Égypte

 

13 mars 2009

2 heures 15 du matin, il fait complètement nuit quand je fais mes premiers pas sur le sol égyptien, je suis à moitié endormi car la journée à été longue et vraiment très intense en émotions et comme je n’ai pas réussi à me reposer un peu dans l’avion, c’est la tête dans le brouillard que je passe les différents postes de douanes et tente tant bien que mal de réunir toutes mes affaires qui défilent sur le tapis roulant des bagages.

Après 5 minutes, je constate qu`il manque mon vélo, je le cherche en vain, je ne le vois pas, mon cœur se sert, quand tout à coup j’entends de drôles de bruits, je me retourne et vois quelqu’un qui essaye d’attirer mon attention, un bagagiste, seul sa tête dépasse de la petite ouverture d’où arrivent les bagages. Je me dirige vers lui et me penche pour le regarder par la petite ouverture. Je vois a coté de lui mon cher vélo et quand mes yeux se repose sur le bagagiste, je vois une main tendue et entends un son sortir de sa bouche... Bakchich…(donne-moi de l’argent) Je suis bien arrivé en égypte

Il ne me reste plus qu’à remonter mon attelage et mes bagages puis attendre durant 4 heures que les premières lueurs du jour arrivent pour que je puisse enfin enfourcher mon engin et parcourir les 25 kilomètres qui me séparent du centre du Caire où j’espère trouver un petit hôtel pas trop cher pour pouvoir y passer quelques jours et me familiariser avec ce nouveau pays avant de me lancer sur ses routes.

J’arrive enfin au centre du Caire après bien des difficultés car à l’aéroport je n’ai pas trouvé de carte du pays, cela fait déjà deux heures que le soleil s’est levé, mais ses rayons n’arrivent toujours pas à traverser la couche de Smog qui plane sur la ville, comme une impression de brouillard d’automne, triste et gris, comme le fond de mon cœur qui réalise petit à petit ce qui m’arrive, ce qui nous arrivent.

a peine arrivé et je vois...

...qu'ici aussi les ouvriers sont bien traités

ce n'est pas du brouillard, simplement la pollution de l'air

 

Mes yeux se posent enfin sur le Nil et je constate que lui aussi souffre des hommes et de leurs rejets quotidiens, il a bien changé en trente ans ce cher Nil, lui qui a nourrit tant d’humains, lui aussi se meurt doucement comme le restant de la planète. Attristé par cette vision, je retourne sur mes pas et continue de chercher mon petit hôtel pas trop cher. La ville est comme en état de siège, des policiers et des militaires à tous les coins de rues, est-ce dû à l’attentat perpétré quelques jours auparavant en pleine ville ? sûrement.

Ma progression est vraiment lente tellement la circulation est dense et ici la priorité appartient a celui qui la prend, au plus gros, au plus téméraires, et chaque fois que je m’arrête pour me situer, automatiquement un groupe de policiers s’approche de moi en me questionnant sur ce drôle de truc blanc qui est attelé à mon vélo, cette chose qui ressemble à une bombonne de gaz, à une bombe et à chaque fois je dois tout déposer et ouvrir ma remorque pour leur montrer de quoi il s’agit.

Enfin je trouve mon petit hôtel et après un bon moment de discussion sur le prix, je peux enfin poser mes affaires et aller me reposer un moment, juste histoire de récupérer, juste histoire de ne pas me laisser submerger par cette sensation de tristesse grandissante.

dans chaque coins de rues une décharge à ciel ouvert

meme le Nil n'y échappe pas

le regard porte à peine sur l'autre rive du Nil

 

Durant 5 jours, je suis rester enfermé dans ma petite chambre d’hôtel, ne sortant que pour me nourrir et me trouver des cigarettes, 5 jours pour me rendre compte de ma nouvelle situation, pour me rendre compte que le voyage en solitaire coûte beaucoup plus cher, que la majeure partie de mes sous partent dans le prix de l’hôtel, ne me laissant que 3 francs par jours pour me nourrir.

Heureusement pour moi, le plat du pauvre ne coûte qu’entre 60 centimes et un franc selon la grosseur du plat, et il tient bien a l’estomac car composé d’un mixte de pâtes et de spaghettis, de riz et de poids chiche, de lentilles et d’oignons grillés, le tout humidifié par une sauce à la tomate, du coup il me reste juste assez pour m’acheter un paquet de cigarette local qui ne coûte ici que 60 centimes.

Tous les matins en me réveillant, je constate que mes nuits sont plutôt agitées car je retrouve mon lit dans un état qui me fait penser qu’une guerre a du s’y produire, comme si j’avais désespérément cherché dans ce lit ma tendre moitié, retournant les moindres centimètres carrés mais sans jamais rien n’y trouvé, 5 jours que mon crâne est devenu un vrai parloir, où je me retrouve seul avec moi-même, me posant chaque fois les mêmes questions sans jamais trouver les réponses, 5 jours que je suis devant cette foutue page blanche sans savoir de quoi je vais bien pouvoir la remplir.

5 jours où je me sens complètement démuni, complètement vide de toutes substances, mon rêve c’est arrêter brusquement, sans crier gare, une partie de moi c’est envolée il y a quelques jours, laissant un vide que je n’arrive pas a comblé, une plaie ouverte où tout ce qui fait que je suis moi s’écoule, comme une hémorragie que je ne sais comment arrêter et qui me vide de mes joies et de mes espérances, de tous mes rêves, ne laissant qu’un corps sans vie, suis-je devenu un mort-vivant sans but, un Roméo perdu sans sa Juliette ?

déchêterie à flan de rivière, elle est pas belle la planète

benfin un peu de vie avec les animaux attaché à même les immeuble (vache et buffle)

encore cette vision d'orreur, ceci est une rivière... de détritus maintenant

 

Ces questions restent sans réponse et les téléphones que j’ai avec Isabelle en pleure ne m’aide vraiment pas et ne font que renforcer cette sensation de vide qui me ronge de l’intérieur.

Au matin du 6ième jour, je me lève, toujours aussi fatigué de n’avoir rien fait, d’être resté assis sur mon lit tout ce temps, à essayer sans succès de me faire un nouveau moi, de répondre à toutes ces questions qui envahissent mon crâne et qui restent désespérément sans réponse, je ne sais même pas ce que je fais ici, ni même ce que je vais y faire tant les choses se bousculent dans ce crâne qui me fait mal.

Ce crâne d´on je n’ai plus le contrôle depuis plusieurs jours, et comme un automate je me dirige vers le restaurant de l’hôtel pour y déjeuner et c’est à ce moment que je constate pour la première fois, assis devant ma tasse de café à manger ces tartines qui sont devenues sans goût, que la situation devient dangereuse pour moi, que je dois faire quelque chose, même sans but, changer d’air, bouger pour ne pas me fossiliser, pour ne pas sombrer.

Je quitte la table d’un bon, sans finir mon petit déjeuner, je me précipite sur la carte d’Égypte que je n’ai pas encore ouverte, y jette rapidement un coup d’œil et décide de suivre le Nil en direction du sud, le suivre jusqu'à ce que je trouve les réponses, que je sache enfin ce que je dois faire ou ne pas faire, que je redonne un sens à ma vie, que je réapprenne à vivre. Me voilà repartis sur mon vélo sans vraiment savoir où je vais.

le fameux papyrus d'on est extrait de sa tige le fameux papier

no comment

enfin un peu de nature et de verdure (buffles et âne)

 

22 mars 2009

Ce premier jour de vélo m’aura fait du bien car en redécouvrant pour la 4ième fois les pyramides de Giza, je constate que je suis toujours capable d’éprouver d’autres sensations que celles qui ne me quittent plus depuis tous ces jours, elles sont toujours là, toujours aussi belles et imposantes, mes yeux se posent sur 4'000 ans d’histoire et je ressens à nouveau cette sensation de petitesse face à ces monuments qui surplombe la ville, malheureusement ma visite s’arrêtera devant le guichet des billets, bien trop onéreux pour moi, je commence enfin à ouvrir les yeux sur l’Égypte et je vois que les choses on vraiment changés depuis ma première rencontre avec ce pays, il y a de cela plus de 30 ans.

Les femmes sont plus voilées que dans mon souvenir, il est maintenant plus fréquent de voir une femme avec le voile intégrale (imaginer un drap que vous vous poser dessus, n’y faisant que deux petits trous pour les yeux, vous savez, comme un fantôme, mais en plus joli évidement) que de voir une femme non voilée, la langue arabe y est plus chantante que celle de Tunisie et je constate qu’une bonne partie des mots que j’ai appris en Tunisie ne sont pas valable ici, me voilà obligé de tout recommencer mon apprentissage de cette langue.

Après une bonne journée de vélo, je constate que les hôtels sont inexistants dans toutes les villes ou village que je travers et quasi-impossible de trouver un petit coin le long du Nil où planter ma tente car chaque centimètre carré est scrupuleusement cultivé et je ne trouverais refuge que dans une école de tapis, après m’être arrêté et informé au près d’un groupe d’homme qui fumait des joins dans un dépôt de boisson. (bon ok je l’avoue, j’ai bu le thé et fumé avec eux, du coup, j’ai très bien dormi cette nuit là )

petit a petit...

...je vois apparaître...

...les trois fameuses...
...pyramides, mais la ville...

...commence à les entourer...

je ne pourrais allé plus loin
voila la plus grande des trois

et voilà juste la pointe de la plus belle encore couverte de son marbre

les archéologue on pensés trouver l'entrée, ils ont creusés, mais ils se sont trompés

un dernier regard sur les pyramides, voilà tite femme, comme promis je te fais découvrir, comme je le peux, les pyramides...

 

Au petit matin, après avoir appris le secret du papyrus, avoir été mangé toute la nuit par les moustiques et mettre levé bien tard, j’apprends que la prochaine ville où je pourrais trouver un hôtel se trouve à 100 kilomètres d’ici, une journée marathon s’annonce et après avoir bien déjeuner, je file vite voir la pyramide en étages de Sakkarah où je serais à nouveau stoppé par le guichet billets puis je pédale comme un forcené pour essayer de parcourir cette distance.

Malgré tous mes efforts, je suis petit à petit rattrapé par la nuit qui ne devrait plus tarder à pointer le bout de son nez, je ne suis plus qu’à 16 kilomètres du but, mais mes jambes me font mal d’avoir pédalé comme un fou et je ne sais pas s’il est bien raisonnable de pédaler de nuit ici, je m’arrête un moment, juste histoire de me dégourdir les jambes et je m’assois sur les marches de la mosquée devant laquelle je me suis arrêté, histoire de fumer mon petit mégot tant mérité.

C’est à ce moment précis que la magie des voyages fit son apparition, sous la forme d’un vieil homme, tout recourbé par des années de durs labours, qui s’approcha de moi en me parlant en arabe. Avec mon langage international à moi, celui des signes et du mime, je lui fais comprendre que je cherche un abri pour la nuit, que mes jambes ne m’obéissent plus et que je dois me reposer.

Le vieil homme me prend par la main et m’amène juste a coté, devant une belle maison, puis commence à parler avec le propriétaire qui s’empresse de me montrer un coin où je peux mettre la tente pour cette nuit, dans le chantier de son futur café. J’accepte son invitation avec plaisir et j’ai juste le temps de remercier le vieil homme que les enfants de mon hôte me prennent par la main en m’entraîne pour faire une visite de leur parcelle de terre.

A peine de retour à la maison, le patriarche de la famille me prend lui aussi par la main et m’entraîne chez lui pour me donner à manger. Durant toute la soirée, nous parleront par geste et par mime, de mon histoire, de leur histoire, je leur ferais découvrir la magie d’un ordinateur portable en leur montrant les photos de leur parcelle, les photos que j’ai prises d’eux et leur montrerait comment je reste en contact avec ma tendre moitié.

Ce n’est que tard dans la nuit qu’ils me laissent allez me coucher en voyant mes yeux se fermer tout seul.

et en voilà une encore plus vieille les pyramides à étages car avant d'arriver à les faire sans, ils en a falut des années de recherches
à perte de vue, d'horribles cheminées crachant leur fumée noir

la langue de vie du Nil à une largeur qui varie de quelques kilomètres à quelques dizaines de mètre parfois (ici dune de sable sur le fond)

enfin un peu d'appaisement pour mes yeux, je ne connais pas son nom, mais je l'ai regardé de longue minutes

 

Le lendemain matin, alors que mon esprit commençait enfin à être un peu plus zen, je suis rattrapé par la dure réalité car je viens d’avoir Isabelle au téléphone qui m’annonce de mauvaises nouvelles, du coup sont retour est bien plus compliqué que prévu et elle se sent seule devant cette montagne qui lui semble infranchissable, cela me fait me sentir encore plus impuissant, je n’ai même pas encore eu le temps de me pencher sur mon cas que mon voyage dans son entier est mit en péril par ces nouvelles, cela a pour effet de me noyer complètement sous mes émotions latentes qui s’extériorisent sous forme de grosses larmes alors que j’arrive dans la ville de Beni Suef.

Après avoir cherché vainement un hôtel dans mes moyens, je zigzag entre les voitures et les mulets qui se côtoient sur ces routes surchargées et je ne sais pas si c’est les larmes qui emplissait mes yeux qui on fait que je n’ai rien vu venir mais je suis fauché par un bus, heureusement pour moi sans gravité car ce jour la je ne portais pas mes chaussures clippable et j’ai été tout simplement éjecté de mon vélo.

Mais comme dit le proverbe, un malheur n’arrive jamais seul, je ne constaterais que quelques kilomètres plus loin, alors que j’ai l’impression d’être freiner à chaque tour de roue, que ma jante arrière c’est fendue sur la longueur,  et sous la pression d’air de mon pneu, celui-ci ouvre encore plus la fente et qu’il y a comme un abcès qui ne demande qu’a explosé sur mes patins de freins. Je m’arrête donc à la première terrasse de café pour enlever le patin qui me freine et pour constater que je ne vais pas pouvoir continuer avec cette jante fendue.

l'espace cultivable est tellement rare qu'on ne perd aucune place (ici choux plantés entre les orangers)

pigeonniers égyptiens, je me réjouis d'y regouter, tellement bon

la nature parfois arrive a prendre le dessus

C’est alors je fais la connaissance de Mohamed le motard, un homme que la vie n’a pas gâté car défiguré a vie par un incendie, mais un homme avec un cœur immense, tellement grand qu’il m’a rarement été permis d’en rencontrer un aussi grand et pur. Il me promènera une bonne partie du matin sur sa moto pour m’aider à trouver un hôtel bon marché, puis viendra le soir même pour m’inviter à découvrir sa ville de nuit.

Le lendemain il m’invitera à participer au mariage de son frère, mariage qui se déroule en pleine rue, dans une petite ruelle coincée entre deux maisons, où sol à été soigneusement décoré à l’aide de sciure blanche et brune, formant des personnages avec un large sourire, il y a même un crocodile en relief dont les dents sont faites avec des bouts de bois, et durant toute la nuit les gens danserons et festoierons, le thé coule à profusion et je verrais encore des joins circuler, à croire que cela est monnaie courante par ici.

le long du nil presque tout pousse (canne à sucre)

la famille qui m'acceuilli, Marmud, Mohamed et le patriarche

et voilà mon premier campement made in futur bistrot

voilà Momo au grand coeur, un ange vétu de blanc, ce fut un réel plaisir de faire sa connaissance, domage que je ne parles pas encore l'arabe

 

Après deux jours passés dans cette ville, beaucoup de gens viennent me serrer la main en m’appelant "mister David", les bruits courent vite par ici, mais malheureusement pour moi, personnes ne pourra m’aider pour ma jante arrière et après avoir fait maintes échoppes indiquées, j’apprends que je ne peux par faire réparer ma jante et que je n’en trouverais qu’a une seul place, au Caire, me voilà stopper sur ma lancée, obligé de retourner sur mes pas, avec un vélo hors d’état, avec le pneu arrière cette fois crevées car la chambre à air vient à présent se cisailler sur cette fente qui ne cesse de s’agrandir.

Après un matin de réflexion, je trouve enfin un moyen pour réparer provisoirement ma roue arrière, me permettant de regonfler mon pneu sans que celui-ci crève immédiatement (voir prochainement sous l’atelier technique, problèmes matériels n°3) et de me diriger vers la gare car je ne veux pas tenter le diable en essayant de parcourir les 150 kilomètres qui me séparent du Caire avec ma réparation de fortune à coup de cuillère à café.

Bien mal m’en a pris, car arrivé à la gare, une nuée de policier m’entourent une fois de plus, et me voila encore une fois contrains à des explications et à  re-démonter pour la xième fois mon chargement et ouvrir ma pseudo bombe…

Malheureusement pour moi, l’accès au train me sera interdit et on me fais ressortir de la gare en m’indiquant où se trouve les autocars. La malchance ne me lâche pas, même refus pour les autocars et me voila obligé de prendre un taxi pour effectuer ces 150 kilomètres mais heureusement pour moi, après une heure de discussion, j’en trouve enfin un qui accepte de m’y emmener pour un prix raisonnable (18 euros) 

Me revoilà à nouveau au Caire, dans cette ville bruyante et polluée, obligé de parcourir la ville sans fin en espérant trouver une jante arrière et là, la malchance continue car j’ai une jante avec 32 rayons, et ici il n’on que des jantes 36 rayons, je pourrais carrément changer complètement de roue arrière, mais je perdrais ma cassette arrière et ses neufs pignons (vitesses) car ici les vélos n’on qu’une vitesse, et les vélos de course n’en on guère plus, et j’ai vraiment besoin de mes 27 vitesses à moi, pas grave, j’ai prévu une semaine pour résoudre mon problème, je vais sûrement y arriver et j'aurais aussi le temps de me poser la question…

Est-ce que je continue seul mon voyage?

mon taxi perso, complètement rempli par mes affaires

et son chauffeur dans ses gestes quotidiens, une chicha et une tasse de thé

mais voilà, comme d’habitude, cela est une autre histoire, que je vous conterais si je trouve une autre connexion   

 

26 mars 2009

Il m’en aura fallu faire des kilomètres à pied pour trouver enfin l’objet de mes désirs, et encore, j’ai du la faire fabriquer sur mesure, perdant au passage mon axe de roue Shimano pour un made in China aux roulements à billes bien moins sur et comble de malchance, une fois de retour à l’hôtel avec ma roue, celle-ci est mal centrée, m’empêchant de remettre mon frein arrière et m’obligeant à retourner au magasin, avec mon vélo cette fois, afin que les choses soient bien faites (c’est dans ces moments la qu’on s’aperçoit de la qualité made in suisse)

Je serais resté 7 jours au total au Caire, juste assez de temps pour m’imprégner de cette ville bruyante et avoir le temps d’y voir vivrent les gens, découvrir que le diabète y est aussi présent qu’en Tunisie, (vive le thé très sucré) que les portes des trains restent ouvertes pendant le trajet, idem pour les bus où les gens montent et descendent sans que celui-ci ne s’arrête, que c’est souvent à trois, voir 4, que l’on circule sur un scooter, l’enfant debout devant.

Idem pour les vélos, il est fréquent de voir un petit enfant devant, debout sur le cadre en s’accrochant à son papa, et la nuit la plus grande partie des automobilistes circulent sans phares dans la ville, la circulation y est vraiment très dense et dangereuse car il est fréquent qu’un véhicule remonte la file sur la voie inverse et le tout sou poudré de charrue en bois tirés par des ânes ou des chevaux.

Les passages piétons existent et sont effectivement dessinés au sol, mais ne servent qu’à la décoration car pendant la traversée des piétons, les voitures passent quand même, vous imposant un véritable rodéo pour arriver vivant de l’autre coté, ça surprend au début, mais on si fait vite et après quelques jours vous apprenez à traverser avec un œil posé sur le coté afin de voir venir les voitures et anticiper vos déhanchements, comme un pas de danse, deux pas en avant, un sur le coté, un en arrière et ainsi de suite pour arriver de l’autre coté en un seul morceau.

La religion est beaucoup plus présente qu’en Europe, il est fréquent de voir en pleines rues des gens prier, surtout le vendredi qui est ici le jour du seigneur et dans quasi tous les magasins ou cafés vous y verrez des versets du Coran. Les plus fervents croyants on sur le front la marque de leur dévotion, ceci sous la forme d’une tache de couleur grise, voir une protubérance due au contact répété de leur front avec le sol pendant les 5 prières journalières.

Pour ma part, je ne sais pas si cela est du au fait de mon bronzage où que je sois mal rasé, mais il est de plus en plus fréquent que les gens m’accostent dans la rue en me parlant arabe, d’où une très grande surprise quand je leur réponds en français

c'est fou ce que les Egyptiens aiment mes lunettes et mon chapeaux

ici aussi il on des taxis tuktuk made in India

voici une des nombreuses épaves de taxis que je croise

 

Et pis moi dans tout cela ? bin mis à part que je n’arrive pas a faire démarrer mon brûleur multi-combustibles avec le diesel égyptien et comme j’ai du me délester de mes bombonnes de gaz quand j’ai pris l’avion pour l’Égypte, cela me laisse entrapercevoir de futurs repas froids et que chaque fois que je croise de beaux vêtements féminins dans une vitrine j’y vois automatiquement Isabelle à l’intérieur, je n’ai pas vraiment eu le temps de me pencher sur mon cas et prendre la décision de la suite ou non de mon voyage.

Les éléments extérieurs y sont pour beaucoup car Isa a vraiment beaucoup de peine du fait de notre séparation volontaire, de plus elle doit faire face à des problèmes qui n’étaient pas prévisibles et qui ne font que de la mettre dans une position peu enviable, ce qui l’empêche de trouver prioritairement un job et un logement et elle est prête à craquer car sans réaction rapide nous perdons un bien précieux qui assure la plus grande partie de notre assise financière, mettant carrément en péril par la même occasion le financement de mon voyage si je devais le continuer.

La seule chose que je sache vraiment, c’est que tout ces imprévus me privent du sud de l’Egypte et que le Caire est vraiment trop cher pour moi, je dois donc partir en direction du Nord, retourner au pied de la méditerranée, à Alexandrie, puis de la longer la côte jusqu’à Port Said, soit deux semaines pour me laisser le temps de réfléchir, voir comment les choses évoluent, savoir si de Port Said je prends un bateau pour l’Europe et retourne auprès d’Isabelle ou si je poursuis mon voyage en solitaire et essaye de trouver un bateau pour la Turquie.

(là si vous ne savez pas quoi faire, trouvez-moi un bateau ou un porte container pour la Turquie, j’ai rien trouvé )

 

2 avril 2009

Le trajet pour Alexandrie aura été fort en rencontres humaines et en heures de pédalage car n’ayant toujours pas réglé mon problème de réchaud, je dois faire de longue étape pour finir mes journées dans une grande ville où je pourrais dormir et surtout manger chaud. Ma première halte dîner ce fait dans une petite ville, où à peine posé sur la terrasse d’un café bondé, un homme imposant et très bien vêtu me fait de grand signe de la main pour que je m’approche de lui, il est entouré de beaucoup de personnes qui viennent le saluer et lui présenter leur respect.

Un peu surpris, je me lève et m’approche de lui. Il se présente, Salah Mohamed, Sharif de la région de Tak-Kaluobia (je comprends la grosse Mercedes avec une plaque égyptienne que je n’avais encore jamais vu). Il m’invite à boire le thé et me pose pleins de questions et quand il comprend que je suis un voyageur, il m’offre un repas tellement copieux que je ne suis même pas arriver à le finir et c’est avec beaucoup de peine que j’arrive à refuser l’argent et son téléphone portable dernier cri qu’il veut absolument me donner

Sharif Salah Mohamed, presque un dieu dans la région

avec mon couteau suisse, j'ai réussi à le dépanner

j'ai eu en échange un bon thé made in camion

 

C’est très surpris par ce comportement que je reprends la route et m’arrête quelques heures plus tard dans la ville de Benha, où là encore je serais complètement surpris par l’accueil des gens qui feront tout leur possible pour me trouver un logement bon marché (2 francs suisse). Ils finiront par me trouver une place dans le stade de la ville, dans le dortoir des sportifs.

Ce ne fut pas la fin des bonnes surprise car à peine arrivé sur place, je suis accueilli par Mohamed Said, un sportif de haut niveau, deux fois médaillé olympique au javelot, l’argent à Barcelone et le bronze à Atlanta, et je passerais une bonne partie de la soirée à me faire questionner par lui et moi de le questionner et il n’arrêtera pas de me dire que c’est un honneur pour lui de faire ma connaissance ? (c’est plutôt à moi que reviens l’honneur de faire la connaissance d’un médaillé olympique, mais ça il ne veut pas le comprendre )

Je lierais d’amitié aussi avec Ala et Mohamed, deux joueurs de l’équipe de foot avec qui je resterais jusqu'à trois heures du matin à parler de mon voyage et où après de veines tentatives de me convertir au Coran, je recevrais quand même un chapelet, (une espèce de collier fait de petites boules que vous faites passer entres vos doigts après chaques versets du coran que vous récitez) et je suis invité, par Mohamed le gardien de but, à venir me reposer dans sa maison à Alexandrie.

Mohamed Said, double médaillé olympique, un vrai plaisir que de faire sa connaisance

ceci dit, je fait maigrelet à coté de lui

Ala, équipe de foot de Banha (mais qu'est ce qu'ils ont tous avec mon chapeau)

 

Le lendemain sera aussi une journée haute en surprise car en cour de route, je suis arrêté par un vieil homme qui m’invite à boire le thé, puis à manger le repas de midi avec sa famille, et c’est encore avec peine que j’arrive à refuser l’argent qu’on me tend et l’invitation à dormir chez eux, je dois quand même accepter les deux kilos de légumes qu’il me donne (une espèce de gros pois vert très sucré, qui se mange cru ou cuisiné)

Le soir, arrivé à Tanta où je découvre une jolie ville pleine de petite ruelle marchande et une superbe mosquée, je prends pour la première fois le temps de me relaxer en me faisant servir un thé et une Chicha, (pipe à eau) que je fumerais avec plaisir en regardant déambuler les passants.

L’accueil est toujours aussi incroyable car au petit matin en repartant, je m’arrête au près d’un vendeur de pain ambulant et pas le temps de lui demander deux galettes que celui-ci me les tend et refuse que je le paye, cela en devient presque gênant, à tel point que je commence à ne plus oser demander quoi que ce soit à quelqu’un.

Les deux jours suivants seront terribles physiquement car je devais luter de toutes mes forces contre un vent contraire qui ne me laisse vraiment aucun répits. Après 5 jours de voyage, me voila enfin arrivé à Alexandrie, ville que je rêvais de visiter un jour pour y voir son fameux port si légendaire. Me laissant prendre par surprise par la nuit, je prend en urgence un hôtel bien au dessus de mes moyens, je prends contact avec Mohamed le gardien de but et je suis convié a venir m’y reposer le temps que je veux.

meme le vieille homme qui m'arrêta aime mes lunettes

certain passage me demande un freinage d'urgence, ici joint d'un pont, bonjour les dégats en cas de passage

domage, le bleu que j'ai vu ne sort pas sur cette photo d'un champ d'oignon

 

Durant les deux jours que j’ai passé dans sa famille, j’ai appris beaucoup de chose sur l’Égypte, comme par exemple la récupération de l'eau du lavabo dans un sceau pour s'en servir comme chasse d'eau des toilettes, ou le cas de sa maman, fatma, veuve depuis deux ans et qui à de la peine à trouver de l’argent car ici les rentes de veuve ou d’orphelin n’existe pas.

Iidem pour une de ses 3 sœurs, handicapée, qui ne reçoit aucune aide de l’état. Tout repose sur les épaules de ceux qui on la chance de gagner leur vie et qui subviennent aux besoins de la famille, car ici la famille à encore un vrai sens, un sens quasi sacré, comme les anciens qui sont très respecté.

Durant ces deux jours je serais chouchouter comme un vrai coq en pâte et constaterais que l’homme est ici le roi, il se fait servir, je n’ai même plus le temps d’avoir des envies quelles sont déjà en train de les satisfaires. En Egypte, un homme a le droit d’avoir 4 femmes, cela dépend surtout de ses moyens, et quand vous leur posez la question : Pourquoi une femme n’a pas le droit elle aussi d’avoir 4 maris, la réponse est toujours la même…

Si il y a des enfants, dans le cas d’un homme et 4 femmes, on sait qui est le géniteur, dans le cas contraire, qui sait qui est vraiment le père de l’enfants… Idem pour la question du porc, ils n’en mangent pas à cause des maladies que provoque cette viande avec la chaleur du climat, (ils ne doivent pas connaître les tests de paternités et le frigo ) Tout cela me laisse entrapercevoir que le coran à autant de problème avec les technologies et la vie moderne d’aujourd’hui qu’en a l’église chrétienne

détail de la mosquée de tanta

autre détail

les normes de construction ne sont pas celle des suisses (la dalle c'est éffondrée)

 

Le soir ils me font découvrir leur ville et un certain café, plutôt une cabane en bois, où les tapis sont posés à même le sol en terre, où les hommes et les femmes viennent fumer une chicha en buvant une bonne tasse de thé, je découvre aussi le poids des parents auprès des deux amies qui nous accompagne, âgées de 22 et 30 ans, elles se feront appeler plusieurs fois dans la soirée par leurs parents, et chaque fois c’est le même scénario, elles sortent de l’établissement pour pas que leurs parents entendent le bruits de la musique ou le son de voix d’hommes, le sexe est ici sous contrôle des parents et cela peut importe l’âge, tant que vous n’êtes pas mariés, ben pas de sexe.

Comme pour Mohamed, amoureux d’une femme de 28 ans, mais les parents ne sont pas d’accord, donc relation impossible. Quand une des amies veut aller aux toilettes, Mohamed les accompagne jusque devant la porte et attend sagement. Le lendemain j’accompagnerais Mohamed qui doit chaperonner les deux amies qui on rendez-vous chez le dentiste, un truc qui vous coupe toute envie d’avoir une carie en Égypte. Ce jour la, Mohamed à mes coté passera pour un touriste et connaitra pour la première fois de sa vie le problèmes des marchands ambulants et autres, la vie quotidiennes d'un touriste.

Je quitte cette superbe famille et retourne en pleine ville d’Alexandrie, histoire d’y passer quelques jours pour essayer de régler mon problème de réchaud et mettre une tite mis à jour du site quand soudain un téléphone d’Isa me fait remonter le sourire jusqu’au oreilles, elle s’est débattue comme une cheffe et commence enfin à avoir la tête qui sort de l’eau, les nouvelles sont plus que réjouissantes, elle voit enfin le bout du tunnel, ces presques quatres semaines de folies furieuses on enfin porté leurs fruits, mais chuuuut, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Mohamed le gardien et deux de ses soeurs, Safa et Marua

voilà Mohamed, je l'ai mise celle que tu aimais

cuisine agencée made in égypte
le fort du port d'Alexandrie

couché de soleil sur la mer méditerrannée à Alexandrie, rien que pour ma tite femme

a quelques kilomètres d'Alexandrie, des plages qui n'en finissent pas

 

Voilà, je vais rester encore deux jours à Alexandrie tellement la vie y est bon marché (hambourger 35 cts, thé avec chicha 50 cts, le plat du pauvre à 40 cts et j'en passe) et profiter de déambuler dans ces petites ruelles marchandes que j'affectionne tant, puis il me restera environ une semaine de vélo pour arriver à Port Said mais le trajet promet d’être périlleux car je n’ai toujours pas réglé mon problème de réchaud et ma carte d’Egypte est tellement médiocre que je n’y vois aucune route dessinée.

Je vais donc pour la première fois voyager dans l’inconnu, à l’aveuglette, en ne me fiant que sur les infos que je pourrais égrainer aux fils des kilomètres et des rencontres que je ferais, en espérant que les paysage rencontrés vers les deux lacs que je dois croiser seront enfin à couper le souffle car jusqu’à présent ce n’est pas la beauté des paysages égyptiens qui vont me laisser un souvenir impérissable… mais cela est une autre histoire, que je vous conterais si je parviens à Port Said 

Ps Ceci dit, j’ai toujours pas trouver un moyen de sortie pour la Turquie depuis Port Said, alors si vous avez des infos pour moi, je suis plus que preneur… quoi quoi, avec 1000 visites en un mois sur le site et moi, ca fait 1001 chance de trouver une solution non

 

7 avril 2009

Les deux jours passés à Alexandrie ne furent que flânerie et rêvasserie en passant devant ces vitrines de magasin car cela fait bientôt un an que j’ai les même habits, mais bon, comme on dit, on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre, je fais peu être parfois un peu clochard, mais ce voyage en vaut la peine.

Ceci dit j’ai réussi enfin à régler mon problème de réchaud, façon de parler car lui n’avait rien à voir dans son disfonctionnement, le problème venait du carburant diesel égyptien et en passant au super, je peux enfin remanger chaud. Me voilà prêt à reprendre la route par ce 30ième jours de soleil consécutif et après bien des soucis pour trouver la bonne route pour sortir de cette ville où je trouvais tout le monde vachement sympa de me faire des signes de la main quand je passais en vélo (en faite ils faisaient des signes au taxis bus )

M’être fait renverser par un car qui me coupe la route sans aucune vergogne, le con ne sait même pas arrêté, du coup j’ai une sacoche arrière déchirée ainsi que la protection contre la pluie de mes sacoches, mais je sais, vous allez me dire que j’ai rien et qu’il pleut pas en Égypte, donc faut rester positif. 

une venise où les bâtiments sont remplacé par les roseaux

récolte des zizi des palmier mâle

la région est parsemée de petits étangs, et de moustiques

 

Me voilà enfin à nouveau en pleine campagne, fini le bruit des klaxons et l’odeur de la ville, je peux enfin respirer et entendre à nouveau les oiseaux chanter. Ce premier jour sur ce parcours inconnu ne fut qu’émerveillement et apprentissage, j’y ai appris que les palmiers son mâle ou femelle et que si vous déplacez le palmier de sa graine après quelques mois, vous obtenez une femelle, j’ai vu comment ce fabriquait le charbon égyptien et vu la fabrication de tapis de sol en roseaux.

Et enfin je croise de jolis paysages en longeant ce premier lac avec ses pêcheurs traditionnels en petits bateaux se faufilant entre les roseaux pour rejoindre l’eau libre du lac, je croise aussi de très nombreux martin pêcheur que je n’arriverais jamais à fixer sur mon appareil photo tellement ils sont furtifs et rapides.

Aux fils des kilomètres, je me dis que j’ai eu raison de ne pas emprunter la route internationale dont tout le monde me parle et qui n’est pas encore officiellement ouverte car il s’agit d’une 2 fois 3 voie où les gens roulent comme des fous et j’aurais manqué toutes ces découvertes. À force de m’arrêter pour prendre des photos, ce n’est qu’en fin de journée que j’arrive dans la ville de Rashid où je m’installe sur la terrasse d’un café face au Nil et y sirote mon thé en regardant passer les bateaux.

C’est en demandant aux clients du café, dans un arabe balbutiant, pour savoir si les informations recueillies en cour de route sont exactes et qu’il y a effectivement un petit hôtel où je pourrais passer la nuit que je fais la connaissance de Karim avec l’agréable surprise d’une réponse en parfait français et il me confirme l’existence d’un hôtel.

souvent je croise des fabriques artisanales de charbon

les bateaux sont souvent en fête

les camions aussi du reste

 

Au fil de la discussion, j’apprends qu’il vit à Sharm El Sheikh, à plus de 700 kilomètres d’ici, qu’il est marié à une femme belge (d’où son parfait français avec l’accent belge ) qu’il travail dans le tourisme et qu’il est dans la région car il vient d’acheter deux gros bateaux à moteur (gasp, 500'000 dollars pièce) qu’il transforme complètement afin dans faire des bateaux de luxe pour touristes qui veulent faire des séjours de plongée sous-marine dans sa région.

Le temps passe et nous nous lions amitié, il me propose de partager l’appartement qu’il loue durant les travaux. Au lieu de ne m’arrêter que pour la nuit dans cette ville, je resterais au final 4 jours durant lesquels je serais nourrit et logé par lui, il approfondira mes connaissances du business touristique et de la transformation de bateaux, me fera découvrir cette ville et ses veilles voitures qui me font penser à cuba, son marché aux poissons.

4 jours où je peux enfin reparler le français pour mon plus grand plaisir et faire la connaissance de cet homme ouvert et cultivé et m’apercevoir qu’il dirige ses ouvriers comme je le faisais dans le temps, avec humanité et respect, vraiment un personnage à connaître.

4 jours où je me sentirais un peu moins sauvage, où mes neurones peuvent enfin fonctionner à 100%. (saviez-vous que le rois Farouck d’Égypte dont la légende dit qu’il faisait cuire et recuire 500 poulets jusqu'à que ceux-ci soit assez réduit pour être contenu dans un bol qu’il buvait d’un coup, a fait il y a fort longtemps, un concours dans son pays pour récompenser celui qui cultiverait et lui ferait manger la meilleure mangue, d’où ces mangue succulente d’Égypte)

C’est avec de la peine, le matin du 5ième jours, que je quitte Karim et que je reprend la route vers l’infini et au delà. (merci pour tout Karim, ce fut un réel plaisir et bonheur de faire ta connaissance et partager un bout de ta vie, j’espère un jour pouvoir profiter de ta proposition, celle de venir me reposer avec Isabelle à Sharm El Sheikh et pouvoir ainsi te revoir, à bientôt l’ami )

voilà les deux bateaux en question

petit détail de l'escalier menant aux cabines

un vrai petit palace, mais pour vous faire une idée de comment celà est une fois fini, allez sur son site et regardez le bateau nomé Teate www.argosredsea.com bin il sera encore mieux
voilà une partie de l'équipe, de droite à gauche: le capitaine Karim, Roger et Nomairy ses deux bras droite et pour finir celui qui cuisine à merveille mais qui veut pas être cuisto sur le futur palace flotant

Karim dans le rôle de Titanic

le soir, c'est la fête sur le bateau, devant de succulents poissons frais (pour une fois que je suis sur une photo, faut que je sois flou, désolé tite femme, mais tu vois au moins comme je suis bronzé, j'ai pris la couleur locale)

 

13 avril 2009

Le restant du trajet pour arrivé à Port Said fut bien moins enchanteur car le paysage est redevenu aride malgré le deuxième lac que je longe, heureusement qu’il y a cet aspect d’un coin du monde ou il n’y a pas de tourisme, où les gens vous prennent par la main pour vous emmenez aux toilettes, où on vous brasse le thé pour vous être agréable et où il est difficile de le payer car tout le monde veut vous l’offrir.

Comme quand je suis arrivé dans la ville de Baltim, en m’arrêtant au café du coin, j’ai du boire au moins 5 thés, et je ne vous parle même pas de toutes les petites choses que l’on veut me faire manger et des cigarettes sur cigarettes que l’on m’offre, moi qui essaye gentiment de diminuer ma consommation de mégots, me voilà mal partit dans cette région.

La suite de l’histoire est bien moins agréable car cela faisait à peine 45 minutes que j’étais posé sur la terrasse de ce café qu’un véhicule de police arrive et 5 agents (police touristique) en descendent. On me demande mes papiers et on me pose pleins de question sur ma venue dans la région, sur mon itinéraire et j’ai pas le temps de dire ouf qu’on m’escorte sans mon consentement dans la ville voisine de Massif Baltim.

Un endroit où les touristes égyptiens y viennent en villégiature, un hôtel est réquisitionné pour m’accueillir alors que celui-ci n’est pas ouvert, et me voila obligé de débourser deux jours de soldes pour une seule nuit d’hôtel. Durant plus de 2 heures, assis sur mon lit d’hôtel, j’essaye de comprendre ce qui vient de se passer, mais j’ai beau y mettre toute ma volonté, je n’y comprends rien.

La nuit est tombée depuis longtemps quand mon estomac vide me ramène à la réalité. Malheureusement pour moi, le coin est désertique car hors saison, je ne trouve qu’un petit magasin de sucreries qui seront pour ce soir mon souper.

nouvelle tempête de sable et tout devient flou

vous avez déjà vu de l'eau rouge

soit la région est vraiment venteuse ou alors j'ai la chance qu'un palmier me salue quand je passe

 

Le matin au réveil, après avoir servit de souper à une armada de moustiques en furie, je descends pour prendre mon déjeuner sur lequel je vais me ruer, mais la encore rien, je n’aurais le droit qu’a une tasse de thé, les frigos sont vide. Je remonte dans la chambre un peu énervé par ce qui s’est passé, me rue sur les bananes de secours que j’ai en réserve dans mes affaires et refait mon paquetage, avec une seule envie, fuir ce coin.

Je n’ai pas le temps de franchir la porte de l’hôtel que le réceptionniste me demande d’attendre puis décroche sont téléphone et 5 minutes plus tard, je vois arriver 2 agents qui à leur tour me demandent eux aussi d’attendre, il ne parle qu’arabe et je ne sais toujours pas pourquoi tant de remue ménage autour de moi. 45 minutes plus tard, une voiture de police arrive enfin avec 5 agents à son bord et on me demande de les suivrent.

4 kilomètres plus loin ils s’arrêtent à un barrage routier de police, les agents me montre du doigt la direction à prendre pour rejoindre Port Said et me saluent. Je remonte sur mon vélo, l’estomac un peu vide, mais soulager de partir.

Mon bonheur ne sera que de quelques secondes car je m’aperçois qu’un autre véhicule avec 4 agents me suivent à 5 mètres derrières. Je me dis tout en pédalant qu’ils ne vont pas rester derrière moi à 15 ou 20 kilomètres heure jusqu’à ma prochaine destination, 80 kilomètres plus loin soit à plus de 6 heures en comptant les arrêts.

Et bien si, ils ne me lâcheront pas de la journée, à chaque pose pipi ou cigarettes, ils s’arrêtent aussi, me collant comme des morpions. 20 kilomètres plus loin, autre barrage routier et nouvelle équipe de morpions, ne parlant toujours qu’arabe, mais ceux-ci sont bien moins sympa et son excédés par ma lenteur et me demande instamment de me cramponner à la voiture pour me faire tirer et c’est vraiment avec peine que j’arrive à leur faire comprendre que je ne le veux pas pour des questions de sécurité.

Troisième équipe, enfin une personne qui parle un peu anglais et arrive à me faire comprendre que je suis escorté pour ma sécurité ??? J’ai beau leur expliquer que cela fait plus de 11 mois que je voyage de la sorte, dont plus d’un mois en Égypte et que je n’ai jamais eu de problème et que je ne veux pas de leur protection, que nenni, je n’arriverais pas à m’en défaire.

Il est déjà passé midi depuis longtemps quand enfin j’aperçois un fast-food sur le bord de la route, je vais enfin pouvoir manger.

comme un mirage cette felouques naviguant dans les près

dans la région, les maisons sont vraiment très colorées, ca raporte d'être pêcheur

chantier de construction de felouques, regardez le petit bonhomme pour vous faire une idée de la grandeur

 

Durant le repas, les clients curieux de ce manège, tente de s’approcher de moi pour me questionner mais ils sont tous stoppés par la police, je mangerais seul dans mon coin. La situation commence vraiment à me taper sur les nerfs, je dois trouver une solution, je ne veux pas continuer mon voyage de la sorte, coupé de tout.

La possibilité s’offre enfin à moi en périphérie de Dumyat, lors du dernier changement d’équipe, je profite de leur arrêt pour saluer l’autre équipe pour prendre la poudre d’escampette en profitant d’une descente et de la circulation qui s’est densifiée à l’approche de la ville. Je pousse de toute la force de mes jambes, zigzaguant entre les voitures, passe un virage à toute allure, jette un coup d’œil dans mon rétro, pas de policier en vue, mais je sais que je vais dans la fausse direction, alors je décide de braquer et de planquer mon vélo entre des voitures parquées en face d’un café.

Deux minutes passe et rien ne se passe, j’ai réussi, ils ont perdu ma trace et c’est avec un sourire qui me remonte jusqu’au oreilles que je m’installe au café pour siroter un thé et patienter un moment avant de faire demi-tour pour rejoindre la ville et trouver un hôtel. Peine perdue, j’ai à peine le temps de savourer la moitié de mon breuvage que je vois débarquer deux agents de police. Je prends l’air soulagé de les voir, comme si je m’étais perdu et la chose à l’air de passer.

Même scénario que la veille, on veut m’obliger un hôtel bien en dessus de mes moyens mais cette fois je refuse et branle bas de combat, les agents ne savent plus quoi faire et essaye de me convaincre, mais mon refus tien bon et au bout de 5 minutes un agent me tend son téléphone portable, c’est un gradé qui me parle en anglais en essayant de me faire prend raison et qu’il y a dans cette ville que des hôtels dans ces prix là.

Je redonne le téléphone à l’agent et me précipite dans l’hôtel, me dirige vers le réceptionniste qui a vu toute la scène, et le regardant avec mes yeux les plus triste possible, je lui demande moitié en anglais et moitié en arabe : S’il vous plait, aidez-moi, j’ai besoin de trouver un hôtel bon marché. Le réceptionniste tout attendrit gribouille sur un papier le nom et l’adresse d’un hôtel et me le tend.

Content de moi, je retourne vers les agents et leur tends le bout de papier, ils n’ont plus le choix, ils m’accompagnent jusqu’à cet hôtel qui est malheureusement plein, mais peu importe, j’ai compris que le réceptionniste leur a donné un autre nom d’hôtel et voyant mon sourire, ils n’ont pas le choix, ils savent que j’ai compris et qu’ils doivent m’emmener à cet autre hôtel.

photo volée de mes morpions

j'ai parfois une envie de leur foutre le feu

heureusement la dernière équipe, la 8ième, sort du lot et pose pour mon plaisir

 

Enfin sur place, une chambre de libre, on me repose la même question que la veille, soit à quelle heure je veux partir. Je tente une feinte en répondant deux heures plus tard que la vérité et monte dans ma chambre pour me doucher et essayer d’oublier cette mauvaise journée.

Le soir venu, je quitte ma chambre pour aller souper et grosse surprise, un policier attend dans le hall d’entrée et me demande ce que je fais. Je lui fais comprendre que je veux aller manger et lui me répond que je dois manger à l’hôtel, ce que je refuse en haussant le ton. Nouveau coup de téléphone et 5 minutes plus tard, deux agents de police arrivent pour m’escorter en ville.

Refusant que je me déplace à pieds pour aller manger, me voila assis à trois sur une moto, moi comme tranche de jambon prit entre deux policiers et je ne pourrais même pas choisir le resto et encore moins me balader dans la ville pour la découvrir. (Dommage car en chemin j’ai croisé une supère belle mosquée toute éclairée) De retour à l’hôtel, on me fait comprendre qu’un agent dort dans la chambre jouxtant la mienne.

Je vais me coucher mais mon esprit excédé par tout ce qui s’est passé refuse de me laisser dormir alors pour éviter un réveil tardif et me retrouver encore entouré de policier, je mets le réveil de mon téléphone portable en fonction. Aux premières lueurs de l’aube, je tente une sortie, j’ouvre doucement la porte de ma chambre et jette un œil au dehors…

Personne, tout le monde dort encore. Très content de moi, je prends doucement toutes mes affaires et descend à mon vélo. Tout allait très bien, jusqu’au moment où j’arrive à mon vélo, celui-ci est cadenassé, je me suis fait avoir comme un débutant, après le coup de la fugue d’hier, ils ont prévu celle de ce matin.

Ne me reste plus qu’à remonter mes affaires et pour toutes satisfaction, sortir libre dans la ville pour aller déjeuner. A mon retour, je vois l’agent de faction et son supérieur, derrière la porte de ma chambre, à frapper pour que je me réveil. (je ne vous dis pas la tête qu’ils ont fait en me voyant débarquer avec mon sandwich dans la main )

La journée s’annonce aussi horrible que la précédente, et ce fut le cas, des paysages toujours aussi ennuyeux et un bruit de moteur dans les oreilles durant les 60 km que j’ai parcourus ce jour là pour rejoindre enfin Port Said. (c’est pas vrai, la dernière équipe était cool, j’ai enfin pu rigoler un peu et les prendre en photo, ils m’ont même payé le thé )

Enfin Port Said et dernier changement d’équipe, cette fois c’est un motard de la gendarmerie qui m’accompagnera sirène en marche jusqu’à mon hôtel bon marché et une fois sur place, il me fait comprendre que je suis libre et il me souhaite un bon voyage.

Je ne sais toujours pas pourquoi durant deux jours j’ai eu le droit à ce traitement de faveur, ni pourquoi on me lâche maintenant, aurais-je été un touriste un peu trop sauvage pour qu’ils me lâchent ? peu importe, je suis enfin libre et peu enfin m’endormir l’esprit tranquille et apaisé car Isa vient de m’envoyer un sms, une lectrice assidue du site, Thérèse, que je surnomme affectueusement 13, a peu être trouvé une solution pour un bateau en partance pour la Turquie, un porte container.

En me réveillant, je n’ai qu’un espoir en tête, que cette information de bateau soit juste et que je puisse y embarquer. Mon anglais et mon arabe sont vraiment trop mauvais pour ce coup là, je demande donc l’aide de Karim, rencontré quelques jours auparavant. Il m’apporte son aide en téléphonant à un de ses amis de Port Said qui lui téléphone à un de ses amis d’enfance qui travaille comme manager des opérations dans une grande société maritime et je fais ainsi la connaissance de Waleed qui lui à une connaissance dans la compagnie du bateau que j’aimerais prendre. (le monde est petit parfois )

Durant les 4 jours que je resterais ici me fera lui aussi découvrir un bout de sa ville et de sa vie, (enfin vie, il bosse 7 jours sur 7 et en 9 ans il n’a prit qu’une semaine de vacanceset ne mange pas à midi) me mettant à disposition un ordinateur de son bureau pour que je puisse me connecter, et lui aussi refusera tout le temps que je sorte mon argent.

Mon cas lui parait impossible et il me dit d’emblée que je n’ai que 10% de chance de pouvoir monter sur ce bateau et malheureusement pour moi la sentence tombe 3 jours plus tard, impossible de monter à bord, je dois trouver une autre solution pour sortir du pays.

waleed, celui qui tentera de me faire monter à bord du cargot

le voici avec une petite partie de son équipe (tout au fond, miss Bango)

 

La voie terrestre n’est pas vraiment conseillée car je devrais retourner au Caire pour des visas et faire plus de 1000 kilomètre pour rejoindre la frontière Israëlienne, puis traverser ce pays, puis le Liban et la Syrie pour rejoindre l’Iran que je devrais traverser pendant la saison d’hiver, et comme je n’ai toujours pas réussi à prendre une décision sur la continuité ou non de mon voyage, je ne vois réellement qu’une possibilité.

le 15 je vais reprendre la route et retourner au Caire en suivant le canal de suez jusqu’à Isma Iliya puis virez au sud-ouest où je devrais faire 120 kilomètres de no man’s land en pleine région désertique pour rejoindre l’aéroport et m’embarquer pour Istanbul en Turquie, 4 ou 5 jours de régions désertiques, du bonheur en perspective.

Mmais cela est une autre histoire (va falloir que je trouve une autre fin une fois) que je vous raconterais, enfin si je ne fini pas séché en cours de route car j’ai déjà perdu 19 kilos depuis le départ, alors j’ai plus vraiment de réserves  (j'ai retrouvé le poids de mes 20 ans)

je pouvais pas vous quitter sans répondre à la question que vous vous posiez tous, je vous présente le Zizi du palmier

 

ps Une jolie citation que vient de m'envoyer Isa par sms: Il l'a fait car il ne savait pas que c'était impossible (Marc Twain)     je vais finir par y croire...

 

17 avril 2009

Après être resté deux jours de plus à Port Said pour digérer cette mauvaise nouvelle que je ne pourrais rejoindre la Turquie par bateau, j’en ai profité pour penser un peu à moi et me faire une petite beauté en allant chez le coiffeur (que j’ai même pas pu payer car Waleed avait encore prit certaines dispositions)

Parcouru les petites ruelles marchande et enfin trouvé de petites sandales avec une grosse semelle bien épaisse pour que je puisse pédaler avec, me voila passant ma dernière soirée avec mon hôte qui en profite pour me donner certains conseil sur la suite de mon voyage, comme de commencer mes journées à 5 heures du matin afin d’éviter le soleil brûlant de midi et comme à son habitude, malgré mes réclamations, Waleed paye absolument tout de la soirée.

Il me raccompagne à mon hôtel et nous nous disons adieu comme deux vieux amis. (merci pour tout Waleed, et remercie tout le monde pour moi) Ce soir là, j’aurais de la peine à trouver le sommeil car je viens de recevoir un coup de téléphone de ma tite femme qui a vraiment pas le moral, et ce n’est qu’a plus de 8 heures le lendemain matin que je me réveillerais et ne prendrais la route qu’à 10 heures, bien tardivement pour faire les 60 km qui me sépare de la prochaine ville avec hôtel.

Waleed et son endroit fétiche, un bistrot avec écran géant pour suivre les matchs de foot

mon dernier coucher de soleil sur Port Said

 

Ne pouvant suivre la petite route qui longe le canal de Suez qui est strictement réservée aux usagers du canal, je suis obligé de prendre une grande route à 2 fois deux voies et la monotonie du paysage me font pédaler en force afin de parcourir le plus rapidement possible cette distance qui me sépare de la ville d’El Qantara.

La seule chose qui me surprendra, c’est de voir des portes container, plus gros que des immeubles, des bateaux de plus de 300 mètres de long qui peuvent pour certain transporter près de 10'000 containers empilés par BAY (rangée) de presque 20 containers de haut et 20 de largue, 10'000 camions de moins sur les routes, vraiment très impressionnant à croiser au milieu de nul part.

J’atteindrais la ville en début d’après midi, malgré le vent de face que je subis tout au long du trajet, épuisé mais heureux d’y être arrivé aussi rapidement, et apprenant qu’il y a bien trois hôtels dans la ville, c’est avec un grand plaisir que je m’affale sur la terrasse d’un café pour essayer de récupérer mes jambes et me reposer un peu devant ma tasse de thé bien sucré.

juste derrière le canal de Suez, les dunes de sable du désert du Sinaï

imaginez, un container mesure plus de 15 mètres sur 2,5 par 2,5 mètres

 

 Il est 15 heures quand je me décide enfin à bouger et trouver un de ces hôtels. Arrivant devant l’hôtel que tout le monde me dit être le meilleur marché car les nuits y sont à 4 francs suisse, et pour la première fois que je suis en Égypte, le tenancier apprenant que je suis un européen, de plus Suisse, essaye tout simplement de m’arnaquer en multipliant le prix de la chambre par 6.

Irrité par ce comportement, je me permets de lui dire le fond de ma pensée, que payer 120 livres égyptiennes pour un pareil taudis (24 francs suisses) est de la pure folie, et malgré tous mes efforts pour lui faire retrouver raison, il campe sur ses positions et pour finir, je l’envoie se faire foutre et retourne sur mes pas.

Malheureusement pour moi, Le deuxième est complet, je file alors au troisième qui est lui aussi complet. Pas d’autre alternative, je dois continuer ma journée et joindre Isma Iliya, une grande ville, où je sais que je pourrais me loger. Ces 30 derniers kilomètres furent vraiment très très longs et pénibles car le vent en profita pour redoubler et ce n’est que 3 heures plus tard, à la tombée de la nuit que j’y arrive et m’écroule sur mon lit d’hôtel, à 4 francs cette fois. 

En me réveillant, je sens un peu mes jambes et comme je ne sais pas vraiment ce qui m’attend sur ces 120 prochains kilomètres de régions désertiques qui me séparent encore du Caire et que le vent est toujours aussi violent, je décide sagement de prendre une journée de repos et visiter cette ville qui semble être une plaque tournante de l’habillement en gros où tous les petits vendeurs du Caire viennent s’y approvisionner.

 

20 avril 2009

Après une journée de repos à sillonner les petites rues marchandes et faire mon approvisionnement alimentaire en prévision des deux jours de pédales en région désertique, me voilà repartit sans le vent cette fois, mais je vais dire plutôt, malheureusement sans le vent de face, car plus les heures de la journée passent et plus je ressens les morsures du soleil, Waleed m’avait bien prévenu, dans la région le soleil est vraiment dur, et la température frôlera les 40° degrés ce jour la.

Le paysage est toujours aussi monotone, comme cette route à 2 fois deux voies, aucun chants d’oiseaux, que ce bruit perpétuel de camion qui me dépassent à toute allure, pour la première fois depuis mon départ, je m’ennuie, je m’ennuie tellement que je m’arrête pour trouver mon lecteur mp3 et me le colle sur les oreilles pour ne plus entendre cette circulation incessante, pour oublier un peu cette chaleur et surtout pour calmer mon cerveau qui dans cette monotonie en profite pour me faire ressasser et revivre ce jour où Isa à prit l’avion pour rentrer en suisse.

encore un joli spécimen de salle de bain égyptienne

ma chambre d'hôtel à 4 francs

les hirondelles sont contente de cette hôtel, le couloir est libre de tout danger

 

Je me rends compte aujourd’hui, sous ce soleil de plomb, comme elle me manque, comme elle manque à ce voyage commencé à deux. Je n’entends plus sa voix, je ne la sens plus derrière moi, sa peau, son odeur me manque et torture mon esprit et durant toute la journée je ne ferais que de me remémorer tous ces moments merveilleux que nous avons partagés avant et pendant ce voyage.

Ce voyage que je suis en train de vivre seul, sans vraiment pouvoir le partager avec elle de peur de lui rendre encore plus dur son retour en suisse, plus dur son manque de moi, plus dur sa réinsertion dans sa nouvelle vie commencée il y a maintenant bientôt un mois et demi et qui se fait déjà dans la douleur et la tristesse.

Elle ne voulait plus que je parle d’elle dans le site, me disant que c’était maintenant mon voyage, mon site, mais je ne le peu pas car elle fait partie de moi malgré la distance qui nous sépare, malgré le fait que je ne puisse plus me coller contre elle et l’aimer comme je l’aimerais, malgré ma tristesse qui refait surface dans ces moments de solitudes. 

des paysages arides où seul les poteaux électriques mettent une fin à la monotonie

vraiment très sec parfois, ceci dit, je ne sais pas de quoi il s'agit.

 

Je resterais avec mon lecteur collé contre mes oreilles toute la journée et j’arrive enfin dans cette ville qu’Isa à vu sur Google Map, ces nouvelles villes champignons qui ne sont pas sur ma carte, villes? Je devrais plutôt dire cités industrielles car je n’y vois que des bâtiments industriels et des bureaux de multinationales de toutes sortes, de vraies villes usines qui ne ressemble en rien à une ville où des gens vivent.

Durant près de 5 kilomètres, je ne croiserais que ces industries, pas une seule âme qui vive à Ramadan City quand surgit sur ma droite un autocar qui s’arrête à ma hauteur. Said sort sa tête par la fenêtre en me regardant et me demande ce que je cherche. Je réponds que je suis à la recherche d’un hôtel, il y en à pas dans cette ville, que je recherche alors un café où je pourrais boire un thé, rien non plus, mais il me propose de le suivre chez un ami qui se fera un plaisir de nous servir un verre de thé.

C’est ainsi que je fais la connaissance de Said qui une fois arriver devant le container de camion qui sert d’atelier de mécanique à son ami, celui-ci nous prépare un thé et Said me pose plein de question sur mon voyage.

Au moment où je lui dis que je vais reprendre la route et trouver un petit coin ou dormir, il me dit que la région est dangereuse, qu’il y a pleins d’Arabes dans le désert et que ceux-ci sont dangereux (voyez par la des nomades) et il se propose de me faire dormir chez lui ce soir et qu’il me déposera demain matin à l’aéroport car il doit déposer des travailleurs non loin.

Said et son car, dans son geste quotidiens, remplir d'eau le radiateur du car

son rêve, vivre en europe où le sexe est libre mais surtout rencontrer une européenne en vacances en égypte et partir avec elle en europe

 

Ni une ni deux, nous voila dans son car, allant chercher, dans une entreprise allemande, des ouvriers pour les ramener chez eux, à Benha, à plus de 100 kilomètres d’ici. Le soir après avoir déposé tous ces clients, il m’amène chez lui et là un festin m’attend puis une bonne nuit de sommeil. À 5 heures le matin, je suis réveillé par Said, il faut y aller, il doit prendre ses clients et les déposer proche de l’aéroport.

Pas le temps de déjeuner, je saute dans mon jeans et monte dans le car et une heure plus tard, après les avoir déposés à leur travail, il me dépose à mon tour et me disant de suivre la route sur 5 kilomètres et que je serais à l’aéroport, puis il fait demi-tour avec son car et disparaît dans l’horizon.

18 kilomètres plus loin, j’arrive enfin à l’aéroport ou je suis tout surpris de revoir des visages de blancs, de touristes, surpris par le prix du Panini que je prends comme déjeuner, son prix me permettrais de vivre un jour complet, hôtel compris, et après moult tracas et 7 contrôle de mon passeport, je peux enfin monter dans cet avion qui va m’emmener pour la suite du voyage.

Mais qui va aussi m’éloigner de ce pays où les gens sont si généreux avec les voyageurs, les vrais, où les fous sont comme en Tunisie, dans la rue par manque de structures, quitter ce Magreb où le sexe est sous contrôle mais où une grande partie des hommes de 18 à 30 ans on sur leur téléphone portable des images de filles nues ou des films pornos, où il est permis de corriger sa femme si les traces ne restent pas plus de trois jours, ce pays où l’on voit souvent des posters de paysages européens et où on ne comprend pas vraiment pourquoi je voyage, ce pays qui m’a fait vivre mon meilleur séjour depuis le début de mon voyage, où la famille est ce qui est de plus important.

16h42 l’avion décolle pour la Turquie… mais cela est une autre histoire (je n’ai pas encore trouvé une autre fin ) que je vous raconterais… Dans un ou deux jours...

veni vidi reviensi? Oui

 

Viavelo Turquie

Turquie
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