélos. Se retrouvant dans la file d’attente, elle attend patiemment une bonne 20aine de minutes avant de se retrouver devant l’employé de la gare et pouvoir enfin le questionner. 10 minutes plus tard, après avoir reçu toutes les informations sur les horaires, Isa lui demande le prix des billets et reçoit comme réponse qu’il ne peut pas lui répondre et qu’elle doit aller à l’autre guichet, celui des billets.

Rebelote, file d’attente de 30 minutes cette fois, on recommence toute l’histoire pendant 5 minutes et enfin Isa repose la question du prix des billets…. L’employé lève la tête, regarde Isabelle et lui répond qu’il ne peut pas lui répondre car elle doit aller à la gare suisse poser la question ??? Isabelle toute surprise lui répond qu’elle a traverser la frontière suisse et qu’elle s’y trouve depuis bientôt 2 heures ??? sur ce l’employé lui répond qu’elle se trouve à la gare DB (Deutsch Banhof) et qu’elle doit se rendre au centre de Bâle à la gare SBB

Moralité de l’histoire : Il ne fallait surtout pas nous dire dès le début que ce n’était pas la bonne gare car du coup nous avons raté le train et devons patienter une journée de plus.

Je pensais pas le revoir de si tôt

On a aussi de la jolie architecture en suisse hein dit (vieille ville de Bâle)

C'est à Bâle que nous quittons le Rhin après l'avoir suivit sur près de 500 kilomètres

La deuxième est toute jolie et c’est passé une heure avant que nous ne montions dans le train.

Une vieille dame de plus de 70 ans s’arrête à notre hauteur les yeux remplis de questions en scrutant nos engins. Après quelques minutes elle ose enfin nous aborder et la discussion commence. 10 minutes plus tard, satisfaite de nos réponses, elle s’apprête à partir quand je l’interpelle en fouillant dans mes poches afin de prendre toutes la petite monnaies suisse qu’ils nous reste et que nous ne pourrons pas changer en Euros. Je lui tends cette monnaie et lui disant pourquoi je lui la donne, elle la prend avec le sourire, ouvre son porte monnaie, y dépose mes 1,30 francs et en ressort 30 francs en billet en me lançant que ceux là je pourrais les échanger.

Moralité de l’histoire : Ne jamais refuser l’argent qu’une vieille dame vous donne car 5 minutes plus tard je me dirige aux toilettes, les poches vides, avec une envie d’uriner à me fendre le crâne, et arrivé devant la porte je lis qu’il faut payer 2 francs pour accéder aux locaux.

24 septembre 11 heures 06, le train démarre et à 15 heures 50 nous franchirons notre 6ième frontière

Schüss kalte Deutschland (non je ne traduirais pas cette phrase, vous avez appris l’allemand à l’école )

 

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