Inde
 
6 novembre 2009

Mes péripéties pour avoir mon visa indien ont durés encore trois jours de plus, 14 jours de bagarre pour le décrocher, seul point positif, j’avais prévu d’arriver à Mumbai (Bombay) le 4 octobre et le 5, dans cette même ville, il y a eu 800 morts suite à une mousson d’une rare violence que le pays n’en avait plus vu depuis 1910.

Pour ne pas changer, les liaisons par bateaux entre Dubaï et l’inde n’existent plus et me voilà à nouveau obliger de prendre un avion pour faire le trajet. Mon visa frais de ce matin en poche, je mets mon tout beau et nouveau chapeau australien qu’Isabelle m’a offert pour mon anniversaire et me voilà parti pour l’aéroport.

Sur le chemin je me remémore ces 4 derniers mois passés dans ces pays ou la température dépasse aisément les 40°, où le moindre mouvement vous fait directement suer à grosses gouttes et je réalise du même coup que cela fait maintenant plus de 5 mois que je n’ai pas vu la moindre goutte de pluie, plus de 3 mois que je ne vois plus de végétation, que je ne vois plus aucun animal, que du roc et du sable pour quotidien.

Ces réflexions faites, c’est presque avec plaisir que je vais quitter cela et découvrir un pays qui m’a fait rêver depuis mon enfance. Mais je n’y suis pas encore car c’est toujours un gros problème de faire prendre en charge mon vélo-remorque et la dernière fois c’est de justesse que j’ai pu embarquer.

plage de sable de Mumbai, pardon, plage de déchets

difficile pour les amoureux de trouver un coin propre entre les déchets, crottes de chiens et égouts parfois ils nettoyent, enfin ils empilent  et y mettent le feu

 

Pour une fois la chance est avec moi sur ce coup là car ayant acheté un billet business dont le surplus de prix est largement compensé par les 10 kilos de bagages supplémentaires comparé à un billet standard, ce qui porte à 50 kilos permis, donc une fois chargé dans ma sacoche avant de vélo tout ce qui pèse très lourd et sortit mon ordinateur pour prendre tout cela avec moi dans l’avion, il ne me reste plus qu’un excédent de 30 kilos et comme vous êtes un client business, ils sont arrangeant et ne me pose aucun problème pour mon attirail et ne me font payer que 14 kilos supplémentaires, du coup j’économise même de l’argent avec ce système.

La journée commence plutôt bien et continue sur cette lancée car à peine réglé mes démarches, un passager indou intrigué par tout mon matériel vient à ma rencontre et subjugué par mon histoire, me propose de venir dormir chez lui si je passe dans sa région.

Plus que deux heures d’attente, juste le temps de découvrir un local fumeur qui fait plutôt froid dans le dos, une espèce d’aquarium de 20 mètres carrés, 6 pseudos sièges pour une 20 aines de personne qui se voient à peine tellement le local est enfumé, une vraie honte, comme si le fumeur était une chose à gazer.

Cet état de fait me remet en mémoire ce que je pense de l’acharnement mondial contre les fumeurs, et si cela n’était que pour masquer la vérité, si tous ces cancers du poumon et Cie sont du à la cigarette ou à la dernière nouveauté qu’ils ont sortit, la fumée passive, pourquoi simplement ne pas l’interdire comme ce qu’ils ont fait avec toutes les matières dangereuses ou nocives, parce que cela leur rapporte beaucoup d’argent et focalise du même coup les bien-pensants sur une victime facile afin qu’ils ne cherchent pas plus loin l’origine de ces maladies.

Car si tous ces cancers ne provenaient pas de cette fameuse cigarette mais tout simplement due à la pollution que nous respirons chaque jour à pleins poumons ? Mais chuuuuut, car là nous touchons au fondement de notre société moderne, peu importe si cela doit tuer des hommes et/ou détruire notre planète à petit feu du moment que ces messieurs peuvent s’en mettre pleins les poches.

Maraj Cent Gaby Baba (pas mal l'aura )

Balakdas Baba devenu mon ami Maraj Cent Gaby Baba mais en couleur cette fois

 

Mais revenons à notre voyage, me voilà enfin assis dans l’avion, il est plus de 22 heures, le temps de m’envoyer un petit souper made in aviation et essayer de dormir un peu car je vais arriver en Indes à 3 heures du matin et pas question en pleine nuit que je prenne la route, je vais devoir attendre le lever du soleil avant de commencer cette nouvelle découverte, avec une petite nuit de quelques heures de repos cela s’annonce plutôt joyeux, mais bon, restons positif, nouveau pays donc nouvelles découvertes et surprises, des bonnes comme des mauvaises, mais cela est l’essence même de mon voyage et c’est plongé dans mes réflexions à ressasser mes rêves d’enfance que je sombre dans le sommeil.

Le réveil est plutôt brutal, secouer par une hôtesse de l’air qui tente de me sortir de mes rêves et c’est le corps tout engourdi et la tête encore à moitié dans le sommeil que je pars à la recherche de ma "Mule". Je fini de me réveiller complètement à la réception de mon matériel, lui à eu beaucoup moins de chance que moi, la compagnie indienne d’aviation n’a que faire de la délicatesse du transport des effets personnels et je retrouve le tout dans un piteux état.

La nouvelle protection de mes sacoches de vélo qu’Isabelle ma rapporté est complètement déchirée à plusieurs endroits et une de mes sacoches est trouée, ma boussole de guidon est détruite et un pneu est à plat et pour finir, le support du par-boue de ma remorque est complètement plié à l’équerre est la réparation provisoire que j’ai faite sur le pied de ma remorque n’a pas résisté à leur délicatesse, me voilà bien.

un des disciples et un Baba en pleine prière du coucher du soleil sur la plage les instruments de culte pour la prière du coucher du soleil (regardez mon réveil matin, le coquillage troué)

 

A peine sortit de l’aéroport, je me pose dans un coin pour changer la chambre à air de ma remorque et tenter de réparer quelque peu les dégâts, mais la chose n’est pas aisée car je suis entouré par une 50 aines de curieux qui épient le moindre de mes gestes, il y à tellement de gens autour de ma  "Mule" qui je ne la distingue même plus, je ne vois que l’arrière de ma remorque et une 100 aines de jambes.

Je suis content, j’ai réussi à réparer le tout, il ne me reste plus que les trous pour lesquels je ne peux rien faire. J’ai à peine le temps de me relever que je suis assailli de questions dont une très surprenante, une qui ne m’a jamais été posée et qui me laisse pantois : Vous n’avez pas entrepris un pareil voyage sans avoir un slogan, quel est le message que vous voulez transmettre aux Indous ? Heuuu… (va falloir que je me penche sur la question )

Le soleil se lève enfin sur Mumbai car je n’en peu plus de cette foule, de ces photos et de ces questions, j’enfourche mon vélo et fui le plus vite possible. Les 10 premières minutes de mon trajet sont plutôt épouvantables, je suis continuellement klaxonné et je n’ai jamais vu de pareils chauffards, je me retiens à plusieurs reprises de faire des doigts d’honneur et à me dire que je vais pas finir la journée en un seul morceau quand enfin je comprend, je ne suis pas du bon coté, je roule à contresens, ici on roule comme les anglais, à gauche… (heuuu Maquelin, t’es sur d’être complètement réveillé )

La fête de Diwali, la ville s'orne de guirelandes de fleurs et de lumières

la cour du temple illuminé pour la Fête de Diwali

 

Durant 8 heures je vais sillonner la ville dans l’espoir de trouver un hôtel mais la plu part sont complet, les autres sont soit trop cher pour moi soi on me refuse en voyant mon chargement car ils ne peuvent en assurer sa sécurité et en début d’après midi, dans cette journée d’élection et toujours bredouille, je me pose enfin pour mon premier repas indou.

Je reprends ma quête l’estomac plein mais toujours sans succès et alors que le soleil commence à être bas sur l’horizon, voilà que je me retrouve dans le bidonville de Juhu, l’un ou le plus grand de la planète, et mon espoir d’hôtel s’envole cette fois complètement. Je m’arrête dans un petit bistro pour étancher ma soif et me lamenter sur mon sort quand je fais la connaissance de "Balakdas Baba", un homme religieux qui me propose de venir dormir dans l’un des temples du bidonville.

Une fois sur place, je fais la connaissance du responsable des lieux, le "Maraj Cent Gaby Baba" qui parle très bien l’anglais et qui est complètement charmé par mon histoire. Il me propose sur-le-champ son hospitalité pour les deux jours dont j’ai besoin, me fait servir par un de ses nombreux disciples un bon souper que l’on déguste avec les doigts, puis on me sert un excellent thé au lait très sucré et l’on me montre l’emplacement où je vais dormir en faisant déposer à cet endroit un vieux sommier métallique et un fin matelas en crin.

Le tout est bien sale et en piteux état, je suis à l’extérieur, dans la cour du temple, mais peu importe, je serais emballé dans mon sac de couchage et plutôt content de commencer ma découverte en compagnie d’hommes de religion indoue avec pour première nuit un beau ciel étoilé qui va bercer mon sommeil.

rivière noir de Mumbai et poissons plastiques, bonjour les odeurs

même l'eau du canal est polluée et va droit dans la mer

le bidonville sur le bord de la rivière et son monticule de déchets

 

Je me réveil le lendemain matin à l’aube en sursaut car un des disciples souffle dans un coquillage qui lui sert de trompette, j’ai à peine le temps de sortir de ma nuit et de m’asseoir sur mon lit que j’assiste à une cérémonie religieuse qui se déroule autour de moi. Tous les disciples se saisissent d’un instrument et commencent à jouer alors que l’un d’eux chante des textes sacrés.

Puis j’entends le son d’un petit tambourin, celui du Maraj, qui sillonne la cour et se pose enfin en position du lotus au milieu de celle-ci et ne bouge plus en attendant la fin de la cérémonie. Celle-ci terminée, on lui sert son petit déjeuner puis droit derrière on me donne le mien, du riz, des légumes de toutes sortes en sauces très épicées qui vous brûlent la langue, mais j’englouti le tout en quelques minutes tant je suis affamé.

A peine fini de me nourrir, je suis convié par le Maraj à me laver et c’est l’un de ses disciples qui me montre la salle de bain qui n’est en faite qu’un petit coin de la cour sans aucun mur, sans aucune intimité, puis il m’apporte un sceau de 10 litres d’eau froide et je commence à me laver en serrant les dents sous l’action de l’eau froide et le regard amusé des gens autour de moi qui regarde cet étranger se dépatouiller maladroitement pour se laver de cette manière.

Vient le moment que j’appréhendais, celui où j’ai besoin d’aller aux toilettes car le temple n’en dispose pas, on me fait prendre un petit sceau d’eau et on m’accompagne dans les ruelles du bidonville jusqu’à la file d’attente pour les toilettes publiques. Autant durant les 500 mètres du trajet que les 10 minutes dans la file d’attente j’ai senti se poser sur moi leur regard intrigué. (je vais éviter de vous parler des toilettes même, car sans eau, sans papier et sans personnes pour les laver, je ne voudrais pas vous couper l’appétit )

le Maraj en pleine... pose cigarette

un Baba (homme religieux indou) et sa vache sacrée

voilà comment on vit la protection de la nature, en colorant et dessinant des motifs au pied de certains arbustes pour les honorer

 

Dans la journée, le Maraj m’apprend que dans deux jours ils vont célébrer une fête très importante pour les gens de religion indoue et me demande de rester plus longtemp, (le sud du pays est musulman) la fête de Diwali, incarnant avant tout l’idéal d’harmonie et d’amour conjugal, la fête des lumières où tout le monde, la nuit venue, allume de petites lampes à huile ou des guirlandes électriques, (modernité oblige) des milliers, des 100 aines de milliers de petites lueurs dans les rues pour indiquer la route à Rama et à Lakshmi (déesse de la fortune) qui rentrent d’exil, 5 jours de gaieté et d’échange de sucreries, de cadeaux et de feux d’artifices, l’atmosphère est à l’effervescence dans une odeur d’essence continuelle, partout cette incitation au bonheur et à la paix.

J’assisterai à de nombreuses venues de gens dans le temple qui après les avoir gratifiés d’un signe de respect en joignant les mains, touche les pieds du Maraj et de Balakdas avant de déposer à leur coté cadeaux et argents, voir victuailles. Je serais aussi convié à célébrer la "prière" du soir qui se déroule sur la plage, devant le soleil couchant ou à l’une des 3 "prières" journalières qui se déroule dans la salle du temple dans une ambiance enfumée par les bouses séchées ou les noix de coco déposées sur les braises.

La journée, Balakdas qui s’est amouraché de moi, me balade dans sa ville, cette ville que je découvre, polluée comme rarement j’en ai vu, où la couleur de l’eau des rivières est noire et accompagnée d’une odeur pestilentielle, où les poissons son remplacé par des sacs plastics et des déchets en tout genre qui flottent au gré des courants.

le jeu de la scéance photo avec mon ami Balakdas Baba

même en contre jour sans flash cela donne bien

une série photo qui va rester dans l'histoire du site

 

Balakdas ne me lâche plus, il me demande de le suivre partout, de l’accompagner dans ses longues balades sur la plage ou durant des heures il me parlera en Indy, comme si c’était ma langue maternelle, puis sur le chemin du retour il fait un crochet par les ruelles de la ville ou les gens le saluent respectueusement en l’appelant "Baba" puis il s’arrête dans un bistro où nos consommations lui son offert et le soir venu, après la dernière "prière" et le repas, il sort de son unique bien, un sac à dos avec quelques vieux habits, des tas de petits objets emballés dans du journal.

Puis après son join roulé dans une Bedees, les déroule et me montre tous ses petits trésors qu’il a trouvés aux fils des kilomètres qu’il a parcouru tout au long de sa vie, des petits coquillages et autres petits rien qui on l’air d’avoir beaucoup d’importance pour lui. Il m’apprendra mes premiers mots en Indy et geste de la vie courante, et par jeu se prêtera à plusieurs séances photos sur la plage dans son habit de cérémonie usé et troué par le temps. (Le petit doigt levé veut dire "Besoin de faire pipi", ce même doigt levé accompagné de l’annulaire veux dire  "besoin de faire la grosse commission" voilà, vous savez parler Indy )

Voilà 6 jours que je suis dans ce temple et malgré le fait que le Maraj aimerait que je reste 10 jours de plus pour assister à une cérémonie importante pour la paix dans le monde qu’il doit prodiguer, je décide de partir dés le lendemain matin. Durant ma dernière balade avec Balakdas, celui-ci me dit que je dois faire une offrande au Maraj et à lui-même pour leur hospitalité (coutume du pays) et amitié oblige, il répond à ma question quand je lui demande combien je dois lui donner pour ces 6 jours tout confort.

La somme me parai si dérisoire (je dois donner 3,5 euros et pour lui 1,5 euros) que je prends l’initiative de lui glisser en douce un peu d’argent, rien que pour lui, pour tout ce qu’il a partagé avec moi et je le vois déjà dans un nouveau et tout bel habit de cérémonie.

on allume les lanternes à huile pour la fête de Diwali

même l'intérieur du temple est orné de lumière (ici on voit la statue de Sail Baba)(heuuu, le nom des divinités est écrit en phonétique ok)

lors d'une de mes balades sur la plage avec Balakdas, je trouve une statue en pierre de Gagnièsse, pas le temps de dire ouf qu'on me l'orne de fleurs pour la fête

 

Au petit matin, après avoir empaqueté mes affaires, Balakdas me demande une copie des photos car il les trouve très réussies, je m’exécute et lui mettant le tout sur un DVD (le pauvre, il regardait le dvd de tous les cotés pour voir les photos, j’ai du lui expliqué que je ne pouvais pas les imprimés et qu’il devait se rendre chez un photographe avec le dvd pour en avoir une copie papier)

Après un dernier thé en compagnie de Balakdas et du Maraj où je leur fait mes offrandes et reçois les sacrements du maîtres des lieux pour la suite de mon voyage, je retrouve mon vieux compagnon de route recouvert de poussière. Un dernier coup d’œil en arrière pour leur dire au revoir, et me voilà sillonnant la ville pour essayer de trouver le bon chemin et quitter au plus vite cet enfer malodorant et pollué où le nombres incroyable de rapaces tournoyants dans le ciel démontre le nombre de rats qu’il doit y avoir.

Il ne me faudra pas moins de deux jours pour sortir de la banlieue de cette ville et me retrouver enfin dans la verdure, une végétation luxuriante qui me fait vite oublier ces égouts qui coulent à même le sable des plages de Mumbai, oublier ces monticules de déchets à qui on met le feu quand il y en a trop, ne plus penser à cette odeur qui me poursuivait partout, commencer enfin à rêver en découvrant ce pays.

Mais pour cela, il va falloir que je fasse fi de cette saleté extrême et de tous ces déchets qui jonchent le sol, fi de l’extrême pauvreté que je vois partout, que je ne voie plus tous ces gens dans les villes qui dorment et mangent à même le sol ou comme ces handicapés qui se traînent sur celui-ci faute d’assistance et de matériel, tous ces oubliés de notre société moderne qui ne veut pas voir tous les méfaits quel produit.

deux touriste femme sur la plage en train de faire de la bronzette (à droite) et c'est l'atroupement car ici on ne vient pas sur la lage pour bronzer, sont bizarre ces étrangers

allez, encore une photo de Balakdas

alors que nous sommes invité chez quelqu'un, il ne se gène pas d'allumer un feu à même la terrasse

 

Après 4 jours de cheminement sur des routes complètement défoncées, pleines de nids de poules qui m’oblige à progresser plutôt lentement et une montée de 15 kilomètres, j’arrive dans la ville de Pune où habite Vishram, l’homme que j’ai croisé à l’aéroport et qui m’a proposé de venir dormir chez lui, et après bien des péripéties pour trouver sa maison, je peux enfin profiter de son hospitalité. Malheureusement je n’en profiterais pas beaucoup car quelques heures après mon arrivée, je suis pris d’une violente fièvre et d’une envie de vomir à me retourner l’estomac.

Je passerais le restant de la journée et toute la soirée écroulé sur un lit à frissonner et essayer de faire passer ce que je pense être un empoissonnement alimentaire. Au petit matin, je me porte comme un charme et suis prêt à continuer ma route, la fièvre a disparu aussi vite qu’elle est apparue mais quelques kilomètres plus loin, ma mauvaise nuit me scie les jambes d’un coup net et m’oblige à prendre une chambre d’hôtel afin de récupérer et être vraiment apte à continuer.

Après deux jours de récupération, je décide de quitter les grands axes et affronter les petits chemins de travers qui me feront découvrir encore plus en profondeur ce pays.

Ce choix fut le bon car enfin je ne suis plus entouré par cette circulation infernale qui me faisait froid dans le dos car ici le danger ne vient pas vraiment de derrière mais plutôt par le devant car les camions se dépassent sans aucuns soucis, visibilité ou non, que je sois là où pas et il est fréquent que je doive me stopper net car je me retrouve face à face avec deux camions et si j’ai freiné assez rapidement, leur dépassement ce fait sans problème et le deuxième camion se rabat à quelques mètres de moi.

Dans le cas contraire, il ne me reste plus que la solution de me jeter moi et mon vélo sur le bas coté de la route, en espérant qu’il soit plat sinon c’est le roulé boulé assurer en bas du talus dans le meilleur des cas, dans le pire je fini à l’hôpital avec quelques fractures du à une chute dans une des nombreuses fosses ou ponts qui jalonnent la route.

mon lit (à gauche) et celui de Balakdas, mes premières nuits à la belle étoile

en fin de journée, quand la marée est basse et les déchets partis en mer, les Indous viennent pour y jouer au cricket ou se balader

 

Je découvre une végétation vraiment luxuriante et je croise de nombreux animaux durant la journée ou lors de mes campements, en passant par des singes, des écureuils de corée ou des aigles bruns à tête blanche, dans les petits villages que je croise c’est les vaches et les ânes qui déambulent dans les rues, voir parfois de petit cochons asiatiques tout noir qui se font un régal de toutes les détritus qu’ils trouvent.

Un jour je suis même émerveillé par la nature car alors que je montais mon campement, je découvre par le plus grand des hasards la cachette de trois chouettes, puis la nuit venue je suis entouré par des vers-luisants qui virevoltent autour de ma tente et c’est le chant mélodieux et très bruyant d’une 10 aines d’oiseaux que je ne connais pas qui me réveille à l’aube, me permettant par la même occasion de déjeuner en regardant se lever le soleil sur une nouvelle journée.

Malheureusement pour moi, mon état de grâce ne dura pas longtemps car après avoir plier le campement, être remonter sur mon vélo et quitté mon champ pour rejoindre la route, à peine sur celle-ci, je constate que j’ai deux pneus crevés et j’apprends lors de la réparation qu’il ne faut jamais monter son campement proche d’acacia car ici les branches mortes tombées au sol sont un vrai piège à chambre à air car elles sont garnies d’épine de 2 centimètres de longueur, dur comme de la pierre et pointant dans toutes les directions, capable de transpercer même les pneus ayant une bande anti-crevaison.

Puis peu de temps après, lors d’un arrêt pipi, mon pied de remorque fini de se casser, cette fois définitivement, cassé net en deux et ma "mule" se retrouve couchée sur le coté, plus moyen de m’arrêter sans l’appuyer contre un arbre ou un support quelconque.

je croise souvent d'énorme statue représentant l'une de leur très nombreuses divinités

pour le moment, c'est le seul temple que j'ai trouvé un peu joli

 

Me voilà bien mal loti et obligé de trouver rapidement un endroit où me poser car continuer mon voyage sans le pied de la remorque est une chose impensable car je ne vous dis pas le nombre de fois qu’il n’y à aucun support pour poser mon vélo et essayez de redresser un vélo remorques de 100 kilos, plus de trois mètres de longueur avec un axe mobile au milieu, une tache presque sur humaine. Je décide de m’arrêter dans la prochaine grande ville sur ma route, Pandharpur et de me faire envoyer ce pied qui me fait tant défaut.

La malchance me poursuit ce jour là, je tombe en pleine journée spéciale car la ville comporte un temple très spécial qui est vénéré par beaucoup de personne et c’est justement ce jour là où ils viennent tous s’y rendre, de plus il y a un marché spécial au buffle et une espèce de vache blanche avec une bosse de graisse sur le devant du dos (peut être des zébus, chuis vraiment pas sur) du coup toutes les chambres d’hôtel sont prisent pour deux jours, pas moyens de m’y arrêter, je dois continuer mon chemin.

la famille Déo qui m'a acceuilli, ne manque que la plus grande des filles qui est à l'école

l'ancêtre, Bhalchandra Baba et la dernière de la famille, la petite Nivida j'en ai fait des éfforts pour les faire rire tout les deux (les gens religieux on souvent de longs cheveux et barbe)

 

Je décide de me rendre dans la ville suivante à 32 kilomètres, d’y passer deux jours et revenir sur mes pas pour me poser et commander ce pied. La route est tellement en mauvaise état qu’il me faudra pas loin de 5 heures pour parcourir la distance, m’enlevant par le même coup l’envie de rebrousser chemin dans deux jours.

Bon, pas vraiment le choix, ne me reste plus qu’à me rendre à Miraj, à 100 kilomètres d’ici en espérant que la route soit en meilleur état et que mes envies pipi se fassent uniquement qu’en présence d’arbres ou je pourrais appuyer mon vélo. Vraiment pas de bol, la route ne s’arrange vraiment pas et il me faudra pas moins de deux jours et demi pour faire le trajet, dont une nuit dans une famille de paysan pauvre où j’apprendrais pleins de chose, et quand j’arrive enfin dans la ville, je suis en petit morceau et le cul en compote d’avoir roulé sur un bitume qui parfois n’est composé que de cailloux de 5 centimètres collés les uns aux autres par du goudron, un vrai plateau de massage.

(Ceux qui connaissent le gadget qu’est cette planche vibrante sur laquelle vous monter debout pour vous faire vibrer le corps, imaginez vous asseoir dessus durant 10 heures d’affiler et cela durant trois jours, vous comprendrez ma douleur )

lézard à épines dorsales croisé en chemin

ici les trottoirs servent de lit pour les vaches et autres bovidés (pour les humain aussi)

confection de collier de fleurs, mais modernité oblige, celles-ci sont en plastique

 

A peine arrivé dans la ville, je m’arrête chez le premier petit vendeur de thé pour me remettre de mes émotions et pour ne pas changer de la coutume, 5 minutes plus tard je ne vois plus mon vélo qui est entouré par une foule immense où chacun sort sa théorie sur le nombre de câble parcourant mon vélo et le nombre impressionnant de mes plateaux de vitesse car ici les vélos n’ont qu’une seule vitesse ou alors sur ce que peu bien être le truc bizarre qui est accroché à mon vélo. (ma remorque)

Et comme à chaque fois, après une bonne 10 aines de minutes, un homme est désigné par la foule pour venir me poser les questions qui leur brûlent la langue (en général est désigné celui qui parle un peu l’anglais) Ayant fini mon thé et répondu à leurs questions, la foule est toujours aussi danse autour de ma "mule" que je décide de me prendre un deuxième thé en attendant que celle-ci se disperse et me laisse approcher de mon vélo.

C’est au moment précis où je finis mon deuxième thé qu’un homme se présente à moi et dans un parfait anglais me demande de le suivre pour boire un thé et déguster différentes petites sucreries et friandises du pays. Je n’hésite pas un moment, récupère mon vélo tant bien que mal car la foule est toujours aussi danse et suivit comme mon ombre par celle-ci, je me fais accompagner par l’homme jusqu’au locaux d’une société de journalistes qui contre friandises et petits gâteaux aimerait bien pouvoir m’interviewer.

Un peu hésitant sur la chose, je craque en voyant arriver un plateau plein de bonnes choses à manger et je me laisse tenter par l’expérience de l’interview. Après avoir répondu aux sempiternelles même questions et raconté mon histoire, l’un d’eux me pose la même question qui me laissa pantois à l’aéroport soit : Est-ce que j’avais un slogan, un message à faire passer aux Indous. Cette fois je ne suis pas pris de cour car j’ai eu le temps de me pencher sur la question et je lâche mon slogan.

ici un petit regroupement autour de mon vélo lors de ma pose thé, je dis petit car il n'y a que 40 personnes cette fois

lever de soleil sur un de mes campements, enfin du calme et du silence

arbuste enveloppé dans un cocon de soie, mais je n'ai pas pu découvrir de quel animal il s'agissait

 

"Ne commettez pas la même erreur que les pays industrialisés en tombant dans la course folle à la consommation, vous en sortirez de toute façon perdant, (à mon avis, il est déjà trop tard vu ce que font les industriels (surtout européens) pour qu’ils y plongent tête baissée) mais par-dessus tout, par pitié, prenez soin de votre planète et arrêtez de la polluer et de la détruire, pensez un peu à ce que vous allez léguer à vos enfants"

(En voilà une bien belle phrase qui ne va servir malheureusement à rien car c’est une question politique et la politique indoue est aveuglée par le gain, comme presque toutes les autres du reste)

L’interview finie, je me trace un chemin à travers la foule qui m’a suivit jusqu’ici, écarte les gens et retrouve mon vélo avant de filer tout droit dans un hôtel pour retrouver un peu de calme et enfin me faire envoyer par Isabelle le pied de ma remorque que je devrais recevoir dans quelques jours.

En attendant que je reprenne la route, parlons un peu des gens… Ici mes boucles d’oreilles ne posent aucun problème car beaucoup d’homme en porte une sur l’oreille gauche et certains ont même les ongles vernis (je ne connais pas encore la signification de cela)

Quant aux femmes, elles sont bariolées de boucle sur les oreilles, sur le nez, porte souvent de gros colliers de chevilles et des bagues de doigts de pieds et certaine on le visage brûlé par de l’acide ou du carburant qu’un homme leur a jeté au visage, (le statut de la femme n’est ici pas meilleur que dans les autres pays visités) et tous les deux on quelques points communs, souvent ils ont sur le front un point de couleur dessiné ou collé, voir carrément des motifs (vais essayer de faire des photos)

Ils ont quasi tous les talons complètement gercés, crevassé et font un geste de la tête en l’oscillant de droite à gauche sur l’axe de la colonne vertébrale, et pour finir, ils se rince la bouche de la poussière avant de boire et boivent sans que les lèvre ne touche le récipient ou le verre.

machine à laver le linge made in India

certains buffles ont des cornes de plus d'un mètre de longeur et souvent elles sont peintes avec des couleurs vives

on part à la pèche, pourvu quelle soit bonne

 

Pour les métiers de rue, je crois qu’ici tous les métiers se font dans la rue, ceci dit j’en ai découvert un que je ne connaissais pas, le nettoyeur d’oreilles qui à coup d’une longe et fine branche en métal vous y enlève la cire. Je vois énormément d’enfant travailler et la main d’œuvre doit vraiment être bon marchée car dans la plus part des restaurants, il y a souvent plus de serveur que de clients. Les villes se ressemblent toutes, elles sont sales, couvertes de détritus et les cafards et rats, dont certain sont énorme, sont très courant.

Ils ne connaissent pas le clignotant pour indiquer qu’ils vont tourner, ici tout ce fait à coup de klaxon, ils roulent la main posée sur celui-ci (sur les grands axes, c’est plusieurs milliers de coups de klaxon que je prenais dans les oreilles au cours d’une seule journée)

La nourriture est très variée, mais j’ai le problème de la langue et ne sais jamais ce que je vais manger, c’est chaque fois une vraie loterie, par contre la plus part des plats sont passablement épicés. La plus grande partie des Indous sont végétariens du fait de leur religion qui implique le respect de la vie (à mon avis il ferait mieux de manger leurs vaches et jeter moins leur déchet dans la nature s’ils veulent vraiment respecter ce précepte) Ne sont évidement pas compris les musulmans et les gens modernes qui succombe au charme de la vie moderne.

plutôt "chouette" non (grace à vous, zoom au maximum, j'ai pu imortalisé ma première rencontre avec ce rapace, merci

plat typique du pays, ne cherchez pas les services de table, ils tiennent l'appareil photo

(riz oignon et différent légumes plus sauce piquante, le déssert, un yaourt nature, juste sucré à souhait)

marché aux bovidés en arrivant à Pandharpur (voici un exemplaire de cornes peintes)

 

Pour finir, je vais carrément cracher mon venin dans cette mise à jour car je n’ai pas vraiment réussi à vous faire rêver avec ce que j’ai vécu, alors autant finir sur le même ton histoire que la prochaine soit plus zen.

Ils ont la bombe atomique mais coupe l’électricité plusieurs heures par jour, Ils ont la bombe atomique mais une très grande partie de son peuple n’a pas de quoi vivre dignement, Ils ont la bombe atomique mais pas assez d’argent pour aider les plus nécessiteux, (évidement, ça coûte cher une bombe atomique) Ils ont la bombe atomique mais pas de système de récupération des déchets ou traitement de l’eau, encore moins de tout à l’égout, Ils ont la bombe atomique, mais pour la plus part même pas d’eau potable, Ils ont la bombe atomique, mais ils ont aussi un pays le plus sale et polluer que j’ai eu l’occasion de visiter…

Et nous dans tout cela ? Sommes-nous coupable de cela ? Oui sûrement car nous leur avons permis d’avoir cette bombe et les avons aidés. Nous avons pour certain aussi la bombe atomique, mais n’aurait-il pas mieux valu dépenser cet argent, comme celui qu’ils ont investit dans cette bombe, dans la qualité de la vie et la protection de notre planète plutôt que de le dépenser dans la fin de la vie ?

L’inde est une vraie bombe à retardement écologiquement parlant, ne serait-il pas temps d’arrêter nos conneries de dépense d’armement et commencer à investir massivement cet argent dans des buts bien plus constructif ? Dans des buts qui embellissent la vie et la rende plus belle et douce à vivre ? En voilà de belles utopies qui le resteront car le business passe avant tout, c’est la vie, bien triste vie…

pour m'approcher, ils ont envoyés le plus petit de leurs 2 fils (Amol) tout content de m'apporter un bouquet de cacahuètes

puis je fut invité à dormir dans leur ferme ( ils ont l'électricité de 20 heures à 5 heures du matin, donc 2 heures par jours car ils se couchent à 22 heures) (deux petites pièces soit une cuisine et une chambre salon où ils dorment les 5 à même le sol)

mon chapeau fait toujours fureur, merci ma "Tite Femme" (Amol et ses parents, Vigay et la maman Suvatta manque la gd-mère Accatia et leur fils aîné Patil)

 

Et vous dans tout cela ? on veut vous faire prendre votre retraite encore plus tardivement, des années de plus de galère car vous serez bien trop vieux et bien trop cher, on veut vous augmenter la TVA ou différentes taxes ou impôts pour différents motifs, cela vous permettras de travailler encore plus dans une journée pendant que vous êtes encore jeune et épris de la course à la consommation, au détriment de votre famille, mais peut importe car la famille ne veut plus rien dire dans notre société, ils ont réussi leur challenge, faire de nous des individualistes afin de mieux nous contrôler (diviser c’est régner) mais bon, c’est la vie qu’ils ont choisit pour nous, bien triste vie…

Et moi dans tout cela ? Je vois un monde sans armée car j’imagine un homme assez évolué pour causer au lieu de s’entretuer, j’imagine un monde où les hommes tendent la main non plus pour prendre de l’argent mais pour aider son prochain, j’imagine un monde avec une société  dont le but n’est plus l’argent à tout prix mais la qualité de vie à tout prix, j’imagine un monde où ce n’est pas que sur le papier que les hommes sont égaux, j’imagine un monde qui vit en parfaite harmonie et respect envers sa planète et tous ses habitants, j’imagine un monde dont le but principal de la vie est la famille, j’imagine un monde ou la vie est douce et agréable à vivre, mais bon, c’est mon rêve, bien triste réalité…

certains arbres bien ancien ont des racines aériennes qui forme un tunnel naturel sur la route

Ca y est, j’ai tout sortit, ne me reste plus qu’à surmonter la mélancolie qui me gagne du fait de la séparation d’avec ma Tite Femme et surtout du fait de tout ce qu’elle est en train de vivre ces temps-ci, de ce que lui fait vivre cette société merdique, cette société qui vous dit qu’à 50 ans vous êtes trop vieux, que vous coûtez trop cher et que votre salaire ferait descendre les bénéfices des chefs et des investisseurs, que votre expérience on en veut bien mais sans la payer, que votre humanité n’a plus sa place dans notre société cas seul compte la productivité pour un plus grand rendement, que vous pouvez finir sous les ponts, peu importe car seul compte l’argent, c’est la vie, bien triste vie…

"hâte-toi lentement" il se déplace centimètres par centimètre sur son postérieur (elle est pas belle la vie?)
 

Me voilà arrivé à la fin de ma première mise à jour indoue qui à quelque peu dérapé, mais bon, c’est la vie,triste vie,  il fallait que ça sorte, et comme je n’ai plus ma Tite Femme pour cela, c’est tombé sur vous, voilà qui est fait, alors je vais faire mon possible pour revoir la vie en rose, pour essayer de retrouver un peu de joie et de bonheur dans ce qui m’entoure...

Mais cela est une autre histoire que je vous conterais si je n’attrape pas la Malaria ou toutes autres maladie qui traîne de l’eau de ce pays…

 

24 novembre 2009

Après 8 jours passés dans la ville de Miraj et découvert qu’il existait de la tôle ondulée avec des motifs imprimés (bambou ou feuille de palmier) qui serve de finition de plafond sur certains bâtiments, me voilà paré à reprendre la route avec un pied de remorque tout neuf. N’ayans obtenu qu’un visa de trois mois, je n’ai pas vraiment d’alternative et dois filer plein sud en direction de la frontière la plus proche, celle du Sri Lanka, juste le temps de visiter ce pays et redemander un nouveau visa pour finir ma découverte de l’Inde. Je prends la décision de filer en direction de Bangalore et de profiter de visiter deux sites du patrimoine mondial qui se trouve sur mon chemin.

Après deux jours de routes, plusieurs personnes me disent de ne surtout pas rater un autre petit temple qui ne me demanderait qu’un petit détour de 10 kilomètres que je fais avec plaisir par curiosité. La curiosité qui a, à de nombreuses reprises, influencé les actes de ma vie, va cette fois se retourner contre moi et me faire vivre un moment dont je me serais bien passé. Afin que vous compreniez bien la situation, je dois vous donner quelques petites indications qui vous permettront de vivre ce moment.

Les Hindous sont des personnes vraiment très curieuses, mais avec un gros défaut, ils ne peuvent se contenter de regarder quelque chose qu’ils n’ont jamais vu ou qu’ils ne comprennent pas, ils doivent absolument toucher, et à chaque arrêt, après mon bain de foule du regroupement qui se fait automatiquement autour de moi, je me retrouve obligé de régler tout mes dérailleurs et de les aligner selon la position de la chaîne sur mes pignons, idem pour mes rétroviseurs et tout ce qui peut être bougé  sur mon vélo. Même mes fesses y passent du au rembourrage de mes cuissardes de cycliste qui les intrigues.

les petites routes sont bien plus sympa à vivre

mais parfois elle sont vraiment dur à vivre

je ne suis pas le seul à avoir un vélo chargé, ici transport de la cane à sucre à vélo

 

Cette manière de faire qui me déplait complètement et que je ne fais que subir, me pousse parfois à ne pas m’arrêter alors que j’aimerais bien faire une petite pose boisson, ne pas me stopper tellement je me sens étouffé par cette foule qui s’agglutine autour de moi ne me laissant même pas assez de place pour respirer, sans parler des petits dégâts que subit ma mule par toutes ces manipulations (ils tournent tellement à fond le guidon que les gaines de mes câbles de freins et de vitesse sont en train de se fendrent)

Impossible de les en empêcher car avoir le contrôle sur une ou quelques personnes pas de problèmes, mais ces attroupements sont à chaque fois composer de plusieurs dizaines de personnes et vous ne pouvez absolument rien contrôler, que subir. (ceci ne concerne que les hommes car les femmes sont beaucoup plus discrètes) Voilà, maintenant que vous êtes au fait de comment cela se passe, je peux commencer ma petite histoire pas cool.

A 500 mètres du but, la petite route menant au temple commence tout gentiment à s’incliner vers le bas, me permettant de ne plus pédaler et de profiter au maximum du paysage qui s’offre à moi. Plus je m’approche du temple et plus l’inclinaison de la pente augmente, mes cheveux volent au vent (on peu rêver non ) et c’est à pleine vitesse que je m’engouffre dans un virage séré, le dernier avant de poser le pied et commencer ma découverte de ce lieu, mais la chose ne se passe pas comme cela, en plein virage je me vois obligé de faire un freinage d’urgence car une masse compacte se trouve devant moi.

Le poids de ma mule aidant, ce n’est que plusieurs dizaines de mètres plus loin que je m’immobilise enfin et la masse se referme sur moi, une foule incroyable et c’est avec beaucoup de peine que j’arrive à relancer mon engin et parcourir les 100 mètres qui me séparent du temple à vitesse très réduite.

quand il pleut, tout s'innonde

je veux le même

temple de Pattadakal, enfin une petite partie

 

La petite route se sépare en deux, sur ma droite le temple mais l’accès y est impossible tant il y a un nombre impressionnant de gens au mètre carré et par réflexe je tourne à gauche pour trouver un endroit où parquer mon engin.

La progression devient de plus en plus difficile et je dois descendre de mon vélo et le pousser jusqu’au petit emplacement que je vois à 10 mètres de moi sur les bas cotés, mais je ne l’atteindrais jamais car la foule devient trop compact et ne s’écarte plus devant moi et le sillon à l’arrière que laisse mon engin dans cette masse se referme petit à petit et me voilà complètement bloqué dans la foule. Soudain un bruit attire mon attention, je me retourne et vois que plusieurs ados essaye de me piquer les bouteilles plastiques qui sont fixées sur mon barda.

Pas le temps de mettre mon vélo sur son pied que je vois cette fois ma canne de bambou fixée sur le coté en train de se faire la malle. J’ai juste le temps d’attraper l’autre extrémité et tire un coup sec pour la récupérer.

Me voila debout à coté de mon vélo, ma canne de bambou dans la main, ne sachant pas vraiment quoi faire, ne sachant pas comment réagir fasse à cette 100aine de personnes agglutinées autour de moi. Je cherche du regard un échappatoire, une solution pour me tirer d’affaire, d’extirper de cette masse étouffante qui met mon signale danger en route.

Soudain une rumeur monte de la foule, rumeur qui est transformé par une 40aine d’ados en cri hystérique puis je vois mon attelage commencer à vibrer, secoué, bousculé de toute part par ces jeunes en furie. Je cherche désespérément un regard, celui d’un ancien qui pourrait venir à mon secours, mais mon regard ne trouve rien et mon signal de danger se met cette fois au rouge, me faisant comprendre que je dois faire quelque chose. Par réflexe je lève ma canne de bambou dans le ciel, comme si je tenais un sabre, puis un cri profond et grave sort du plus profond de mes entrailles.

ils sont partout, même sur les fils électriques

papa, il me veut quoi lui avec son appareil

 

L’effet est instantané et les ados très surpris s’écartent en faisant un bon en arrière et se figent. Enfin des anciens commencent à prendre mon parti et essayent de calmer les jeunes. Mon voyant danger est toujours au rouge et je profite de la surprise générale qui a dégagé mon vélo pour sauter sur celui-ci en fonçant tête baissée droit devant en espérant que la foule va s’écarter devant moi.

Par miracle où plutôt du au cri que je fais, c’est exactement ce qui se produit et je vois dans mes rétroviseurs que la masse des ados est en train de se remettre de sa surprise et commence à me suivre et me rattraper. Je vois des mains essayer de saisir tout se qui peu l’être sur ma remorque, je sens en moi l’adrénaline monté, je cramponne mon guidon et de toute mes forces fait prendre de la vitesse à ma mule sur cette petite route qui cette fois est en montée.

Ayant distancé mes poursuivants et mi-plusieurs centaines de mètres entre nous, ceux-ci abandonnent, me permettant de poser le pied au sol pour constater les dégâts. Je me suis arrêté à temps car mes tendeurs qui sont quasiment tous décrochés étaient en train de s’enrouler sur mes roues risquant de casser mes rayons.

Heureusement pour moi, je n’ai perdu dans l’histoire que mes bouteilles plastiques vides et mes deux sacs de déchets qui était attachés sur ma remorque. Je repositionne mes affaires et les re-fixent sur la remorque en me disant que je ne suis pas dans la bonne direction, que je devrais rebrousser chemin pour retrouver mon point de départ où j’ai quitté la grande route, mais rien que l’idée me fait frémir et préfère continuer sur ce petit chemin quitte à faire 20 kilomètres de détour pour retrouver la bonne direction.

temple troglodyte de Badami, une petite merveille

vu de l'intérieur

et encore une fois de l'intérieur

 

Ce n’est qu’une heure plus tard que je retrouve mon chemin et le soleil est déjà bas sur l’horizon, je ne vais jamais pouvoir atteindre la ville que j’avais prévu, je dois me trouver un petit coin à l’abris où je pourrais poser ma tente et me remettre de ces émotions. Le soleil se couche quand je trouve enfin une place où me poser et malgré toutes les précautions que je prends pour éviter les branches d’acacias qui jonchent le sol, une fois arrivé à l’emplacement adapté à mon campement et ma remorque posée sur son pied, je constate que j’ai une petite branche de 5 centimètres planté dans mon pneu arrière.

Je l’enlève tout doucement, espérant que l’épine s’est figée dans ma bande anti-crevaison ou simplement plantée dans le coté du pneu sans toucher la chambre à air mais à peine l’épine de 2 centimètres sortie, j’entends un sifflement sec et mon pneu se dégonfle d’un coup. Pas de bol, en plus un des tendeurs enrouler dans ma roue arrière à tordu un rayon qui s’est fait un plaisir de cassé sous le poids de ma remorque et l’état des routes indiennes.

Je m’occuperais de cela demain matin, je dois me relaxer, retrouver ma zénitude, je sors ma chaise et la place face à la petite retenue d’eau où viennent s’abreuver les chèvres des alentours. Je reste assis une bonne heure à contempler le paysage, écouter ce silence enfin retrouver, regarder ce beau coucher de soleil qui calme mon esprit puis la nuit est déjà installée quand je sors de ma torpeur et me décide enfin à me faire à manger et monter mon campement.

Une fois tout terminé, il ne me faudra pas moins d’une heure encore pour pouvoir enfin mettre au vert mon signal d’alarme, retrouver cette tranquillité intérieure et ne plus être sur le qui-vive, enfin pouvoir profiter pleinement de ce qui m’entoure et voir pour la première fois de ma vie un grand hibou qui se pose dans un arbre en face de moi avant de commencer son hululement. Je peux maintenant me coucher, reprendre des forces car demain est une autre journée.

de magnifiques sculptures

une autre entrée de ces temples troglodytes aux roches colorées

avec son petit lac au pied des caves sculptées

 

Au petit matin, une fois les réparations effectuées et tout replié mon campement, je reprends la route en direction du premier site de l’UNESCO qui n’est plus qu’à deux jours de route, forçant un peu la cadence car la date définitive du voyage d’R1 en inde me sont parvenues par sms et si je veux pouvoir le croiser, je dois effectuer près de 800 km en 10 jours, soit 80 kilomètres par jours incluant les deux visites de sites que j’ai prévus, la chose va être ardue.

J’ai à peine le temps de me dire cela que les choses se gâtent, le temps se couvre et le ciel devient noir et pour pimenter la chose, la petite route chaotique que j’ai empruntée se transforme en une vraie trans-amazonienne et de longs tronçons ne sont plus pourvus de goudron, réduisant ma vitesse à 5 ou 6 kilomètres par heure, même dans mes pires cauchemars je n’avais imaginé pareil route et la pluie qui commence transforme le tout en une patinoire boueuse et glissante, et un vent de face se lève, une vraie horreur et c’est détrempé et recouvert de boue que j’arrive deux jours plus tard à ma première destination, la ville de Badami où je me réfugie avec plaisir dans un petit hôtel.

Le lendemain matin la dépression est toujours là, la pluie tombe avec violence et je décide de parcourir les 17 kilomètres pour aller voir le site de Pattadakal en Tuk-tuk, un petit taxi à trois roues, tellement vieux que ses suspensions ne fonctionnent plus et après 30 minutes de trajet, j’arrive sur place le dos en compote. Heureusement pour moi, à peine arrivé, la pluie cesse d’un coup, me permettant de visiter le site au sec et faire quelques photos.

Le site me laisse un peu sur ma faim et le porte-monnaie vide car le prix de l’entrée est plutôt exagéré, le gazon qui entoure les monuments le sort un peu du contexte et de nombreuses sculptures ont étés détériorées dans le passé par les musulmans. Après une 20aines de minutes, je rebrousse chemin et bizarrement la pluie se remet à tomber et une demi-heure plus tard et quelques douleurs inter-costales de plus, je suis de retour à l’hôtel.

et ses roches d'une couleur incroyable, à vous rendre zen

sur les marches autour du petit lac, les femmes lavent le linge et les hommes contrôle si le matériel est toujours là

détail du temple extérieur, celui qui est au bord de l'eau

 

Dans l’après midi la pluie se calme et me donne l’occasion de visiter le temple de Badami lui-même et là je découvre une vraie petite merveille, un petit site dans un environnement incroyablement beau, un super petit temple posé au bord d’une immense retenue d’eau qui est alimentée par une chute qui sort de la falaise colorée qui entoure le site où des lieux de cultes on étés directement taillés à même la roche, des temples troglodytes avec de très belles sculptures (malheureusement aussi détériorées par les musulmans)

Le petit lac est entouré sur plus de la moitié par d’immenses escaliers en pierre qui finissent dans les eaux où les femmes font leurs lessives,(enfin quand il ne pleut pas) ne manquait plus que le soleil pour que cet endroit soit un petit paradis.

(j’en profite pour faire une petite parenthèse, je suis capable de faire de splendides photos avec un minimum de matériel (aucun filtres et Cie) malheureusement je ne peux commander le temps et encore moins l’heure à laquelle je prends les photos, donc souvent j’ai le soleil exactement où il ne devrait pas être, pas la luminosité qu’il faudrait, et comme je ne fais que passer, je fais ce que je peux avec ce que j’ai, mais ne dit-on pas que cela est le début du paradis )

petit vendeur de verdure du marché de Badami

 

En retournant à l’hôtel après ce merveilleux moment de bonheur, j’aperçois un drôle de manège, celui de 4 femmes dont l’une d’entre elles tape dans ses mains avant de se présenter dans chaque magasin ou commerce de la rue et d’en ressortir avec de l’argent ou des offrandes, plutôt surpris, je les suis à bonne distance et joue de mon zoom pour essayer de comprendre. L’une d’elles, voyant mon manège, avertit ses amies qui d’une seule voie se dirigent droit vers moi et arrivé à ma hauteur tendent la main pour me demander de l’argent.

En face d’elles, mon regard avisé détecte immédiatement la chose, ce ne sont pas des femmes, mais des transsexuelles, je vois pour la première fois des Hirjas, des hommes qui ont décidé de se faire émasculer à un très jeune âge. Ils se considèrent de ce fait comme asexués. La région du TAMIL NADU a reconnu leur statut en acceptant le T sur les papiers officiels, T comme Transsexuels au lieu de E habituel (eunuque) ou encore plus souvent le M( mâle) La plus grande concentration de HIRJAS se trouvent dans cette région. Leur but ressembler, se confondre à la déesse-mère Shiva. (Pour en savoir bien plus, visitez ce lien qu’Isabelle m’a envoyé http://caphi.over-blog.fr/article-22588913.html )

Au petit matin, je me lève pour reprendre la route, mais le temps est toujours à la pluie et le vent ne tombe pas, tout pour me faire plaisir, pour me faire comprendre que je n’arriverais pas à faire la distance qui me sépare de Bangalore dans les temps, je vais rater R1 (Erwan) cela fini de me couper les jambes et me fait prendre la décision de rester un jour de plus dans ce petit coin.

Mais quelle bonne idée j’ai eu là car dans l’après midi le ciel se dégage et laisse passer les rayons du soleil, ni une ni deux, je saisis mon appareil photos et me précipite au temple et redécouvre cette fois un vrai petit paradis baigné par le soleil, tellement paradisiaque qu’après la séance de photos je resterais un long moment assis au bord du lac à contempler le site, voir cette fois les femmes faire leurs lessives ou les gens s’y laver et en pleine contemplation, je me dis que cela valait vraiment la peine de faire près de 30'000 kilomètres et avoir la chance de voir une pareille chose et de pouvoir en profiter comme je le fais, je suis bien, je me sens bien.

un pneu crevé et un rayon cassé, mais un cool endroit pour passer la nuit

temple de Hampi, du moins un morceau car le site est immense

 

Le trajet de 3 jours me séparant du deuxième site m’offrit de bien belle surprise. La première nuit d’hôtel fut agrémentée par la visite de la police qui était plutôt surprise d’avoir un étranger dans ses murs et venaient s’enquérir de mon bien-être, quant à la deuxième surprise, le jour suivant et toujours dans un hôtel fut de taille.

Après avoir installé une souris USB à mon ordinateur, (car il n’a pas apprécié les routes indiennes et le touchpad ne fonctionne plus) je me détendais les neurones sur un jeu quand soudain, assis sur mon lit, tournant le dos à la fenêtre, je sens quelque chose me toucher. Plutôt surpris, je me retourne et pousse un "YOOO" de surprise… J’étais face à face avec un singe de grande taille (beige avec une tête toute noire et une très longue queue) je ne sais pas vraiment lequel à eu le plus peur, mais l’animal ne demanda pas son reste et ressortit d’un bond par la porte-fenêtre par laquelle il était entré.

Le dernier jour, encore sous une pluie tropicale et me bataillant contre un vent de face en pataugeant dans la boue, j’atteins enfin la ville de Hospet et le site de Hampi, bien plus grand et intéressant que le premier que j’ai visité, bien moins chère aussi et lieux de culte toujours en fonction de nos jours, le lieu se visite humblement à pieds nus et lors de ma visite le soleil est enfin de la partie mais pas où il devrait pour faire de bonnes photos.

(vous en trouverez de très belles sur Internet je pense ) (ceci dit, malgré mon amour pour l’histoire des civilisations et les anciens bâtiments, je pense que le fait que j’en ai vu énormément tout au long de ma vie et durant ce voyage, estompe quelque peu les sensations que devrait me donner la vision de ceux que je ne connais pas)

autre détail du temple de Hampi

ils sont fort dans la sculpture, on dirait un vrai

l'éléphant n'a pas échappé aux peinture religieuses

Je ne suis plus qu’à 350 kilomètres de Bangalore et R1 part dans 4 jours, pas assez comme je le prévoyais car lors de mon dernier jour d’effort, je n’ai fait que 65 kilomètres en faisant tout ce que je pouvais, mais les routes sont tellement dans un état pitoyable et le temps exécrable qu’il n’est humainement pas possible de faire plus.

Je décide alors de prendre le bus s’il existe une liaison possible car je m’en voudrais de laisser passé une pareille chance de croiser une personne que j’apprécie vraiment, de plus cela me fera du bien de croiser un visage connu. Par chance c’est le cas, voyage de nuit en car couchette, le luxe, mais cela était sans penser à l’état des routes qui ont fait que je n’ai pu fermer l’œil de la nuit, ballotté et secoué sur ma banquette comme jamais je ne l’avais été et au petit matin, la tête dans le cul, ne me reste plus qu’à descendre ma mule du toit du car et je peux enfin me rendre à l’hôtel ou il séjourne.

Les premiers instants de nos retrouvailles furent vécus quelque peu sur la retenue, du fait de l’attroupement qui se fit à mon arrivée dans cet hôtel 5 étoiles mais aussi du fait que j’étais complètement détrempé et couvert de boue avec une seule idée en tête, dormir, mais après une bonne sieste et son retour après sa journée de travail, nous avons pu refaire le monde comme nous l’aimons.

Le lendemain matin, Dr R1 m’emmène avec lui dans le centre de recherche où il dispense des cours aux futurs utilisateurs du microscope commercial le plus puissant de la planète, le Titan, permettant un grossissement de 330 millions de fois, voir la matière comme peu de personne sur cette planète ont eu la chance de la voir, il est si puissant qu’il vous permet de voir les molécules qui composent l’échantillon que vous regardez.

j'ai payé mon du, mais en contrpartie elles devaient poser pour moi, voici les Hirjas

ici ce sont les femmes qui tiennent les rennes du marché

j'éspère que vous pouvez voir l'air bleuté par la pollution... Proposition: aidons les rapidement financièrement et technologiquement car ils sont bien plus nombreux que nous et vont polluer bien plus que nous, bonjour les dégats dans quelques années

 

Quelque peu dépasser par ce que je vois et entends, ne pouvant poser les nombreuses questions qui me brûlent la langue quand j’assiste à une chose que je ne connais pas, je resterais un peu sur ma faim de connaissance mais aurait quand même le reflex de faire une photo de se qui s’est affiché sur l’écran de l’ordinateur au moment ou l’un des Dr assistants au cours pousse un "hooo" d’émerveillement en voyant la matière au niveau des molécules. Nous avons pu profiter l’un de l’autre durant trois jours, nous racontant ce que nous ne pouvons dire à d’autres personnes, libérer notre esprit pour repartir d’un pas bien plus léger.

3 jours qui passent trop vite, où le temps vous glisse entre les doigts sans que vous ne puissiez faire quoi que ce soit. Le dernier matin, nous nous disons adieux, un peu sauvagement, mais auront la chance de nous croiser le soir devant un bon repas avant que nous ne retournions chacun dans nos vies. (Merci Frangin pour ces 3 jours entre parenthèse, une bouffée d’oxygène qui m’on fait le plus grand bien. Je ne te dis pas adieu mais à bientôt j’espère)

Ces quelques jours de retrouvailles ne feront que confirmer ce que je sais déjà : j’aime mes moments de solitude, je les adore et les apprécie à leur juste valeur, mais je ne suis vraiment pas fait pour la solitude, trop besoin d’échanges de toutes sortes…

si au moins cela existait en spray

il n'y a qu'en inde que l'on peu voir cela

Omo lave plus blanc que blanc

 

Je passe encore trois jours dans cette grande ville où une bonne partie des gens s’y baladent avec un tissu sur les voies respiratoires afin de ne pas trop respirer de cet air vicié par les gaz d’échappement, (encore plus impressionnant le soir à la leur des phares, une impression de brouillard ou des caches oreilles, pas contre le froid mais contre le bruit) histoire de mettre à jour le site et épier les Hindous dans leur vie quotidienne.

Les coupures de courant sont tellement fréquentes qu’un bon nombre de commerce disposent d’un générateur pour palier le problème ou d’ampoules à LED avec une petite batterie pour assurer leur fonctionnement. Ces nombreuses coupures de courant me pose le problème des moustiques quand je suis en hôtel car le ventilateur s’éteint leur permettant de m’approcher (heuuu, c’est quand que je chope la malaria ?) ou alors je me retrouve plongé dans le noir dans des chambres souvent sans fenêtres et dans un bâtiment que je ne connais pas quand je fais mes mises à jour.

Je pensais en avoir fini avec les toilettes turques mais j’étais loin du compte en pensant cela, pire, souvent il n’y a même pas de tuyau d’eau, juste un petit robinet au niveau du sol avec un petit sceau plastique, idem pour les crachats au sol, ici même les femmes et les enfants le font et on rote sans problème n’importe où.

Les animaux sont présents dans toutes les villes, que se soit les domestiques comme les vaches, les ânes ou les cochons, sans parler des chiens qui sont un problème pour les cyclistes car la rage est encore de mise dans ce pays, ou les animaux sauvages souvent représentés par les rats, les chauves-souris et les singes. Les hommes ont souvent l’ongle du petit doigt très long quand aux femmes, les signes qu’elles sont mariées varient d’autant de façon qu’il existe de culture dans ce pays, mais souvent elles mettent une bague sur le deuxième doigts de chaque pieds, et tous marchent souvent à pied nu même dans les villes.

voilà le docteur Erwan surnomé R1 (heuuu frangin, t'es appuyé contre une termitière)

là vous êtes sencé faire un "hooo" car vous êtes en train de regarder un échantillon grossit 20 millions de fois et le tramage que vous voyez sont des atomes (heuuu R1, tu peux m'en envoyer une plus jolie et en plus gros svp)

R1 devant le monstre de technologie, Titan, près de 4 mètres de hauteur

 

La note du restaurant est souvent servie dans une petite assiette contenant du cumin souvent agrémenté de morceaux de sucre cristallisés que les gens aiment grignoter (bonjour les bactéries car c’est toujours la même assiette qui est présentée à chaque clients et qui est en contact avec les billets de banque, pire que nos cacahuètes de comptoir ) le lait n’est pas en brique cartonnée mais dans un sachet plastique et le jus de canne à sucre se bois avec un citron et du sel.

Les Hindous battent haut la main tous les pays que j’ai visité quant aux nombres de personnes qu’ils sont capables de mettre dans un seul véhicule (ici 5 sur une moto et pas loin de 10 personnes dans certain tuk-tuk) Mes bonnes glaces sont ici remplacées par des boules de glace pillée sur lesquelles on rajoute du sirop et les hommes adorent boire du whisky qui est ici souvent sous forme de brique cartonnée de 3 décilitres.

Et moi dans tout cela… J’ai réussi à faire fi de la pauvreté de ce pays mais je n’arrive plus à supporter ces attroupements qui se font à chacun de mes arrêts et le bruit infernal de ces villes surpeuplées, j’évite au maximum les grands axes routiers car comme me l’a écrit Fabien par émail (lui est en train de remonter l’inde pour le Népal) les chauffeurs de bus sont vraiment un danger mortel constant et j’en ai marre de me retrouver souvent nez à nez avec un des chauffards qui s’est arrêté juste devant moi car je ne pouvais pas sortir de la route.

Question nourriture, je m’en sors pas mal, j’ai pris le coup d’aller manger quand les restos sont pleins comme cela je peux pointer du doigt le repas que je veux quand le garçon vient prendre ma commande, les plats sont souvent très épicés mais la cuisine hindoue est vraiment très variée et souvent excellente. (quoi que, certain resto pseudo chinois vous servent des paquets de nouilles chinoises instantanée qu’ils agrémentent de poivron )

sont plutôt concentrés les chercheurs quand R1 donne son cours

la "bête" vu de l'intérieur

au 3ième jours nous nous sommes quittés, j'ai repris mon vélo et lui est partit à la nage... dis R1, c'est loin la chine?  "tais toi et nage"

 

Question danger (hormis les cars) je suis d’une extrême vigilance quand j’établis mon campement car au vu du nombre impressionnant de serpents que je vois écrasés sur le bord des routes, je m’attends chaque fois à tomber nez à nez avec un cobra (serpent à lunette pour ceux qui ne connaissent pas bien les serpents) et malheureusement pour moi, ce serpent est nocturne et sa morsure est mortelle si on ne vous injecte pas l’antidote dans les plus brefs délais.

Pour ce qui est de la santé, tout va bien, je fais juste très attention à ce que je mange car comme une grande partie du pays est végétarien, je dois compenser les protéines de la viande par des poids-chiches et des lentilles afin que ma masse musculaire ne se mette pas à fondre comme neige au soleil.

Question météo, moi qui étais heureux quand j’ai retrouvé ma première pluie après des mois, me voilà bien car quasi chaque jour il tombe un rideau de pluie qui vous détrempe en quelques minutes. La température, quoi que toujours chaude, est quand même bien plus supportable quand Iran seul réel problème quand il pleut, les nids de poules se remplissent d’eau et vous ne savez pas leur profondeur quand vous les traverser (quand ce n’est pas la boue qui recouvre le tout)

une autre manière de manger, on pose le riz sur la feuille de bananier, puis on mélange avec les trois sauces en pétrissant comme si cela etait de la pâte, puis on fais des petits paquets que l'on dépose à l'extrémité des 4 doigts de la mains qui sont réunis et forme une espèce de cuillière et quand le tout est à portée de la bouche, on pousse le tout avec le dos du pouce. Une fois le tout mangé, on fini par le yahourt histoire de calmer le feu qui vous brule la langue, facile non

 

Finissons par une petite anecdote : Ayant reçu mon pied de remorque, je dois renvoyer à isabelle celui qui est cassé, je fais donc un paquet et y rajoute une multitude de petites choses pour lui faire une petite surprise. Le paquet fait, je me rends à la poste la plus proche.

Ma surprise est grande quand j’entre dans les locaux, des monticules de papiers entassés en pile à même le sol, Le problème commence quand je suis entré, plusieurs files d’attente différente et personne pour m’aiguiller quand enfin une personne un peu plus réveillée que les autres m’indique le bon guichet. Après une bonne 10aines de minutes d’attente, je me retrouve devant la guichetière qui à l’aire plutôt surprise de voir un étranger. Celle-ci me tend un formulaire en deux exemplaires que je dois remplir. (plutôt surprenant pour un envoi tout simple)

Ceci fait, je refais la queue et donne mes exemplaires à l’employée de la poste. Elle les regarde puis me dit que j’ai oublié de mettre mes coordonnées au dos des documents et me les redonnes. Je retourne dans mon coin et regarde le verso de ceux-ci et ne vois en rien qu’il fallait y mettre mon nom et mes coordonnées.

Bref, je m’exécute et retourne faire la queue. Cette fois les documents sont en ordre et elle les pose sur un coin de son bureau en me tendant deux autres documents à remplir, le contenu du paquet… (faut surtout pas tout me donner en même temps) Voilà, tout est fait et 10 minutes plus tard je suis de retour devant elle. La dame contrôle le tout, pose ceux-ci sur les autres et avec un grand sourire me demande de passer à un autre guichet pour payer le timbre… Grrrrrrrrr

pour ma Tite Femme qui me disait ne plus voir de photos de fleurs, en voilà une splendide

et une autre merveille de la nature

là, une composition spécial Maquelin, juste pour toi

 

Après une nouvelle queue, je paye le timbre et cette fois l’homme qui se trouve derrière le guichet me dis de retourner au premier guichet (a ce moment j’ai le sang qui commence gentiment à chauffer) Je retourne donc faire l’autre file d’attente quand enfin c’est mon tour. La dame reprend les 4 feuilles que j’ai remplies et m’en fais signer une 5ième puis me tend mon paquet en disant qu’il manque une annotation sur celui-ci.

Je lui demande ce qu’il manque et comme réponse j’ai un "vous n’avez pas inscrit si c’est un envoi simple ou rapide" Je sors mon stylo un peu excédé et inscris lettre par lettre ce qu’elle me demande et lui retend le paquet. Pas le temps de ranger mon stylo qu’elle me réplique que ce n’est pas assez lisible sur ce je lui demande un feutre et reçois comme réponse qu’elle n’en a pas…

Je quitte donc le guichet, au bord de la crise de nerf, sort mon stylo et repasse une bonne 50aine de fois sur les lettres pour quelles soit bien grosses et lisibles. Cette fois je passe devant tout le monde et lui retend mon paquet, heureux d’être arrivé à mes fins. Elle regarde à nouveau les documents et me sort qu’elle ne peut pas envoyer le paquet car il contient un paquet de cigarettes hindoues qui sont interdit d’exportation.

(je ne sais pas comment j’ai fait pour ne pas lui sauter à la gorge, ceci dit, j’aimerais bien savoir de quoi sont faites leurs cigarettes pour que je ne puisse pas envoyer un paquet de 10 cigarettes à ma Tite Femme, aurait-ils peur d’une analyse ) J’ouvre donc mon paquet en coupant le scotch, enlève le petit paquet de cigarette et je lui demande si je peux avoir un peu de ruban adhésif pour refermer mon paquet…

et dans la famille Hibiscus, voici la mauve

la rouge

et la multi-couleurs

 

Elle me tend son petit ruban adhésif de 10 millimètres de largue et je referme le tout. Passant à nouveau devant tout le monde, je lui redonne son bien et dépose sur le comptoir mon paquet en espérant cette fois que cette situation ubuesque est terminée. Que nenni, la guichetière me rétorque qu’elle ne peut envoyer un paquet fermé de la sorte.

Cette fois s’en est trop, je pousse un grognement et lui arrache mon paquet des mains. Rebrousse chemin pour me rendre à l’hôtel et mettre le ruban adhésif de départ et retour à l’office postale… Après 75 minutes d’un effort surhumain, mon paquet est partit… vive la bureaucratie…

Nous voilà presque arrivé à la fin de cette mise à jour, je dis presque car j’ai encore deux nouvelles à vous faire partager, malheureusement ce sont de mauvaises nouvelles… Commençons par la moins mauvaise :

n'est elle pas parfaite cette belle inconnue ?

et je fini par notre fleur, celle du frangipanier et son odeur envoutante... mais à bien y réfléchire, ne sont elles pas toutes parfaites ?

 

J’ai eu des nouvelles de Balakdas Baba que j’imaginais dans ses supers beaux habits tout neufs qu’il s’était acheté avec l’argent que je lui avais donné… bin non, il confirme ce que je pensais de la société Hindoue, qu’elle était aussi malheureusement tombée dans l’engrenage de la consommation à tout prix car voyez-vous, avec l’argent, il s’est acheté devinez quoi ? … un téléphone portable…

La deuxième nouvelle je vous la livre avec un pincement au cœur… Le jour de notre départ, nous étions entourés par quelques amis, dont la petite Adeline, notre plus fervente fane… Elle à décidé à sont tour de partir en voyage, un très long voyage dont on ne revient pas pour dispenser ses larges sourires aux anges qui maintenant l’entoure… Par ces quelques lignes nous tenons à exprimer notre compassion et notre amitié à Wabak,  Sabine et toute la tribu de tout là haut à Lovatens…

ton sourire nous manquera, alors je te souhaite un bon voyage et ne te dis pas adieu mais tout simplement à bientôt...

 

Voilà, après avoir vu le monde à l’échelle de l’atome, je vais retourner à celle de l’humain et comme il ne me reste plus que 50 jours de visa pour parcourir pas loin de 2'000 kilomètres, c’est avec un plaisir immense que je vais remonter sur mon vélo et virer à l’Ouest en direction de la mer pour suivre la cote jusqu’à ma nouvelle destination… non, ce n’est pas celle du bonheur car le bonheur n’est pas une destination mais une manière de voyager … malheureusement cela est une autre histoire que je vous raconterais si je survis… à la rencontre inévitable de mon premier serpent à lunettes…

 

10 décembre 2009

Après le départ d’R1, je décide de rester trois jours de plus dans cette grande ville, juste histoire de vous faire la mise à jour précédente et récupérer un peu de mon sprint pour arriver à Bangalore, mais surtout pour choisir l’itinéraire que je vais prendre pour rejoindre la mer car la chaîne de montagne que j’ai longé sur plus de 1'300 kilomètres va cette fois se dresser devant moi et je vais être obligé de la traverser pour me retrouver sur la côte.

(j’en ai aussi profité pour regarder encore une fois le film de YAB, Home, et je tiens à donner quelques données qu’il ne devait sûrement pas avoir concernant le prêt aux pauvres… Ce n’est pas une œuvre de charité, ce n’est que du business, qui plus est très rentable, et une bonne solution pour mettre dans le système de consommation une partie de la population qui n’en faisait pas partie, mais malheureusement une fois prit dans l’engrenage, un bon nombre tombe dans le surendettement et mettent fin à leur jour car ils ne peuvent plus faire face…)

J’ai aussi profité de ces quelques jours pour regarder vivre les Hindous, voir déambuler les femmes, plutôt fine comme des allumettes dans leur jeune age, elles finissent toute en rondeur avec les années qui passent, souvent large d’épaule avec une petite poitrine, elles ont de superbes cheveux noirs qui bien souvent finissent à hauteur des reins, huilés et ornés de fleurs avec une petite tresse qui commence au niveau des oreilles et part sur l’arrière de la tête afin de maintenir les cheveux en position.

(je comprend maintenant pourquoi les perruquiers travaillent avec des cheveux hindous) Habillées d’un top et de leur sari haut en couleur qui laisse très souvent leur bas du dos à découvert. Les hommes quant à eux, porte souvent une chemise et un simple bout d’étoffe qu’ils enroulent autour de leur taille et qui descend jusqu’aux chevilles. Quand il fait chaud, ils attrapent le bas du tissu et le remonte à la taille, passant d'une robe à une jupe en un clein d'oeil.

voiture dernière génération

préparation de la guirlande de fleur que l'on va s'accrocher dans les cheveux

ma première maison faite de bambou et de feuille de parlmier

 

Les femmes font partie à part entière de la société, on les voit travaillant sur les chantiers, balayant les rues avec leur balai en tige de cocotier sans manche ou disposant les cailloux sur la chaussée avant que les hommes, manuellement, ne dépose le goudron et rebouchent les trous. (transformant le nid de poule (trou) en petite bosse, bonjour les secousses dans le dos après une journée à pédaler sur un patchwork de bosses et de trous)

Et la jeunesse dans tout cela… Il y en a partout, à croire qu’un couple fait à chaque fois un nombre d’enfants proche d’une équipe de foot. Habillés dans leur uniforme scolaire qui change à chaque établissement, ils sont tout heureux à mon passage de pouvoir me sortir les quelques mots d’anglais qu’ils viennent d’apprendre, et comme partout dans le monde, tout petit, quand il tombe parterre, il regarde un de ses parents pour savoir s’il doit pleurer (je me demande bien ce que la société Hindoue va en faire dans les années à venir)

technique moderne pour séparer le grain de l'épautre (si je ne dis pas de bêtise) suffit d'étaler la récolte sur la route et attendre que les gros camions passent

l'homme et le vent finissent le travail

petit détail du "Palace" à ne pas manquer (mysore)

 

Plus je regarde cette étrange civilisation et plus je vois une pâle image de notre société… Le mot d’ordre est argent, le tourisme n’est plus une priorité dans le pays, les gens ont prit le pli, chacun tire la couverture à soit, l’individualisme fait son chemin ici aussi et la chimère d’un monde moderne plus juste () que l’état a déposé devant leurs yeux est devenue leur motivation de vie.

Le pays tout entier c’est jeté dans la gueule du loup pour le plus grand plaisir des 5% de la population qui va vraiment profiter de cette nouvelle manne, mais le rêve est là, les villes se surcharge de population qui vont grossir le nombre de gens misérables qui dorment à même le sol et ont à peine de quoi se nourrirent, mais peu importe, les industrielles et financiers sont aux anges car ici "Gilette" peu venter sont dernier modèle 3 lames et tirer encore plus de bénéfices de ses vieilles machines largement amortie par les Européens et Cie.

La religion Hindoue est haute en couleur et procession, difficile pour le novice que je suis de comprendre sont fonctionnement, je ne peux que constater que la femme n’y à que la place de croyante, comme dans la plus grande partie des religions du reste. Dans les temples souvent bondés (la pauvreté aide à la croyance) les enfants accompagnent bien souvent les parents et imitent tous leurs gestes.

On vient aussi avec sa moto ou sa voiture afin de les faire bénir et éviter ainsi les dangers de la route. Aux alentours, les nécessiteux s’agglutinent et tendent la main dans l’espoir de quelques petites pièces de quoi se payer à manger ou l’alcool qui va les aider à oublier pour un temps la misère dans laquelle ils vivent.

autre détail

pécheur à la nasse de bambou et coton imprégné de goudron

pas de scrupules, l'argent avant tout (ici plaque de fibro-ciment, donc ciment et amiante)

 

La vie courante des citadins est entourée de fumée et odeur de détritus et plastiques brûlés, odeur d’urine aussi car les rares toilettes que je vois sont payantes… Le tout est agrémenté par une pollution sonore incroyable où le bruit des klaxons et des vieux moteurs pétaradants est agrémenter par les nombreux générateurs qui entrent en fonction quand l’électricité vient à être coupée plusieurs fois par jour et par ces véhicules ornés de gros haut-parleur qui crachent une publicité sur tel ou tel produit.

Pour ma part, j’ai pas mal de problèmes de communication car le pays ne compte pas moins de 1'500 langues différentes, parfois ce ne sont que des dialectes parlés (rien que sur les billets de banques il y a 15 langages différents) et dans la jungle des panneaux publicitaires parfois géants, difficile de trouver celle d’un hôtel qui ne sont en fait très souvent que des restaurants (ici un hôtel est plutôt appelé Lodge et pour parler des hôtels, dans les grandes villes ils sont souvent très onéreux par apport à la qualité et au confort reçu en retour)

Depuis que j’ai vu l’état de leurs eaux, je ne mange en aucun cas du poisson car je sais qu’en Europe une bonne partie des poissons péchés en rivière sont considérés comme impropre à la consommation, je n’ose imaginer le nombre de métaux lourds et poisons de toutes sortes que révèlerait une analyse dans le pays (vous avez dit poisson d’eau douce ? je dirais plutôt poison d’eau douce )

un petit exemplaire de boucle d'oreilles

perchés à plusieurs mètres de hauteur, les electriciens (je comprends les pannes maintenant)

 

Beaucoup de questions me brûlent la langue et resteront sûrement sans réponse, cela est devenu mon quotidien, des questions à foison et des réponses qui se font rares… est-ce ma manière de regarder le monde ? Ma manière de penser ou mon mode de fonctionnement ? Je n’ai, là aussi, pas la réponse, une de plus, un cercle vicieux, sans fin car une question sans réponse amène automatiquement d’autres questions qui resteront elles aussi sans réponses, mais une réponse n’appel t’elle pas elle aussi à d’autres questions ?

Est-ce que je dois modifier certains de mes paramètres pour ne plus me poser de questions sans réponses ou est-ce moi qui est un besoin vital de faire fonctionner les neurones d’un cerveau qui ne sert plus à grand-chose dans cette nouvelle vie que j’ai choisie… ?

(en parlant question réponse… la réponse de la question de la dernière mise à jour était… Direction plein sud… je suis sur que vous aviez trouvés, alors plus compliqué cette fois, vous est prêt ? bin vous faudra attendre la fin de la mise à jour ) (pour vous faire patienter, voici une question sans réponse que je me pose… les hindous sont de gros consommateurs de lait, alors pourquoi ont ils autant de vaches avec de si petites tétines alors qu’ils sont végétariens ? )

une de mes chambres dans une Lodge, la moins cher depuis mon arrivée en inde (1,5 euros)

et ma salle de bain privée, 1 wc et le coin douche avec son robinet qui sert pour tout

 

Fini le temps des questions ou des réponses car le temps passe et les kilomètres trépassent, j’ai décidé d’un itinéraire et au matin du 4ième jour je remonte sur ma "Mule" et quitte avec plaisir se monde bruyant et malodorant. C’est toujours un véritable mystère que je vis aux fils de mes coups de pédales car je ne sais jamais à l’avance ce que je vais découvrir devant moi, comment sera l’état de la route ( heuuu Maquelin, t’es en inde donc sûrement très mauvais ) qui vais-je rencontrer et quel sera le paysage qui va m’accompagner durant cette nouvelle journée.

Même les données de ma carte son souvent erronées, transformant un petit trajet de 17 kilomètres entre 2 villes en un périple de plus de 50 kilomètres et un jour d’effort, tout est devenu tellement aléatoire et imprévisible dans mon quotidien que sans m’en rendre compte mon mode de fonctionnement c’est adapté aux circonstances, je ne mange plus à heure fixe mon repas de midi mais grignote à chaque opportunité qui m’est offerte, de peur de n’avoir rien devant moi, à y regarder de plus près, je suis retourné à l’état sauvage où les seules préoccupations sont trouver de la nourriture et un coin sûr où dormir.

Après trois jours sur des petites routes complètement défoncées, j’arrive dans la petite ville de Mysore où je ne dois pas manquer, selon les dires, le "Palace" (vous trouverez de superbe photo sur Internet car le prix du billet d’entrée ma fais fuir et repartir aussi vite que j’étais arrivé ) une déception financière de plus, je continue ma route qui devient chemin car des travaux et une déviation me font quitter mon itinéraire et me perde dans la campagne hindoue par la même occasion.

Plus je progresse sur cette toute petite route qui n’est pas indiquée sur ma carte et plus je suis heureux car après pas loin de 2 mois passé en inde, je me retrouve enfin seul, pas de camion ni de voiture, rien que moi, fini cette odeur de sortie d’échappement de moteur, mon sens olfactif se remet en fonction instantanément, je hume à plein nez l’odeur de la forêt dans laquelle je me suis enfoncé, une odeur qui me rappel les forêts vierges que j’ai visité dans mon ancienne vie, puis le chant des oiseaux tropicaux m’entoure, une mélodie douce à mes oreilles qui me plonge dans un état second.

j'ai enfin pu photographier un exemplaire de l'intrus de ma chambre d'hôtel

une grande partie des bus ressemble à celà, pas de vitres sur les côtés (modèl 1945 ou 1947 )

"welcome to rajivgandhi national park" pourquoi que je suis plus aussi zen ???

Je suis à 2 jours de la mer, je sais que la barrière montagneuse se trouve là, juste devant moi, je ne la vois pas tant la forêt est dense, je sais que je vais transpirer pour la franchir, mais peu importe, cette nature me fait du bien, le chant mélodieux des oiseaux et la vision de toute cette faune (singes, éléphants de forêt et insectes en tout genre) m’on mis dans un état de zénitude complet, je suis prêt à déplacer des montagnes () prêt à accomplir des miracles quand soudain mon état s’estompe d’un coup à la vision d’un panneau qui croise ma route.

J’avais prévu deux jours de trajet, donc deux nuit à la belle étoile dans cette splendide forêt, mais mon idée de départ tombe à l’eau à la vue de cet écriteau, je suis dans une réserve naturelle, une de celle qui compte des tigres… une situation que je n’avais pas prévue, fini les campements sauvages car je comprends enfin pourquoi les petites maisons de terres au toit en feuilles de palmiers que j’ai croisé étaient entourées de barricades, je comprends maintenant l’utilité de ces petites maisons perchées dans les arbres…

il ne passe pas une semaine sans que je croise une manifestation

voici la tenue des homme, version longue ou repliée

difficile de charger plus

 

Je me retrouve dans une situation nouvelle, inconnue, imprévue et mon cerveau se met en ébullition, que faire si je croise un tigre ? Fuire ? Pas facile, la montagne a commencé et sa grimpe méchant, tourner les talons et fuir en descente ? Je n’irais pas bien plus vite tant l’état de la route est épouvantable. Sortir mon coupe-coupe et ma cane de bambou pour les avoir à portée de la main ? heuuu, je crois qu’ils ne pèseraient pas bien lourd face aux armes d’un félidé comme lui…

Sauter de mon vélo et grimper le plus rapidement possible sur un arbre, voilà qui à l’air d’être la solution, même si cette rencontre reste très peu probable et malgré le fait que je le sache, tous mes sens se mettent en alerte et durant tous mes arrêts cigarettes ou simple pose pipi, mes oreilles se mettent à chercher le moindre bruit suspect, mes yeux ne cherchent plus les singes et les oiseaux mais passent de droite à gauche cherchant le moindre mouvement dans ce rideau de verdure, je suis tellement sur le qui-vive que la chute d’une noix de coco me fait sursauter et m’envois une giclée d’adrénaline dans le corps qui fait battre à tout rompre mon petit cœur déjà éprouvé par les montées.

"tigre, y est-tu?" (le petit coin gris à droite, c'est la route qui monte, bonjour les degrés d'inclinaison sur un chemin de gravier)

cela ne vous rappel t'il pas de lointain souvenir? ici c'est toujours d'actualité (pour les jeunes, il sagit d'un fer à repasser fonctionnant au charbon de bois)

je les croyais disparu, mais non, ils ont fait comme tout le monde, délocalisation... ils ont de l'avenir dans le pays

 

Il est trois heures de l’après midi quand je traverse la frontière qui sépare la région du Karnataka à celle du Kerala et le policier de faction ce jour là est plutôt surpris de voir débarquer un blanc sur son drôle de vélo. Sitôt le passage fait, la route est à nouveau goudronnée est en bien meilleur état, enfin un peu de repos pour mon dos et mes fesses, enfin un peu de repos pour ma tête car la forêt laisse place à un village où je vais pouvoir passer la nuit et me reposer de toute cette tension accumulée durant la journée.

En me réveillant, j’apprends avec plaisir que la descente est proche, encore deux ou trois heures d’effort et je plongerais dans une descente vertigineuse qui me sortira de la forêt et me mènera au bord de la mer où je ne risque plus de croiser cet adorable petit chaton tigré (je peux le dire maintenant, je suis dans une chambre d’hôtel derrière mon pc, bien à l’abri )

Après deux jours de forêt, je vois enfin une ligne d’horizon se dessiner devant moi, le sommet est proche, encore quelques coups de pédales et la délivrance, ce laissez emporter sur plusieurs 10aines de kilomètres et profiter du paysage et de l’air frais que j’aurai comme bonus… tel était ma pensée, mon souhait, mais la réalité en fut tout autre car à peine sur l’autre versant, la route devient un puzzle de trous, de bosses et de plis, m’obligeant à être sur mes gardes à chaque instant.

Adieu l’air frais de la descente car je suis continuellement en train de freiner, je roule à pas d’homme tellement la route est mauvaise et à peine le temps de franchir un petit kilomètre que je prend une gifle en plein visage, comme si je venais d’arriver dans un pays tropical et que je descendais de l’avion, le climat change d’un coup, comme si je venais de traverser un mur, la température passe d’un sous-bois ombragé et monte d’un seul coup à plus de 30°, l’humidité de l’air fait un bon elle aussi, l’océan n’est plus très loin et c’est tout transpirant et collant que j’arrive à Thalassery.

ici tout se fait à la main, même la démolition d'un immense complexe, à coup de masse et sans masque de protection, t'as vu ça Michel

dans la série "Vache" voici celle de plage

 

Au petit matin c’est tout content de reprendre la route que je remonte sur mon vélo car je n’ai pas encore vu la mer, mais descendant sur Kozhikode, (capitale de la soie en Inde) les 70 kilomètres qui me séparent de ma prochaine destination, la route longe la mer.

Durant toute la journée, j’espère voir la mer, durant toute la journée je ne la verrais jamais et la petite route que j’ai empreinté est surpeuplée de camions et cars en furies, pas moyens d’en sortir et de prendre une autre route car il n’y en à pas. Une seule solution, me vider la tête, enfoncer aussi profondément que possible les écouteurs de mon MP3 et laisser passer la journée en se disant que demain est un autre jour.

Le lendemain matin, je peux enfin quitter cet axe et me jeter sur de petites route qui cette fois longe la mer. Ce choix fut le bon, fini la circulation, fini les klaxons, des paysages à couper le souffle car la cote est morcelée, la terre est à de nombreuse reprise coupée par un bras de mer, la route longe de nombreux petit estuaire où les palmiers finissent exactement où l’eau salée commence, je me transforme en Mariepopins et me met à pédaler dans des cartes postales pour touristes, le pied géant, et comme par magie tous les petits déboires des jours ou mois précédents disparaissent d’un coup de baguette magique ne laissant plus que la place au moment présent.

Ma progression toutefois est bien plus lente car arrivé au bout d’un petit chemin de terre et de sable, je dois à de nombreuses reprises désolidariser ma remorque de mon vélo, mettre les pieds dans l’eau et charger le tout dans de petites barques de pêche pour traverser un petit bras de mer de quelques 100aines de mètres. (le tout sans aucune aide car ce n’est pas compris dans le prix du billet )

pour rester dans les métiers, voici les trapèzistes... pardon, les peintres en bâtiment (hein papa )

vraiment des métiers à y perdre la tête

 

Le soleil touche l’horizon quand j’arrive à Ponnani, les bras en compote d’avoir chargé et déchargé mon attelage à de nombreuses reprises, mais heureux d’avoir choisit cet itinéraire qui se révèlera paradisiaque, malheureusement de courte durée car le lendemain je dois à nouveau empreinté un itinéraire obligé, écouteurs visés dans les oreilles et laisser passer la journée comme je le fais souvent depuis que je suis en Inde.

Je touche au but que je m’étais fixé, arriver à Kodungallur et y passer quelques jours pour m’y reposer, mettre à jour le site et surtout trouver le moyen de quitter le pays par bateau car la pointe sud du pays est proche, tout comme le Sri Lanka qui n’est plus qu’à 500 kilomètres de l’endroit où je me trouve.

 

13 décembre 2009

L’inde est quand même incroyable car quand vous franchissez la frontière qui sépare une région d’une autre, c’est comme si vous changiez de pays… la langue change, la cuisine aussi tout comme le Rooming téléphonique que vous payez si vous changez de région (à peine avais-je quitté Mumbai que je me suis retrouvé obligé de payer une taxe chaque fois que l’on me téléphone)

La région à l’air d’être bien plus riche à voir les églises et mosquées qui s’y construise (bin oui, on fait une échelle de comparaison avec ce que l’on à sous la main ) elle est aussi beaucoup plus musulman et je suis bien souvent obligé d’enlever mes chaussures pour entrer dans un cyber café ou dans un magasin pour y faire des emplettes. Je découvre d’autre type de légumes et tubercules que je n’avais jamais vus auparavant dans le pays.

Mais comme le dit si bien Mophéus dans le film Matrix (pas ma faute si vous ne connaissez pas les classiques) certaines choses ne change pas comme les échafaudages des chantiers de constructions qui sont ici aussi en bois et en bambou, à la tombée de la nuit de grandes chauves-souris prennent aussi leur envole, les serviettes ne sont toujours que des morceaux de papier journaux découpés, les femmes et les hommes ne sont pas assis à la même place dans les bus et les rares poubelles que l’on croise sont toujours aussi désespérément vide et le tas d’ordure juste à coté.

Ici aussi les cinémas ne sont pas insonorisés et les portes ne sont souvent que de petites cloisons en bois ou un simple rideau en tissu et il y a aussi un homme armé d’un fusil de chasse dans les banques que je visite et l’eau est toujours autant gaspillée.

me voici arrivé à un autre bout du monde, j'attends la barge qui me fera traverser le petit bras de mer

ce ne fut pas une barge mais une barque qui arriva (ma pauvre petite Mule, snif )

le Martin chasseur rigole bien à voir mon manège pour charger mon attelage

 

En parlant cinéma, il faut que je vous parle de mon test des cinémas indiens…

Après avoir expérimenté ceux d’Égypte où les spectateurs applaudissent le héros quand celui-ci tue le méchant ou retrouve sa bien-aimée, je me demandais bien quelle surprise m’attendait en faisant un autre test en Inde… Après deux mois d’attente car je ne voulais pas voir un Boliwood, (film indien) une opportunité se présente enfin, un film en anglais (2012, un scénario malheureusement à la sauce américaine, mais des effets spéciaux à vous couper le souffle, à voir sur grand écran) Ce ne fut pas une surprise mais des surprises que j’ai eus ce jour là.

Tout commence par le passage obligé à la caisse pour acheter un billet d’entrée ou l’on vous fait passer par un étroit passage d’à peine 50 centimètres de largeur et long d’une bonne 20 aines de mètres avant d’arriver devant la caisse. (ceux qui on visité les pyramides on vécu à peu prêt l’expériences, il y fait la même chaleur et la même odeur) puis à la caisse vous avez le droit à deux possibilité, le billet 1ière classe (parterre) ou 2ième classe (balcon), allez, je me permet le luxe, je prend un billet de 1ière qui me coûtera la grosse sommes de moins de 50 centimes d’euros…

friandise indienne, une feuille dans laquelle on dépose des bout de noix et différents autres ingrédients, et zou dans la bouche pour le mastiquage

je lui avait bien dit que je n'avais pas prit de gens en photo

tout droit, à droite ou à gauche, mais là je connais pas (ceci dit, j'ai de la chance, j'ai pour une fois la traduction sur l'écriteau )

 

Puis j’entre dans la salle, très sombre, une impression d’entré dans un cinéma vieux d’une 50aines d’années à voir l’état des sièges et le peu d’espaces entre les rangées sans parler de la saleté au sol, peut importe, je suis la pour regarder un film. La séance commence par un seul film publicitaire, plutôt surprenant, mais le volume du son est bien au-delà de ce qui se fait chez nous, puis le film commence ainsi que les sonneries de téléphone portable et conversation qui ne cesseront jamais durant tout le film.

20 minutes que le film à commencer que tout s’arrête, coupure de courant, la salle est plongée dans le noir total, aucun système de secours, les gens sifflent, huent et la température augmente d’un coup car les gros ventilateurs accrochés contre les murs ne fonctionnent plus eux aussi. 5 minutes plus tard tout rentre dans l’ordre et la séance reprend. Après une heure trente de film, l’entracte…

fleur de bananier et cucurbitacé en tout genre, l'inde est vraiment riche en fruit et légumes

l'accès à la caisse du cinéma de Kodungallur ou le cinéma moderne avec odeur

 

J’en profite pour tester les toilettes de cinéma et découvre le même système que partout, une rigole devant un grand mur de plusieurs mètres mais cette fois il y a un plus, il y coule en continu de l’eau au fond de la rigole, puis je test les chips made in india qui ne sont en faite que de pomme de terre coupée moins finement puis frîtes dans de l’huile, plutôt croquante et coriace.

Le film reprend et après une nouvelle coupure de courant et je ne sais plus combien de conversation téléphonique de mes voisins, on sent que le film touche à sa fin que certaine personne sorte et quand le film est fini, il n’y a déjà pratiquement plus personne dans la salle (je présume que plus de la moitié des personnes présente ne parlaient pas anglais.

Du coup, n'ayant entendu que la moitié du film, je m'achète le DVD en version française, pardon, canadienne pour moins d'un euro, ca vaut la peine non ? mais si ici je peux avoir la version qui vient du canada pour si peu, pourquoi chez nous ils nous la vende à près de 30 euros?...je vous laisse y réfléchir...)

Après mon test cinéma, je décide de tester le petit temple de la ville où le va-et-vient des gens est incessant. Même les cérémonies changent quand vous changez de régions, une nouvelle découverte pour moi et pleins de belles photos d’un endroit plutôt surprenant. Malheureusement, au bout de 2 heures, un garde pose sa main sur mon épaule et me prie de le suivre.

Dans un petit local à part, il me dit que je n’ai pas le droit de faire de photo (heuuu, désolé, mais il n’y avait pas de panneaux à l’entrée qui indiquait qu’il était interdit de prendre des photos ???) Il me demande d’ouvrir mon appareil et de lui donner le film. Je fais celui qui ne comprend pas, celui qui ne parle que le français, et comme ma dernière photo était celle d’un mur éclairé par une centaine de petites lampes à huile, je la lui montre, lui faisant comprendre par la même occasion que je n’ai pas de film et que je n’ai pas prit de photos de gens.

Plutôt excédé, il me conduit à la caisse du temple et baragouine dans le dialecte du coin au caissier qu’il doit me faire payer une taxe puis il fait demi-tour et me laisse seul avec celui-ci.

préparatif des explosifs maison au temple de Kodungallur

on allume avec précaution avant de filer, bonjour la/les détonations 

 

Je continue mon rôle du pauvre touriste français complètement perdu et complètement surpris par ce qui lui arrive, et quand le caissier me demande si j’ai une caméra (en Anglais) je rétorque en français que je n’ai pas de caméra, je n’ai qu’un appareil photo  Le caissier un peu perdu dans l’histoire, me regarde, semble embarrassé...

Je plonge dans la brèche en lui faisant comprendre que je ne veux pas faire de photo, je voulais juste regarder, que je ne veux plus rester, que je veux retourner à mon hôtel… Le caissier voit mon embarras et quand je montre la sortie du doigt, il me fais signe de la tête et je file sur la pointe des pieds… Avec toutes mes photos…

quand je vous disait qu'elle avait de long cheveux

mais toujours pas satisfait, je ferais une meilleur photo prochainement

 

De retour dans ma petite chambre, une mauvaise nouvelle m’attend… Ce que je présageais m’est confirmé par Isabelle, ma parfaite Géo qui, dans l'ombre depuis son départ, continue d'organiser et voyager avec moi ce voyage, m'annonce que la guerre civile officiellement terminée depuis le mois de mars de cette année au Sri Lanka, les tensions n’ont jamais vraiment fini et sont même en train de reprendre de l’ampleur, la reprise de la guerre est attendue par beaucoup de monde ce qui à pour effet de me confirmer qu’il n’y a plus aucunes liaisons maritimes pour se rendre sur place.

De plus, le nord du pays est maintenant interdit aux touristes et mon idée de passer par le pont d’Adams (petit bras de mer d’à peine 30 kilomètres) m’est désormais interdit, il me reste 28 jours avant la fin de mon visa indien pour trouver comment m’y rendre dans les temps, je crois bien que je vais une fois encore être obligé de me rabattre sur l’avion, j’ai vraiment pas de pot…

le papa, la maman et les deux enfants, reste pas une tite place?

après la visite du temple et les prières, un bon verre de lait chaud et ça repart

 

Voyons maintenant le bon coté des choses, si je dois prendre l’avion, j’ai 28 jours pour parcourir les 200 kilomètres qui me séparent du seul aéroport international de la région, celui de… Accrochez-vous, ça arrache la langue

Thiruvananthapuram, donc beaucoup de temps pour flémer, prendre encore plus de temps pour découvrir et photographier ces hommes et ces femmes aux visages d’européens mais certain de couleur noire (ça surprend au début) pour essayer de comprendre pourquoi je vois autant de manifestation dans les rues, encore du temps à me faire lire les lignes de la mains ou me faire taxer mes cigarettes chaque fois que je m’en allume une, encore largement le temps de les faire rire quand ils me pose la question si je suis marié et que je répond : oui, avec ma bicyclette… assez de temps peut-être pour répondre à une de mes questions sans réponse…

Mais voyez-vous, cela est une autre histoire que je vais pouvoir bientôt vous raconter car le tigre cette fois ne m’a pas dévoré 

… En attendant, voici la question à 2 francs car je n’ai pas la réponse et j’aimerais bien l’avoir cette fois… 

mais quel sont ces étranges tubercules de bien 5 kilos? oui, la question est dure, mais j'aimerais avoir la réponse, alors à vos dico ou Atlas (pas du magnoc ou de l'iniam, et encore moins du tapioca, donc quoi est-ce?)

Comme la question est dur, voici plus simple pour ceux qui ne vont pas trouver, ou plutôt ne vont pas chercher ... mais de quoi sagit il?

 

P.S. Comme je suis d’humeur joyeuse et que j’ai le temps de prendre du temps sur mon temps, je me permets ce petit ps pour régler mes comptes avec l'un d'entre vous... Car comme le disait si bien Coluche: (t’avais pas besoin de me dire que tu avais l’intégrale de Coluche ) (là il est en train de se sentir visé mais en est pas vraiment sur ) on choisit ses amis, pas ça famille.... (là, les choses ce précise pour lui )

Donc pour ma part, j’en ai un qui à sur le nez des fonds de chopes pour mieux voir, mais à première vue () cela ne suffit pas car quand je l’ai croisé à Bangalore ( hééé oui, il s’agit bien de toi d’R1 ) celui-ci me sortit du tac au tac que mes vignettes photos étaient trop petites, comme mon texte… (gasp, je l’étrangle tout de suite ou bien maintenant ?) Donc je profite de ce petit intermède pour lui dire et dire aussi à ceux qui sont dans le même cas, que le site est optimisé pour une résolution d’écran de 1024x768 (tu vois là R1)

(c’est écrit sur la première page du site en plus, toc... Ok, avec le relookink du site de 2017 vous ne devriez plus avoir de soucis ) et que si vous êtes dans cette résolution ou une autre plus petite, vous voyez des grosses lettres et grosses vignettes photos pour voir quelques détails, donc oui R1, avec une résolution Mac Merdoch () de 2'000 et des poussières par 2'000 et des poussières, tu ne dois effectivement pas y voir grand-chose, donc change la résolution de ton écran temporairement pour mieux voir…

(heuuu frérot, maintenant que tu sais que la galerie photo contient des photos  tu en pense quoi… LOL... t'as vu les deux dernières photos juste plus haut, plus grandes rien que pour toi)

Re ps… pour les nuls de l’informatique, voici comment l’on change temporairement sa résolution d’écran (sur Windows évidement) déplacez le curseur de votre souris sur votre bureau (la fenêtre où vous avez très certainement mis une belle image comme fond d'écran) puis faite un clic opposé… (cliquez sur le bouton droite de votre souris) une nouvelle fenêtre s’ouvre, alors cliquez dans cette nouvelle fenêtre sur résolution d’écran ou personnaliser (cela dépend des version de Windows)

Une nouvelle fenêtre s’ouvre et vous voyez enfin paramètre d’affichage ou résolution d’écran, cliquez dessus et là, choisissez la bonne résolution et cliquez sur ok… (pas sur appliquer, comme cela, si vous n’avez pas la même résolution d’origine, quand votre ordinateur redémarrera, vous retrouverez votre résolution d'écran de départ) Normalement à ce moment précis, votre résolution change et Windows vous demande si vous voulez la conserver. Cliquez sur oui et regardez à nouveau le site... bonne lecture...

 

25 décembre 2009

Les jours passent et ne se ressemble pas si ce n’est ce que je pense au plus profond de moi… Toutefois certaines choses ne changent pas non plus depuis ce fameux jeudi 25 décembre 2003 à 5 heures du matin, quand pour la première fois nous nous sommes croisé sur Internet. Je ne sais pas vraiment ce qui c’est passé à ce moment là mais le lendemain nous nous sommes rencontré pour de vrai et depuis nous sommes devenus de vrais "Inséparables", une drogue l’un pour l’autre, indispensable comme l’est une bouffée d’oxygène.

la première image, celle de ton profil, tu te rappel

 

Durant plus de 3 ans, nous nous sommes croisés, travail oblige, tu habitais Genève et moi un petit blède perdu dans le canton de Vaud, les 100 kilomètres qui nous séparaient sont devenus tellement insupportables qu’après à peine une année d’allez et venue dans ta petite voiture, tu es venue vivre dans mon "chantier", tu es venue partager mes hivers sans chauffage et ma salle de bain glacée, tu es venue manger et respirer la poussière avec moi.

Puis nous avons eu la chance de vivre durant un an 24 heures sur 24 ensemble, toujours collé l’un à l’autre, souvent posé en chien de fusil sur le canapé, à rester des heures dans cette position en appréciant chaque moment que nous y passions et mon "chantier" et devenu notre "chantier". Puis un jour il y a eu ce départ, un départ fou pour un tour du monde en vélo de 15 ans, courageusement, après avoir laissé tes enfants vivre leur vie à Genève, tu m’as offert les derniers liens qui te retenaient dans ce monde moderne et nous sommes partis, toi et moi, tous les deux comme des inconscients, comme le sont des amoureux fous.

notre chantier, notre salle de bain

bien des heures de travail (des ptites poutres, encore des ptites poutre)

et bien de la poussière avalée

 

Durant près d’un un, nous avons pédalés ensemble, côte à côte, découvrant cette nouvelle vie que nous allions partager durant de longues années, toi et moi, rien que nous deux, comme ci cela était l’enfant que nous n’auront jamais, toi et moi à la recherche de notre futur nid.

Mais un jour la vie en a décidé autrement et tu à dû rentré, première fois que nous étions séparés, première fois que mon cœur criait et saignait de la sorte, première fois que j’avais des sanglots dans la gorge quand je pensais à toi, première fois que des larmes coulaient sur mes joues quand je regardais l’image de toi imprimée dans ma tête et mon cœur comme un tatouage indélébile. Voilà maintenant près d’une année que nous sommes loin de l’autre, une année sans toi, une année sans nous, le temps n’est plus le même, les couleurs se sont ternies et un voile gris est tombé sur mes journées qui passent et qui ne se ressemble toujours pas, si ce n’est que tu me manque, chaque jour un petit peu plus, comme mon amour, chaque jour un petit peu plus.

 

Ce vendredi 25 décembre à 5 heures du matin, cela fera 6 ans que nous nous aimons, 6 ans que nous vivons et partageons nos joies et nos peines, mais ce vendredi sera différent, ce vendredi nous ne seront pas réunis pour fêter comme il se doit cette fameuse date de notre rencontre, de notre union, tu seras dans une petite retraite, les pieds dans la neige, et moi sûrement en train de pédaler sous un soleil de plomb, pédaler pour ne pas y penser, et comme les mots ne sont pas miens, je vais poser discrètement sur le site ces quelques lignes, ces quelques phrases qui te diront,  je l’espère, combien ce jour sera triste sans toi et combien tu me manque, combien je t'aime...

Il y a bientôt 6 ans, j’étais près à tout te donner par amour et sais-tu ce qui a changé depuis ce fameux jour… Absolument rien.

 Je t’Aime... Pour l’infini et au-delà…

5 janvier 2010

Après 9 jours passés dans la ville de Kodungallur à me faire réveiller chaque matin à l’aube par les canonnades du temple et ne sachant plus vraiment quoi y faire tant je l’ai parcourue dans tous les sens, je décide de reprendre la route et d’aller rendre visite à un héros de mon enfance, Vasco de Gama, dont la tombe se trouve à une petite 50 aines de kilomètre d’ici dans la ville de Qochi. (Alors là, si vous ne savez pas de qui il s’agit, je ne peux plus rien pour vous )

Le trajet est un vrai enfer, la route est plus que surchargée et le bruit est tellement intense que je n’entends même plus la musique que crache mon Mp3, tellement de voiture et camion que je n’éprouve aucun plaisir à pédaler, à plusieurs reprises les véhicules me passent tellement près qu’ils touchent mon rétroviseur qui ne dépasse que de 5 centimètres de mon guidon, ou alors je prend des coups de rétroviseurs sur les bras, je ne me sens pas en sécurité, à tel point qu’à deux kilomètres de mon but, je décide de laisser tomber et file le plus rapidement possible en direction de Thrippunithura qui se trouve de l’autre coté du lac que je suivais, sur une petite route que j’espère bien moins fréquentée.

Ho désespoir, la route est bien plus petite mais toujours aussi bruyante et dangereuse, un long flot continu de voitures et cars en folie, tellement dense qu’il est quasi impossible de passer de l’autre coté de la chaussée pour m’arrêter boire un petit thé, j’en ai la tête qui bourdonne et mon sang commence à chauffer dans mes veines tellement ces chauffeurs font des trucs incroyables rien que pour gagner une place dans ce serpent sans fin.

Les Hindous sont vraiment les plus mauvais chauffeurs qu’il m’a été donné de voir dans toute ma vie de voyageur (irrespectueux et complètement inconscient, ici le fair-play ils ne connaissent pas) impossible de faire plus d’un kilomètre sans qu’un bus ou un petit taxi vous fasse une queue-de-poisson et vous bloquant pour laisser descendre ses passagers. S’en est trop pour moi, je décide de me poser dans la première Lodge pour m’y reposer et trouver une solution.

certains paysages sont plutôt époustouflant

et procure une zénitude que j'apprécie vraiment

 

Depuis que je suis arrivé dans le sud de la province du Kerala, je sens une vraie xénophobie flotter dans l’air, il m’est de plus en plus difficile de trouver une chambre d’hôtel. Quand je me présente à la réception, on me regarde de la tête aux pieds puis un "full" (complet) m’est jeté au visage avant que je n’aie pu placer un mot…

(je sais, vous allez me dire que je me fais des idées, c’est aussi ce que je me suis dit histoire de rester positif, malgré le fait que je sache depuis longtemps que tout le monde il est pas gentil, que tout le monde il est pas beau, mais alors, expliquez-moi pourquoi, ressortant de l’hôtel, je retrouve parfois les patrons des magasins voisins avec qui j’ai discuté 5 minutes auparavant, et à plusieurs reprises, ceux-ci me prennent par le bras, m’emmène dans l’hôtel qui ma refusé et 20 secondes plus tard je me retrouve avec la clef d’une chambre dans la main ?)

Cette xénophobie est tel qu’à plusieurs reprises je dois faire plusieurs hôtels ou villes d’affilés avant de trouver de quoi me loger mais ce n’est pas tout, depuis plusieurs 100aines de kilomètres, j’ai changé de nom, dans le sud Kerala je me nome "Saypé" nom qu’on me crie souvent quand on me dépasse sur la route, sans un regard ou geste amical.

"Saypé" terme balancé aux américains et européens qui veut dire "le blanc" et quand j’ai la chance que l’on me le dise quand je déambule dans les rues, par reflex mais avec un certain plaisir je peux rétorquer "Namaskar monkey" en les fixant droit dans les yeux (bonjour le singe) puis un frisson de bonheur m’envahis quand je lis sur leur visage la surprise, surprise que je connaisse la signification du mot et puis leur sourire benêt quitte leur visage, leurs yeux quittent les miens et finissent sur le trottoir, avant qu’ils ne filent la queue entre les jambes sans demander leur reste et bien souvent les spectateurs de la scène me font un grand sourire d’approbation.

les cours intérieurs sont souvent un dépotoir composé de détritus et carcasses en tous genres

l'arbre à multi-troncs, très fréquent par ici

 

Cette fois j’ai de la chance, première tentative et bingo, j’ai ma chambre, chambre que je ne quitterais pas pendant deux jours, juste pour me nourrir et acheter mes bouteilles d’eau et mes paquets de cigarettes, deux jours où je cherche désespérément un autre itinéraire mais je n’ai pas 36 possibilités, soit je continue sur cette voie soit je dois faire plus de 200 kilomètres à travers la montagne, une vraie montagne russe, donc pas vraiment le choix, je continuerais mon chemin dans ce coin du monde pollué par le bruit et les odeurs continuelles et au matin du 3ième jour je reprends la route, les écouteurs de mon Mp3 encore plus enfoncé dans les oreilles que d’habitude.

Après une longue journée éprouvante, j’arrive épuisé dans la grande ville de Kottayam et désespérément je tourne dans celle-ci pour trouver un hôtel, tous "full", j’ai beau faire mes yeux de chiens battu quand je vois sur le panneaux derrière le réceptionniste des clefs prometteuses, lancé un "please", rien n’y fait, je reste bredouille, plus le choix, je dois trouver un coin où poser ma tente, mais où ? Le coin est surpeuplé et les mètres carrés de terres libres plutôt denrées rares, je suis à une heure du couché du soleil, j’ai l’estomac vide et je désespère de trouver un endroit ou je peux me poser. Je m’arrête sur le bord de la route, ne sachant plus vraiment quoi faire, quand soudain un chauffeur de taxi "tuk-tuk" s’arrête à ma hauteur et me demande ce que je fais ici. Je lui explique mon calvaire, que je cherche une chambre pour quelques jours.

elles portent les cheveux longs

parfois décorés de coliers de fleurs

Le chauffeur se propose de m’accueillir chez lui, de me louer une chambre pour le temps que je veux. Malgré le prix excessif, j’accepte car pas vraiment le choix, et après l’avoir suivit sur 8 kilomètres pour finir dans un petit village perdu dans la forêt, je peux enfin me poser.

A peine arrivé, je constate qu’il est habitué à ce genre de situation car je n’ai même pas le temps de reprendre mon souffle qu’il me demande de remplir les papiers officiels pour l’hébergement de touristes (une loi spécifique au Kerala, les autorités font la chasse aux touristes toxicos, même dans les hôtels vous devez remplir pleins de formulaires et fournir une copie de votre passeport) Tout petit village perdu, pas un seul resto ou magasin pour se nourrire, donc repas obligatoire dans la famille, repas bien évidement payant et la nuit venue, la chambre louée se trouve être un lit posé dans le salon que toute la famille traverse pour allez au WC.

Aux lueurs de l’aube, je suis réveillé par les allez et venue du "taximan" dans le salon, j’ai été dévoré par les moustiques, mais le bon coté des choses, j’ai passé une nuit sans bruit, que le chant des oiseaux et insectes de la forêt.

Plutôt surpris de ma décision de partir le matin même, je règle la note plus élevée que convenu et prévu, puis juste avant que je ne parte, il me tend un petit livre d’or où je dois y mettre mes impressions… le pauvre, il en prendra pour son grade car le texte en français que j’y dépose n’est pas des plus reluisant pour lui et sa manière de faire. Je retrouve difficilement la sortie de la forêt car je n’ai pas vraiment regardé la route la veille au soir, mais je profite pleinement de ce petit coin de verdure, de cette odeur de chlorophylle et d’humus qui manque tant à mes narines depuis bien trop longtemps.

voir très long avec des bijoux dans les cheveux

lara croft n'a plus qu'à bien se tenir

 

Ma nuit à été courte, je ne vais pas faire des étincelles aujourd’hui, donc sagement je décide de me stopper 20 kilomètres plus loin, d’y prendre une chambre et d’y rester quelques jours vu que le temps m’appartient. Pas de chance, après 6 essais je ne reçois comme réponse que "full" Cela m’oblige à pousser jusqu’à la prochaine ville, allez Maquelin, encore 20 petits kilomètres à faire, et comme tu le dis si bien : "Quand tes muscles crie stop, tu n’as fait que la moitié de ce que tu es capable de faire"

Donc tout tranquillement je poursuis mon chemin, malheureusement pas la possibilité de regarder le paysage, de laisser flâner son esprit car la route est étroite et les chauffeurs sont, me semble t’il, encore plus fous que la veille, donc concentration maxi pour arriver à bon port en un seul morceau si possible. Deuxième ville, bizarrement encore 6 tentatives, étrangement encore 6 "full"

Cet état de fait m’exaspère, j’ai comme une envie soudaine de meurtre, envie de tous les étrangler, le pays me sort par les trous de nez, même la douce musique de mon Mp3 ne peut plus rien pour moi car le bruit ambiant est tel que je ne l’entends que lors qu’il y a un trou dans ce serpent, 5 ou 10 secondes de silence, quelques petits, tous petits moments de bonheur dans ce brouhaha incessant. 2 villes et 12 tentatives infructueuses, ok, restons zen, j’espère juste que le dicton "jamais deux sans trois" ne va pas se rappeler à mes bons souvenir…

La prochaine ville est à 15 kilomètres, il y a plus qu’à.. Oublions le soleil, oublions cette chaleur collante et cette odeur de carburant qui emplit mes poumons à chaque respiration, pis j’ai le temps, je n’ai pas de train à prendre, je ne suis pas en retard au boulot, ça prendra le temps qu’il faudra. 3 heures plus tard et je ne sais plus vraiment combien de pose thé et boissons gazeuses, j’y arrive enfin.

le service du thé, tout un art mais il faut de la visette (j'ai fait un essai, pas besoin de vous dire qu'il y en avait plus au sol que dans le verre)

plusieurs langues de l'inde sur le même paneau, heureusement ils n'ont pas omis l'anglais

 

La première tentative ressemble aux 12 précédentes, la deuxième comme la troisième reste dans le même ton. Mon humeur est des plus massacrante quand je me présente au 4ième hôtel, mais cette fois les choses sont différentes, je reçois un "full" mais avec le sourie pour une fois… Je vois la fin de la ville de Chengannur je me vois déjà essayant de rejoindre la ville suivante car je suis sur que le 5ième hôtel va me répondre de même.

Je descends de mon vélo, avec cette fois la ferme intention de pousser une gueulante en cas de refus, une de celle que le proprio va s’en souvenir toute sa vie, il va pouvoir raconter à ses amis qu’un fou de "Saypé" lui a aboyé dessus avant de tenter de l’étrangler.

Mince alors, je ne vais pas pouvoir assouvir mon envie de meurtre car après 3 villes et 17 essais, et avec l’aide d’un patron d’un des magasins jouxtant l’hôtel, c’est la bonne, j’ai enfin de quoi me poser et ruminer cette rage qui me ronge l’intérieur (et dire que l’on m’avait conseillé de faire les trois injections anti-rabiques avant de me rendre en indes, je comprends pourquoi maintenant ) (oui, le pays est envahit par la rage, par des cons aussi par la même occasion… bin quoi, évidement que c’est con un xénophobe ) (maintenant que j’y pense, ne serait-ce pas la richesse de la région qui développerait cela ?)

Quand la forêt et les palmiers finissent les pieds dans l'eau

bananes et régimes, en veux tu en voilà

 

Pour mon plus grand bonheur, la chambre est spacieuse, à l’écart de la route, pas un bruit, un vrai WC et une douche, et le summum du conford, un ventilateur silencieux, un vrai bonheur, je dois être au paradis…

La ville est petite, il n’y a vraiment rien à voir et rien à y faire non plus, mais peu importe, le silence et le confort que m’offre cette chambre sont tellement les bienvenus que je vais y rester 8 jours, rien que pour reposer mes oreilles bourdonnantes et traumatisées par les coups de klaxons. Assez de temps pour faire réparer le short Qu’Isabelle a confectionné à Dubaï avec mon vieux jeans aux genoux troués, où elle à brodé des petits mots d’amour qui mis bout à bout donnent de petites phrases pour que je ne me sente pas trop seul, mais à ma plus grande surprise, la aussi le malheur du "Saypé" frappe encore car les deux premiers tailleurs que je visite ne me laisse même pas le temps d’ouvrir mon sac plastic ou dire un mot qu’ils secouent la main et me font comprendre qu’ils ne veulent pas de moi. Assez de temps pour me changer les idées noirs en écrivant un petit rien d’amour pour ma Tite Femme, amour que je déposerais en douce sur le site.

8 jours c’est bien assez pour prendre la température d’une petite ville, bien assez pour prendre certaines petites habitudes et largement trop pour me rendre compte, malgré le fait que je ne comprenne pas le dialecte du coin mais certains mots techniques ont des origines anglophones, que beaucoup parle de moi mais personne ne m’approche, et j’ai beau sniffer sous mes bras, je ne sens pas mauvais et je ne ressemble pas encore à un clodo ou un camé…

Donc plus rien à faire ici, je reprends la route et m’arrête 20 kilomètres plus loin pour tenter ma chance avec les "Lodge" Bizarrement cette fois, la première que je visite m’accepte, le confort y est spartiate, les coupure de courant fréquente et le prix "Saypé" un peu cher pour ce que j’ai en retour, mais je ne peux y faire grand-chose car je ne tiens pas à devoir tenter ma chance ailleurs car je n’ai plus que 100 kilomètres à parcourir pour arriver à Thiruvananthapuram et 14 jours pour les faire, va falloir que je me déplace vraiment très lentement.

coulage de la toiture à la mode file indienne, on se passe les bidons de béton

la petite maison rose dans les bois, celle du chauffeur de taxi un peu voleur sur les bords

 

Durant les 6 jours que je vais rester dans la petite ville d’Adoor, chaque jour apportera sa petite surprise, commencent par le lendemain matin de mon arrivée, je me lève et descends dans la rue à la recherche de mon thé matinale (pas eu le choix, le caféinomen que j’étais à du se sevrer dans le pays du thé) je descend dans la rue et rien, pas un bruit, pas un chat, rien, même pas de voitures ou de mobylettes et tout est absolument fermé, pas de quoi se payer un repas ou rien que de l’eau, tout est clos, grillages et volets descendus, même les petits vendeurs de rues que j’ai croisés la veille ne sont pas là comme si une bombe atomique était venue frapper le coin la veille.

Après une heure de marche dans les rues, je vois petit à petit des gens sortir et s’agglutiner le long de la rue principale, puis la police arrive en renfort, se positionnant aux endroits stratégiques, filmant les gens. C’est un jour férié dans la région, un jour de manifestation et sur les coups de 11h30 je trouverais enfin une vieille femme avec une roulotte qui vend du thé sur lequel je vais me ruer, puis les défilés de manifestants commencent, suivit peu de temps après par les paniers à salade de la police, remplit de manifestants.

De retour vers l’hôtel, le banquier du coin, me voyant sillonner les rues et repasser à plusieurs reprises m’accoste et me demande ce que je fais. Lui expliquant mon problème de nourriture, celui-ci me dit de repasser dans une demi-heure, ce que je fis, et là une autre surprise m’attendait, il était accompagné de pleins de personnes, dont la télévision de la région et un journaliste.

Puis la mise en scène commence sous le regard de la caméra et de l’appareil photo, il me repose la même question, plutôt surpris, je lui redonne la même réponse… il me prend par le bras, me disant de le suivre, la caméra s’engouffre derrière nous dans le petit escalier, suivit comme une ombre par le journaliste, puis au 1er étage une grille bloque notre ascension et toujours sous le regard de la caméra il lance quelques mots dans la cage d’escalier…

marcher de poissons frais à 38 à l'ombre... vous avez dit frais

un beau métier, le tailleur de pierre

 

Toujours aussi surpris par ce qui est en train de se dérouler, je me pose pleins de questions quand soudain un homme apparaît derrière le grillage, l’ouvre et vient à ma rencontre en me tendant un paquet de pain au lait et marmonnant quelques phrases en direction du caméraman, le Saypé à été nourrit par le gentil monsieur et le Saypé est prié de faire de grands sourires et remercier le gentil monsieur et le banquier qui lui donne un paquet entamé de pain au lait.

Ensuite je suis entraîné vers mon vélo, ils savent déjà qu’il était sagement entreposé dans un garage, fermé à clef, mon arrivée n’est pas passée inaperçue et le cinéma continu durant près de 20 minutes où je devrais prendre la pose, faire des sourire à la caméra et encore remercier les gentils messieurs… une fois le tout fini, je peux enfin remonter au calme dans ma chambre et me précipiter sur mon paquet de pain au lait pour apaiser la faim qui me tenaille le ventre depuis ce matin. (bizarrement, deux jours plus tard, tout le monde me fait de grands sourires et me dise bonjour)

Deux autres surprises m’attendent, la première sur les coups de 18 heures 30 quand quelqu’un vient frapper à ma porte… C’est le patron de l’hôtel qui me dit que je peux sortir, les magasins et restaurant sont à nouveau ouvert… Premier geste amical dans ma direction depuis que je suis dans cette ville, j’aurais plutôt préféré que l’on me prévienne de ce jour férié, enfin, ne nous plaignions pas, c’est mieux que rien.

La deuxième sera pour le lendemain matin, encore par le patron de l’hôtel qui me demande de venir dans son bureau. Ses premiers mots seront : excusez-moi, mais la police m’a posé pleins de question à votre sujet et je dois vous demander plusieurs choses. Il s’empare d’un papier et d’un crayon et l’interrogatoire commence, le Saypé est vraiment le bienvenu dans la région…

cuisine vapeur à la façon indienne (on dirait une machine à traire les vaches)

de vrais artistes ces bijoutiers travaillant à chaud le métal précieux

 

Les deux jours suivants seront tout à fait normal, je pourrais vaquer à mes petites affaires, voir les vendeurs des magasins qui passent leur temps à épousseter leurs marchandises recouvertes par la poussière de la circulation à coup de martinet à larges lanières, (du calme les pro du SM ) voir des femmes musulmanes voilées mais dans ce pays, elles ont les cheveux souvent plus longs que le voile, qu’ici aussi les enfants en bas age on les yeux maquillés et un "grain de beauté" dessiné sur une joue et un autre sur la basse du coup, que les femmes qui se rendent aux temples sont presque toutes endimanchées alors que les hommes on plutôt l’air de clodo a torse nu avec leurs tissus sale

(ceci dit, tous les deux s’essuient les mains dans leurs habits après s’être mouché avec les doigts ) et dans les cars qui les transportent aux temples, l’un et l’autre sont plutôt joyeux et chantent à tue-tête. Et malgré le fait que cela fait bientôt un an que je suis obligé de manger épissé, bin la bouffe qui pique me pique encore, j’ai vraiment de la peine à m’y habituer.

J’ai eu le temps aussi de constater, malgré que cela soit la langue officielle, que beaucoup de gens ne parlent pas l’hindi et j’ai eu une réponse à quelques une de mes questions sans réponse, celle de l’ongle du pouce très long et parfois vernis que porte certains hommes, la réponse est toute simple, parce qu’il trouve cela beau  j’ai eu aussi une réponse concernant la tubercule géante, ici il l’appel (en phonétique) Tchèna et malgré toutes mes recherches, la cuisine chinoise n’en porte vraiment que le nom, c’est chinois du moment qu’il y a des pâtes.

Je suis aussi surpris, du faite qu’ils sont en manque d’eau, du gaspillage de cette matière première, je n’ai jamais vu un pays avec autant de robinet ou de canalisations dans les rues qui fuient, cela doit aisément faire des millions de litres par jours qui s’évapore dans la nature pour rien.

autre file indienne pour couler une dalle (chuis sur que l'expréssion file indienne doit venir d'ici )

quand l'église catholique romaine intègre des objets d'autres religions, un beau mariage

 

La région du Kerala étant plutôt riche, on y voit une quantité de religions différentes, chacun essayant d’attirer un maximum de personnes en son sein, et chose très surprenante, l’église catholique qui à temps de peine à d’adapter à nos coutumes chez nous (exemple du préservatif) à ici aucun problème d’adaptation, ses églises sont de toutes les couleurs, passant du jaune au rose vif, acceptant même certains objets qui viennent de l’indouisme, et les statues que l’on voit ne sont pas celle de Jésus ou Marie, mais très souvent un homme en armure foudroyant un dragon

(excusez mon in cultisme, j’ai dormi pendant les leçons de religion obligatoire de ma jeunesse ) et ici, les cultes, que se soit hindous, catholiques ou musulmans s’entendent loin à la ronde car transmis à l’extérieur des bâtiments par de gros haut-parleurs ( hééé les Suisses, z’avez eu raison de refuser les minarets durant les dernières votations, c’est vraiment une pollution sonore incroyable à la longue, ici ils ne sont plus à cela près vu que depuis ma chambre d’hôtel c’est à peine si j’entends les paroles de ma Tite Femme quand elle me téléphone, enfin quand j’entend sonner le téléphone, pour vous dire)

les couleurs de ce bâtiment me rappel un album de Tintin

je ne sais pas si le cadenas sert encore à quelque chose

 

Comme la région est riche, vous trouvez à tous les coins de rues des "centres de chance" voyez par-là des magasins de loterie et le culte financier du père noël fait fureur dans le coin, je croise aussi dans les rues de ce pays, un nombre incroyables de gens handicapés, d’hommes et de femmes troncs, ou alors recouvert de pustules de tous genres ou simplement en train de se faire littéralement ronger par la maladie quand ce n’est pas essayant de se déplacer tant bien que mal sur des pieds recroquevillés ou à l’équerres, mais je vois aussi des choses bien plus joyeuses, comme des couples se déplaçant sur un vélo, la femme assise à l’Anglaise sur le porte baguage, enfin joyeuse si la femme n’est pas trop enrobée car leurs vélos n’ont qu’une vitesse.

Je vois aussi beaucoup de gens marcher à pieds nus, faisant parfois plusieurs centaines de kilomètres, pour se rendre dans un temple et ici tout où presque se réparent, comme la fermeture éclair de ma sacoche ventrale que je voulais faire changer car elle ne fermait plus, deux coups de pinces et le tour est réglé, ceci dit tant mieux, car le made in India c’est comme le made in China… du made in Merdia 

juste histoire de ne pas oublier mes origines, mon gateau du nouvel an, rien que pour moi

voilà encore des tubercules, encore plus grosses que celle de la question du mois passé

 

(En parlant du made in India, quand je vois les conditions de travail et les lois sur l’écologies et compagnie qui n’existent assurément pas, je comprend pourquoi nos grandes entreprises délocalisent, heureusement que nous sommes des consommateurs intelligents et responsables et que nous boycottons ces entreprises qui auront vite fait de revenir par chez nous ) (c’est beau de rêver)

Pour le reste, le pays est vraiment comment dire… plus que sous développé, il veut devenir un grand et manger dans la même assiette qu’utilisent les Européens et cie, mais j’ai rarement vu un pays autant en manque d’infrastructure (encore jamais croisé une usine d’incinération ou une station d’épuration, ici on brûle ou jette dans la nature, dans la mer et les airs, (attendez quelques années, on devrait assez vite ressentir les retombées de cette pollution galopante)

Je sais Erwan, je continue sur la lancée, mais c’est plus fort que moi, surtout quand je vois de mes propres yeux ce que l’hommes est capable de faire, ou plutôt de détruire sans remord aucun, pour dire vrai, depuis que j’ai vu l’inde, cela me fait bien sourire ces grands débats politique sur l’écologie et la sauvegarde de la planète que je suivais religieusement à la télévision car je vous le dit, comme cela est partit, il est déjà bien trop tard, commencez vos excuses à vos enfants et petits enfants, on va déguster dans peu de temps…

(petite parenthèse en passant, pour clore le chapitre et surtout répondre à une phrase du livre d’or…) vaut mieux une guerre financière qu’une guerre tout court… La question était pertinente et intéressante, du coup je m’y suis penché dessus.

pas mal, je vais y réfléchir, je repasserai plus tard

le panier de la ménagère, tubercules et cucurbitacés en tous genres

 

La réponse que j’ai obtenue très rapidement m’a plutôt surpris car je ne suis en faîte pas du tout d’accord avec cela… pourquoi ? Simple, nous vivons une guerre financière depuis plus de 200 ans (l’air de l’industrialisation et cie) 200 ans que nous sommes menés en bateau, que nous sommes déçus chaque jour un peu plus par tous ce qui nous est promis depuis 200 ans et qui ne se produit pas, 200 ans que la planète meurt chaque jour un peu plus, donc les hommes aussi, sans que cela nous apporte vraiment quoi que ce soit d’important ou de vitale (y trouvez-vous votre compte ?)

La guerre ? C’est dur et meurtrier, c’est aussi une chose horrible, mais elle ne dure jamais aussi longtemps et elle apporte certaines choses importantes, une joie immense quand elle se termine. (ceci dit, nous pourrions éprouver pareil joie de manière bien plus sympa…) et une fois bien finie, tout le monde s’entraide et s’unis pour essayer de reconstruire un monde meilleur, mais ce n’est pas la chose la plus importante, la plus importante est que la guerre ne détruit que les hommes…

Bon, revenons à nos moutons, revenons à ce pays… Ici les hôtels bon marché n’ont souvent pas de fenêtres mais une grande ouverture protégée par des barreaux (comme si j’étais en prison ) et les sommiers ne font souvent que 185 centimètres du coup, plutôt petit l’Indien du sud.

Sur le marché, je vois des poissons chats et des barracudas, et encore des thons juvéniles de quelques 10aines de centimètres (ceci dit, depuis que je vois comment ils polluent les eaux, j’ai catégoriquement refusé de manger de leur poissons) et je comprends enfin pourquoi ils sont rondouillards avec l’age, je pensais que cela avait à voir d’être végétariens et que tu finissais avec un ventre d’herbivore, mais non, cela tient de la cuisine car beaucoup de préparation sont en fait frit dans l’huile, donc très gras et du coup, tu fais des cacas flotteurs plutôt difficiles à évacuer avec leur système de WC. La cuisine se fait très souvent avec des brûleurs fonctionnant au pétrole et parfois j’en vois des restos qui fonctionnent au feu de bois.

fête forraine, il ne faut pas avoir peur de la vétusté du matériel

heureusement, les manèges des tout petits sont poussés à la main par le forain

 

Les gens sont très superstitieux et ils accrochent très souvent des porte-bonheur sur la devanture de leur magasin ou sur leur voiture, et la veille de reprendre la route je vois ma première mangouste. (Petit mammifère qui s’attaque sans problème au dangereux cobra) En parlant cobra, je ne sais pas qui a copié sur l’autre, l’hindou ou le cobra cracheur, mais je ne m’y ferais jamais à cette manie de cracher tout le temps (plutôt dur le matin au réveil d’entendre vos voisins de chambre se racler le fond de la gorge avant de faire leur premier crachat du jour) et en me penchant un peu plus sur les étiquettes des produits, j’ai constaté qu’ils n’ont pas de bouteille d’eau de source.

Ici l’eau en bouteille n’est que de l’eau récupérée on ne sait pas trop où et qui subit un traitement au UV et traitement à l’argent ionisé et vous obtenez un liquide étiqueté "eau buvable", vierge de toute bactérie et autres bonnes choses importantes à votre corps, pas mieux pour les jus de fruit en bouteille et leur étiquette racoleuse qui vous font savoir que vous aurez la forme et la santé en buvant des jus de fruit, la plus part n’en contiennent que 10%, le reste n’étant que de l’eau, du sucre et des "E" à n’en plus savoir quoi faire.

Au petit matin de mon 7ième jour dans cette ville, ce sont les haut-parleurs de celles-ci qui me réveillent, il est vraiment temps que je me déplace. Après avoir monté l’Europe à la vitesse des moissons, puis filer plein sud à la vitesse des feuilles mortes, voilà que je traverse le Moyen-Orient à la vitesse de la saison chaude, (je ne pensais pas si bien dire quand je disais que de voyager en vélo s’est voyager à la vitesse de la planète )

Pour ne pas changer, la journée est très chaude et humide, rien que de penser que vous aller bouger vous fait déjà transpirer et durant deux jours, c’est toujours aussi difficilement et transpirant que je me pose dans mes chambres d’hôtel pour un repos bien mérité. Depuis quelques temps, mes journées se ressemblent, bruit et transpiration, problème de logement, et pour ne pas changer, je ne trouve rien dans la ville d’Attingal où je voulais me poser pour ma dernière nuit avant d’arriver à ma destination finale.

ici politique et religion ne font souvent qu'un, plutôt étrange

encore une manif, le peuple hindoux bouge sous bonne escorte (à la fin de la manif, les paniers à salade était bondés)

 

Je dois une fois encore poursuivre mon chemin en espérant trouver quelque chose pas trop loin, mais ma carte n’indique plus rien, et je suis obligé de me résigner à faire encore les 35 kilomètres qui me séparent de Thirvananthapuram quand j’arrive dans la toute petite ville de Mangalapuram. A ma plus grande surprise, à l’entrée de cette petite ville je vois un écriteau "Lodge" et tente ma chance.

Incroyable, le vieil homme me regarde avec le sourire et me répond oui, je remplis les papiers de l’hôtel quand soudain celui-ci me dit que je dois passer à l’hôtel de police pour aller me déclarer avant qu’il ne puisse me donner la clef de ma chambre, puis se saisit d’un bout de papier et me fait écrire mon nom et pleins d’information sur mon passeport et mon visa, puis fini par la phrase " j’aimerais dormir dans la Lodge pour une nuit" Je suis plutôt surpris, mais bien trop fatigué et surtout heureux d’avoir trouvé de quoi me loger que je m’exécute sans un mot.

Je remonte sur mon vélo et file dans la ville à la recherche du poste de police. Après la réception d’une 10aine de Saypé, je trouve enfin les locaux et y parque mon engin droit devant les escaliers. Les policiers me regardent avec de grands yeux arrondis, puis sans un mot, suivent mon déplacement jusque devant le bureau de réception où je tends mon petit bout de papier manuscrit au policier en fonction.

Celui-ci le prend et me demande de patienter avant de disparaître dans le bureau du grand "Boss" Voyant un attroupement de policemen autour de ma "mule" je redescends les escaliers et répond à leurs questions de curiosité. Soudain un agent arrive vers nous, me demande mon passeport et repart aussi vite dans le bureau du chef avec.

peinture sur store métalique bombé, bravo l'artiste

sdf de première classe et plutot intelligent, j'aurais bien voulu connaître son histoire

 

3 minutes plus tard, l’agent revient et les questions "Gestapo" commence…

Je viens d’où, je fais quoi et la question final, votre visa se termine dans 8 jours, vous le savez ? (bin non que je ne le sais pas, je suis un stupide Saypé ) et après lui avoir répondu que j’étais au courant et comment j’allais quitter le pays, il me retend mon passeport et mon petit bout de papier manuscrit avec le tampon du Grand chef. Cool, j’ai le droit d’aller me reposer et dormir dans cette ville si accueillante et chaleureuse. Cette fois c’est la goutte qui fait déborder le vase et je me pose vraiment la question à savoir si après mon petit séjour sur l’Ile du Sri Lanka, je vais avoir le courage de revenir pour trois mois dans ce pays.

Certains voyageurs disent que celui qui a voyagé en Inde est capable après cela de voyager partout dans le monde sans aucun problème…

Je viens d’y passer 3 mois, mon matériel à souffert sur les routes défoncées de ce pays (sans parler des dégâts du rien qu’au voyage en avion pour y venir) mon ordi à eu des problèmes, les secousses continuelles on fait que sont "touchpad" (souris) ne fonctionne plus, m’obligeant à acheter une souris USB et une des ses enceintes ne fonctionne plus non plus, mon Mp3, quant à lui est mort durant les derniers jours dans d’atroce souffrances sur les dernières secousses ramassées, et moi, bin je suis en un seul morceau, le cul et le dos un peu en compote, mais entier et vivant à 25 kilomètres de mon but, donc paré, exercé pour le reste du monde, plutôt sympa comme nouvelle.

un des nombreux tas d'ordures en feu que je croise le matin en me promenant dans les rues de la ville, plutôt cool l'odeur au réveil

l'alcool coule souvent à flot, faut bien récupérer un peu après

 

En me faisant réveiller par le bruit de la circulation à 6 heures du matin, je saute dans mon short et file chercher mon petit thé au lait du matin que j’espère pouvoir agrémenter de quelques petites choses à manger avant de parcourir ces 25 derniers petits kilomètres. Comme à mon habitude, je reste à l’extérieur du petit buibui à thé, comme cela je peux me fumer mes premières cigarettes tout en dégustant mon thé et humant les odeurs du matin (pouark ) et me voila sur mon vélo pour la dernière ligne droite.

Après 3 petites heures (bien oui quoi, je prends mon temps ) je vois apparaître cette bulle bleuté qui recouvre toutes les villes de ce pays, et 20 minutes plus tard je suis à nouveau posé dans une chambre pour mes trois dernières nuits dans ce pays.

Ces trois jours me laisse le temps de faire quelques découvertes, comme de nouveaux fruits, par exemple le Chickoo, un truc bizarre mais excellent dans un milk-shake, la consistance d’une poire, un goût inconnu sou poudré d’un petit relent de malt, voir encore un autre type de temple hindou, celui-ci est entièrement noir et à l’entrée, un grand bassin de pierre où les gens viennent avec la noix de coco qu’ils ont acheté à l’entrée, se la tourne autour de la tête avant de la jeter violemment dans le bassin pour la briser, puis les "moines" ramassent les morceaux avant de les mettrent dans de grands sacs de jute pour très certainement les revendre.

Bénéficier encore quelques fois des coupures de courant ou celles des connections Internet made in India, (ce n’est pas le pays des 1001 nuits, mais plutôt des 1001 coupures) et sûrement recevoir mes derniers Saypé.

je me demande bien si il n'y a que du thé dans son verre

dans la jungle des panneaux publicitaires, pas facile de trouver celui d'une lodge pour dormir

 

Demain, je vais me lever, prendre un dernier thé avant de faire les 11 kilomètres qui me séparent de l’aéroport, puis après très certainement quelques petits problèmes d’embarquement et billets glissés sous la manche, je vais m’envoler pour un autre pays, le 14ième de ce voyage après plus de 20 mois de balade, puis une fois sur place, après avoir remonter le temps car ici je suis officiellement en l’an 1185, je vais essayer de trouver un cool petit hôtel bon marché, silencieux, où j’attendrais avec impatience durant 10 jours que mon cadeau de Noël arrive, je ne vous dis pas les sacrifices pour y avoir droit, mais cela est une autre histoire que je ne pourrais vous raconter que si je survis aux 350 kilomètres de vol à bord des objets volants non identifiés (OVNI)  de la compagnie aérienne Air Srilankan 

 

10 janvier 2010

Quand vous entreprenez ce genre de voyage, vous avez l’habitude des imprévus et surprises de toutes sortes qui vous accompagne à longueur de journée, mais le matin du 6 janvier en me réveillant à 7 heures pour me rendre à l’aéroport, je ne m’attendais pas à celle-là. J’ai à peine le temps d’ouvrir les yeux et d’allumer ma première cigarette de la journée que je sens un petit point de coté. Mine de rien je continue à tirailler tranquillement sur mon mégot quand le petit picotement sur mon flanc droit se transforme en un coup de poignard violent, la douleur est tel que mon corps se recroqueville sur lui-même.

Quand elle cesse enfin et que les traits de mon visage se décrispent, je peux reprendre une position normale, m’allonger à nouveau de tout mon long sur le lit mais mes yeux doivent exprimer l’étonnement car mon esprit cherche dans toutes les directions pour comprendre ce qui vient de se passer. Ma réflexion ne dure pas bien longtemps car je sens à nouveau la lame du poignard s’enfoncer dans mon flanc. Cette fois, j’écrase ma cigarette avant de me recroqueviller à nouveau sur le lit dans des grimaces de douleurs.

bancs made in india dans un arrêt de bus

les enfants sont maquillés à coup de charbon de bois

 

Jamais une heure ne m’aura parue aussi longue, j’essaye durant ce lapse de temps toutes les positions possibles pour en trouver une où la douleur soit supportable mais tous mes efforts restent vains, une heure durant laquelle j’espère de toute mon âme que cela s’arrête mais rien n’y fait, la douleur devient lancinante et toutes les minutes je dois serrer les dents tant elle est vive.

Durant ce temps infini, j’ai le temps entre deux grimaces d’essayer de comprendre ce qui se passe, je pense à une crise d’appendicite, mais non, cela ne se peut pas, c’est à gauche que je devrais avoir mal, enfin me semble t’il, et si je me trompais, je suis nul en connaissance médicale et le corps est toujours un mystère pour moi.

N’y tenant plus et ne trouvant pas de solution, j’attrape mon téléphone portable et appel ma Tite Femme. Durant 30 minutes, complètement paniquée, Isabelle m’harcèle de mille et une questions afin de se faire une idée et pouvoir me faire un diagnostique maison.

un homme sécroule au sol, les gens passent sans s'inquiéter, la vie continue... (une personne tout de même s'arrêtera, mais pour lui faire les poches)

plumes de paons, un objet sacré ici

 

Je savais que j’étais nul sur les questions du corps, mais pas à ce point là… l’appendicite est à droite et il se pourrait que cela soit une crise aiguë mais il manque quelques symptômes pour confirmer la chose, reste donc le calcul rénal qui parait être plus plausible avec les réponses que je lui ai fournies, mais peu importe, dans un cas ou l’autre, je dois me rendre d’urgence à l’hôpital.

Je descends les deux étages me séparant de la réception plié en deux par la douleur, m’arrêtant toute les dix secondes pour retrouver mes jambes et un peu de courage pour continuer la descente. La douleur est maintenant tellement vive que j’ai plutôt l’impression d’entreprendre une descente en enfer durant laquelle je ne pense qu’à mon avion qui décolle à 11 heures trente, soit dans trois heures. Plus que quelques marches pour arriver à la réception, marches que je n’ai pas le temps de faire car le réceptionniste me voit dans les escaliers et se précipite à ma rencontre.

J’essaye tant bien que mal de lui expliquer que je dois aller à l’hôpital, qui heureusement pour moi se trouve à 200 mètres d’ici d’après les dires du réceptionniste qui appel un garçon d’étage pour m’accompagner jusqu’à celui-ci.

A ce moment précis, je suis prêt à devenir croyant si un dieu quelconque pouvait quelque chose pour moi car jamais 200 mètres ne m’auront parut si long, pas après pas j’avance tout doucement, m’arrêtant tous les 10 mètres pour me recroqueviller sur moi-même, mon corps entier n’est plus que douleur, tous les muscles de mon corps sont crispés, je ne suis plus que douleur. J’arrive enfin dans la cour de l’hôpital qui me fait plus penser à un dispensaire de brousse, je vois de longue file d’attente devant les portes qui se trouvent devant moi.

je dois souvent faire fi de la saleté...

...mais je ne vais pas me plaindre car ce jour là, j'ai eu droit à une vraie douche

 

Par reflex, voyant tous ces gens en attente, je me dis que je dois trouver une solution car je n’en peu plus de cette douleur qui embrasse chaque fibre de mon corps, je ne vais pas pouvoir faire la queue et attendre gentiment mon tour.

Cette fois, ma différence de couleur sera à mon avantage car je n’ai pas le temps d’arriver sur les premières marches qui mènent aux portes que trois personnes en blouse blanche se précipitent vers moi. J’ai de la peine à comprendre et répondre à leurs questions en anglais, la douleur est telle que j’ai l’impression que mon cerveau aussi est recroquevillé sur lui-même. Pas de chance, je comprends très vite qu’ils ne peuvent rien pour moi ici, je dois me rendre à l’hôpital général, quelques kilomètres plus loin, ils appellent un Tuk-tuk, me glisse à l’intérieur et le voyage commence.

Durant le trajet, les secousses amplifient la douleur qui cette fois me fait couler des larmes sur les joues durant les 5 minutes que celui-ci durera. Enfin j’y arrive, cette fois je suis seul, pas de file d’attente mais pas de blouse blanche non plus, je cherche du regard de l’aide mais je ne vois rien, pas d’entrée principale, que des couloirs que j’arpente espérant trouver l’endroit où l’on pourra m’aider.

Je trouve enfin une pièce emplie de personnes couchées sur ce qui ressemble à des civières de premières urgences, puis je vois enfin une blouse blanche vers laquelle je me dirige, je suis presque à genoux quand j’arrive devant lui en lui demandant de l’aide. Les choses s’accélèrent, je sens deux bras me soulever pour me déposer sur le seul lit de libre de la salle, puis trois personnes arrivent et les questions pleuvent. Je n’arrive plus à me concentrer, je ne comprends plus un mot de leur anglais, je ne peux que leur montrer où j’ai mal.

la police film les manifestants, qui est-ce qui va finir dans la panier à salade

un joli métier de rue, le fabricant de peignes en corne

 

J’en ai vu des hôpitaux pourris, insalubre, mais celui-ci dépasse de loin tout ce que j’ai vu dans ma vie, la peinture est craquelée de partout, les lits-civières sont dans un état pitoyable, le sol est sale, une employée armée de son petit balai dépoussière le cadre de la seule fenêtre de la salle, un nuage se forme et retombe sur les patients qui se trouvent en dessous, puis mon examen commence.

J’ai retenu ce qu’Isabelle m’a dit par téléphone et je reconnais les gestes de diagnostique d’une appendicite aiguë, ils parlent entre eux dans leur langue que je ne comprends pas, mais je vois leur tête se balancer de droite à gauche, ce n’est pas une appendicite et les questions recommencent.

Ne comprenant toujours rien à leur anglais, je compose par réflexe le numéro d’Isabelle et leur tends mon téléphone portable en leur disant qu’elle parle anglais. La conversation ne dure que 30 secondes avant que la personne ne raccroche le téléphone, me le redonnant en me disant que la personne ne parle pas anglais ??? Je n’y comprends plus rien, je commence à m’inquiéter sérieusement quand un homme armé d’une seringue me prend la main.

Il voit que je suis inquiet, il tente de me rassurer par son regard, le mien regarde la vieille seringue en fer et en verre sur laquelle il place une aiguille qu’il vient de sortir d’un emballage, je peux me laisser piquer la main en espérant que ce qu’il m’injecte calmera cette douleur. Puis une autre injection dans la fesse et tout le monde part, me laissant seul, toujours plié en deux.

il fabrique de belles guirelandes qui orneront les statues sacrés...

...ou les voitures des gens qui se rendent dans les temples (je me vois bien circuler en suisse avec le portrait de je-sus sur le toit)

 

Le temps passe mais pas la douleur, je regarde la montre accrochée en dessus du bureau de l’infirmière qui trône dans notre chambre, il est 9 heures, mon avion va bientôt partir et je suis là, couché dans ce lit, n’ayant même pas encore plié mes affaires qui m’attendent dans ma chambre d’hôtel, je ne sais pas vraiment comment réagir, quoi faire, quand soudain la douleur devient supportable, mes muscles se décrispent, je retrouve un peu figure humaine, je dois agir, je me lève et me dirige devant le bureau de la blouse blanche pour la questionner sur ce que je peux bien avoir et n’obtiens comme réponse qu’un hochement d’épaule et un doigt tendu qui me fait comprendre que je dois me recoucher.

Cela fait 5 minutes que je me suis remis sur mon lit, 5 minutes durant lesquels ma tête fume de réfléchir, ils ne me disent rien, la douleur est supportable, je dois fuir cet endroit, prendre mon avion car si je le rate, je perds le billet et je n’ai plus assez d’argent pour en reprendre un autre, je cherche la solution et d’un coup me lève et demande où sont les toilettes.

Je prends la direction que m’indique son doigt tendu, puis une fois dans le couloir mes yeux cherchent une autre porte, celle de la sortie, je déambule dans les couloirs cherchant dans cet hôpital sombre la clarté du soleil qui indiquerait la direction à prendre. Je peux me tenir droit, faire celui qui n’a rien pour ne pas attirer l’attention, un dernier coup d’œil derrière moi, rien, personne, me voilà dans la cour puis dans la rue ou je me précipite dans le premier Tuk-tuk que je vois.

il doit surement manquer une virgule (panneau vu dans le Kerala, la région des hôtels full)

panne de courant, pas de problème car voici le feu tricolore manuel

 

Les secousses ont ravivé la douleur et quand j’arrive à l’hôtel, je dois me recoucher dans mon lit 15 minutes, me concentrant un maximum pour rendre la douleur à nouveau supportable, puis je ramasse toutes mes affaires en tas et descends à mon vélo. Tout en ficelant mon paquetage sur mon vélo, je me prépare psychologiquement à parcourir les 12 kilomètres qui me séparent de l’aéroport, 12 kilomètres que je vais devoir faire très rapidement car dans 1 heure 45 mon avion décolle, je sers les dents, monte sur ma selle et donne les premiers coups de pédales.

La route est vraiment en mauvaise état et après 6 kilomètres je dois poser le pied au sol car les secousses ont réveillé la douleur, je m’accroupis au pied de mon vélo, cherchant au fond de moi mes dernières forces qui me permettront de me concentrer sur la douleur et me donneront le courage de me redresser sur mes pieds dans une grande respiration et d’enfourcher à nouveau mon vélo.

Cette matinée est sans fin, comme ces derniers kilomètres qui me paraissent infini, heureusement pour moi, ma détermination à eu le dernier mot, je suis devant l’aéroport et il ne reste plus qu’une heure avant le départ de mon avion, oubliant la douleur, je saute à terre et me précipite sur mon attelage, le démonte et le prépare à être transportable, puis devant tout le monde, je me déshabille, enlève mes habits de cycliste et me glisse dans ceux de passager d’avion et me rend au guichet d’enregistrement complètement en sueur, espérant qu’il ne soit pas trop tard car il ne reste plus que 45 minutes.

Ils me regardent avec des yeux surpris, voient mes baguages spéciaux et appel le chef d’escale. Il arrive, il hoche la tête de droite à gauche, ce n’est pas bon signe, il commence à baragouiner des phrases négatives tout en prenant le billet que je lui tends, je suis mal barré, je vais échouer à quelques mètres du but.

il est gentil l'inspecteur en chef de la police, il m'a permis de dormir dans sa ville

petit détail d'un temple de Thiruvananthapuram où les prêtre ramassent et empaquette les noix de cocos brissées dans le bassin (plutot belles les statues dans ce temple entièrement noir)

 

Tout en continuant à marmonner qu’il est trop tard, ses yeux décryptent le bout de papier puis se fixent, se posant sur un mot magique. L’expression de son visage change et la musique devient tout autre, il ouvre la bouche et lâche un "Business classe" et ses bras commencent à gesticuler dans tous les sens comme s’il se mettait à danser, une armada de personnes le rejoigne, pas le temps de dire ouf que mes baguages sont embarqués, étiquetés et expédiés.

Puis il me demande de le suivre jusqu’au guichet caisse pour payer mes 66 kilos de baguages supplémentaires qui se transforment miraculeusement en 20 kilos de trop avec de grands sourires, puis il m’escorte jusqu’au quai d’embarquement où il n’y à déjà plus personne, fait appeler un bus, rien que pour moi, me sert la main en me souhaitant un bon voyage et disparaît à grands pas.

Le bus arrive, je m’y engouffre, je suis seul à bord, un vrai VIP, mais tout en parcourant les quelques 100 aines de mètres de tarmac qui me sépare de mon avion je me dis que j’ai eu beaucoup de chance sur ce coup-là, je peux enfin respirer un peu, la pression descend, j’étais tellement spider que j’en ai même oublié ma douleur qui ce rappel à moi tout doucement.

Je descends du bus, monte l’escalier où m’attendent deux hôtesses de l’air qui m’installe confortablement à ma place en me servant un petit verre en me tendent une serviette humide et parfumée pour m’éponger le visage puis l’avion décolle.

quand la politique ne fait pas ami-ami avec la religion, elle épouse des héros venus d'ailleur, vraiment étrange, je dirais même plus, très étrange

Gandhi (désolé pour l'aurtographe, j'ai surement du me planter) je n'ai vraiment pas beaucoup vu de monument à son éffigie, à croire qu'il n'est pas très aimé...

 

A peine dans les airs, un bon repas m’est servit, repas qui règlera un problème, celui de mon ventre qui crie famine depuis mon réveil, puis dans 45 minutes j’aurais traversé le petit bout de l’océan indien qui me sépare du Sri Lanka, je vais recommencer une nouvelle histoire dans un nouveau pays où m’attendent de nouvelles surprises, une nouvelle aventure que je pourrais vous conter si je survis à ce mal étrange que j’emporte avec moi, ce mal qui m’habite depuis ce matin…

 

veni vidi reviensi? Oui

 

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