France

 

6 mai 2008

Nous avons pour la première fois réussi à faire plus de 45 km en une journée et ceci malgré le passage du col du Mont de Sion et de sa descente tout aussi périlleuse que celle qui nous a amené sur les rives du lac Léman. Nous arrivons à Seyssel au bord du Rhône et y passons notre première nuit tout aussi froide et humide que les précédentes.

Au petit matin, ces 4 jours d’efforts où ces 160 km déjà parcourrus ont eu raison de nos forces et surtout de nos jambes, nous décidons de nous octroyer notre première journée de repos. Nous rencontrons Peter, un journaliste de la Stampa, un grand journal Italien, qui fait le chemin de Compostel à vélo chargé de 40 kilos de matériel photographique afin de faire un reportage sur les pélerins.

Nous qui voulions partir incognito sauf des impôts, nous voilà bien mal partis car il nous pose pleins de questions et prend pleins de photos de nous et de nos montures.

 
 
La vue depuis notre tente de camping à Seyssel
 
Petit coin de paradis vu en chemin
 
Premières Orchidées que nous avons croisées
 

Premier petit problème de voyage pendant notre journée de récupération, alors que je suis en train de créer les textes pour le site internet, voilà que mon ordinateur me demande de le brancher sur le secteur pour le recharger. Mais voilà, ma fiche ne rentre pas dans les prises françaises, du coup j’en profite pour visiter ce petit village et trouver un adaptateur tout en profitant de chercher un magasin qui pourra nous vendre une carte de téléphone pré-chargée car bonjour le prix du  roaming…

Bien mal nous en a pris car petite comparaison entre la Suisse et la France (ceci n’est pas une critique mais juste une comparaison) en Suisse vous entrez dans un mobilshop, vous présentez votre carte d’identité, vous payer par exemple une somme de 20 francs et vous ressortez du magasin avec un numéro de téléphone et 20 francs de crédit pour téléphoner que vous pouvez même utiliser un an plus tard…

En France, vous entrez dans un magasin, vous payez 25 euros, vous devez remplir une carte avec tous les détails possibles, trouver un autre magasin où vous pouvez faire une photocopie de votre pièce d’identité, trouver une poste pour envoyez le tout, puis composer un numéro pour mettre en route votre ligne de téléphone et au final vous n’avez que 5 euros de crédit de communications ??? Mais où sont passés les 20 euros manquants ? Pas dans mon téléphone en tout cas

Donc du coup vous retournez au magasin pour acheter des crédits supplémentaires, vous payez 25 euros car en dessous vous êtes très limité dans le temps pour employer votre crédit, que vous perdez s’il n’est pas utilisé dans le temps imparti, vous recomposez un numéro pour valider votre supplément de crédit et là vous apprenez qu’ils n'ont pas encore reçu votre carte de demande d’info et que vous ne pouvez donc pas ajouter de crédit sur votre mobil, du coup, pas de crédit, vive la modernité ou les monopoles…

 
 
Petit campement au bord du canal de Savière
 
La vue depuis notre salon 
 
Des amis viennent nous rapatrier à Genève
 

Cette journée de repos nous a fait le plus grand bien et nous repartons le coeur vaillant et traversons le pont qui enjambe le Rhône et relie Seyssel  département de Haute Savoie à Seyssel dans le département de l'Ain pour continuer notre voyage de l'autre coté du Rhône.

Après une journée éprouvante parsemée de montées et de descentes, nous arrivons enfin dans un département qui ne touche pas la Suisse, nous sommes enfin presque loin de chez nous et nous entrons ainsi dans le département de la Savoie et cherchons un petit endroit sauvage le long du canal de Savière pour y passer la nuit.

Nous montons notre camp au bord de l'eau, préparons notre repas et mangeons avec appétit en regardant un martin pêcheur à l'oeuvre tout en nous remémorant les moments pénibles ou joyeux que ces 8 jours de voyage nous ont fait vivre en nous disant que le ciel est de notre côté car pas un seul jour de pluie à notre actif.

Plus tard dans la soirée, assis au bord de l'eau à contempler la nature et écouter les oiseaux chanter tout en siroptant un bon thé, un SMS nous ramène à la réalité... Loulet ne peut plus veiller sur Nana, il a fait une chute dans les escaliers et est à l'hôpital avec le col du fémur cassé. Nous devons retourner sur Genève de toute urgence. On va pas allez loin si ça continue comme cela notre voyage

Le lendemain à l'aube, nous retournons sur nos pas et nous retrouvons au soir à Seyssel oú nous y passerons la nuit en attendant l'arrivée d'amis qui se sont proposés pour venir nous chercher, nous et nos remorques, afin que nous puissions arriver rapidement à Genève et nous occuper de Nana. Nous voilà arrivés à Genève où nous allons y passer quelques jours afin d'essayer d'organiser une surveillance et une aide domestique pour Nana comme cela Loulet pourra rentrer à la maison pour sa convalescence et profiter encore un petit peu de sa tite femme avant son grand voyage à elle.

 
 
Même à l'hôpital il se chamaille avec sa fille
 
Loulet comme un coq en pâte 
 
L'amour c'est ...
 
11 mai 2008

Je vais profiter de ce petit moment de répis dans notre aventure pour vous conter notre vie quotidienne de couple depuis que nous sommes partis. Le premier gros changement est le fait que nous ne pouvons plus parler à longeur de journée comme nous le faisions dans notre vie d'autrefois, alors nous faisons environ toutes les 30 minutes une petite pose afin de nous faire un petit coucou car il est très rare que nous puissions avec nos remorques pédaler côte à côte et entre ces 30 minutes, nous nous parlons à coups de sonnettes...

1 coup veut dire: "je te fais un tit coucou", 2 coups veulent dire "t'es encore derrière moi"? et trois coups veulent dire: on s'arrête un moment? Nous avons aussi développé de nouveaux petits jeux comme par exemple appeler l'endroit où nous nous arrêtons pour la nuit "notre salon" alors je vous laisse imaginer les rires entre nous deux quand à Founex un homme asiatique l'a traversé en faisant son jogging, isa qui était au téléphone avec une amie s'exclame: rhooooo, j'ai un chinois qui traverse mon salon, le pauvre homme n'a pas du comprendre pourquoi nous rigolions à son passage et étions morts de rire quand il est repassé une heure plus tard.

Nous n'arrêtons pas non plus de nous faire de petites plaisanteries afin d'occuper nos moments de temps libre et l'un des derniers exemple en date est d'avoir fait croire à isabelle, qui adore déjeuner avec du pain tartiné de beurre et de Cenovis et qui ne peut plus le faire depuis 10 jours car le beurre n'est pas vraiment transportable dans nos remorques, qu'en France il existait du beurre en tube, du coup celà fait plusieurs jours qu'elle recherche désespérément son beurre en tube, je vous laisse imaginer la tête des vendeurs et la mienne en regardant la scène...

Cette nouvelle manière de vivre a aussi quelques mauvais côtés comme par exemple nous qui aimons être collés peau contre peau la nuit, nous avons acheté des sacs de couchage droite gauche qui peuvent s'accoupler... les sacs hein ... et ne former plus qu'un grand sac de couchage pour deux personnes mais comme nous dormons dans des sacs à viande, une espèce de sac de soie que vous glissez dans votre sac de couchage ce qui vous permet de laver le sac à viande et non pas le sac de couchage, du coup notre histoire de coller-coller n'est plus possible...

Un autre inconvéniant est que nous avons pris l'habitude de vivre à l'extérieur et quand nous nous retrouvons chez des personnes pour dormir ou manger, la température des appartements nous pose vite un petit problème et nous nous retrouvons très vite à avoir beaucoup trop chaud et transpirer. Le bruit des voitures nous surprend aussi quand nous nous réveillons alors que nous avons pris l'habitude du chant des oiseaux.

Côté bienfaits nous avons sérieusement diminué notre consommation de cigarettes, je suis passé de plus de 40 par jour à environ 18 et ces quelques jours d'efforts très intenses nous ont redonnés de jolies jambes musclées,  j'ai même retrouvé mon petit cul tout rond . Il y a encore un domaine où notre consommation a fortement baissé et cela malgré que dans notre ancienne vie nous faisions déjà très attention de ne pas la gaspiller, il s'agit de l'eau.

Actuellement nous consommons en moyenne  moins de 8 litres par jour et par personne qui sont employés comme suit: environ 3 litres que nous buvons, 2 litres qui nous servent à la préparation de la nourriture et à la vaisselle et pour finir 3 litres que nous utilisons pour notre petit toilettage journalier. Voilà, vous savez presque tout sur ce que nous vivons depuis quelques jours...

 
18 Mai 2008

Voilà 9 jours que nous sommes revenus à Genève et je constate qu'il n'est pas facile de se retrouver entre 4 murs à attendre que la journée passe sans savoir exactement combien de jours cela va durer, pas facile de passer de l'état de liberté complète où il n'y a plus d'obligation, plus d'horaire, plus de jour ou d'objectif, juste l'envie dès le reveil d'enfourcher son vélo et de découvrir un bout plus loin ce que nous reservera la journée.

Je commence à me sentir comme un lion en cage, à tourner en rond et attendre que la journée passe, que le petit matin arrive afin d'avoir une autre journée à devoir regarder tomber la pluie et compter les heures qui s'égrainent lentement, très lentement, trop lentement... Tiens ? on dirait que cela ressemble à un petit coup de blues ???

Il y a de quoi, notre petit retour sur Genève nous oblige à dormir au bord de la route de Chancy, une 2x2 voies empruntée par des milliers de véhicules par jour et pour couronner le tout l'immeuble est juste en face d'un gros chantier en pleine effervescence, impossible de laisser les fenêtres ouvertes car nous sommes dans un monde de bruits et d'odeurs d'échappement.

Un monde où vous n'entendez les oiseaux qu'à 5 heures du matin, le seul moment de la journée où un calme surréaliste reigne, 30 minutes de sérénité avant que la fourmillière ne se remette en branle et étouffe à coup de voitures, motards en furie et engins de chantier en tout genre la douce mélodie de la nature dans laquelle nous vivions quelques jours auparavant.

 
 
Notre campement de base sur genève
 
 
 
La vue depuis notre nouveau salon, bruit de route et gros chantier
 

L'opération de Loulet c'est bien passée, le voila tout neuf avec une PTH (prothèse total de hanche) par contre les nouvelles ne sont pas très bonnes concernant Nana, son état c'est sérieusement aggravé et notre idée d'aide à domicile est tombée à l'eau. Nous avons du penser admission en Hôpital. Mais comment concilier soins palliatifs pour Nana et convalescence orthopédique pour Loulet ?

Bien des jours sont passés avant que nous trouvions la solution en faisant admettre ces deux grands amoureux dans un établissement qui pouvait gérer ces deux cas. Le jour J, Nana et Loulet sont arrivés à l'hôpital en même temps, Loulet transféré par ambulance depuis l'hôpital universitaire de Genève et Nana que nous avons amené en voiture. Tout les deux se sont retrouvés dans la section admission, chacun couché sur leur lit roulant à se jetter des regards amoureux, heureux d'être là ensemble.

Malheureusement cela fut de courte durée car l'éthique hospitalière prime sur l'humain et chacun s'est retrouvé dans un service différent malgré toutes les demandes que nous avions faites les jours précédents. N'acceptant pas cet état de fait et pour honorer la promesse que nous nous sommes fait Isa et moi, nous nous jettons un regard complice, relevons nos manches et partons, chacun à notre manière, nous battre contre ces moulins à vent qui nous pourrissent l'existence, se battre pour que l'Amour prime.

Nous avons remué l'hôpital, augmenté notre force de frappe en ajoutant à notre petite armée les infirmiers et infirmières ainsi que les aides soignants des deux secteurs concernés, coincé le docteur pour qu'il téléphone à Dieu pour qu'enfin nous puissions nous précipiter dans la chambre de Nana qui était déjà toute affolée de se retrouver seule et surtout entourée de vraies vieilles dames, toutes recourbées et grabatères, avons fait un monticule sur son lit de toutes ses petites affaires qu'une aide-soignante avait déjà rangées dans les armoires, pris le lit et parcouru les 150 mètres qui les séparaient l'un de l'autre.

A peine le pas de porte passé, Nana sort son "Coucou mon gamin" avec un sourire radieux qui illuminait à nouveau son visage. Nous nous étions sur les genoux, épuisés d'avoir passé près de 9 heures coincés dans un labyrinthe fait de murs et d'absurdités, nous nous retrouvons enfin dehors, heureux d'être parvenus à nos fins, heureux de s'être battus pour et par Amour.

 
 
La chambre des Inséparables
 
Jusqu'à sa fin Nana veillera sur son tit'homme 
 
... conjuger le verbe Aimer à tous les temps
 
Voilà, je crois que nous avons fait tout ce que nous pouvions, tout ce qui était humainement réalisable par amour pour ses parents,  pour que leur Vie ensemble s'achève le mieux possible,  nous reste à attendre,  sereins, le départ de Nana,  qui nous permettra de reprendre notre Voyage à nous,  là où nous l'avions laissé car les nuits dans nos draps de soie dans un hôtel 1001 étoiles commencent à nous manquer terriblement...
 
21 Mai 2008
(petite parenthèse)

Hoooo la la, quelle ne fût pas notre surprise hier en mettant à jour le site internet, notre livre d'or était plein de vos messages et la fréquentation du site en grosse augmentation et je ne vous parle pas de tous les e-mails que nous avons reçu, de quoi nous occuper une semaine complète si nous devions répondre personnellement à tous.

Alors vous comprendrez que nous ne pouvons le faire pour des raisons techniques et financières car dans la région, nos 500 francs suisses nous permette juste de manger. Vous avez aussi dû constaté que les textes du site sont temporairements écrits par moi car Isa est quelque peu perdue dans ses pensées du fait de ce qu'elle vit ces temps. Elle me fait vous dire merci pour tous vos petits messages qui lui font un bien fou.

Il y a quand même un bon côté dans ce que nous vivons... nous n'avons jamais aussi souvent vu nos enfants que depuis que nous sommes partis pour notre tour du monde, plutôt étrange comme phrase, mais comme nos enfants habitent pas loin d'où nous sommes temporairement bloqués, ils en profitent un maximum pour nous voir. Nous venons de comprendre pourquoi la fréquentation du site était en pleine augmentation, en ouvrant hier nos e-mails, voila ce que nous y avons trouvé, un article de presse que nous a envoyé notre cousin de Lucens.

Nous qui voulions partir incognito sauf des Impôts, nous voilà mal barrés, Merci cousin et merci au journaliste pour ce beau résumé.

 

on fait très sportif n'est-ce pas (ceci dit, le nom de la compagne est Otter, Isabelle Otter)

Voilà, je peux refermer cette parenthèse en espérant que vous aurez compris que ce n'est pas parce que nous ne vous répondons pas que nous ne pensons pas à vous... Nous vous envoyons toutes nos plus belles pensées et nos bisous les plus baveux. Au plaisir de vous relire... DAVISA

La suite à notre prochaine connexion, enfin si j’arrive à retrouver mes fameux 25 euro de crédits

 
24 Mai 2008

Au petit matin, le ciel se déchire enfin et laisse passer les rayons du soleil qui nous ont tant manqué pendant ces 2 semaines où nous n’avons pas eu 5 minutes de repos. Après avoir passé toute la journée à l’hôpital au chevet de nos deux grands malades préférés, j’arrive enfin à décider Isa de m’accompagner au concert de l’espoir qui se déroule à Genève au lieu dit "au bout du monde".

Pas mal comme lieu pour des personnes qui sont parties faire un tour du monde enfin bref, cela nous permettra de nous retrouver un moment et surtout de recharger nos batteries car pour Isa ces deux semaines ont été très éprouvantes tant physiquement que moralement. Nous voilà plongés dans l’ambiance de ce concert de l’espoir depuis 15 minutes quand un coup de téléphone nous parvient…

Elle n’a jamais rien montré à son entourage et s’est battue avec courage pendant 18 mois, elle avait l’espoir de vaincre la maladie mais celle-ci a eu raison de son courage, de son endurance, de son espoir… Nana nous a quitté dans sa 78ième année. Chère petite Maman, repose en paix

 
29 mai ‏2008

5 Jours que Nana nous a quittée et autant de jours que nous jonglons entre les démarches administratives, les préparatifs pour la cérémonie et les visites à Loulet, 5 jours que je ne quitte pas d’un œil Isabelle qui n’a pas eu un moment à elle, un moment pour pleurer sa maman, elle se force à garde la tête haute, se veille à ne pas baisser les bras, elle veut que ce dernier adieu soit simple mais parfait.

Ce fut le cas, la cérémonie fut pleine d’amour et de compassion, un mélange réussi entre croyants et non croyants, entre musiques et chants religieux et les mélodies qui nous tenaient tant à cœur, le tout sereinement orchestré par l’Abbé de la petite église St-marc où Nana aimait tant si recueillir. Puis arrive le moment touchant, poignant, où enfin Isabelle peut laisser sortir sa tristesse, son amour à cette maman qui lui a tant donné, ceci par l’intermédiaire d’un texte qu’elle lui a écrit et qu’elle lit avec tout l’amour possible que je lui connais  devant une assemblée qui retient son souffle et ses larmes…

Puis arrive le moment des adieux, le moment où sur un chant de polyphonies corses tout le monde se lève et défile une dernière fois devant ce petit cercueil tout fleuri. Bon voyage à toi Nana.

5 juin 2008
Loulet a enfin l’autorisation de sortir de l’hôpital et nous décidons de rester une semaine de plus afin de s’assurer de son bon retour et surtout de son autonomie dans sa nouvelle vie de célibataire sur quatres jambes, vu les cannes
9 juin 2008

Voilà un mois que nous sommes à Genève, un mois qui nous a paru sans fin, un mois où les secondes paraissent des heures, où les heures sont des jours et les jours des semaines, mais cela ne va plus durer car Loulet reprend du poil de la bête et se débrouille très bien depuis que nous avons quelque peu modifié son appartement en y ajoutant certaines installations qui lui simplifient la vie...

Comme par exemple une poignée et un rehausseur de toilette, une planche sur la baignoire afin qu’il puisse être assis et prendre sa douche en toute tranquillité, il ne reste plus qu’à trouver une combine pour les chaussettes. Nous allons donc pouvoir reprendre notre voyage la semaine prochaine dès que nous aurons réglés ces quelques petits détails qui restent encore afin de pouvoir partir l’esprit et la conscience tranquille.

D’après notre planning, tout devrait être réglé jeudi soir et nous reprendrons la route le… VENDREDI 13… (il ne faut vraiment pas être superstitieux pour oser reprendre la route une date pareille surtout avec ce que nous avons vécu ces 7 mois, nous aurions déjà de quoi écrire une trilogie )

14 juin 2008

Voilà le jour J est enfin arrivé, juste avec 24h00 de retard pour cause de remorques enfermées à clef et pas de clef pour ouvrir la porte du box, il est 6h00 du mat et la maison va bientôt se reveiller, nous allons nous préparer et enfourcher nos montures pour reprendre notre aventure là où nous l'avions laissée.

Je pense que nous allons voyager pendant 2 semaines avant de nous reconnecter car nous avons vraiment besoin de nous changer les idées, de tout oublier, d'effacer tout se que nous avons vécu pendant notre arrêt à Genève, juste histoire de pouvoir pleinement profiter de ce que va nous réserver cette nouvelle vie, retourner à notre vie de décroissance heureuse, celle que nous avons quitter il y a déjà trop longtemps, celle qui dessinait sur nos lèvres chaque matin ce sourire qui ne nous quittait pas de la journée, cette vie où les choses importantes sont complètement différentes, la où isa et moi pouvont enfin exister pour ce que nous sommes, cette vie simple mais tellement épanouissante ou nous pouvons juste nous aimer et vivre....

Alors nous vous disons à très bientôt...

18 juin 2008

Après trois jours de vélo et trois jours bloqués sous la tente avec une pluie qui n’a pas cessé une minute au point de détremper toutes nos affaires et de nous recouvrir de boue, nous voilà bien récompensés de nos efforts et de nos tracas par une belle journée ensoleillée et‏ des paysages de toute beauté en longeant le Lac du Bourget.

En milieu d’après midi, lors d’une de nos nombreuses poses qui nous permettent de retrouver notre souffle dans les nombreuses montées qui jalonnent notre chemin pour nous éloigner de Genève, un petit point arrive à l’horizon, c'est Robert, un ancien pilote de ligne et un cycliste passionné. Intrigué par notre attelage, il s’arrête à notre hauteur et après cinq petites minutes de discussion nous voilà invité à dormir chez lui sur les haut d’Aix-les-Bains. Dur fut la montée qui nous emmenas au Manoir de Monsieur Robert comme nous disaient les voisins à qui nous demandions notre chemin.

A peine arrivé dans cette somptueuse demeure, notre hôte devant s’absenter, il nous fait une visite expresse des lieux et disparaît comme par enchantementen nous laissant les clefs. Nous voilà seul dans cette grande maison pleine de demi-niveau, agencée et décorée avec goût où tout en prenant une douche régénératrice nous songeons à ce qui nous arrive, à la chance qui nous sourit depuis notre redépart, et la, à la vie de château que nous étions en train de vivre.

Nous venions à peine de finir notre repas que Robert Réapparu pour re-disparaître tout aussi rapidement au sous sol pour travailler sur sa trompette comme il disait et c’est sur des mélodies de Louis Armstrong que nous sommes partis dans les bras de Morphée.

Au petit matin, nous nous retrouvons sur la terrasse pour partager avec lui un bon déjeuner, juste le temps de refaire un peu le monde que nous nous disons au revoir.

"Merci Robert pour ton hospitalité et ta confiance hors norme"

 
 
Le Manoir de Robert
 
A la belle étoile au petit matin 
 
Vue que nous découvrons en nous reveillant
 
22 juin 2008

Après avoir repris des forces chez Robert, nous avons pédalés comme des fous les trois jours suivants, faisant 40, 45 puis 56 km qui nous ont emmenés au pied du Parc naturel du Vercors. Lors de la montée qui précède St-Marcellin, à cours d’eau et surtout de souffle, nous nous arrêtons pour une de nos petites poses salvatrices quand soudain Arman sort de derrière sa vieille Citroën Traction refaite à neuf qu’il polishait avec amour.

En voyant nos têtes, il nous propose de l’eau et nous voilà à nouveau aux fils de la discussion invités à partagés une bière, puis un repas avec sa femme Claude. Le barbecue fut convivial et surtout très arrosé. S’en suivit une discussion enflammée et prenante, l’histoire de leur couple avait pleins de similitudes avec notre ancienne vie et c’est à trois heures du matin que cela se termina.

C’est donc avec plaisir que nous avons acceptés de dormir chez eux. Au réveil, l’esprit encore un peu embrumé vu que nous ne buvons que rarement de l’alcool, nous reprenons la route tout joyeux d’avoir passé une si bonne soirée. Nous avons à peine le temps de parcourir 8 km que nous nous apercevons que les merguez de la soirée n’aident pas à pédaler et que le Vino Verde et la Chartreuse ne sont pas de bons conseils car nous sommes perdus.

Nous parcourons encore 2 km sans savoir vraiment ou nous sommes, et déjà complètement épuisés par cette température de près de 35 degrés quand soudain isabelle et moi nous nous jetons un regard entendu à la vue d’un panneau indiquant "Camping du Château 1 km". Ce que nous n’avions pas imaginés dans notre plaisir de ne parcourir qu’une petite distance, de jeter notre tente et cuver un peu, c’est qu’il s’agissait d’une montée comme nous n’en n’avions jamais fait, une pente qui nous à fait passer par toutes les couleurs rouges existants, un petit km épouvantable avec le poids de nos attelages, 1 km interminable avec comme carburant des merguez et de l’alcool, 1 km infernal sous cette chaleur qui nous enveloppait.

Arrivé au sommet de cette cote interminable de près de 15° par endroit, sans souffle et ne voyant même plus l’écriteau camping, je me dirige au bruit en me faufilant dans les petites ruelles de ce village. Plus le brouhaha augmente et plus mon esprit imagine une terrasse de bistrot ombragée où il fera bon boire une bonne limonade bien fraîche.

Je débouche sur la place du village avec une minute d’avance sur Isabelle quand je m’aperçois que la terrasse ombragée tant espérée n’est en fait que le rassemblement de plus de la moitié des 71 âmes du village rassemblé sous un chapiteau pour la fête annuelle des villageois. Complètement déçu et dépité, je traverse la moitié de la place en direction du seul coin d’ombre et mes pieds quittent les pédales pour stabiliser mon attelage, mon corps se plie en avant et mon front vient se coller sur ma sacoche de guidon.

Assoiffé, déçu, épuisé, les yeux fermés tout en essayant de retrouver mon souffle, j’entends un applaudissement, puis un deuxième vient accompagner le premier, puis trois autres, puis dix, pour finir j’entends plus de 30 personnes applaudirent. Surpris et curieux, je relève la tête pour voir ce qui se passe, et là stupeur, tous les regards sont tournés vers moi.

J’ai à peine le temps de réaliser que ces applaudissements me sont destinés qu’Isabelle arrive à son tour. Ne me voyant pas, elle parcourt 5 mètres avant de finir comme je l’avais fait la tête dans la sacoche de son guidon, rouge comme une pivoine, ayant les mêmes mimique qu’un poisson rouge cherchant a respirer hors de l’eau.

Les villageois se lèvent et les applaudissements reprennent de plus belles. Elle n’a pas vraiment le temps de comprendre ce qu’il se passait qu’ils viennent nous chercher et nous invitent à leur fête annuelle du village. Il est midi quand nous nous asseyons et prenons part à la fête, la nourriture est abondante et la boisson coule à flot.

Nous qui voulions nous reposer un peu et surtout cuver nos restes du soir, nous voilà arrosés de bière, de vin et de Ricard. Les anciens du village nous apprennent à jouer à la pétanque et nous en profitons pour découvrir la vie de ces gens si accueillants. Nous sommes aussi curieux envers eux qu’ils le sont envers nous.

La fête  à duré jusqu’à 23 heures et c’est avec la plus grande des peines que nous remontons sur nos vélos pour nous diriger vers le camping du Château et je ne vous parle pas des cercles qu’Isabelle faisait alors qu’un simple virage à 45° aurait suffit Nous arrivons enfin au camping qui ne se trouvait qu’a 150 mètres, déroulons nos sacs de couchages et nous écroulons sous un beau ciel étoilé.

Au petit matin, la bouche encore plus pâteuse que la veille, Isabelle et moi nous nous regardons d’un air interrogatif, était ce un rêve ou est-ce que notre voyage devenait un rêve ? Quoi qu’il en soit ce fût un moment merveilleux de vie un moment que nous n’oublierons jamais, un de ces moments qui agrémente notre voyage et qui font que nous sommes à chaque fois heureux d’avoir prit la décision de partir et de vivre cette belle aventure.

Un très grand merci aux Belvaisins et Belvaisines pour leur accueil dans ce beau village de Beauvoir en Royans en Isère perdu sur une colline, merci au Comité d’organisation des fêtes et son président qui on eu la très bonne idée d’organiser une fête annuelle en l’honneur des ses habitants.

Vu nos idées peu claires, notre vision embuée et nos muscles en compote, nous décidons de passer quelques jours dans ce paisible village où il fait bon vivre afin de nous recentrés sur notre voyage, laver nos habits et sécher nos deux tentes qui ont tant souffert les jours précédents et essayer enfin de faire le tri de nos affaires pour nous débarrasser du superflu en espérant alléger nos remorques qui nous font tant souffrir et transpirer dans les montées et profiter de visiter sans nos remorques les nombreuses choses à voir de la région proche.

 
 
Le village de beauvoir en folie
 
Petit reste d'un grand passé  
 
Le camping du Château
 
25 juin 2008

Au final nous serons restés 3 jours dans ce petit camping de rêve où règne une tranquillité qui nous a fait le plus grand des biens et les gens de ce village sont d’une hospitalité à notre égard qui nous surprend de jours en jours, nous donnant pour nos petits déjeuners des fruits et du fromage, du pain frais et de bonnes salades toute fraiches sortie du jardin, nous invitant même à prendre le repas du soir en leur compagnie comme ce fut le cas avec Juju et sa famille, le roi de la pétanque.

Même Monsieur le Maire fut de la partie en nous accordant la visite privée d’un couvent du 13ième siècle en pleine rénovation. Ce ne fut que trois petits jours, mais 3 jours qui resteront à jamais gravés dans nos souvenirs. De plus, nos muscles se sont enfin un peu attendris et assouplis, nous n’avons plus cette sensation au réveil de marcher avec des poteaux télégraphiques à la place des jambes et nous avons enfin pu nous débarrasser d’un peu de matériel pour un total de 6kg.

Enfin quand je dis nous, je veux dire isabelle, car les 6 kg sont composés de 5 kilos de tenues féminines et d’un kilo de produit de beauté et maquillage en tout genre, du coup Isa n’a plus qu’à tirer un attelage de 69 kilos, moi, je reste encore avec mes plus de 100 kilos en pleine charge car le tri du matériel à garder ou non n’est pas encore une chose évidente d’autant plus qu’avec nos 20 euros par jours nos moyens financiers sont très limités ce qui ne nous permet pas d’acheter les choses quand nous en aurions vraiment besoin.

Donc je vais continuer à servir de mule ou de transport de marchandises le temps que nos enfants sortent des études, nous offrant plus de moyens financiers à consacrer à notre voyage, mais vu notre différence d’âge, cet handicap nous met presque sur le même pied d’égalité quand à l’effort à fournir pour avancer sur les routes et gravir les montées qui jonchent notre chemin.

C’est avec un petit pincement au cœur que nous quitterons ce petit village demain matin car nous serons le jeudi 26 juin, Isa fête son demi-siècle et je me dois de lui réserver une petite surprise.

 
 
Détail du village
 
Détail du village
 
Détail du village
 
(heuuuu, Belvaisins et Belvaisines, Vous qui habitez ce si beau et petit village, ne croyez vous pas qu’il est dommage que la partie droite du village boude la partie gauche et vice et versa et cela que pour une histoire de double liste électorale ? vous savez, la vie est courte, alors profitez de la chance que vous avez de vivre dans ce petit bijou )
30 juin 2008

La petite surprise débuta par une longue montée de 10 km qui nous emmena au village de pont en Royans où certaines maisons sont accrochées à la falaise qui surplombe la rivière, comme suspendue dans le vide, le cadre parfait qui m’a permis d’offrir un repas d’anniversaire à ma douce moitié.

Au menu ce jour de fête, petit apéritif tout en sachant que nous le regretterions plus tard dans la journée en pédalant, comme entrée nous avons dégusté un succulent plat de Ravioles à l’ail suivi de pavés de bœuf aux Cèpes et Morilles qui avaient vraiment un goût de reviens-y et chaques petits bouts de viande apportés à nos lèvres déclenchaient automatiquement une excitation et une surproduction de nos glandes salivaires qui nous faisait apprécier à sa juste valeur ce bon morceau de viande.

Cela me rappel le village de Moudon en suisse

sauf qu'il a fallut grimper 10 km 

mais que ne ferait on pas pour sa Namoureuse
 

En y regardant de plus prêt, notre nouvelle manière de vivre quelque peu spartiate nous fait apprécier de manière intense tous les petits surplus de confort comme si vous dégustiez un dernier repas avant votre exécution, chaque bon repas ou douche chaude est devenu un réel moment de plaisir et de bonheur intense.

Nous avons effectivement payé durement le petit apéritif dans l’après midi, le tout sous-poudré de montées interminables et d’une chaleur écrasante, et pour solde de tout compte, nous avons du pédaler jusqu’à tard dans la journée histoire de fuir une grosse ville et nous trouver un petit coin où nous pourrions déposer nos sacs de couchage et dormir en toute tranquillité, en voilà une belle journée d’anniversaire

Les 3 jours suivants ont étés exactement du même acabit, une chaleur écrasante et une route jalonnée de vallons, une enfilade de montées et de descentes, le prix à payer si l’on ne veut pas manger des gaz d’échappement sur les grands axes en parcourant les petits chemins de travers, des journées où nos muscles de non sportif sont mis à rude épreuve, où chaque début de journée est un vrai défi en attendant que les muscles se chauffent et arrêtent de nous faire souffrir.

Où chaque coups de pédales vous rapprochent de la fin de petites montées abruptes qui nous emmèneront vers la descente qui précède une nouvelle montée et plus les heures passent et plus les montées nous semblent longues et interminables, plus elles nous semblent pentues et insurmontables, sans parler de notre petite pose midi où les muscles ont le temps de se refroidir complètement et de vous faire souffrir au moment du départ comme au petit matin.

Il y a toutefois un petit plus, un vent de face à décorner un bœuf, certaines rafales sont si violente qu’elles nous stop net en pleine descente. Heureusement qu’il y a les rencontres humaines et les endroits parfois idylliques que nous traversons qui sont autant d’encouragement à poursuivre notre voyage.

Et parfois, comme ce soir, c'est un petit coin de paradis où nous jetons nos sacs, les yeux complètement illuminés par la beauté du site, beauté qui nous fait tout oublier d’un coup de baguette magique, et c’est avec un plaisir immense, une joie dans le cœur et la tête que nous préparons notre repas du soir, seul réel moment où nous nous retrouvons Isabelle et moi, dans ces petits coins de paradis où il ne reste que le plaisir, le bonheur et nous, les yeux brillant sous un beau ciel étoilé.

le plaisir de se reveiler en pleine nature

voila la tête de notre reveil, une horde de canards fous

 
7 juillet 2008

Après avoir traversé la Haute Savoie, la Savoie, l’Ain, l’Isère, la Drome et l’Ardèche, nous sommes à peine arrivés dans le département de la Loire que nous sommes contraints de nous arrêter dans le premier camping que nous croisons, Isabelle ne peut plus pédaler pour cause de "débarquements des Anglais", jamais elle n’aurait cru souffrir de la sorte, comme quoi le sport intense et les tracas féminins ne font parfois pas bon ménage.

Nous profitons de ces trois jours d’arrêts imposés pour faire la connaissance du village de St-Julien Molin Molette et de ses dessous par l’entremise de Luc, ancien Hells-Angels reconverti en propriétaire du camping où nous logeons et Gérard et Sylvie tenanciers du bar du village, des anciens du monde des nuits  Marseillaises et Lyonnaises qui essayent à leur manière de remettre de l’ordre dans ce village qui doit bien détenir le record d’associations par habitants, donc le record de pseudo artistes aussi.

Pour les petits suisses que nous sommes, il est très surprenant de voir qu’une municipalité admette d’avoir en ses murs des associations a but non lucratif lois 1901 qui ne sont pas sensées faire de l’argent et qui on un restaurant,  une brasseries et une boîte de nuits, tout cela illégalement. Il nous semble avoir entendu un certain Sarkozy dire qu’il allait nettoyer cela à grand coup de Karcher, il va avoir du boulot dans ce village

Notre nouvel  ami du jour accompagné lui aussi quelques minutes plus tard de sa compagne 
 

C’est par un beau matin ensoleillé que nous reprenons la route et partons pour affronter notre plus gros obstacle depuis que nous sommes partis de notre petit village en suisse, le col de la République, un petit col qui prend fin à une altitude de 1201 mètres après une montée de 17 kilomètres sans interruption.

Après 5 heures d’efforts intenses il ne nous reste plus qu’un kilomètre à parcourir et nous y seront arrivé mais nos jambes ne veulent plus avancer, nos jambes n’en peuvent plus et ce malgré tous nos efforts de volonté, jamais nos vélos nous ont paru si lourdement chargé, nous sommes prêts de l’abandon, prêt à remettre la fin de la montée à demain quand un vent violent se lève.

Un vent pour une fois ami qui nous pousse avec tellement de force que nous en oublions que nous avons des remorques, ce vent salvateur nous propulse vers l’arrivée durant les milles derniers mètres, ceux qui auraient du être les plus durs, ceux que nous ne pensions ne pas pouvoir franchir. (isa ne peut s’empêcher de dire merci à sa maman, qui elle en est persuadée, nous garde du coin de son nuage)

A peine le temps d’une photo qu’il nous faut trouver un abri pour la nuit car notre ami le vent, ami d’un moment nous amène un ennemi sous forme de gros nuages noirs qui semblent être gorgés à souhait de pluie bien froide. C’est dans le village de Le Bessat, tout proche du sommet, que nous trouvons la solution à notre problème par l’intermédiaire d’un couple de cycliste qui après nous avoir offert un bon petit quatre heures et nous avoir traités de fous en essayant l’attelage d’isabelle, nous indique un cool petit abri pour la nuit.

Plus jamais... Heureusement que je ne suis pas devin car... Mais tellement heureux d'y être parvenu 
 

Au petit matin nous nous réveillons au bruit du tonnerre et les éclairs illuminent la nuit mourante. Nous ne pouvons pas rester plus longuement dans cet abri de fortune car le vent glacé nous gèle le sang. Nous reprenons la route sous la pluie pour notre plus longue descente, la plus froide aussi car la température a chuté nous glaçant jusqu’aux os pendant les 20 kilomètres de descente qui nous enmène à Saint-Etienne.

Nous prenons juste le temps de boire un café et de nous faire offrir un bout de pain et du beurre que nous reprenons la route afin de fuir ces villes que nous ne supportons plus. La pluie n’a cessé qu’en fin de journée, nous sommes complètement détrempés et frigorifiés quand nous prenons la décision pour la première fois de notre périple de prendre une chambre d’hôtel dans un relais routier à Veauche.

Le Champvert où Jean-Paul, un cool patron avec ces allures de Mort Schuman, nous fait découvrir le monde des routiers et surtout la nuit des routiers de passage. Le lendemain, nous prenons la décision de prendre de petites routes pour visiter les Gorges de la Loire où nous y trouverons surement un de ces petits endroits magiques qui nous font tout oublier.

Hervé et Pierrette et leur tandem le château de la Roche dans la Loire  petit viaduc style Gruyère
vue arrière et... ...vue avant de notre campement sauvage  puis vue d'une éclosion d'un cocon couchage
 

Depuis que nous ne prenons plus que les toutes petites routes, nous découvrons un nouveau problème, celui de la désertification des villages donc celui de l’approvisionnement en eau, nourriture et cigarette… (Oui oui nous fumons encore nous avons énormément diminué mais pas arrêté)

Nous devons chaque matin décider d’un itinéraire qui nous permette de faire des réserves pour la journée, ce qui est parfois très difficiles et nous met dans des situations plutôt précaires où il nous faut nous passer de laver notre vaisselle du soir ou tout simplement de nous laver sous peine de n’avoir rien à boire le lendemain quand nous reprendrons la route.

Par contre nous y croisons nos premiers cyclistes voyageurs comme Hervé et Pierrette qui vont traverser la moitié de la France pour honorer leur promesse envers un ami en déposant les cendres de ce dernier sur le plus haut col d’Europe ou tout simplement un jeune Parisien qui en ayant marre de se retrouver pris dans les bouchons avec ses parents, a sorti son vélo de leur véhicule et a décidé de faire le chemin des vacances plus sereinement.

C’est lors d’une de nos recherches de nourriture que nous avons eu notre premier accident sérieux de voyage, j’ai cassé mes lunettes à soleil , c’est aussi lors d’une de ces recherches dans le village de Saint Polgues qu’Isabelle a du faire un freinage d’urgence, mais par gourmandise car elle venait de voir une enseigne Artisan Chocolatier et heureusement car nous avons posés nos sacs de couchage dans son jardin et découvert par la même occasion un petit coin de paradis pour les amoureux du chocolat.

Bernard et un vrai passionné, comme son voisin Cyril qui tient le restaurant attenant et qui prépare avec un aussi grande passion des plats aussi beaux que succulents, deux adresses à ne manquer pour rien au monde. Après avoir refait Charly et la chocolaterie, nous nous sommes couchés comme d’habitude à la belle étoile, et ce qui devait pour finir arrivé arriva.

C’est un orage tout aussi soudain que violent qui nous a tirés de notre sommeil à 5 heures du matin et qui, malgré notre rapidité à poser en dessus de nous une bâche, a réussi à détremper toutes nos affaires. Du coup dans l’après midi, nous en profitons pour faire une halte à Saint Jean Saint Maurice sur l’avis de notre chocolatier et d'y passer deux jours chez Nathalie et Dominique.

Un cool couple comme nous les aimons qui tiennent des chambres et tables d’hôtes dans une super belle demeure décorée avec goût,  L’Eau du Puits,  perdue dans les champs où la tranquillité et le silence ont poussé Isabelle à dormir comme jamais et enfin récupérer des jours passés. Voilà, notre tite lessive est faite, nous sommes tous retapés et parés pour poursuivre notre aventure….. 

regardez bien la tête d'isa, promis, bientôt en grand dans la galerie photo Un bon petit déjeuner avec rayon de miel  www.leaudupuits.fr ou l'art de recevoir
au plaisir de vous conter la suite prochainement…
20 juillet 2008

Dix jours que nous avons quitté notre petite retraite dans ce gite où nous nous étions arrêtés pour faire sécher nos affaires et heureusement car après 3 jours de vent du sud, donc un vent de face, nous avons subi trois jours de pluie et d’orages et rebelote, nos affaires sont à nouveau humide et la tente que nous devons replier chaque matin mouillée  commence à sentir le moisi et prend l’eau de toutes parts... Saloperie de matériel made in china

De notre côté les choses ne sont pas plus reluisantes car nos pèlerines de pluie encore made in China ont explosé lors d’une descente à pleine vitesse ce qui nous oblige à pédaler avec nos K-ways qui ne protègent pas nos fesses quand nous sommes assis sur nos vélos et protègent encore moins nos jambes où la pluie ruissèle ce qui a pour effet de transformer nos chaussures de vélo en aquarium et comme nous avons décidé de suivre l’un des canaux de la Loire histoire d’avoir un peu de plat, nous ne trouvons aucun magasin pour nous dépanner.

En parlant des canaux de la Loire qui sont si beaux à suivre, nous commençons à ne plus pouvoir les pratiquer car après plus de 40 km d’un beau chemin de 2 mètres de largeur recouvert par un joli gravier, celui ci se transforme au fur et à mesure de notre progression en un petit sentier de terre de 20 cm de largeur et 20 cm de profondeur où l’herbe haute vient vous fouetter les mains fermement cramponnées au guidon afin de ne pas commencer à zigzaguer dans cette rainure et finir le cul dans l’eau du canal.

Pour compliquer la chose, les ragondins et rats-musqués ont fini de transformer cette rainure en véritable gruyère ce qui ne nous permet qu’une progression de 4 à 5 kilomètres par heure. Après qu’Isabelle est failli tomber dans le canal, nous décidons de le quitter et de reprendre des petites routes goudronnées.

notre première écluse entre Roanne et Digoin

et notre premier pont écluse  chevauchant la Loire à Digoin, grandiose

un campement dans une cabane de cantonnier du canal
enfin ancienne cabane de cantonnier du canal été pluvieux il parrait, on ne s'en serait pas douté  
 

Après deux autres journées de pluie et de camping sauvage ou devrais-je dire en aquarium sauvage, nous arrivons enfin dans une grande ville, Moulin, où la chance nous sourit à nouveau. Nous tombons nez à nez sur une légende vivante du cyclisme, Albert Griffet sur son drôle d’engin qui se propose de nous guider à travers la ville et de nous emmener où trouver ce qu’il faut pour nous protéger de la pluie quand nous pédalons.

Malgré ses 79 ans, nous avons toutes les peines du monde à le suivre dans le dédalles de petites ruelles qu’il nous fait prendre, mais l’effort en vaut la peine, le spectacle aussi, imaginez un convoi de près de 10 mètres de long composé de trois vélos avec remorques menez à toute vitesse dans les petites rues de Moulin, tout le monde se fige au passage de ce drôle de train qui a pour sifflet une légende vivante qui houspille contre toutes les voitures qui ne respectent pas ce convoi exceptionnel, car ce jour là, la route nous appartient.

Après avoir sillonné la ville pour trouver notre bonheur, Albert se retourne, nous regarde de ses grands yeux bleus et lâche un "Vous êtes fous, mais j’admire" puis remonte sur son drôle d’engin et disparaît dans les méandres de la ville. Remontez à bloc par cette phrase et nos nouvelles pèlerines toutes neuves, nous enfourchons à notre tour nos engins et fuyons comme à notre habitude la ville.

Albert Griffet et son drôle d'engin ou l'ancêtre et la première remorque, une rencontre d'exeption

 

Ils ne nous reste plus que 6 jours de vélo, 6 jours pour traverser le département du Cher et une bonne partie de celui de L’Indre et nous pourrons enfin prendre quelques jours de repos chez de la famille proche du village médiéval de Saint-Benoît du Sault.

Malgré la plaisante idée de ces quelques jours de repos, les 6 jours qui suivirent furent terribles, car après avoir souffert dans les montagnes et les cols, nous voilà arrivés dans une configuration de terrain que nous ne connaissions pas encore, celui des paysages vallonnés où nous passons nos journées à descendre et monter, faire une descente qui vous amène irrémédiablement face à une montée et la chose est tellement minante que cela vous coupe même le plaisir des descentes car vous savez d’avance que plus la descente est belle et plus la montée sera dure.

Le plat semble ne pas exister dans ce coin de la France et plus les jours passent et plus les distances que nous parcourons par jour diminuent, nous arrivons péniblement à faire 40 puis 35 et finalement 30 kilomètres par jour tant ces journées sont épuisantes physiquement et moralement.

Heureusement que nous avions en ligne de mire ces quelques jours de repos et que ces journées d’ascenseur sont parfois agrémentées de petits moments sympas comme par exemple la découverte du petit village de Hérisson qu’il ne faut surtout pas rater pour sa beauté et sa tranquilité, enfin sauf quand vous avez comme voisin un couple d'archéologue travaillants dans la région.

Se transformant en spéléologue à 3 heure du matin et reveillant tout le camping avec de drôles de bruits et qui quittent le camping une fois leur forfait acomplit, malheureusement pour nous car au petit matin c'est Isabelle et moi que tous les campeur ont regardez avec de drôles de yeux croyants que nous étions les coupables.

Ou alors celui d’avoir passé le village de Vesdun qui est le centre continental de la France où encore plus sympa, le 15 juillet 2008 à 14h02, juste devant la petite mairie de Saint-Vitte où nous avons franchi notre millième kilomètres (un comble de le faire dans ce village alors que nous progressons si lentement) ceci dit, le plaisir de nos premiers 1000 kilomètres fut de courte durée car j’ai bêtement lâché un "chouette, plus que 249'000 kilomètres à faire" ce qui a quelque peu cassé l’ambiance enfin jusqu'au moment libérateur de nos douches en pleine nature qui sont le seul moment ou nous apprécions vraiment le soleil. 

la belle entrée de l'église d'Hérisson où est le haut du bas ? pas vraiment top l'extérieur de l'église de Chateloy
mais voyez plutôt se qu'elle renferme, un vieux Jésus grisonnant

et des peinture et décorations qui sortent vraiment du commun

 

Peut importe, nous voilà enfin arrivés chez mon ex belle-sœur, Gwenaëlle et Francis et leur tribu composée de Camille, Zoé et Simon, le dernier de la famille. Ces 3 jours de repos en pleine campagne nous ont permis de récupérer nos jambes de ces journées d’ascenseur, de manger enfin de la bonne viande élevée et nourrie comme d'antan ce qui lui donne un gout et une tendresse inimitable.

De faire une révision de nos vélos ainsi que certaines modifications que tant de cyclistes croisés, comme notre ami Robert et son manoir, nous l’ont conseillé, soit changer nos pneus crampons et les remplacer par des pneus sans profil, poser sur les cornes de nos guidons une bande de mousse qui les rendent plus épaisses et tendres quand nous les empoignons dans les montées, juste histoires de n’avoir plus de cloques dans les mains.

Le summum, j’ai enfin réussi à me débarrasser de ma vieille popote avec qui j’ai passé 15 ans d’aventure pour en prendre une plus légère de 700 grammes et avec un revêtement en téflon, du coup fini la poisse du meilleur qui reste irrémédiablement collé dans le fond des casseroles ou de la poêle

Ce petit intermède nous a aussi permis de constater que nous progression bien moins vite que prévu, du coup nous allons laisser tomber notre petit délire d’aller manger les meilleures fraises du monde, celle de Plougastel-Daoulas en Bretagne et filer le plus rapidement possible en direction de la Belgique avant de chercher le chemin qui nous fera quitter l’Europe et l’hiver qui se rapproche petit à petit de nous.

Voilà, vous savez tout pour le moment, alors on vous laisse jusqu’à notre prochaine connexion et en attendant, voici deux ou trois petites anecdotes de voyages juste histoire de dessiner sur vos lèvres un petit sourire et vous faire attendre avec impatiente la suite de nos aventures.

Guidé par un cycliste au centre de la france

1000 km de fait et encore 7906 pour Lhassa 

Notre dernière salle de bain avant une vraie avec de l'eau chaude et un pommeau de douche
 

Ne faites jamais de camping sauvage avec un lecteur Mp3 et haut-parleur portatif qui ont une petite LED verte quand ils fonctionnent car la nuit si vous écoutez de la musique, vous allez vous attirer toutes les femelles Lucioles de la région

Isabelle et la poissonnière d'un super marché: J’aimerais 12 crevettes svp. Cela n’est pas possible madame, nous vendons nos crevettes au poids… Isabelle de répliquer: Alors vendez-en moi un certain poids que j’en aie 12 pièces.

Depuis quelques semaines nous sommes entourés lors de nos nuits à la belle étoile par de plus en plus d’animaux sauvages qui commencent à devenir par la même occasion de plus en plus gros comme des chevreuils et des cerfs et leurs femelles et lors d’une de nos discussions du soir je dis à Isabelle que j’appréhende notre première rencontre de nuit avec des sangliers et que j’espère que le cercle que nous faisons avec nos remorques autour de nos sacs de couchage sera suffisant pour les empêcher de venir trop près. Sur ce isabelle me réplique: Et si nous mettions du poivre ou du Tabasco autour du campement, ça devrait les tenir éloignés non ? heuuu qui a déjà fait le test?

PS… vous qui nous lisez, on ne sait pas si ce que nous écrivons et chiant à mourir ou si nous devons continuer sur le même style… Nous attendons vos remarques et propositions sur notre livre d’Or avec impatience… à bientôt… et isa de rajouter… gros gros becs mouillés !

5 Août 2008
Après avoir passé 4 jours chez  la tribu Gwenäelle et Francis qui nous on fait le plus grand des biens et où nous avons retrouvé le plaisir de manger de la Bonne VIANDE et pas ce truc appelé viande que l’on trouve en supermarché, nous voilà repartis avec des jambes toutes neuves sur nos attelages kités course pour aller en ligne droite en direction de la manche. (je tiens à faire une petite parenthèse à l’attention de Roberts qui se reconnaîtra, merci pour le conseil des pneus lisses, on va terriblement plus vite et plus facilement... Ceci dit, Isabelle m’a fait passer un mauvais quart d’heure en me traitant de tous les petits noms d’oiseaux qu’elle connaissait parce que je n’avais pas monté ces foutus pneus aussi sur la roue avant  )
Et pour me faire pardonner, voila notre résidence de vacances, le château de Chambord, une petite merveille
 

Nous avons donc fini de traverser la région des éleveurs bovins pour arriver dans celles des céréaliers où nos journées deviennent monotones à force de pédaler sur de petites routes et de ne voir que des champs énormes à perte de vue qui ne finissent pas de défiler les uns derrière les autres au fil des kilomètres, des jours et des semaines qui passent et pour agrémenter la chose, la pluie ne cesse de tomber.

Pour finir d’enfoncer le clou, tous les villages que nous traversons sont des villages fantômes où tous les volets ou stores sont baissés, pas un seul petit magasin ouvert pour refaire nos provisions ou simplement un petit bar pour se rafraichir, comme si nous étions les derniers survivants d’un cataclysme nucléaire.

Heureusement que nous traversons parfois des villes où que nous faisons des rencontres qui nous remettent un peu de soleil dans le cœur comme Vincent, vendeur dans un magasin de sport qui se débrouilla pour nous procurer gratuitement des piquets de tentes démontables pour notre bâche plastique, ou comme François et Gisèle dans leur petit coin de paradis qui ont partagé avec nous un bon repas et nous ont  fait passer une cool soirée,.

Où encore Claude, céréalier (quoi! encore des céréales ) qui nous prêta un bout de son terrain, de son domaine, pour y planter notre tente afin d' y affronter un orage comme il y avait longtemps que nous n’en avions vu et qui pour se faire pardonner de nous avoir dit "l’orage ne passera pas par ici ce soir" nous a donné une petit melon de son crû qui rien que d’y penser nous fait encore saliver tant il était sucré et fruité.

Ou pour finir Henri et Nicole, un charmant petit couple de retraités qui tiennent des chambres d’hôtes à Angerville-la-Campagne et qui nous ont accueillis alors que nous recherchions un abri contre la pluie qui menaçait et nous ont offert la nuit et les repas que nous avons partagés avec eux dans un esprit de famille qui nous manque tant.

Tous ces petits moments de partage nous permettent d’arriver à Dieppe sur les bords de la Manche où il pleut toujours autant et où les touristes sont vraiment pris pour des banques ou des imprimantes à billets comme nous en avons malheureusement fait l’expérience le long de la côte en nous arrêtant dans un camping pour faire notre linge.

Vous êtes parqués comme des animaux à deux tentes sur un emplacement de 10 m2, vous ne trouverez jamais de quoi vous essuyer quand vous allez aux toilettes et tout ce luxe pour 27 francs suisse la nuit (16 euros) et je ne vous parle pas du prix de la machine à laver-sécher le linge à 15,30 francs suisse la machines (9 euros) du coup au petit matin, nous fuyons ce gouffre à fric sans faire notre lessive, décidons tout de même de faire un petit crochet par la Baie de Somme avant de filer sur Amiens.

L'orage est passé par ici, heureusement, trop bon le melon

Voilà notre vue quotidienne depuis des jours

Jamais nous n'avions vu des tas de pailles plus haut que les forêts avoisinantes, aussi gros que des immeubles
Petit détail de la cathédrale de Chârtre, vraiment trop grande pour rentrer dans mon objectif

Nous avons du déplacer nos chaises pour qu'une voiture puisse se garer, de qui se moque t'on dans ces campings ??

Arrivée à Dieppe où il fait toujours aussi pas beau ou notre premier bout du monde...
 

Heureux petit crochet car nous y avons rencontré  2 passionnés de Nature qui font tout ce qu’ils peuvent pour protéger les phoques de la baie, Jean-Louis Quennehen et Nina Mazzola, travaillant pour Picardie-Nature, nous font découvrir un instant de Vie, des phoques, que nous avons pu voir pour la première fois de notre existence, en train de somnoler sur les bancs de sable que la mer avaient découverts en se retirant de la baie.

Merci à vous deux pour ce moment unique que vous nous avez fait partager et c’est avec les yeux encore brillants de la beauté de la nature que nous filons cette fois à Amiens rejoindre Hervé et Pierrette, ce couple rencontré quelques semaines auparavant et qui avait comme mission sur leur tandem de répandre les cendres d’un de leur ami sur le plus haut col d’Europe, le col de la Molette qui culmine à 2802 mètres.

Quand l'histoire bascule, ou quand l'histoire se répette (Baie de Somme)

 
15 Août 2008: Acceuil chez la Famille-escagots

Durant 4 jours Hervé nous a fait partager son amour pour la Picardie et découvrir les beautés de la ville D’Amiens, comme sa cathédrale ou ces splendides Hortillonages, sorte de tout petits canaux d’à peine un mètre de largeur qui se croisent et s’entrecroisent et servaient aux maraîchers d’autrefois (quoi que, il y en a encore qui font de la résistance)

Tandis que Pierrette nous faisait quand à elle découvrir le côté culinaire de la région en nous faisant déguster de succulents repas et de délicieux desserts en tout genre. 4 jours où nous avons été chouchoutés, dorlotés sous toutes les coutures et traités comme des coqs en pâte. Nous leur disons en coeur, à bientôt!

 C’est le cœur lourd (l’estomac aussi ) que nous reprenons la route en direction de la Belgique en suivant les canaux sur les chemins de hallages (petit sentier qui longe le canal et servait de chemin aux chevaux tirant les chalands à contre courant) qui cette fois sont souvent composés d’éclats de silex aussi pointus et tranchants que des poignards qui mettent vraiment à mal nos presque tout neuf pneus et nous force à rouler bien plus lentement que d’habitude (on avançait déjà pas très vite, du coup plus lentement on tomberait du vélo )

La cathédrale d'Amiens

Voici les hortillonages d'Amiens, une vraie curiosité...

...et un vrai délice pour les yeux
La maison d'Hervé et de Pierrette d'Amiens

Et voici nos hôtes et leur fils Gillôôme comme dit Pierrette 

 

Nous arrivons finalement à Douai, dernière grande ville avant la frontière où nous faisons la connaissance de Valentin, un jeune ado de 15 ans, très curieux et adorable, qui pris de compassion en nous voyant démonter nos remorques afin de passer un portique anti-scooter installé il y a peu le long du canal, se propose de nous servir de guide pour éviter les quartiers dangereux de la ville et nous emmener dans un petit coin où nous pourrons planter notre tente.

15 kilomètres plus loin (nouveau record de kilomètres parcourus en une journée pulvérisé, 62km )  nous arrivons enfin près de Lallaing où un joli petit étang attendait notre venue. Après avoir passé plusieurs heures à répondre à la curiosité de notre guide, nous montons enfin notre tente et nous nous apprêtons à sombrer dans les bras de Morphé quand soudain deux autres ados nous interpellent et viennent nous voir.

La nouvelle que deux petits suisses parcourant le monde à vélo avait atteint la cité a attiré les curieux et ce n’est que tard dans la nuit que nous pouvons enfin nous coucher pour notre dernière nuit sur sol français.

Au petit matin c’est l’accent et les expressions de trois Danny Boon-pêcheurs qui nous sortent de notre sommeil et c’est avec un grand sourire incrusté pour un long moment que nous filons parcourir les 15 derniers kilomètres qui nous séparent de la Belgique, franchissant par la même occasion notre 2'000ième kilomètre.

Nous voilà arrivés sur l’ancienne démarcation qui séparait la France de la Belgique au temps des douanes, du coup, nous vous disons à bientôt en Belgique une fois!!!!.

La France et nous en quelques mots, chiffres et anecdotes.

2017 kilomètres parcourus en 63 jours dont:
82 km en voiture communale
1935 km en vélo
2 mois et 2 jours de route en France dont 17 jours de vents contraires et plus de 40 jours de pluie, d’orages ou de bruine
1ère crevaison après avoir parcouru 1876 kilomètres, le comble, sur une piste cyclable.
1 paire de lunette solaire contre un pot de fleur et deux paires de gants cyclistes perdus par isabelle.
Isabelle a perdu (quoi ! encore !) 4 kilos et David 6,5 kilos (promis, on ne suit pas de régime sans selles )
Nous sommes passé de 2'000 calories à plus de 3'000 par jour (alors ça !!! plus on mange et plus on maigrit, nous avons trouvés la poule aux œufs d’or, reste plus qu’à la commercialiser )
15 août 2008 la patrouille de France en formation passe exactement à notre aplomb (rien que pour nous, comme pour saluer notre courage ou notre dernier jours en France, ou alors pour être sur que nous quittions le territoire, au choix )
juillet 2008 un DRONE (petit avion militaire télécommandé rempli d’appareil photo et Cie) nous tourne autour pendant plusieurs minutes avant de disparaître et de réapparaître 30 minutes plus tard, décrivant un cercle autour de nous avant de faire un dernier passage pile au-dessus de nous (ils s’amusent bien les militaires français, ceci dit, si vous pouviez nous envoyer une copie des photos on serait super content )

Petites astuces découvertes en France

On trouve presque toujours de l’eau dans les cimetières et souvent juste à côté des églises, les WC publics aussi sont souvent proche des églises, je me demande pourquoi 

Une petite boussole fixée sur le guidon du vélo est très appréciable et vous permet de trouver votre chemin à travers les grandes villes très simplement et vous évite aussi bien de kilomètres quand vous suivez une mauvaise route parce que vous n’aviez pas vu l’écriteau "tournez a droite".

Les offices du tourisme offrent gratuitement de bonnes cartes du département que vous traversez, même des carte de pistes cyclables, alors pourquoi en achetez à des prix de fous dans les commerces.

Les+

En voyageant à vélo ou en camping à la belle étoile nous avons rencontré beaucoup d’animaux sauvages, phoques, cerfs, biches, chevreuils pour ne citer que les plus gros.

La France regorge de beaux paysage et des sites exceptionnels ainsi que de magnifiques monuments architecturaux, châteaux, cathédrales etc...

Quand vous demandez de l’aide, le peuple français est serviable.

Les-

Les campings sont souvent pas très propres et dégradés.

Beaucoup de véhicules diesel qui polluent les narines et je sais pas pourquoi on croise très souvent des voitures avec le moteur en marche alors que le conducteur n’est pas dans celui ci et fait de petites courses.

Le peuple français à l’habitude de prendre le sol pour une poubelle.

Les routes sont souvent dans un triste état pour un cycliste et les pistes cyclables quasi inexistantes ou alors vaut mieux avoir une très bonne selle et ne pas souffrir du mal de mer.

Beaucoup de panneaux indicateurs vous envoient visiter tel ou tel truc des siècles passés et une fois sur place vous n’y voyez que des ruines sans aucun intérêt, quoi que oui, celui de vous faire faire des kilomètres, bon pour l’entraînement

Le peuple français n’est pas vraiment curieux de ceux qui habitent juste autour d’eux car beaucoup sont surpris que les Suisses parlent aussi le français, et non, CH ne veut pas dit Chuisse mais Confédération Helvétique. (il est clair que ce ne sont pas des critiques mais juste des constatations qui n’engagent évidement que nous)

 

veni vidi reviensi? Oui

 

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