Belgique

 

18 août 2008

Après avoir conquis la France, nous faisons un petit pied de nez à l’histoire en envahissant la Belgique par la première ville libérée par les Américains le 2 septembre 1944 à 9h30 et ce 16 août 2008 à 13h05 nous franchissons la frontière encore plus conquérant et fière que nous l’étions lors du franchissement de celle de France il y a de cela plus de deux mois.

Notre joie et notre fierté sont de courte durée car nous avons à peine le temps de parcourir 8 kilomètres sur les piste cyclables belges que le pneu de la remorque d’isabelle rend l’âme dans un sifflement bruyant alors que les nuages noirs qui nous poursuivent depuis le matin se rapprochent méchamment. Nous finissons notre première journée belge complètement mouillés, ce qui ne nous change pas vraiment des semaines passées, malgré celà nous avons encore le sourire aux lèvres car nos premières impressions sur ce pays sont excellentes dû à l’hospitalité de ces habitants qui nous surprend.

Notre premier arrêt dans une brasserie pour nous réchauffer fut récompensé par le patron qui nous offrît toutes nos consommations et quelques heures plus tard alors que nous cherchions désespérément sur notre carte routière le chemin qui nous mènerait au camping, 2 personnes sont sorties de leur maison pour nous apporter leur aide, puis un cycliste s’arrête aussi pour nous aider.

Alors que nous étions en pleine géographie, une 4ième personne, cette fois-ci un automobiliste, s’arrête à notre hauteur, ouvre la fenêtre coté passager et lâche un "je suis sûr que vous cherchez le camping" puis se propose de nous ouvrir la route pour les 3 kilomètres qu’ils nous restent à parcourir pour nous mettre à l’abri. Une fois sur place, il nous propose même de nous envoyer la presse, ce que nous refusé sur le champs car nous ne voulons pas de pub.

 
 
Et pas qu'un peu fière Isa
 
et nous aurons nous aussi notre panneau ?
 
Les dorures de la Grand place de Tournai

Le lendemain fût une journée marathon, une course folle contre un mur de nuages noirs où nous ne voulions absolument pas nous retrouver en dessous vu le rideau de pluie qui s'y déversait. Nous avions déjà parcouru 60 kilomètres sans trouver le moindre coin où poser notre tente et ce mur sombre gagnait sur nous. Nous avons encore pédalé 13 kilomètres de plus et toujours pas de petit coin où se poser.

Arrivé dans la ville de Halle, nous parcourons les rues dans l’espoir de trouver un petit hôtel pas trop cher pour nous abriter et malheureusement pour nous, il y en avait qu’un seul à près de 200 francs suisses la nuit (120 euros) bien trop cher pour nous. Dépités et désespérés de n’avoir toujours rien trouvé pour nous abriter, nous errons dans les ruelles de la ville sans vraiment savoir quoi faire quand soudain nous tombons nez à nez sur 4 personnes qui venaient dans notre direction.

Je ne sais pas vraiment comment celà s’est produit, mais nous nous retrouvons à discuter avec Roger et Clémence accompagnés de son frère Léo et sa femme Patricia qui venaient de sortir de la clinique où 3 jours auparavant une de leur fille avait accouché d’une petite fille. Au fil de la discussion Roger nous propose spontanément de venir planter notre tente dans leur jardin si nous pouvons encore parcourir les 1500 mètres qui restent à faire.

Ce jour là, nous avons au final parcouru 75 kilomètres explosant notre ancien record de kilomètres en une journée. Après une dernière montée, nous arrivons enfin devant le portail où la maitresse de maison nous demande si nous n’avons pas peur des chiens et Léo de surenchérir en regardant isabelle avec un grand sourire "pas de risque Isabelle, le chien n’aime pas la vieille viande" La soirée s’annonçait joviale.

si cela ne s'appelle pas un petit paradis, je me fais nonne (vous fiez pas au soleil, il a brilleé 5 minutes, juste le temps des photos

Robert et Clémence accompagnés de Ruf et... Je connais pas cette race KISS TITE FEMME

En franchissant le portail, nous ne pensions pas découvrir un petit coin de paradis, une jolie maison toute en bois entourée d’un jardin splendide doté de 2 petites marres où les Koïs rivalisent de couleurs avec la multitude de fleurs et roseaux que Clémence bichonne avec passion et savoir faire. Le résultat est surprenant de beauté, un vrai havre de paix que ne vient déranger que la fougue de Ruf, leur jeune chien.

Ni une ni deux nos hôtes, avant même que nous n’ayons le temps de déballer nos affaires, reviennent sur leur proposition de mettre notre tente dans leur jardin en nous proposant plutôt de dormir chez eux, dans une de leur 4 chambres d’enfants devenus grands. Après une dégustation de différentes bières belges, les 4 compères  nous invitent au restaurant afin d’y découvrir les plats régionaux.

C’est un fastueux repas qui nous attend et qui met à mal la réputation de la cuisine française tant les plats proposés furent copieux et succulents. Jamais durant notre voyage nous n’avions si bien mangé. Repus et comblés, nous retournons dans leur petit paradis là nous attend un bon lit où trône une multitude de peluches en tout genre.

Après une bonne nuit de sommeil et un bon déjeuner au chaud, nous refaisons notre paquetage quand soudain Roger arrive avec un sourire aussi large que ses lèvres le lui permettent et me tend une poignée de ceinture afin d’arranger un peu le look que j’ai avec mon jeans trop grand de 7 kilos que mes hanches n’arrivent plus à tenir en place (dixit isa: les hommes ont quand même de la chance, grrr, moi que 4 kg!!! )

(par ces quelques mots entre parenthèse, nous tenons à vous remercier encore de ce moment de partage avec vous 4, merci du fond du cœur)

Après un derniers signes de la main avant de disparaître, nous suivons sur 15 kilomètres le canal qui nous amènera à Bruxelles où nous y retrouverons Jeanine dit Tipoucet, une amie belge que j’ai connu il y a plus de 10 ans par l’intermédiaire d’Internet et où nous pourrons passer quelques jours afin de préparer un peu plus sérieusement la suite de notre voyage, soit notre sortie d’Europe et notre future problème dans les semaines à venir, la fuite du froid.

Pour ne pas rompre avec nos habitudes, c’est sous la pluie que nous atteignons la capitale de la Belgique.

23 août 2008

Brel chantait "ce plat pays" mais il a oublié de préciser qu’il y pleuvait souvent, voir tous les jours en ce qui nous concerne. 7 jours que nous sommes en Belgique et 7 jours qu’il pleut, que le vent souffle et qu’il fait froid et comme les mauvaises choses n’arrivent que rarement seules, nous apprenons que les douaniers suisses (genevois pour être plus précis) ont eu la bonne idée d’arrêter et d’emprisonner le fils de Kadhafi, bouleversant par la même occasion notre plan de voyage qui prévoyait de passer par la Lybie où les Suisses ne sont bizarrement plus les bienvenus.

Du coup nous voilà obligés de passer par l’Europe de l’Est pour descendre sur la Turquie puis l’Iran, ce qui va sûrement transformer notre espoir de fuite du froid en challenge pour y résister vu les milliers de kilomètres de détour que ce nouveau tracé nous impose avant de trouver des températures plus clémentes.

Heureusement qu’il y a Tipoucet et sa joie de vivre sans oublier les repas de midi bien au chaud qu’elle nous a offert au restaurant, repas qui nous ont remontés le moral et nous faire retrouver le sourire face à ce nouveau defi qui nous attend.

Heureusement aussi qu’il y a ces moments pleins d’imprévus qui sont venus agrémenter nos 5 jours de pluie et de froid Bruxellois dans le seul camping de la ville, tenu par la Communauté de la Viale (www.viale.be) quand le Père Guy Martinot nous proposa  de donner notre première conférence devant les membres de la communauté afin de les faire profiter de nos expériences de voyage.

Ce fut réellement une première pour nous que de parler de notre voyage devant un public, de partager un repas, une prière et un moment de la vie d’une communauté et c’est sur leur devise "on rit à fond, on prie à fond et on travaille à fond" que nous avons transformé en "on rit à fond, on pédale à fond et on en profite à fond" que nous allons faire ce que tous les Belges rencontrés nous disent "ne quittez pas la Belgique sans avoir visité Brugge"

Nous décidons donc de faire un petit détour de 300 km afin de voir cette "Venise du Nord" avant de fuir le froid. Nous quittons Bruxelles, ses perruches et ses pavés pour ne pas changer toujours sous la pluie. (promis juré, il y a des perruches sauvages à Bruxelles, je les ai vues de mes yeux)

Camping de Bruxelles ou coin de jardin mis à disposition de campeurs?

Nous avons pourtant bien cherché don Quichotte, mais rien trouvé

31 août 2008

Les 3 jours de route nous séparant de Bruges se sont passés, je vous le laisse deviner, hé oui sous la pluie et devinez quoi encore, le premier jour après avoir parcouru 8 kilomètres, paf, la roue arrière du vélo d’isabelle qui, dans un sifflement à vous briser le cœur, se dégonffle en 2 petites secondes. Deux fois déjà qu’au kilomètres 8 ils nous arrivent de crever, du coup nous serons les dents tous les jours quand le compteur indique le fameux nombre 8.

Heureusement que nous découvrons parfois de belles choses comme cette église sans clocher et cette grange connue comme la plus grande d’Europe qui nous font un peu oublier ce mauvais temps. Nous arrivons enfin à Bruges et hoooo surprise, il ne pleut plus, le ciel est juste bas et gris, un peu comme à Genève en automne quand le ciel est plombé.

Heureusement que nous aimons l’architecture avec Isabelle car Brugge et ces deux ou trois canaux ne ressemblent en rien à Venise si ce n’est par une ville surpeuplée de touristes en tout genre où les prix sont exorbitants (un petit Coca de 2 dl à 3,5 euros, soit près de 6 francs suisses le coca) (et dire que les Français et les Belges parle de la Suisse comme étant un pays cher, moi je n’ai jamais réussi à payer un coca aussi cher que cela en suisse, je suis arrivé à 5 francs pour un coca de 3,3 dl et je vous parle pas du reste, du vol autorisé)

Plutôt rare une église sans clocher

juste pour donner une dimension de ...

... la grandeur de cette grange
et encore des dorures à Bruges cette fois heuuu, je sais pas ce qu'elle fait ici cette photo

Des amis cyclistes rencontrés, malheureusement des Flamands, donc difficiles de parler avec eux détail d'architecture de Bruges un autre moulin et toujours pas de don Quichotte

et pour finir un des deux canaux... pardon, trois canaux de Bruges

 

Afin de nous remettre de cette visite, nous décidons de continuer dans la même direction et d’aller voir cette fameuse Mer du Nord en espérant cette fois que le beau temps annoncé depuis plus d’une semaine par la météo belge va enfin arriver.

Les trois jours suivants, le ciel est toujours aussi plombé et il fait toujours aussi froid, c’est habillé de nos pulls polaires et de nos vestes de pluie (le ciel devient tellement bas qu’il y a une bruine continuelle qui tombe) que nous découvrons les côtes bétonnées de la Belgique.

Cette fois ci nous n’y tenons plus, nous décidons de faire demi-tour et de retraverser le plus rapidement possible la Belgique en passant par le sud de la Hollande afin de ne pas refaire exactement le même chemin

(la Belgique est comme vous le savez un pays un tiers plus petit que la suisse, 30’000km2 mais avec 50% d’habitants de plus, 11 millions, ce qui explique les gros problèmes pour trouver un coin où faire du camping sauvage)

Nnous suivons donc le littoral en direction du nord et traversons le Zwin, une étendue encore sauvage ou les oiseaux règnent en maître, région qui sépare la Belgique de la Hollande où nous cherchons désespérément cette fameuse frontière afin de nous donner notre bisou, petit symbole que nous faisons à chaque passage de frontière, mais sans succès.

Du coup, nous nous asseyons sur un banc que nous croisons et fumons chacun notre petit mégot (deux jours plus tard nous apprenions qu’il y avait bien une frontière dans le Zwin, sous forme d’un banc, celui la même ou Isa fumait sa cigarette en Belgique et moi en Hollande, celui la même que j’ai photographié quand Isa regardait cette espace sauvage, les yeux perdu dans le vague)

Faut vraiment avoir envie d'aller à la mer

Presque toutes les maisons croisées sont faite de briques de terre cuite de plusieurs couleurs

voila le fameux banc, ceci dit, isa à une fesse en belgique et l'autre en hollande 

Et maintenant que nous avons décider de partir en direction de l’Allemagne en faisant de petits sauts entre la Belgique et la Hollande, je fais comment moi avec le site internet hein ? Je vous fait jongler entre la page belge et hollandaise ou est ce que j’incruste nos petits passages hollandais dans la page belge ? 

A vous de nous le dire si vous voulez lire la suite de nos aventures de doigts de pieds bientôt palmés à la recherche désespérée du soleil 

La question du jour: Je me demande si on ne devrait pas troquer nos habits de cyclistes contre un masque, un tuba et des palmes, doit être plus approprié pour pédaler dans le coin non ?

7 septembre 2008

Après notre escapade de 4 jours en Hollande où nous avons enfin pu profiter de deux jours de soleil, nous voilà de retour en Belgique où le temps est comme nous l’avions laissé, pluvieux, tout comme les trois jours suivants alors que nous nous rapprochions de la ville d’Anvers.

Fidèles à notre habitude, nous nous arrêtons aux alentours de 15 -16 heures et montons notre campement tout en pensant à ces deux jours de soleil hollandais qui nous a fait un si grand bien et qui nous manque déjà. Une fois celui-ci monté, nous nous faisons une grande cafetière de café bien chaud et tout en le sirotant nous ouvrons la carte géographique du pays pour y découvrir le trajet que nous ferons le lendemain.

Tout à coup nos yeux croisent sur la carte le nom de ce village que nous avions tant cherché quelques semaines auparavant sans le trouver, le village de Kontich. C’est la qu’habitent Léo et sa femme Patricia que nous avions rencontré plus de deux semaines auparavant avec son frère et sa femme à Halle, mais oui, souvenez-vous, celui qui a traité isabelle de vieux morceau de viande 

Nous osons un SMS car notre crédit téléphonique est presque épuisé. Les minutes passent et rien ne se passe, pas de réponse. Nous allons devoir continuer notre voyage et subir encore les assauts incessants de cette damnée pluie. Nous nous replongeons dans notre itinéraire quand la réception d'un SMS nous fait sursauter, ils sont là, ils nous attendent pour le lendemain à 18 heures avec un grand plaisir.

Nous nous endormons dans notre tente qui commence à sentir la vieille cave humide en pensant déjà à la chaleur et au sec qui nous attendent.

De surprenante rencontre en pleine campagne

Difficile parfois de retourner à la tente

Non il ne coule pas, juste énormément chargé

Au matin c’est avec une envie pressante d’arriver à Kontich que nous enfourchons nos engins en pédalant sous la pluie avec le sourire aux lèvres sur les 35 kilomètres qui nous séparent de nos hôtes. Arrivés sur place, Patricia nous reçoit avec un large sourire, les bras grands ouverts et nous bécote à tour de rôle.

A peine le temps de finir les embrassades que Léo rentre de son travail, descend de sa voiture et nous reçoit comme il se doit, avec sa classe innée. C’est dans leur propre lit qu’ils nous ont mis à disposition que nous avons passé les deux nuits où nous sommes restés chez eux.

Patricia nous a concoctés durant ces deux jours pleins de petits plats avec une flopée de légumes afin de mettre un terme à notre carence en fibres et vitamine C et Léo pour sa part nous a fait à plusieurs reprises le coup du "il est l’heure de l’apéro" et a arrosé nos repas de vins fameux comme du Saint-Emilion 8 ans d’âge ou du Riesling tout aussi délicieux. (Léo, si tu ne comprends pas tous les mots c’est normal, c’est du suisse )

Après notre première nuit, Isabelle a eu le plaisir de voir cette calme demeure se transformer en garderie d’enfants et a pu combler son penchant "mère poule" en aidant Patricia à s’occuper de ses 5 petits enfants, enfin surtout de la dernière de 3 mois, Ninne, qui se laissait facilement dorloter, tout en faisant notre lessive.

Pour ma part, j’ai mis à jour notre site internet durant toute la journée et c’est en début de soirée, les yeux carrés tellement que j’avais regardé mon écran d’ordinateur que j’ai pu enfin prendre un peu de repos. Après un deuxième repas toujours aussi gouteux et arrosé, nous avons pour la deuxième fois squattés leur lit les obligeant à faire chambre à part dans les chambres de leurs enfants devenus grands. C’est sous le soleil du matin que nous nous disons "à bientôt"

(hééé oui Patricia, ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd que vous alliez venir nous faire un petit coucou durant notre voyage  et encore merci pour votre hospitalité hors norme)

Léo et Patricia nos hôtes

Le fameux coups du "il est l'heure de l'apéro"

Promis, parfois il peut avoir l'air sérieux

Trois jours nous séparent de notre sortie de la Belgique, trois jours où nous avons pu prendre de petites routes grâces aux deux cartes des pistes cyclables que Léo et Patricia nous avaient données avant de partir et qui nous amèneraient vers Maastricht.

Notre journée avait à peine commencé que la pluie nous a rattrapé le long du Canal Albert et nous a accompagné jusqu’à notre sortie du pays. Le 6 septembre à 14 heures nous quittons définitivement la Belgique, les doigts de pieds cette fois vraiment palmés … Dank u well  (merci beaucoup en flamand)

Isa sur le bac qui nous fit traverser le canal qui nous coupait le chemin de Kontich, elle adore que je l'a prenne en photo

la marine marchande fonctionne bien sur les canaux belges, du coup peu de camion sur les routes

Dernière image de la Belgique Flamande

veni vidi reviensi? Oui

 

Viavelo Hollande

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