Iran

23 juillet 2009

Je suis à quelques mètres de la frontière quand un turc kurde m’accoste en me disant qu’avec ce qui se passe dans ce pays, les banques d’Iran ne font plus de change, que même les Iraniens passe la frontière pour échanger leurs devises étrangères, je ne sais pas quoi en penser, et s’il disait la vérité, que ferais-je sur place, comment me nourrirais-je si je n’ai pas de quoi payer, j’hésite car je sens l’arnaque mais je ne suis sur de rien, par précaution je fais du change, un minimum de survie au cas où. (Heureusement car son histoire était fausse et son change 50 pour 100 défavorable)

Je me dirige enfin devant le grand portail métallique de la frontière qui après deux minutes s’ouvre doucement puis s’immobilise ne laissant qu’une étroite ouverture et un garde frontière me fait signe de venir à lui et me prend mon passeport puis disparaît avec. Je profite de ce petit moment pour déposer religieusement mon dictionnaire français-turc sur la démarcation des deux pays.

Me voilà en Iran et la première chose qui m’arrive est un retour dans le passé, me voilà officiellement le 30 avril 1388, un bond dans le passé de 641 ans car le calendrier officiel est unique dans le monde musulman, unique au monde et me voilà en plus avec un décalage horaire de 2h30 avec ma Tite femme.

Je pensais avoir beaucoup de mal à passer la frontière avec mon chargement mais après 20 minutes d’attente on vient me chercher et on me fait passer la frontière sans aucun problème, aucune fouille de mes bagages, aucun tracas de paperasse, que des "bienvenue en Iran", et une fois passé la foule qui attend un parent ou un ami juste derrière les bureaux de douane, j’enfourche ma bécane et me voilà parti à la découvert de ce pays dont j’ai tellement entendu parlé, le plus souvent en mal par nos médias, mais après bientôt 1 an et demi de voyage j’ai appris à laisser de côté toutes les idées prés-conçues et découvrir les pays de manière complètement neutre et l’esprit libre de toutes emprises.

mon premier repas en Iran, plutôt copieux

avec l'altitude et la chaleur, les arbres ne sont plus de la partie

l'intérieur type d'une maison, peu de meubles et pleins de tapis au sol pour s'assoir et manger

 

Je voulais passer la frontière au petit matin mais malheureusement les indications que l’on m’avait fournies quand à l’existence d’hôtels dans la dernière ville turque étaient fausses et comme la nuit arrive à grands pas, je décide de parcourir les deux kilomètres qui me séparent de la première ville et de me poser dans le premier hôtel que je trouverais, de m’y arrêter deux jours histoires de trouver une carte routière du pays et décider d’un itinéraire possible.

Après deux jours passés dans un hôtel à 2 euros la nuit, je reprends le vélo et pars à l’aveuglette pour je ne sais où car malheureusement je n’ai trouvé aucune carte routière, seul certitude, je dois me diriger en direction de la capitale. Je suis très content d’avoir déposé mon dictionnaire car ici ils parlent l’Azari que je ne connais pas et beaucoup parlent le turc, me voilà donc dans de beaux draps pour me faire comprendre.

C’est un des problèmes que j’ai, le langage, je commençais enfin à m’habituer à la langue turque et pouvoir me faire comprendre facilement et me voilà à nouveau obliger de parler avec les mains, obliger à nouveau de tout recommencer au début, un éternel recommencement qui colle à mon voyage.

Complètement déboussolé de voyager sans carte dans ce pays que je ne connais pas, je m’arrête à nouveau dans la première grande ville que je croise sur mon chemin afin de trouver mon bonheur et découvrir qu’il existe des hôtels sans douche et que vous avez le matin, en vous réveillant, la marque des ressorts du matelas incrusté dans le dos

parfois vraiment désolé le paysage

revoilà mon papy chapeau, Hamzeh, mais au travail cette fois, cordonnier de rue

je croise très souvent des batisses abandonnées et en piteuses état qui me serviront souvent de refuge pour la nuit

 

Ce deuxième arrêt obligé m’apportera pleins de chose, j’y ferais la connaissance d’une famille où la fille (Fatima) parle le français et m’apprendra pleins de choses sur le pays, qu’il existe plusieurs régions avec leur propre langue (comme la suisse) que la langue officielle est le perse et que la partie Kurde est la plus conservatrice et la plus restrictive envers les femmes et que le mot "belle mère" est aussi péjoratif que chez nous et qu’il existe des mures blanches qui sont vraiment excellentes.

(Après près d’un mois passé dans ce pays, je suis surpris de découvrir que beaucoup de choses interdites qu’elle me dévoila, ne le sont pas, alors si même eux ne savent pas vraiment ce qui est permis ou non, du coup je ne sais plus sur quel pied danser mais à première vue, il n’y a pas de quoi fouetter un chat, cherchez le gag )

Ici les oignons crus sont servis comme légumes et ce n’est pas triste quand vous tomber sur un oignon fort qui vous donne une halène de chameau, on ne boit le thé qu’avec un morceau de sucre dans la bouche et on verse son thé dans la sous tasse pour qu’il refroidisse un peu et on le boit directement dans celle-ci, fini les petites cuillère, il va falloir que je m’habitue à cette manière de boire.

Que les fines galettes de pains qui sèches rapidement sont simplement humidifiée à l’eau juste avant de vous être servie et le patron de l’hôtel n’arrête pas de me piquer mon narguilé et me disant d’y aller doucement, un des problèmes de faire du vélo, j’ai développé une sacrée cage thoracique et j’ai des poumons qui déménage, du coup je suis le seul du café à faire de la fumée avec ma pipe à eau .

Je ne sais pas si c’est la découverte de tous ces nouveaux plats, le poulet qui me semblait un peu bizarre, l’eau qui a souvent un drôle de goût ou alors peut être le fait que j’aie oublié l’anniversaire de ma Tite femme (oui je sais, je suis un monstre sans cœur) n’empêche que je me retrouve pour la première fois avec une turista carabinée.

Après une dernière nuit où le vent, dans cette petite vallée de 300 mètres de largeur, fut tellement violent qu’il coucha au sol mon vélo et ma remorque, je descends récupérer mon passeport que le patron avait planqué dans le frigo et continue ma découverte de ce pays surprenant où les antennes paraboliques sont interdites mais que l’on trouve dans beaucoup de maisons.

la chaleur commence à être dur à supporter

pas que par moi à première vue, je comprend pourquoi il n'y a plus d'arbre

difficile de se trouver un coin planqué et à l'ombre

 

J’étais un peu déçus de l’accueil que me réservaient les Iraniens car tous les cyclistes en parlent et je trouvais que celui des Turcs ou des égyptiens était bien meilleur mais au fils des kilomètres qui m’éloigne de la frontière, je trouve enfin cet accueil légendaire ou presque tout le monde vous aborde en vous bombardant de questions, où il n’est pas rare que je me fasse offrir le repas par le restaurateur de l’établissement où je me suis arrêter pour me sustenter ou que l’on me propose le gîte pour la nuit. (Sans vous parler des propositions de fumer de l’Afghan ou de l’opium, mais tout cela n’est pas valable dans les grandes villes ou je passe presque inaperçu sans mon vélo)

Le plaisir de découvrir des nouveautés gustatives comme le jus de carottes avec de la glace vanille, voir que beaucoup d’homme porte une bague avec une pierre précieuse ou semi-précieuse, seul signe distinctif que je constate à présent, que certains enfants âgés de moins de 10 ans, surtout les filles, sont souvent habillés comme des princes et des princesses avec des costumes incroyables et qu’ils ont beaucoup de place de jeux à leur attentions (je vais essayer d’en photographier un exemplaire, vous comprendrez )

Qu’il existe beaucoup de parc avec des arbres offrant de l’ombre durant les chaudes heures de la journée et  qui deviennent une place privilégiée pour le pique-nique du vendredi avec toute la famille, grands parents compris, qu’ici le jeu national sont les Echecs et que certains chiffres arabes s’écrivent de manière différente des autres pays arabes, comme le 4 qui n’est plus un trois inversé ou le 5 qui est représenté ici par un cœur la tête en bas.

berger de chèvres sur son petit âne

une bonne manière de prendre des fruits

après m'avoir dépassé en voiture pour me stopper, il m'offre un bon melon frais

 

Le paysage est plutôt morne pour le moment et toujours aussi pentu, ma portée visuelle n’est souvent que de 1 ou deux kilomètres, comme s’il y avait du sable en suspension dans l’air, mais heureusement pour moi, les oiseaux sont là pour me faire oublier cette monotonie et ces montées et alors que je ratais pour la dixième fois la photo d’un spécimen splendide d’oiseau bleu, mais oui vous savez, "L'homme et l'enfant" ou Eddie Constantine et sa fille Tania  en 1955, non, vous ne connaissez pas? Alors je vais vous la raconter :

dur dur de croiser ce genre de panneau par 40° à l'ombre

ils font aussi dans le miniature

 

L'enfant : Dis monsieur, bon monsieur est-ce que la terre est ronde? Si c'est vrai l'oiseau bleu où est-il dans le monde? Tous les jours je suis là et pleure en l'attendant. Pleurais-tu comme moi quand tu étais enfant? Que devient le soleil quand il tombe à la mer? Et pourquoi le matin le ciel est si clair? Pourquoi donc je ne peux m'envoler dans le vent? Et pourquoi, dis monsieur tu pleure en l'écoutant?

L'homme : Mon enfant, mon enfant, c'est vrai la terre est ronde. Et longtemps j'ai cherché l'oiseau bleu dans le monde. Comme toi j'ai pleuré en tendant mes deux bras. Mais pour toi j'en suis sûr un beau jour il viendra. N'ait pas peur le soleil ne meure pas sous les dunes. Il s'en va pour t'offrir un beau clair de lune. Et pourquoi voudrais-tu t'envoler dans le vent. J'ai voulu moi aussi et j'ai des cheveux blancs

L'enfant : Ne pleure plus, bon monsieur, puisque la terre est ronde. Pour t'offrir l'oiseau bleu je vais courir le monde

L'homme : Mon enfant ne part pas, ne pars pas pour ailleurs, l'oiseau bleu il est là cherche bien dans ton cœur

L'enfant : Si c'est vrai, dit monsieur, j'irai dans le soleil. Pour cueillir avec lui un morceau de ciel

L'homme : Mon enfant tu iras bien plus loin que le jour, l'Oiseau Bleu c'est l'amour, l'Amour.

Déclaration des droits de l'enfant proclamée par l'assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies le 20 novembre 1959 [résolution 1386(XIV)]

enfin un peu d'eau et d'ombre, un régal... ... pour faire la sieste (derrière des joueurs d'échec)

j'en ai vu des TAG, mais celui-ci sort du commun et il est splendide

 

Je disais donc, oiseaux bleus que je croise quasi tous les jours et que je n’arrive jamais à photographier tellement il est craintif et fugace, (je t’aurais quand même un jour ) et alors que je me vengeais en testant mon zoom sur un couple de vautour croisé en chemin quand je vois le ciel qui commence à s’assombrir et à passer au jaune sombre, mauvais signe pour moi, je laisse donc en paix ce couple et fonce à toute allure me réfugier quelques kilomètres plus loin sous le premier abri que je trouve dans un petit village.

À à peine posé, un orage de grêle éclate déversant des grêlons gros comme des œufs de caille qui dévastent tout sur leur trajectoire, je suis vraiment content d’avoir vu venir la chose car j’aurais eu de gros problèmes si je n’avais pu me trouver cet abri.

Reprenant mon chemin, je suis arrêté quelques kilomètres plus loin par un sifflement qui vient de la direction d’un établissement du croissant rouge iraniens, je tourne la tête et je vois deux personnes me faisant signe de venir. Après avoir à nouveau profité d’un bon repas et m’être fait offrir un vêtement orné de leur insigne, je poursuis ma route et trouve enfin un petit endroit ombragé où je peux poser ma tente car au fils des jours qui passent, la chaleur augmente petit à petit, frôlant parfois les 40° degrés ce qui est horrible quand vous faites une montée ou que vous êtes obligé de poser votre tente en pleins soleil fautes d’arbres ou de collines.

enfin un campement à l'ombre et enfin à l'abri des regards un vrai plaisir de croiser une source d'eau bien glacée

depuis que je les ai croisé, j'ose enfin pédaller en cuissette (short pour les européens )

 

Plus je me rapproche de la capitale et plus la chaleur augmente et pour mon plus grand bonheur j’apprends que la suite sera encore pire, qu’une fois passé Téhéran, je vais connaître des températures frôlant les 50 degré, voir même les dépasser, alors que je suis déjà en transe avec cette chaleur quand je fais une montée et que je découvre la sudation, je me demande bien ce que me réserve la suite, mais pour le moment je profite de la chance qui me sourit certain jour.

Comme le jour où je fut accueilli par le responsable d’une piscine qui est alimentée par une source d’eau naturelle en continue, donc sans produit, qu’une passoire à salade pour recueillir les feuilles des arbres au alentour, un réel plaisir après une chaude, très chaude journée.

Les seuls problèmes rencontrés à présent sont la censure de MSN (heureusement pour isabelle et moi, on a trouvé un passe droit, je ne peux pas vous dire lequel, de peur qu’il soit lui aussi censuré dans le futur ) et les problèmes des communications téléphoniques qui sont très aléatoires voir certains moments inexistants.

Plus je découvre ce pays et plus je constate la mésinformation que nos médias font de ce pays et chaque jour me réservent de bonnes surprises et il est de loin, sur les 4 pays arabe déjà traversés, le plus propre de tous.

voilà pourquoi ils font de la prévention à la télé pour les dépassements non autorisés pour certains, les coups de foudre ne sont pas bon

les bottes de foins se font encore à la main

 

Ici les feux de signalisations sont quasi inexistants mais cela ne pose pas de problème ni de bouchons plus important que chez nous, les gens se faufilent et cela ressemble plus à une anarchie bien organisée, idem pour les piétons qui se glissent entre les voitures pour traverser et de toute façon, quand un feu existe, il n’est pas respecté, donc la vigilance s’impose quand vous voulez traverser car même dans une rue en sens unique vous avez des véhicules qui viennent des deux sens. L’alcool est interdit, comme dans la plus part des pays musulmans, mais il est fréquent de voir des gens en boire, j’en ai même vu boire de l’alcool médicinal à 70° (désinfectant) mélangé à du jus de fruit.

Je pensais ne voir que des femmes vêtues de leurs grands voiles noirs, vous savez, comme on voit à la télé, bin même pas, c’est vrai qu’une grande partie le sont, mais on en voit avec des couleurs, des femmes aux cheveux noir et des mèches teintes en blonds, avec du vernis à ongles et des chaussures à talons, maquillée ou assises dans les cafés au milieu des hommes, elles sont ici même chauffeuse de taxi alors qu’en Égypte je n’ai rien vu de cela.

À ce poser des questions sur certains médias ou journalistes qui sont sûrement des militants pro quelque chose et qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez tellement ils sont sur que leur opinion est la seul de vrai, dans tous les cas, ce pays ne ressemble pas à ce que j’en ai vu ou appris par les médias.

mon premier campement au bord de l'eau le matin on fait sa toilette directement dans la piscine

enfin seulement si on arrive à se reveiller après une bonne  fiesta (ici Cheycho que je surnome côt-côt car il a imité à la perfection une poule pour me faire comprendre de quoi il parlait )

 

Bon assez parlé de l’Iran pour le moment, parlons un peu de moi, oui quoi, et moi dans tout cela ? Qu’est ce que je deviens ? bin rien de nouveau… À oui, j’ai repris un kilo mais pas dans les poignées d’amour, plutôt dans les muscles et pour être précis dans les jambes car je commence à avoir des problèmes pour enlever mon pantalon qui devient trop petit au niveau des mollets et je continue à passer volontairement un maximum de nuits dans ma petite tente de camping car le soir, éloigné de tout, je peux écouter le silence total et voir le monde animal vivre autour de moi.

Regarder un faucon dévorer sa proie tout en volant, regarder durant des heures sans me lasser les insectes qui m’entourent ou contempler la frénésie d’une fourmilière à l’organisation parfaite, voir toutes ces choses qui sont devenues insignifiante dans nos mondes modernes, où la nature ne se regarde qu’à la télé et seulement si il n’y a rien d’autre, mais pour moi, il n’y a rien de plus relaxant que de découvrir une colonie d’insectes que je ne connais pas et laisser vagabonder mon esprit en les regardant vivre.

Cela me permet d’oublier un peu le manque de ma Tite femme, ma Tite femme, plus de deux mois que je ne l’ai vue, comme elle me manque parfois, comme j’aimerais pouvoir la téléporter comme bon me semble et la serrer dans mes bras, ne plus être seul à découvrir toutes ces choses, pouvoir partager, voilà ce qui me manque, partager avec l’être que j’aime car un beau ciel étoilé est quand même plus triste quand vous êtes seul, et certaines soirées sont vraiment plus difficile à vivre.

Heureusement que la nature est là et qu’elle me fait parfois certain signe, comme cette soirée ou Isa hantait mon esprit tellement elle me manquait, que la tristesse et le manque inondait mes yeux, je me sentais perdu et seul quand le passage de 13 colombes blanches vint mettre un terme à cette tristesse, me rappelant que je connaissais la fin de l’histoire.

les paysages se ressemblent

voici le 5 perse, plutôt sympas pour le croissant rouge (ems) d'avoir un coeur inversé non

enfin un peu d'eau sur mon chemin, mais toujours pas d'arbres ni d'ombre

 

Autrement quoi d’autre, haaa oui, mon problème de fessier… Avec la chaleur de ces deux dernières semaines, je suis en nage dans mon cycliste, j’ai même parfois l’impression d’avoir une piscine dans la culotte et d’avoir toujours le cul humide, n’arrange pas mon problème qui va me forcer prochainement à me poser plusieurs jours pour le régler car c’est un outil de travail précieux et pédaler le cul en feux n’est vraiment pas agréable.

Pour le reste, ça va pas trop mal, j’arrive petit à petit à régler mon problème de turista et j’arrive maintenant à boire facilement l’eau de mes gourdes qui est souvent à température ambiante, soit 40°, mais ce fut tout un exercice pour arriver à boire de l’eau tiède et trouver cela désaltérant. (encore 10 petits degrés et je pourrais y mettre un sachet de thé )

histoire de voir plus loin que les autres

les bergers s'en servent pour avoir de l'ombre, moi aussi quand j'en croise

je ne suis pas le seul à avoir chaud

 

Arrivé dans la ville de Zanjan, mon visa presque à son terme, je décide de m’y arrêter et de faire une demande de prolongation tout en profitant de m’arrêter pour régler mon problème de fesses qui devient très problématique, mais voilà, entre ce que j’aimerais faire et ce que je peux effectivement faire, il y a souvent un monde et ce fut le cas car on me refuse mon extension sous prétexte qu’il me reste assez de jours valables pour rejoindre la ville de Qazvin, 200 kilomètres plus loin. Me voila donc obligé de continuer ma route pour rester dans la légalité, adieux soins et repos, bonjour les douleurs.

Forcé par les événements je reprends donc la route en lutant contre un vent de face qui ne me lâche pas depuis une semaine et contre une douleur qui devient presque insupportable, mais alors que je m’arrête pour ma pose de midi devant la plus grande coupole de brique du monde, la chance me sourit car une bande de trois cyclistes qui passait par-là et ils se proposent de m’accompagner et de me servir, à tour de rôle, de lièvres.

Me coupant de ce fait le vent de face et me facilitant grandement les choses car profitant de l’aspiration qu’ils me procurent, et ce jour la, grâce à eux, j’ai pu parcourir une distance de 112 kilomètres, un nouveau record pour moi, mais chose plus importante, me faisant gagner un jour sur le temps prévu pour rejoindre Qazvin, un jour de moins à souffrire et surtout un jour de plus en cas de refus d’extension pour réagir et trouver une alternative.

repas avec le croissant rouge, un peu de fraîcheur et un cool moment

c'est peut être la que je dois tourné, chuis pas sur

beaucoup en porte, je vous l'avait dis

 

Le matin, en m’extirpant de mon sac de couchage, je sors la tête de la tente et découvre avec bonheur que le vent est tombé, que ce qu’il me reste à faire sera moins dur que prévu, je me dis à ce moment que j’ai vraiment de la chance et que j’espère qu’elle va encore m’accompagner pour ma demande d’extension.

J’arrive enfin à Qazvin avec un jour d’avance, malheureusement je n’ai pas pris en compte que demain se sera dimanche, que les bureaux sont fermés donc je vais devoir patienter jusqu’à lundi, ce qui ne me laissera que peu de temps s’il m’est refusé et c’est avec un peu de peur au ventre ou d’appréhension que je passe mon dimanche vautré dans ma petite chambre d’hôtel en pensant que lundi je n’aurais plus que deux jours de visa, deux jours pour me faire comprendre et trouver où je dois me rendre et faire dieux sait combien de démarches, et s’il m’est refusé, que vais-je faire, ces questions me turlupines tellement que j’ai de la peine à trouver le sommeil malgré la fatigue qui me taraude.

un matelas de mousse de 5 cm sur des planches de bois, mais bon marché la nuit

j'ai retrouvé un autre coupeur de sucre, je peux vous le montrer cette fois

un des nombreux marché couvert que je visite, ici celui de Zanjan

 

Le lendemain, je me lève tôt en mettant le réveil interne en marche, première fois que je suis obligé de le faire, je bois un bon thé et me voilà près à commencer les démarches. Comme espéré deux jours plus tôt, la chance fut vraiment avec moi, pas par le fait que j’ai obtenu mon extension, mais à peine descendu dans le café juste en dessous de l’hôtel ou je loge, le patron qui parle heureusement anglais et à qui je posais la question ou ce trouvait l’office des affaires étrangères, me présente un ami, Iraj, cycliste lui aussi, qui se propose de m’accompagner pour me facilité les choses et heureusement pour moi car les démarches ne sont vraiment pas simple et je ne sais pas si en deux jours j’aurais pu les faire seul, je vous explique…

Il faut pour commencer trouver une personne qui parle anglais et espérer qu’il sache où ce trouve cette office, puis vous y rendre et faire votre demande de prolongation (Dans les bureaux, ils ne parlent que le Perse ou le Farsi, donc pas facile) vous apprenez, enfin si vous avez de la chance, que vous devez apporter deux photos, deux photocopies de votre passeport et de votre visa iranien et vous rendre dans une banque précise à un endroit précis où vous devez payer sur un compte 20 dollars. Donc vous repartez de l’office et essayez de trouvez la banque dans une ville grande comme Genève, évidement celle-ci est à l’autre bout de la ville.

Puis une fois trouvé la banque, vous devez remplir tout un formulaire grand comme l’avant bras, tout écrit en perse évidement, puis rapporter la preuve de payement à l’office des affaires étrangères. Une fois cela fait, on vous pose pleins de questions (la vaut mieux comprendre et parler le perse) puis vous expliquez que vous aimeriez 2 mois de nouveau visa afin de pouvoir traverser le restant du pays en vélo.

Une fois tout cela fait, vous attendez un certain temps puis un homme vient vers vous, vous fait asseoir dans un autre bureau, on vous questionne encore en perse puis vous recevez enfin votre extension, elle aussi en perse. Mais voilà, je ne comprends pas le perse ou le farsi, le parle encore moins et ne le lis surtout pas, donc sans Iraj, je ne sais comment j’aurais fait tout cela, merci à toi l’ami…

(ceci dit, après avoir demander au patron du bistrot ce qui était marqué sur mon extension, j’apprends quelle n’est valable que 20 jours, chouette, je vais devoir tout recommencer bientôt, et dans une autre ville, chuis content, j’ai que ça à faire )

il est agréable de les parcourir car il y fait frais

un petit village type d'Iran

ici les mosquées sont plutôt colorées avec leur mosaïques

 

Voilà, maintenant que j’ai encore 20 jours de bons, je peux enfin penser à mes bobos et les panser, je peux enfin prendre quelques jours pour me reposer, essayer de trouver une solution au manque que me procure la séparation d’avec Isabelle qui à près de trois mois, commence sérieusement à me peser sur l’âme et découvrir tranquillement le marché couvert de cette ville et essayer de trouver du café qui est ici plutôt une denrée difficile à dénicher, voir si par hasard je trouve ce dictionnaire français-perse qui n’existe sûrement pas.

Aux fils des jours qui passent, je comprends enfin pourquoi quand je leur fais comprendre avec les doigts combien j’en veux, chaque fois je n’ai pas ce que je désire, ici le pouce ne se montre que pour le 5 et si vous faites un trois avec le pouce, il compte deux. La vie de tous les jours est plutôt bon marché, un paquet de cigarette coûte 20 centimes d’euros, un repas resto pour moins de 2 euros et j’essaie toujours de refiler mon billet d’un million de rials (100 dollars)  que la banque m’a donné mais personne à la monnaie pour, normal, un thé vaut 1000 rials.

le plus grand dôme de brique du monde, celui de Soltãniyeh

Ali, Sam et Ali me serviront de lièvres à tour de rôle (héé les suisses, regardez le panneau derrière, le nom du village se prononce Saint-gale )

plutôt belle la couleur des mosquées sous le soleil

 

Je continue à être surpris en découvrant que dans les bus, les femmes sont assises à l’arrière et les hommes à l’avant et que les plus jeunes laissent toujours leur place aux plus anciens, vous savez, ce que nous faisions dans notre jeunesse mais que les jeunes d’aujourd’hui ne font plus faute de ne pas connaître le respect, (Je vous le dis, ils ne sont plus éduqués, ils sont juste nourrit )

Je vois aussi dans les rues ou dans les commerces, de très nombreuses boites qui ressemble à des tirelires, (crousille pour les Suisses ) dont la récolte des fonds est destinée à l’aide de la jeunesse ou pour les gens âgés, qu’il y a souvent la queue devant les stations d’essence ou les boulangeries pour avoir du pain frais, qu’ici aussi ils ont de sérieux problèmes avec les créneaux et que chacun à son propre son de klaxon, si possible le plus bruyant et surprenant possible.

les maison sont construite en brique sur une ossature métalique, enfin pour les plus riches, sinon en bois et briques

le matin à gauche et l'après midi à droite, devinez pourquoi

marché couvert de Qazvin en plein travaux

 

Voila, la mise à jour touche à sa fin, ne me reste plus qu’à profiter de mes 8 jours de repos car j’ai décidé de rester ici jusqu’à la fin de mon visa car comme je connais les endroits, il me sera plus facile de le faire renouveler, profiter des séries asiatiques qui passent sur le petit poste télé de ma chambre, 8 jours pour essayer de m’habituer à ce vent chaud et continuer de rire en les écoutants faire ce drôle de bruit avec la langue quand je leur raconte mon histoire

(comme quand vous grondez un enfant en collant la langue sur le palet et la décollant d’un coup sec) mais voilà, cela est une autre histoire que je vous raconterait uniquement que si je survis au 50° que je vais rencontré sur le chemin Tehrãn (Téhéran)-Qom-Esfahãn où m’attend une bonne selle de vélo qui devrait m’aider à régler définitivement mes problèmes de fesses

elle est vieille et à toute une histoire, malheureusement écrit en anglais et je n'y comprend rien, mais elle est belle et c'est le principale non (Qazvin)

encore un parc boisé avec de l'eau où il fait bon se détendre

il fait vraiment chaud et soif dans ce pays, à moin qu'il n'arrose la petite fleur

 

PS... J'ai commis une erreur impardonable avec l'adresse internet du site de YAB et son film HOME, c'est .org et non .com, donc voici l'adresse correct: www.goodplanete.org et bon film à vous

 

6 août 2009

(Avant de commencer, j’aimerais vous faire vivre une expérience, l’expérience d’une de mes journées, cette journée est décrite en bas de cette mise à jour et si vous désirez vraiment ressentir ce que j’ai vécu, il vous faut commencer maintenant comme cela vous serez à point quand vous lirez cette fameuse journée, pour cela il vous faut deux choses toutes simples, un sèche cheveux que vous branchez proche de votre ordinateur et un verre d’eau chaude de votre robinet, eau chaude que vous aurez laissez couler pour qu’elle soit vraiment chaude, elle aura le temps de se refroidir un peu le temps que vous arriviez à mon écrit.

Une fois cela fait, laisser le verre d’eau chaude à coté de vous, allumé votre sèche cheveux et tout en lisant depuis maintenant, dirigez votre sèche cheveux droit sur votre visage et ne respirez que par la bouche, et n’avalez plus votre salive, vous en avez plus tellement il fait chaud, très important  et vous allez vivre en direct la pire de mes journée, comme si vous y étiez, alors hop, levez vous, allez chercher tout cela et vous pourrez dire que vous avez visités l’Iran )

Durant ces 8 jours de repos, 6 furent vraiment merveilleux, la température n’était que de 37 degrés et était enfin supportable et des très bonnes nouvelles me parvenaient, deux de nos enfants on réussit leurs examens et peuvent du coup poursuivrent leurs études, un de mes frères (le plus jeune évidement ) me fait devenir pour la première fois un "Tonton" (oncle) en donnant naissance à une petite fille nommée Malaïka, tout était rose et les oiseaux chantaient, enfin jusqu’à ce que je me présente, le 7ième jours, dans les bureaux de l’office pour faire prolonger mon visa.

J’apprends à ce moment là que la date de ma première extension de visa n’est pas valable jusqu’au 3 août mais au 13, du coup ils ne peuvent me le prolonger pour le moment. Je décide donc de ne pas rester plus longtemps dans cette ville et de parcourir les 150 km qui me séparent de Téhéran le plus rapidement possible afin de prendre le temps de visiter cette capitale et trouver à nouveau où se trouve l’office et la banque pour mon extension de visa et au petit matin du 8ième jour je reprends la route  de très bonne heure afin d’essayer de parcourir d’une traite ces 150 km vu que j’ai des fesses presque toutes neuves.

17 heures, les gens se rassemble sous les arbres pour la distribution de pain, tomates et concombres d'un des participants

encore une photo de ce fameux jet d'eau, j'en ai une belle collection

Tatouages de la nuque, du dos et du tranchant de la main

 

Ce fut sans compter le soleil car à un peu plus de neuf heures il faisait déjà plus de 35 degrés, et surtout sans compter sur ce vent chaud qui me vient de face, vent qui me dessèche la gorge et me freine, rendant les kilomètres encore plus durs à avaler.

A midi je n’ai parcouru que 60 km, bien loin de ce que je pensais faire et là encore une chose imprévisible vient me ralentir encore plus, cette chose c’est un atelier de décolletage où le patron et les ouvriers me convient à manger et à boire, puis vient le moment du thé où les questions fusent et où le temps file et ce n’est que 3 heures plus tard, la panse pleine, que je reprends la route en me disant que je vais coûte que coûte parcourir ces 90 kilomètres, quitte à finir tard le soir et dormir une nuit dans le premier hôtel que je trouverais.

Puis un arrêt non prévu, je fais la connaissance de Graydom, mon premier cycliste croisé en Iran, un canadien de 40 ans, sponsorisé, qui fait la route de la soie (www.silkroadride.blogspot.com) puis je reprends la route.

Au fil des heures qui passent, je me rends compte que je n’y arriverais pas et malheureusement mes jambes me lâchent quand je ne m’y attendais le moins, au plein milieu d’une grande ville, il est déjà 20 heures, je dois me trouver de quoi dormir et manque de chance, je ne trouverais pas de petits hôtels bon-marché et finirait complètement vidé dans un hôtel bien au-dessus de mes moyens et après une bonne nuit méritée dans une chambre climatisée, ma première, un cool hôtel très cher où quand on te demande ce que tu as pris dans le petit frigo de la chambre et que tu réponds "rien", ils montent contrôler, et me voilà repartis délesté de 45 dollars pour les 40 derniers kilomètres qui me séparent de la capitale de l’Iran.

A mi-parcours, je devine la ville, cachée sous une épaisse cloche de fumée, de gaz d’échappement et autre et la circulation qui était déjà bien dense devient vraiment compact, au fil des kilomètres, mon allure ralenti, bloqué moi aussi dans les bouchons, humant à pleins nez les sorties nocives des pots d’échappement, et en moins de 2 heures je serais renversé à 2 reprises et à chaque fois quand je me relève et regarde qui m’a mis à terre, je vois un chauffeur avec un téléphone portable à la main.

2 heures et que 8 kilomètres de parcourus, il me reste alors encore deux heures à faire pour y arriver…

C’est au moment où je pensais cela que le troisième téléphoniste chauffeur me renverse, je me relève encore une fois, heureusement toujours sans bobos mais je me demande jusqu’à quand ma chance va durer, enfin si on peu appeler cela chance de se faire renverser. Je décide de m’arrêter, de sortir de ce serpent dangereux et nauséabond, de m’arrêter un moment pour manger et réfléchir à ce qui vient de se produire à trois reprises. Je trouve refuge dans un petit resto rapide qui est, pour mon plus grand bonheur, climatisé.

Après un bon petit repas et deux heures de réflexion, je ne sais toujours pas comment circuler sur cette trois-voies dont la voie de droite est la plus dangereuse car les taxis vous font des queues de poisson et stop devant vous pour laisser descendre ou monter leurs passagers, la voie du centre n’est pas vraiment mieux car on vous double par les deux cotés et je ne vais quand même pas prendre la voie rapide de gauche car mon temps de vie y serait compter, comment faire…

Je décide de laisser tomber la capitale et changer de direction, surtout quitter cet endroit bien trop bruyant, dangereux et puant, longer le désert de Dasht-E-Kavir et joindre la ville de Qom. (décidément, les grandes villes c’est n’est vraiment pas mon truc… Veni, Vidi, Repartis)

en voilà une drôle de poussette

quizz du jour, de quel jus de fruits sagit'il? petit indice... pleins de petit grains... celui ou celle qui trouve, je lui en paye un verre sur place

des ruines d'une maison, un ange en sortit (colombe)

 

Complètement perdu dans cette immensité et les panneaux indicateur toujours aussi peu fréquent, je regarde ma boussole, tourne mon guidon pour mettre l’aiguille plein sud et file le plus rapidement possible de cet enfer.

Ce n’est que 30 kilomètres plus loin que je sortirais enfin de cette fourmilière et retrouverais la tranquillité et l’odeur de l’air pas trop polluer mais je finirais ma journée en plantant ma tente dans une espèce de décharge ou les camions benne viennent déverser leurs cailloux et briques de toutes sorte, seul endroit accessible pour moi car la route est directement longée par des collines de pierre et de sable sur ses 2 cotés.

La nuit commence gentiment à tomber quand je sirote mon café en pensant à cette horrible journée, puis un oiseau bleu vient dans mon champ de vision et commence à faire ses vrilles incroyables, je n’ai jamais vu voler d’autres oiseaux de la sorte et tout en l’admirant, mon esprit ce vide et laisse enfin place à la quiétude, je peux enfin me coucher et m’endormir malgré la chaleur qu’il fait sous la tente et ce vent violent qui chahute ma tente comme jamais elle l’a été.

En me réveillant, le vent n’est pas tombé, cela me laisse entrevoir une journée cauchemardesque car il vient droit du sud, je l’aurais de face et après plus de 4 heures effort et seulement 28 kilomètres parcourus sous un soleil de plomb, je trouve enfin sur ma route un petit relais routier ou je peux me poser et me sustenter, mais surtout me réapprovisionner en eau car je n’en ai plus une goutte. (vous voulez bien remettre votre sèche cheveux en direction de votre visage et continuez à respirer par la bouche )

C’est dans ces moments de grande solitude et souffrance que la chance est la plus appréciée, et pour ne pas faire mentir le dicton, la chance me sourit à ce moment précis, cette fois sous la forme de chauffeur poids-lourd, dont un me proposa amicalement de charger mon vélo sur sa remorque et de me faire parcourir les 90 kilomètres qui me séparent encore de Qom.

(Moi qui n’arrête pas de les injurier mentalement quand ils me dépassent à coup de gros nuages noirs de diesel ou de me tailler des shorts, me voilà en train de les trouver gentils )

Ils ne nous auras fallut pas moins de 6 heures pour effectuer la distance, sont vieux camion allant au pas dans les montées, puis les arrêts réparations et les poses pipes d’opiacé, il fume tellement qu’il n’a plus de dents et jamais de ma vie une distance ne m’aura parue si longue et si dangereuse car sur les deux dernières heures il s’endort carrément au volant et à maintes reprise je dois le réveiller en lui tapant dans le dos et lui massant les épaules et c’est vraiment avec un grand soulagement que je décharge mon vélo quand lui décharge son camion dans cette ville usine à 10 kilomètre de mon but.

Graydom et son atelage, le reste est à l'hôtel car la il se balade

j'ai enfin pu photographier un de mes arrêts, quand je vous disais attroupement

Siamak, Farhad et Hamzeh, les décolteurs qui me détournère de mon chemin

 

Mais la chance ne s’arrêta pas ce jour là, elle refit surface sous la forme d’un téléphone portable que me tendit un des ouvriers de l’usine, au bout de la ligne un homme qui me propose en anglais des hôtels pour touristes, et quand je lui explique tant bien que mal mon cas et surtout mes finances, il me dit de ne me préoccuper de rien, puis un ouvrier charge mon vélo dans une petite camionnette et me dépose devant un hôtel ou je suis attendu et ou l’on me dit que la nuit m’est offerte, me voilà content et tout frais de ne pas avoir beaucoup pédalé, je peux partir à la découverte de cette splendide mosquée qui se trouve exactement en face de l’hôtel.

(quand la chance me sourit, elle ne fait pas les choses à moitié ) Cette mosquée est une vraie merveille, c’est même un lieu sacré pour les musulmans chites car elle contient le mausolée de Fatemeh (Fatima) Massumeh, fille du 7ième prophète et sœur du 8ième

(z’avez compris … hé oui, dans cette religion, il y a aussi plusieurs courant, en résumé très résumé, à la place de n’avoir qu’un prophète, les Chites en ont un bon milier, 12 sont importants, dont un certain Jésus, Moise et Noé, Eve et un certain David  et le dernier arrivé, Mohamed, qui lui est le seul prophète des autres musulmans, voilà, vous savez tout, non, encore un petit détail, si le calendrier d’Iran à une bonne 20 aines d’année de retard sur tous les autres calendriers arabes, c’est que c’est le seul pays musulmans à avoir un calendrier solaire alors que les autres on un calendrier lunaire, soit 10 jours de plus par année alors sur les presque 1400 ans, ça vous fait un peu plus de 20 ans en moins) (ceux qui on pas compris, prière de prendre rendez vous pour mes cours du soir )

Je vais faire une petite parenthèse sur cette mosquée car il est strictement interdit d’y faire des photos à l’intérieur et malgré le fait que j’aie vu beaucoup de choses dans ma vie, de belles choses, cette mosquée est vraiment splendide, donc je vais essayer de vous conter cette mosquée pour que vous puissiez vous faire une idée.

Vous approchez gentiment de la mosquée car beaucoup de tente de camping sont posé à même le trottoir par les croyants venus en pèlerinage, vous laissant le temps d’admirer les splendides coupoles faites de mosaïques ou d’orée à l’or, puis vous arrivez devant une porte monumentale ouvrant sur un grand hall où est diffusé une odeur d’encense puis vous arrivez dans la cour centrale, une cour immense où trône un grand bassin rectangulaire de marbre vert. La cour donne accès à deux grandes portes pour entrer à l’intérieur de la mosquée.

quand je vous disais que tous le monde me demande de les prendre en photo (encore un qui joue avec mon chapeau ici aussi)

peinture murale, comme une envie d'évasion ou de fraîcheur

encore une de ces belles mosquées en faïence

 

Vous franchissez une des portes et là vous en restez bouche bée car vous arrivez dans un petit hall décoré de mosaïques en miroirs de plusieurs couleurs, mosaïques en trois dimensions, un vrai palais des glaces, puis vous avez deux possibilités, partir à droite, dans la mosquée et y voir des croyants venus de tout l’Iran, beaucoup d’handicapé sont présent car le lieux est considéré miraculeux, comme Lourdes, les hommes, les femmes et les enfants sont sur leur tapis de prière où est déposé un petit plots de terre cuite cylindrique qu’ils touchent du front en se prosternant ou simplement assis en famille sur le marbre du sol, et une fois la prière terminée, les gens sortent en embrassant la porte ou là touchant de la main puis embrasse leur mains et se la passe sur tout le visage, certain dépose de l’argent dans la main de l’Imam aveugle assit devant l’entrée, d’autres sortent en pleurant…

Ou alors vous allez à gauche, et pénétrez dans pleins de pièces toutes différentes, certaine en marbre, d’autre en mosaïques ou parfois en marbre entièrement recouvert de motifs peints, certains salon sont jumelé aux autres par des portes qui pour certaines sont d’une splendeur à couper le souffle, gravée et sculptée, avec de la porcelaine peinte, un régal pour les yeux, puis vient enfin le mausolée, une grande chambre où trône un immense sarcophage en argent où repose la sainte femme, puis vous prenez la direction de la sortie en contemplant les plaques de marbres gravée de messages spiritueux, les lustres immenses et regarder toutes ces petites bibliothèques remplient de livres saints qui sont à dispositions des fidèles.

(ceci dit, il paraîtrait que le mausolée de son frère est encore plus grandiose, mais oui vous savez, le 8ième prophète  malheureusement elle se trouve à Mashhad, tout au nord-est de l’Iran et ce n’était pas sur mon chemin)

ce n'est pas vraiment la route de la soie mais plutôt celle des camions (il y en a sur 1 kilomètres sur la photo)

Décharge sauvage que je croise fréquement à la sortie des villes

quand je vous disais que le vent soufflait vraiment fort et que ma tente fait parfois que 20 cm de hauteur

 

Mis à par cette splendeur, Qom est une ville sans intérêt et je me vois mal patienter 7 jours ici, je décide donc de faire un sprint jusqu’à Esfahãn, 300 kilomètres plus au sud, en profitant de faire une halte à Kãshãn pour y découvrir ces maisons sculptées si spéciales, et au petit matin je remonte sur mon vélo et longe la frontière du désert.

La route est toujours envahie de camions et les paysages toujours aussi monotones, de plus la chaleur aux fils des jours qui passent augmente pour dépasser les 40 degrés, tout ce que je bois ressort en transpiration, même mon chapeau en cuir n’en peu plus et laisse apparaître à sa surface de grosses taches blanches, le sel que je perds et pour arranger la chose, le vent qui n’est toujours pas tombé et cette fois il est accompagné de sable, et me voilà obligé de pédaler la tête emmitouflée, le visage recouvert comme les touaregs du désert, sauf que je dois faire l’effort de pédaler contre ce vent.

Le soleil me brûle, moi qui ne chope jamais de coup de soleil, me voila avec les avants bras bien rouge et les lèvres complètement gercées, craquelée, les lèvres en feu par la sueur qui coule sur les plaies de celles-ci, et ce soleil qui n’arrête pas de briller, pas un seul nuage pour m’accorder un moment de répit, les villages se font de plus en plus rares ce qui me pose un problème d’approvisionnement en eau, cette eau si chaude à boire, certains jours, ce n’est vraiment pas un plaisir que de pédaler dans des conditions pareilles et le soir venu, enfin posé, je me dis que je ne vais pas prendre ma journée de repos pour visiter ces maisons, trop peur que la suite du chemin soit encore pire et que je n’arrive pas dans les délais pour faire mon extension.

le paysage est toujours aussi monotone

mais parfois une maison de terre grignotée par le temps coupe cette monotonie

le bord du désert Dasht E Kavir que je suivrais sur près de 300 kilomètres

 

Avant d’en arrivez à cette fameuse journée (vous n’avez pas encore la bouche assez sèche ) je vais vous parler un peu de ce pays comme cela vous serez près pour mon histoire.

Ce pays est vraiment très spécial, les gens n’on pas vraiment l’air de savoir ce qui est vraiment permis ou interdit, certain me dise que le vélo est interdit pour les femmes, et j’en croise à plusieurs reprises, certain me dise que les panta-court sont interdits et d’autres me disent aucun problème, à la naissance d’un enfant, on préfère avoir un garçon et les mamans ne font que de parler de leur fils, ici les poussettes ou les kangourous sont inexistants, les femmes porte dans leurs bras leurs enfants.

Les aspirateurs sont vraiment des denrées rares, malgré le faite que tout le monde a des tapis chez lui, on le balaye ici, beaucoup d’homme et certaines vieilles femme sont tatoués et c’est vraiment un tour de force que de prendre un bus pour ce déplacer dans les villes, quant aux taxis, ils en existent trois sortes, certains ne font qu’un trajet bien défini et est partagé par plusieurs personnes qui monte et descendent quand ils veulent et le voile ne doit vraiment pas être pratique car elles sont toujours en train de le triturer ou de le remettre en place.

Pour ce qui est de la vie de tous les jours, mis à par qu’ils emploient tous des ampoules économiques (et je vous dis que l’on a du retard, ils ont toutes les formes et couleurs, certaines sont énorme et servent aussi d’abat-jour, et leur prix est dérisoire. (Je me demande bien pourquoi chez nous elles sont si cher ???)

Ils sont terriblement consommateur de plastic, assiettes et service, verres et emballages, du plastique à tout va que l’on jette au sol après emploi et que je retrouve au fil des kilomètres que je fais, normal, les poubelles sont quasi inexistantes. Très souvent dans les hôtels bon-marché, les douches sont payantes et quand vous envoyez un express par la poste à 70'000, à l’arrivée vous en n’avez que 60'000 en timbres-poste collé sur l’enveloppe?

Comme dans tous les pays arabes que j’ai traversé, on monte jusqu’à 4 sur une moto ou un vélo, comment ? Facile, la femme monte derrière, en met l’enfant le plus âgé juste devant elle, le papa est assit devant en bout de selle et le plus petit, souvent âgé que de quelques années est assit sur le réservoir et se cramponne au guidon. La photo des deux dirigeants religieux et souvent accompagnés de la photo du président actuel sont presque affichées partout et chose surprenante, je vois pas mal d’aquariums avec des ciclidés (poisson d’eau chaude, très carnivore et territorial, et que même Word ne sait pas comment il s’écrit exactement ) (cyclidés, merci tite femme)

mon ami le chauffeur, le nez encore dans le moteur

et mon pauvre vélo dans tout cela, bin lui il sieste sur le pont du camion

si un jour je dois retravailler, promis, je vendrais des chapeaux australiens et des lunettes de soleil 

 

Mis à part les questions de sexe toujours présentes que l’on me pose dans les pays où le sexe est réglementé (si c’est vrai que le sexe est libre en Europe…) (sa frustre méchant le sexe contrôlé ) on me demande souvent ce que je pense de leur président et des femmes voilées (ils se font beaucoup de soucis pour leur image envers le reste du monde) et très souvent leurs chaussures, basket ou autres, on l’arrière enfoncé à l’intérieur pour en faire des Babouches, ceci dit, il y a quand même pas mal de différences avec les autres pays arabes, ici on n’essaye pas de me convertir.

Mes boucles d’oreilles leur pose vraiment un problème de conscience et énormément de gens me demandent de les prendre en photos (heureusement j’ai un numérique et les photos se supprime facilement ) Quand vous faites de l’auto-école, si vous êtes une femme vous avez un professeur femme et vice et versa, et pour finir, j’ai souvent l’impression, quand je vais dans les banques des petites villes pour faire du change, qu’ils on jamais vu un billets de 100 $ tellement ils le tourne et le retourne dans tous les sens.

la belle mosquée de Qom

vue sous un autre angle

et en détail

 

(voilà, je crois que vous êtes cuit à point, on peut commencer l’histoire de cette fameuse journée, mais continuez à respirer par la bouche avec le sèche cheveux, je vous dirais quand boire)

En me levant ce matin là, j’étais content, le vent était presque tombé, et c’est en sifflotant que je repris la route. Deux choix s’offrait à moi, deux routes opposée, je décide de ne plus suivre cette route envahie de camions et prendre la petite route histoire de respirer enfin de l’air pur.

Ce fut un mauvais choix car n’ayant qu’une visibilité que de deux kilomètres, après plus d’une heure d’effort, je vois apparaître petit à petit une montagne devant moi et plus je m’approche et plus je vois qu’elle est imposante et que la route que je suis à l’air d’y grimper.

Il n’est que 9 heures et la température dépasse déjà les 35 degrés, que faire, osé l’escalade de se col ou prendre sur 20 kilomètres l’autoroute et rejoindre l’autre route à camion ? Je ne me sens pas de faire ce col avec cette chaleur qui promet d’être épouvantable dans quelques petites heures et décide de me faire de l’autoroute et en sortir dés la prochaine sortie.

La distance sera faite en une heure et je vois enfin un écriteau indiquant ma petite sortie. Quel ne fut pas ma surprise en arrivant à l’embranchement et voir qu’il ne s’agit que d’un petit sentier en gravillon et cailloux qui monte sur des collines.

Trop risqué pour moi, j’ai déjà bu 1,5 litres d’eau et il m’en reste plus que cette quantité et avec ce petit sentier je ne sais pas où je vais finir. Je décide de poursuivre et de continuer jusqu’à la prochaine sortie, 25 kilomètres plus loin. Cette fois l’autoroute est en montée et le parcours me prendra deux heures, il est midi quand j’arrive enfin à cette deuxième sortie qui est malheureusement identique à la première.

La chaleur est épouvantable, il fait maintenant plus de 40 degrés à l’ombre… à l’ombre, quelle ombre, 45 kilomètres que je n’ai pas la possibilité de me faire une petite pose sous un arbre ou sous un pont, rien pour me protéger du soleil, que du sable, des cailloux et du soleil. Il ne me reste plus qu’un demi-litre d’eau qui commence à devenir tiède et cette sortie ne me tente vraiment pas et je poursuis mon chemin sur cette autoroute.

Heureusement pour moi, je croise une station service ou je peux enfin me poser à l’ombre et faire mon repas de midi. J’apprends que la prochaine sortie est à 35 kilomètres et que ce n’est que de la montée. Je remplis enfin ma gourde de 7 dl d’eau bien fraîche et par précaution j’achète une bouteille d’un litre et demi, plus de 2 litres pour 35 kilomètres, cela doit être suffisant.

Je reprends la route après une heure de pose bien méritée et m’enfile à nouveau sur cette autoroute.

vraiment de quoi couper le souffle

mais il arrive parfois

qu'il y est un intrus

 

Après une heure de grimpette, je regarde mon thermomètre et vois affiché 44°, je comprends pourquoi j’ai l’impression d’avoir très chaud et pourquoi je suis complètement détrempé comme mon tee-shirt et mon chapeau, sans vous parler de mon short de cycliste, et ce petit vent chaud de face qui ne veut pas tomber.

Je commence vraiment à souffrir de cette chaleur, voilà plus de deux heures que j’ai repris la route et il me reste encore 15 kilomètres à faire, encore 1,5 heures d’effort à faire et je pourrais enfin me poser. Au bout de 30 minutes, je commence à avoir la nausée, comme une envie de vomir qui ne m’aide pas dans mon effort, je songe tout de suite à une insolation, je dois trouver de l’ombre et me poser un moment.

Rien, aucune ombre en vue, rien sur les 5 kilomètres que je parcours, même les panneau d’autoroute ne font qu’un petit filet d’ombre de 10 centimètre de large mais je ne peux plus continuer, je dois me poser.

Je stop mon vélo sur le bord de l’autoroute, un peu de travers pour qu’il m’offre une petite zone d’ombre au sol, il ne me reste plus que 3 dl d’eau, je vais en garder deux pour la suite du chemin et je bois le reste d’une traite avant de m’allonger au pied de mon vélo, couché sur le dos dans cette petite zone d’ombre, essayant de trouver un peu de fraîcheur pour que cette nausée passe et je reste allongé plus de 45 minutes, à moitié somnolant, puis soudain le bruit d’une voiture qui s’arrête me tire de ma léthargie, je me dis "chouette, quelqu’un s’est arrêté, je vais pouvoir lui demander de l’eau" J’ouvre un œil et je vois à ma hauteur une voiture de police.

Mon sang ne fait qu’un tour et une giclée d’adrénaline me fais bondir sur mes pieds puis je m’approche des policiers qui me dise que l’autoroute est interdite aux vélos et quand je leur explique tant bien que mal mon histoire et que je sors à la prochaine sortie, il me laisse tranquille et reparte aussi vite qu’ils sont venus.

Il est 3 heures trente, il fait toujours aussi chaud, je n’ai plus que 2dl d’eau pour faire les 10 kilomètres qu’il reste, je dois être économe, mais j’ai trop soif, j’en bois la moitié en grignotant des biscuits secs (buvez la moitié de votre verre et remettez le sèche cheveux dans votre direction et respirez encore par la bouche) j’ai toujours la nausée mais je n’ai pas le choix, je dois poursuivre, "Allez David, un dernier effort, plus qu’une heure à tout péter" me dis-je en remontant sur mon vélo.

même en travaux et de nuit elle est belle

vous ne trouvez pas ?

voici le mosolée de Fatemeh (Fatima) Massumeh (je précise pour les censeurs que je n'ai que photographié le poster qu'il y avait dans l'hôtel)

 

Je fais à peine 5 kilomètres que je suis complètement déshydraté, je dois boire mais je ne le peux pas, il me reste encore 5 kilomètres à faire, encore une demi-heure, il est 4 heures 15 il ne me reste plus beaucoup à faire, heureusement la température commence tout doucement à descendre mais la pente devient de plus en plus raide et ma nausée ne passe pas, je bois le restant de ma gourde ( allez zou, buvez le reste du verre d’eau et remettez le sèche cheveux contre votre visage) 15 minutes s’écoulent quand enfin je vois à l’horizon un écriteau.

Trop content, je rassemble mes dernières forces et pédale le plus vite possible pour atteindre cet écriteau. Un cri sort d’entre mes lèvres, je pousse un gros "NONNN" quand j’arrive à l’écriteau, ma sortie est encore à 10 kilomètres, on m’a fournit de mauvaises indications, me voilà sans eau et complètement vidé, écœuré par ma nausée, je descends de mon vélo et m’assois parterre en m’appuyant contre ma remorque.

Je dois trouver de l’eau à n’importe quel prix et toujours assis au sol contre ma remorque, je saisis ma bouteille d’eau vide et la secoue de droite à gauche dans l’espoir qu’un automobiliste comprendra le message.

10 minutes plus tard, toujours rien, personne ne s’est arrêté, je me lève, m’assois sur ma remorque, je téléphone à Isabelle pour avoir un peu de réconfort tout en continuant de secouer ma bouteille. Au bout de 10 minutes, un chauffeur poids-lourd comprend le message et s’arrête.

Il descend de son engin et vient à ma rencontre, prends ma bouteille et la remplit entièrement d’une bonne eau fraîche, me tend la bouteille puis repart aussi vite. Je me rue sur le contenu, je bois à grosses gorgées la moitié du contenu, j’ai comme l’impression de revivre en sentant cette fraîcheur descendre dans ma gorge, cette eau qui enfin apaise ma soif, qui me fait momentanément oublier la chaleur ambiante.

Je rassemble mon courage à deux mains et remonte sur mon vélo en me disant que je vais arriver au bout, que je serais récompensé de cette journée quand je toucherais au but. Je dois m’arrêter tous les kilomètres, ma nausée me coupe les jambes et après 10 minutes de pose, ce n’est plus que par la force de l’esprit que je remonte sur mon vélo pour faire encore un kilomètre, un de plus, et toujours pas d’ombre pour me reposer.

comme nos cantonniers, un qui travail et 5 qui regarde

je ne comprend pas pourquoi ici les vaches sont interdite d'autoroute

voici un exemplaire de tapis de prière et son Puk appelé Moher

 

Il est 18 heures quand j’aperçois un car arrêté sur la voie d’urgence, le soleil qui commence à descendre à l’horizon dessine une grosse ombre à coté de lui, de l’ombre, vite, franchir ce kilomètre le plus vite possible et profiter de cette ombre. Malgré la montée et ma nausée, rien que l’idée de l’ombre me redonne des forces et je me retrouve rapidement à coté du car ou je pose mon vélo avant de m’asseoir à nouveau au sol.

On dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres, ce fut le cas pour moi à ce moment là car la pane du car me fournit de l’ombre et les 4 personnes qui essayaient de le réparer, en voyant l’expression de mon visage se sont empressé de me donner de l’eau bien fraîche, puis de quoi manger et enfin du bon thé bien sucré, un vrai régal, tout avait un goût de paradis et cette ombre, haaaaa quel bonheur.

Je suis resté une heure sur place, n’arrêtant pas de boire et de manger et ma nausée passait enfin. Je sais exactement ce qu’il m’attend maintenant, la sortie est à 5 kilomètres puis je dois encore faire 5 kilomètres et je serais dans la ville de Natanz où un hôtel et une bonne douche froide m’attendent.C’est avec l'idée d’une bonne douche bien froide que je remonte sur mon vélo pour la dernière étape avec une nouvelle bouteille d’eau d’1,5 litres.

Je parcours presque facilement 3 kilomètres quand ma nausée refait surface, me coupant dans mon élan et m’obligeant encore à m’arrêter, je suis plutôt étonné car il est plus de 19 heures et le soleil est vraiment à l’horizon, il ne fait plus que 35 degrés, me voilà à nouveau obligé de m’arrêter chaque kilomètre pendant 10 minutes, puis enfin la sortie, je sais qu’il ne reste plus que 6 kilomètres à faire et j’ai vu du plat, peut être même une descente, je suis content et continue mon chemin.

"Ouiii", du plat, puis une petite descente, je ne suis plus qu’à trois kilomètres quant à la sortie du virage qui fini la descente j’aperçois une terrible montée une pente d’un kilomètre qui doit bien friser les 7 ou 8%, ça me coupe les jambes d’un coup net et je laisse mon vélo ralentir petit à petit de la vitesse prise dans la descente… il s’immobilise et je pose le pied à terre, descend de mon vélo et me pose au sol, m’allume une cigarette et la fume, les yeux dans le vide, écoutant le silence de la nuit qui tombe.

plutôt surprenant de croiser des cygnes noirs d'australie (collection d'oiseaux d'un patron d'une grande entreprise que j'ai rencontré)

les marchés couvert sont désert le jour saint qu'est le vendredi

enfin un peu d'arbres et de fraîcheur

 

"C’est trop con, il ne reste que 3 kilomètres, putain David, tu va pas t’arrêter la, t’es trop proche du but, nom de dieu, lève toi et pédale".

Je me relève, j’ai là tête qui tourne, je suis écœuré, les jambes tremblantes, je remonte sur mon vélo, regarde cette pente droit dans les yeux et pousse un "Han" de bûcheron en relançant la machine puis je fixe mon regard sur mon compteur kilométrique, je regarde passé les chiffres, ces chiffres qui indiquent les mètres qui passent, dix par dix, comme ils passent lentement, comme cette pente est raide, "t’as fini David, tu y est presque, va y fonce, accroche toi

" 200 mètres, 350, 450, 500, 525, 535, 545, 550, j’en peux plus, j’arrive de justesse à mettre mon vélo sur son pied et m’écroule à coté de lui, mes jambes ne me porte plus. 20 heures 15, le soleil à disparu derrière la montagne et le ciel devient tout rouge, un beau couché de soleil qui accompagne la solitude que je ressens à ce moment là.

Je regarde ce coucher de soleil durant plus de 10 minutes, songeant à me poser ici, poser ma tente sur le bord de la route, il me reste 5 dl d’eau, de quoi me faire à manger puis dormir, faire le reste du chemin demain matin.

Un automobiliste me sort de ma torpeur en s’immobilisant à coté de moi, la fenêtre s’ouvre, un bras sort, tenant une bouteille d’eau, je la saisis d’une main puis l’automobiliste repart, sans un mot. Je bois avec plaisir cette eau bien fraîche qui me remet un peu les idées en place puis un nouveau coup de téléphone d’Isabelle, elle n’a pas arrêté de me téléphoner durant toute la journée pour savoir comment j’allais, le son de sa voix me fait du bien, la douceur de ses paroles me font revivre.

Je reste encore 5 minutes assis parterre, regardant la fin de cette montée, elle est tellement raide que cela donne l’impression qu’il n’y a plus de route après, une route qui monte au ciel puis disparaît, qu’est ce qui se cache derrière cette montée ? et si il y avait du plat, voir même de la descente, soyons fou, je veux le savoir, je m’en voudrais de m’arrêter la si il n’y a plus que 450 mètres de difficile à faire, je saisis mon vélo, les jambes toujours aussi tremblantes, le pousse pour le faire descendre de son pied, je l’enfourche en me disant que je veux allez voir ce qui se cache derrière cette montée, quitte à me poser à la fin de celle-ci et planter ma tente.

Pour la mille et une fois de la journée, je remonte sur mon vélo, cette fois je ne regarde que la fin de cette montée, là où la route disparaît et je pousse sur mes jambes de toutes mes forces.

non, le village n'est pas abandonné

mes sauveurs d'un jour et leur ombre salvatrice, heureuse panne

jour de fête, on prépare la soupe pour une distribution gratuite (faudrait prendre exemple là car je sais plus vraiment ce qui est encore gratuit chez nous)

 

Mon vélo se remet gentiment en route, tout doucement, avalant les mètres petit à petit, moi poussant de gros râles à chaque coups de pédale. Plus que 100 mètres, j’y suis presque, je vais y arriver, découvrir ce qui se cache derrière, avec la force du désespoir, je me mes en danseuse, histoire de gagner quelques centimètres pour voir plus vite derrière, ouiiii, du plat, il y a du plat derrière, "Accroche-toi David, plus que 50 mètres et la délivrance".

Enfin au sommet, presque envie de pleurer tellement je suis heureux d’y être arrivé, et là, ce plat, puis ces lumières, la ville est là, juste devant, je vais enfin pouvoir m’arrêter.

Plaisir suprême, arrive un faut plat en descente, j’arrête de pédaler, je laisse filer mon engin, il est 20 heures 30, je profite enfin de la fraîcheur de la nuit qui vient caresser mon visage dans cette descente. Je vois un néon vert qui clignote, signe d’un petit resto bar, les gens qui me dépassent me klaxonnent comme toujours, pour me dire bonjour, pour me souhaiter la bienvenue, je suis trop faible pour leur répondre, pour lever la main et leur faire un signe, je n’ai plus qu’une idée fixe, aller vert cette lumière verte, me poser et me ruer sur un bon coca, sur un bon sandwich qui ce soir là, auront un goût qui me restera à vie dans la mémoire.

Ne me reste plus qu’à trouver cet hôtel, j’espère qu’il n’est pas à l’opposé de la ville, non, il est là, juste à 100 mètres, je pousse mon vélo jusque devant les marches, les gens portent mon vélo dans l’hôtel et comme un zombie, je prends une chambre, y monte, me déshabille en constatant que le froid de la nuit à durcit la transpiration salée, mon tee-shirt tient presque debout tout seul, idem pour mes gants et de grosses taches blanches sont apparues sur la surface de mon chapeau australien.

Puis vient la douche, cette douche presque froide qui refroidit mon corps, me redonne une température interne normal, qui me redonne vie, je ne m’essuie pas, je veux garder cette fraîcheur, me glisser sous le draps et m’endormir en gardant cette fraîcheur.

Jamais je n’avais vécu une journée si dur, si épouvantable, de toute ma vie, je viens de vivre la pire de mes journées… une journée en enfer... En me réveillant le matin, sachant que j’ai un col à faire, 15 kilomètres de montée, je décide de flémer sous les draps et ne reprendre la route que demain matin car je dois encore récupérer de cette journée.

(j’ai essayé de résumer l’histoire car j’ai en moi graver chaque minutes, chaque secondes de cette journée et ne vous en ai raconté qu’une partie, vous avez le droit maintenant de poser le sèche cheveux et vous ruer sur un bon coca bien frais car vous venez de passer une journée en Iran en pleine été )

les atteliers sont souvent à même le trotoir

pieds de vignes géantes, plus de 25 mètres et des grappes de raisins à ne plus savoir quoi en faire

rivière traversant le trotoir... il ne fait pas bon être handicapé ou âgé dans cette ville

 

Après une bonne journée de repos bien méritée, me voilà repartis pour mes deux derniers jours de vélo avant d’atteindre Esfahãn, mais avant cela je dois faire ce col et après la journée d’enfer que j’ai vécu, j’ai un peu d’appréhension pour cette montée et je quitte Natanz l’estomac un peu noué par le doute. Et bin non, la montée c’est fait comme sur des roulettes, et les 5 derniers kilomètre j’ai même pu me cramponner à un camion tellement il roulait doucement et c’est presque frais comme une rose du matin que je commence ma descente, heureux que la chose ce soit faite si facilement.

La journée ce passe sans problème (évidement, ça descend ) juste le temps de faire la connaissance de deux autres chauffeurs poids-lourds arrêté au point d’eau que je croise sur ma route, eux aussi sont des fumeurs d’opiacé, à croire que tous les chauffeurs sont accros à cela.

EN fin de journée, n’étant plus qu’à 40 kilomètres de mon but, je me stop dans la ville de Shãhan Shahr, une ville remplie d’handicapés de la guerre Iran-Irak, ils ont fuits la guerre et ce sont installés ici, sans jamais en repartir et je fais la connaissance de l’un d’eux, Ali, amputé des deux jambes, qui au volant de sa voiture, s’arrête à ma hauteur et commence à me poser pleins de questions, puis voyant que je cherche de quoi me loger, m’invite très gentiment à venir dormir chez lui, dans sa famille.

Je vois enfin le coté aisé de l’Iran, la maison est plutôt cossue, il s’agit plutôt d’un petit immeuble ou chaque enfant à son étage, puis je suis convié à aller à la mosquée pour la prière du soir, mosquée où cette fois les hommes et les femmes sont séparés par un voile qui sépare la grande pièce de prière en deux, puis, la prière finie, le thé est offert accompagné de petites sucreries au miel, comme des hosties. De retour chez lui, on me donne les clefs d’un appartement vacant et je peux enfin me coucher.

Le lendemain, peut avant midi, j’arrive enfin à Esfahãn ou je peux profiter de mon après midi avant de commencer les démarches pour mon extension de visa.

après le panier de fleur géant et son jardinier, voici le vase géant

plus de 2'000 mètres et 42 degrès à l'ombre, vaut mieux pas que je croise celui qui à posé ce panneau, sinon je le bouffe

enfin le col franchit, malheureusement le paysage de ce coté ne change pas

 

9 heures, je suis devant la banque pour le versement demandé pour une extension de visa, puis j’apprend que les bureaux des affaires étrangères sont de l’autres coté de la ville, je saute dans un taxi et me voila arrivé 15 minutes plus tard devant les bureaux avec déjà toutes les photocopies de passeports et autres en poches, mes deux photos d’identité et le reçu de la banque où j’ai payé les 200'000 Rials (20$).

Moi qui croyais que cela serait encore plus rapide que la première fois que j’ai fait une demande d’extension, me voilà tout surpris quand je me vois livré à moi-même pour aller chercher un dossier dans un tel bureau, remplir le dit formulaire où je demande cette fois deux mois pour avoir le temps de finir de visiter le pays, puis le retourner à tel bureau qui m’enverra vers un autre bureau qui lui aussi fera de même, et quand enfin je suis dans le bon bureau, une des guichetières me dit de revenir le lendemain matin à 8 heures.

Déçu, et surtout un peu irrité de savoir que j’aurais payé deux trajets en taxi pour rien, je quitte leurs bureaux et en profite pour visiter la très belle place de l’Imam Koméni, une des plus grandes places au monde, classé patrimoine mondial, où les chevaux harnachés de leur calèche et leur touristes on des fer en caoutchouc, (Voilà qui va faire plaisir à une amie ) puis fini la journée en découvrant les cartiers jouxtant mon Hôtel.

8 heures précise, me revoilà devant les portes de leurs bureaux, j’entre et attends une bonne 20 aines de minutes avant de me décider d’aller frapper à la porte pour leur dire que je suis là, on me dit de repasser dans trois jours et malgré le faite que je leur dise que mon visa fini ce jour même, rien n’y fait, je dois repasser dans trois jours.

Me voilà illégalement en Iran pour trois jours, trois jours que je passerais enfermé dans ma chambre d’hôtel de peur d’un contrôle de police et de problème possible, ne sortant que pour m’alimenter dans le petit fast-food juste à coté, puis je retourne dans mon petit clapier, à laisser s’égrainer les heures et les jours dans l’attente de cette foutue extension de visa.

Dimanche, jour J, je reprends le taxi pour la 5ième fois et arrive à l’heure prévue, attend encore 30 minutes dans la salle d’attente puis je vais à nouveau frapper à la porte histoire de leur dire que je suis là, on me demande d’attendre dans la salle, j’y attendrais encore 2 heures quand enfin, un autre employé, plus consciencieux que les autres, me voyant tournicoter dans cette salle depuis plus de 2 heures, s’approche de moi et me demande ce que j’attends.

à s'endormir au guidon en pédalant

un appartement climatisé pour un soir, plutôt cossu non

moi je dormirais à l'étage, dans un appartement vaccant et pour la première fois, je me reveillerais en pleine nuit à cause du froid, j'ai pas trouvé comment couper la clim

 

Je lui explique mon cas et lui me répond qu’il s’en occupe sur-le-champ. 5 minutes plus tard il revient vers moi et me tend mon passeport en me souhaitant un bon séjour puis retourne d’où il venait. J’ouvre mon passeport et constate que mon extension n’est pas valable deux mois, mais juste 20 jours, moins les 3 jours bloqués dans mon hôtel ou j’ai passé un deale pour payer ma chambre moins chère en y restant 8 jours, soit 12 jours pour faire près de 2'000 km, autant faire boire du whisky à une poule.

Même la ville la plus proche où je peux refaire une autre extension de visa se trouve à près de 700 kilomètres d’ici, un sprint de plus avec cette fois un col à plus de 2'500 mètres, avec une chaleur de plus de 40 à 45 degrés, donc un gros risque de me gazéifier si je dois me faire des journées de 100 kilomètres qui m’obligerais à pédaler même pendant les heures les plus chaudes, je ne veux pas d’un voyage comme cela, me voila donc obligé de prendre le bus pour Shirãz, (merci) mais cela est une autre histoire que je vous raconterais si mon site n’est pas censuré 

Esfahãn et la place Khomeiny, un petit versaille et la chaleur est tel, que les gens ose une petite trempette

 

PS. dangereux d’habiter en suisse, j’ai appris que le président africain des droits de l’homme (en voilà un sacré gag ) voulait atomiser la Suisse… Politique et tique étique, me demande bien quel homme politique suisse va être obligé de baisser son pantalon pour la grandeur de l’argent (dés que vous avez la réponse, envoyez la moi svp, que je me marre un bon coup )

6 septembre 2009

Je profite de ces quelques jours de répits pour continuer ma découverte de cette étrange région qui plus est, est rentré en plein Ramadan. Je reste de longues heures assis sur un banc publique dans un petit parc ombragé où un jet d'eau sortant de la buse d'un bassin fait une jolie petite mélodie en venant mourir et se mélanger à la masse d'eau du bassin, petite mélodie douce à mes oreilles qui fait vagabonder mon esprit et me met dans un état de zenitude que j'apprécie vraiment.

C'est dans cet état second que je regarde cette foule de gens défiler devant moi, les scrutant dans les moindres détails sous mes lunettes à soleil de couleur rouge vif qui masque mon regard et me permet de les espionner sans les mettre mal à l'aise. (je suis plutôt gonflé d'employer ce terme là, je vais finir à l'ombre de 4 murs si je continue comme cela)

C’est dans cet état second que je regarde cette foule de gens défiler devant moi, les scrutant dans les moindres détails sous mes lunettes à soleil de couleur rouge vif qui masque mon regard et me permet de les espionner sans les mettre mal à l’aise. (je suis plutôt gonflé d’employer ce terme là, je vais finir à l’ombre si je continue 

Durant ces moments de voyeurisme je découvre pleins de choses comme par exemple que les hommes ici se tiennent facilement par la main et s’embrassent tout aussi facilement, que la classe moyenne passe facilement par le bistouris d’un chirurgien plastic pour se refaire le nez, que les seuls oiseaux que j’entends chanter sont ceux que je vois enfermé dans de microscopiques cages suspendues au dessus des magasins de toutes sortes, je ne vois aucunes poussettes ou kangourous, toutes les femmes portent leur enfants dans leurs bras, qu’elles ont les sourcils complètement épilés et redessinés au crayon noir, même leurs bras on l’air d’être passé à la cire et sont sans un poil et elles, qui sont si emmitouflées dans leur grand voile noire, donnent quand même facilement le seins à leur enfant en pleine rue.

maître Rassoul , professeur de musique, entre autre, et cycliste à ses heures perdues

litéralement l'instrument s'appel le trois cordes, le sè....? (heuuu rassoul, j'ai oublié son nom perse ) (le Setar et sur cette photo c'est un Tar, 6 cordes, merci Rassoul)

le maître et l'un de ses élèves (ici le cour et mixte) Rassoul joue avec un trois cordes, un Setar et l'élève un Tar

 

Alors que le pays est en plein ramadan, une grande partie des petits magasins qui vendent des boissons et autres petites choses à grignoter sont fermés, les autres on leurs vitrines dissimulées sous une grande bâche opaque pour permettre à ceux qui ne suivent pas le ramadan de pouvoir boire et manger en étant à l’abris des regards inquisiteurs des autres.

Question bouffe, le pays est plutôt pauvre et on retrouve toujours les mêmes choses soit sandwichs poulet ou saucisses, charcuterie ou saucisses cuisinées et évidement l’hamburger aux petits oignons et sa fameuse sauce mayonnaise certifiée Iso machin, (on ferait bien mieux de faire une certification sur le goût que sur la fabrication non ?) donc je me fais un réel plaisir quand je suis invité chez les gens et que je peux enfin manger autre chose car on trouve rarement des restaurants qui ne sont souvent que touristique et évidement très cher.

Je profite aussi de ces derniers jours pour revoir un couple de cyclistes iraniens qu’isabelle à découvert sur Internet, Rassoul le musicien et Delaram, sa femme, enceinte jusqu’au fond des yeux, ce sont eux qui ont réceptionné la selle de vélo qu’Isabelle m’a envoyée, (petite parenthèse pour dire que DHL iran m’a réclamé 100 dollars de taxe pour récupérer le colis, du coup ma selle a doublé de prix et est devenu un objet précieux)  ce sont encore eux qui on fait pleins de démarches afin de facilité ma demande d’extension de visa (malheureusement cela n’a servi à rien comme vous avez pu le lire plus haut) et c’est encore avec eux que je découvre la vieille mosquée Djãmé et que je pourrais enfin poser certaines questions qui me brûle la langue depuis que je suis arrivé dans ce pays.

encore un plafond en 3D, l'un de ceux de la place Khomeiny

détail de la place vue de plus loin

où que j'aie, je tombe toujours sur des échaffaudages

 

(je profite de ces quelques lignes pour vous remercier, tous les deux, chaleureusement pour tout ce que vous avez fait et pour vous souhaiter la meilleur des vies possibles et tout le bonheur du monde… Au faite, ton fameux poètes perse, Sãdi, il est traduit en français )

Durant les deux derniers jours, je vais encore faire des découvertes, la découvertes des tapis perses en laine, coton et soie qui sont vraiment splendides tout comme ces tableaux qui sont fait en tapis, de vrais petits chef-d’œuvres pour certain.

J’apprends aussi que la Suisse défend les intérêts américains dans le pays, que les Iraniens adorent rire et regarde des films ou gags sur leur téléphone mobile et se les passent en boucle et que le secret bancaire ici n’existe pas car aux guichets vous êtes entouré par au moins 5 autres personnes qui scrutent le moindre de vos mouvements.

Je suis enfin au point avec leur système monétaire et pour vous expliquer rapidement pourquoi il m’a fallut si longtemps, je vais vous faire un résumé. Ici la monnaie nationale est le rial, avec 1 dollar vous avez approximativement 10'000 rials, jusque là, pas de problème, mais pour compliquer la chose, les Iraniens parlent souvent en Toman pour se simplifier la vie, 10 rials valent 1 toman, mais quand les zéros deviennent trop important, le toman se transforme et il faut 1000 tomans pour ne faire plus q'un toman, de quoi y perdre ses petits et vous faire escroquer par une minorité de marchands peu scrupuleux.

Pour rester dans l’argent, la vie est plutôt bon marché, on trouve des paquets de cigarettes à 25 cts suisses, un kilomètre en taxi commun vous revient à 10 cts et un succulent repas vous coûte 1,20 frs. (hamburger maison et son coca )

toujours la même place, détail d'un encadrement de porte en marbre massif d'un bloc

et encore une réfection et des échaffaudages

place khomeiny, l'une des plus grandes du monde

 

En parlant coca, ici il est souvent mis au congélateur histoire d’être vraiment frais quand on vous le sert et petite expérience sympa, alors qu’il est encore liquide, au moment ou vous ouvrez la bouteille, il gèle instantanément sous vous yeux, plutôt surprenant à voir.

(en parlant surprise, j’en ai découvert une belle en apprenant avec les Japonais qui partageaient ma chambre commune qu’ils avaient pour tradition quand ils voyagent dans un pays et qu’ils logent dans un hôtel, de remplir un petit livre sur leur découvertes et bon tuyaux, petite livre qu’ils laissent dans l’hôtel et qui est lu et complété par les suivants, plutôt sympa comme tradition non ? et en voilà une dernière toute aussi sympa… ici quand on ne peut vous rendre la monnaie de votre billet, on vous compense en vous donnant le nombre de paquet de chewing-gum en conséquence)

Je fais la connaissance dans mes derniers instants à Esfahãn de Fabien, un petit suisse de Gland, (et que personne ne se moque du nom de ce village… il y a pire… un exemple, ok… Sucevaz ) qu’une mouche à piqué un beau matin et qui a décidé de voyager à vélo le plus longtemps possible avec la somme de 10'000 francs suisse, malheureusement pour lui, son séjour en Iran sera bien plus décevant que le mien, son visa n’était valable que 10 jours et sa demande d’extension à Tehran c’est très mal passé et il n’a obtenu que 10 jours de prolongation.

Du coup sa visite de l’Iran à vélo ce solde par une visite du pays en car (si vous n’avez pas assez à lire, faite un saut sur son blog, faut juste lui laisser le temps de tout y remettre car celui-ci et toutes ses adresses émail ont étés censurés, bloqués et vidés… www.Fabz.blogire.com, a croire qu’ils ne désirent vraiment pas de touristes dans leur pays ???)

détail de l'obe de la mosquée Djãmè, toute en sculpture

toujours la vieille mosquée Djãmè

et encore un petit détail de cette belle et vieille mosquée

 

Le jour J est enfin arrivé, je me rends au terminal des bus ou m’attend Rassoul qui à encore voulu faire les démarches à ma place, refusant catégoriquement que je lui rembourse le prix du billet comme la surtaxe deux fois plus cher pour mon vélo et sa remorque que me réclame le chauffeur du bus avant de me laisser monter dans son engin.

Je regarde défiler le paysage, en me disant que malgré le fait que j’ai été triste de ne pas pouvoir le faire en vélo, que j’ai quand même de la chance car la route est vraiment en mauvaise état, sans parlé de ce col à 2500 mètres et ce paysage toujours aussi sec et triste et le trajet est toujours parsemé de ces gendarmes couchés qui m’obligent chaque fois à rouler au pas avant de relancer dans de gros effort mon engin, de quoi vous coller une dépression sur le champ après quelques coups de pédales.

7 heures plus tard, me voila enfin dans la ville de Shiraz, une petite ville de 3 millions d’habitant où je vais devoir prendre mon courage à deux mains et recommencer de nouvelles démarches administratives pour avoir enfin une prolongation de visa me permettant de rouler jusqu’à Bandar Abas, ville au bord du golf arabique (petite correction de notre ami Rassoul, Golf Persique, histoire que les hommes ne reprennent pas les armes)

Je commence mon séjour par deux petits jours de repos-visite et découvre avec émerveillement la mosquée de roi des lampes, (en français) une mosquée toute aussi importante que celle de Qom, un autre lieux sacré du schisme mais cette fois je n’aurais personne pour me raconter l’histoire de cet endroit que je vais découvrir avec mes yeux de novice.

Après avoir franchit l’entrée des hommes et avoir été dépouillé de mon appareil photo par les gardes de l’entrée, je passe la grande porte principale dont le cadre est fait d’un marbre d’une pièce et je débouche sur une grande place où trône un immense bassin lui aussi de marbre, tout comme la balustrade.

mosquée Djãmè et ses enfilades de colones

dans certaines pièces, la lumière du soleil passe à travers des plaques de marbres avant d'illuminer la salle de couleurs chaudes

l'heure de la prière arrive, on déroule les tapis de prières

 

La place est entourée d’arcades avec des balcons, juste entrecoupé par deux immenses entrées surplombées chacune par une immense coupole colorée, l’une des entrées est faite de miroirs blancs, l’autre de miroirs couleur or, le toit et les piliers sont pour la première fois fait en bois sculpté et les intérieurs sont entièrement recouvert de miroirs verts, bleus, jaunes et rouges, un vrai travail d’artiste qui vous cloue sur place.

Cette fois c’est une odeur d’eau de rose qui plane dans les lieux et les gens sont tout aussi fervents qu’à Qom, embrassant les grandes portes en argent ou celles dorée à l’or ou sur l’un des sarcophages en argent qui trône au milieu de la pièce, pièces coupée en deux, un coté pour les hommes, un coté pour les femmes, certain lance des incantations que les autres terminent par une espèce d’amen, puis à reculons, les gens sortent doucement, la main posée sur le cœur.

Les lieux sont fréquenter par des gens venus de toute part, de tous rangs, il y a le commun des mortels, les religieux avec leur turban blanc posé sur leur tête ou les descendant de Mohamed avec leur turban noirs.

Fabien dans ses péripéties Iraniennes (bonne chance pour la suite et peu être à plus en indes)

ici les trape à souris n'écrase pas la pauvre petite bestiole, la trape se relève et un bout de cuivre l'étrangle

voilà ce qui arrive quand on cadenasse son vélo à un portail

 

Puis je ressors, récupère mon appareil photo, frustré de n’avoir pu faire des photos de cet endroit magique et me venge en me postant devant la porte principale et furtivement, zoom à fond, prendre quelques clichés souvenir, puis je repars sur mes pas, apercevant les alentours de la mosquée noire de monde, nous sommes vendredi, jour du seigneur ici, puis sur une grande rue où la circulation à été coupée, on déroule des tapis de prière et une nuée de femmes s’y pose en attendant les paroles de l’Imam.

Je sors mon appareil photo pour immortaliser l’instant et ai à peine le temps de prendre le cliché que je vois de loin un policier courir vers moi, je comprends instinctivement que je n’aurais pas du et par reflex je prends furtivement une photo bidon, celle d’un écriteau en arabe puis le policier arrive à ma hauteur en me demandant du ton sec de lui donner le film de mon appareil photo.

J’arrive à lui faire comprendre que je n’ai pas de film, et lui montre ma dernière photo avec un air complètement surpris de sa démarche, il la regarde un peu dubitatif et me demande de quitter les lieux sur-le-champ. Je n’ai pas le choix, je tourne les talons et disparais dans la foule, le cœur battant la chamade. (c’est dans ces moments là que l’on ressent la tension du pays)

Le lendemain matin, remis de mes émotions de la veille, je commence mes démarches administratives en espérant cette fois arriver à mes fins et avoir 30 jours d’extensions, 30 jours qui me permettront de finir le bout de route en vélo et chercher un moyen pour sortir du pays et continuer mon voyage.

Je me rends à l’office des visas qui se trouve à 4 kilomètres de mon hôtel, plutôt surpris en bien car il n’y a personnes, pas de queue et d’attente interminable cette fois, et 10 minutes plus tard je me trouve devant le responsable qui ouvre mon passeport, regarde toutes mes extensions un peu surpris et il me lâche d’une voix grave en me montrant ma dernière prolongation et pointant un petit texte en arabe "extensions finis, terminé, vous quitter l’Iran"

dans le car, je voulais grignoter mes petites provisions quand un gros insecte cuit avec le biscuit m'apparut

Esfãhãn et la plus petite chambre d'hôtel que j'ai jamais eu 3m2

ma journée en enfer a laissé des traces sur mes bras et mes jambes

 

J’ai sûrement du, à cet instant, devenir un peu blanc mais je retrouve rapidement mes esprits et durant 5 minutes je tente de lui expliquer mon cas, que je suis à vélo, qu’il doit me donner une dernière extension et me permettre de sortir normalement du pays. Il me regarde dans les yeux, puis pose mon passeport sur son bureau et se lance dans la lecture de son journal quotidien.

Les minutes passent sans qu’il ne lève le nez, je reste silencieux, ne sachant pas vraiment comment réagir, je m’assois silencieusement sur un des fauteuils quand soudain un subalterne entre dans le bureau et s’assoit à coté de moi.

La discussion commence et quand je lui montre mon compteur kilométrique, il est complètement ahuri et commence à parler avec son supérieur qui au bout de deux minutes lève le bout de son nez de son journal et la sentence tombe… Il accepte de me donner 20 jours, en précisant que c’est la dernières fois.

Deux heures plus tard, après avoir parcouru 8 kilomètres pour passer à la banque et revenir avec toutes les photocopies demandées, me voilà avec une prolongation de 20 jours, bien trop peu pour sortir du pays comme je l’avais prévu, mais suffisamment pour trouver une autre solution et sortir de celui-ci plus sereinement.

Je ne suis pas arrivé à ce que je voulais et l’émail de Rassoul reçut quelques jours auparavant me disant de prendre le bus car le parcourt était trop désertique et chaud à maintenant comme un air de prédiction et pour arranger la chose j’ai la confirmation qu’il n’est pas possible d’aller directement en inde par bateau, je dois faire un crochet par les émirats arabes unis et de là je pourrais reprendre un autre bateau et me rendre en inde, évitant de la sorte le Pakistan qui est selon de DFAE (département fédéral des affaires étrangères) bien trop dangereux et je suis bien trop jeune à mon goût pour mettre fin à ma vie.

Ben oui, à 20 ans on a encore toute la vie devant sois  (mais promis juré, ce n’est que partie remise) Que de déception sur cette fin de parcours, pas de Pakistan, obligation de quitter le pays rapidement et passer par Dubaï alors que je m’étais juré de ne jamais y mettre les pieds (comme quoi il ne faut jamais jurer de rien)

fort de Karim Khan à Shiraz et son petit jardinier

la cour intérieur du fort

et l'intérieur de la pièce principale

 

Bon ok, j’ai les oreilles qui sifflent, alors je vais répondre à votre question, pourquoi jamais dubaï, comme las-vegas dur reste, bin tout simplement parce que je considère ces villes comme des aberrations, comme le résultat final de la folie des hommes, des villes qui ne devraient écologiquement jamais exister (las-vegas, 1300 litres d’eau par habitant et par jour entre autre et dubaï, je crois que YAB en fait un très bon résumé dans son film, ceci dit, il ne parle pas de la piste de ski en plein désert, quand je parle de la folie des hommes, je sais de quoi je parle, et les minuscules, c’est fait exprès )

Maintenant voyons le bon coté des choses… (attendez 5 minutes, besoin d’une petite séance de relaxation pour y arriver)… cela va faire 3 mois que je suis en Iran, donc déjà pas mal de temps… j’ai encore 20 jours pour découvrir un peu plus ce pays… et surtout, mon petit passage obligé par dubaï va permettre à Isabelle de venir me faire un coucou à tout petit prix, donc abordable, nous allons enfin nous retrouver après plus de 4 mois de séparation…

Amour rime avec toujours, aimer rime avec éternité, toi rime avec moi, mais le plus important, nous rime avec l’infini et au-delà (bin oui, il y a un u et un n ) donc je ne vais pas me plaindre et profiter de ces 20 petits derniers jours qui vont maintenant me paraître interminable depuis que je sais que nous allons nous enlacés, pardon, nous retrouver.

no comment

no comment

dans la série des gens qui dorment celle du touriste qui attend la police

 

Je ne regrette pas d’avoir pris la décision de rester une semaine de plus dans cette ville bruyante et polluée  par de vieux moteur diesel car le lendemain matin, alors que je parcourrais le marché couvert de la ville en quête d’une lavette en nylon (sèche rapidement et ne moisit pas comme le coton) et d’un savon (petite traduction pour les Européens, lavette égale gant de toilette) mes lunettes rouges de touriste bien visée sur la tête afin de ne plus me faire prendre à parti par des locaux qui me prennent pour un iranien qui fume en plein ramadan.

Je fais la connaissance de Said et Amir, qui me propose de partager une journée avec eux dans leur famille, à 50 kilomètres d’ici, dans la campagne, loin de ce bruit, ce que j’accepte sans me poser de question et le lendemain matin, me voilà partit pour une de ces journées que j’apprécie tellement.

Elle commence par un trajet qui ne me fait pas regretter de finir mon voyage en bus tellement la route est défoncée, puis une première halte dans un petit coin de paradis ombragé, entouré par une source d’eau souterraine qui jaillit au centre et coule tout autour de nous, puis arrive le moment de la dégustation de fruits fraîchement cueillit sur le domaine,  raisins de toutes sortes, melons de toutes formes et couleurs, puis le thé est servit et je suis questionné sans relâche.

D’un coup, les jeunes se lèvent et commencent à préparer le repas pour les anciens assit autour de moi (non non david, simplement pour les anciens, tu en fait partie maintenant, quand est ce que tu vas te mettre cela en tête )

Après un bon repas composé d’un poulet à la braise duquel on me servira les plus beaux morceaux, de galettes de pain, le tout agrémenté de tomates cuites, poivrons et piment doux et d’un bon yogourt ou yaourt selon d’où vous venez et d’un dessert composé de noix que l’on trempe dans du sel (vraiment excellent) les jeunes me proposent d’aller faire quelques brasses dans le réservoir d’eau tout proche d’ici.

voilà comment on circule à moto dans les rues, reste une place sur le réservoir les gars

et dans la série des métiers de la rue, voici le pèse personne, pour 10 cts vous avez le droits de monter sur la balance

l'un des ponts d'Esfãhãn qui traverse la rivière, enfin quand elle est pas complètement asséchée

 

Malgré l’ombre, les 40 degrés se font sentir et j’accepte avec plaisir cette proposition. L’endroit est idyllique, entouré d’arbres fruitiers et de palmiers, le réservoir d’eau en béton n’est pas très jeune et ses parois sont recouvertes d’algues de toutes sorte mais l’eau souterraine est d’une telle fraîcheur que je n’hésite pas à me joindre à la bande de gais lurons qui ne m’on pas attendu pour sauter dans le bassin.

5 minutes plus tard, le corps recouvert d’algues et surtout de chaire de poule tant l’eau est froide, j’en ressors et fume une tite clope sous le soleil juste histoire de me réchauffer un peu. Pas le temps de finir ma petite pose que je suis inviter à faire un concours de longueur sous l’eau, j’ai beau dire non, que ce n’est plus pour moi les concours car j’ai depuis bien longtemps plus rien à prouver à personne, me voila obligé de participer à la compétition. A tour de rôle, ils plongent dans le bassin et font le maximum de mètres sous l’eau.

Le premier fait ¾ du bassin, le suivant une longueur complète, puis vint le tour du troisième, bien plus athlétique, il plonge à son tour, parcours une longueur, pis se retournant sous l’eau, parcours encore la moitié  du bassin avant de sortir la tête de l’eau avec un cri de vainqueur. Je pensais avoir été oublié, que dalle et me voila à mon tour au bord du bassin.

J’écrase ma cigarette en me disant que je ne peux pas plonger car j’ai trop maigri et mes slips sont devenus un petit peu trop grand, donc risque qu’il reste sur place à mon contact avec l’eau, résigné par mon handicape de départ, je descends dans le bassin, m’accole contre la paroi, prend une grande bouffée d’air et me lance à mon tour dans ce que je n’avais plus fait depuis bien des années, des décennies.

Les mètres passent et tout en nageant sous l’eau, je me dis que je vis quand même de drôles de choses, à plus de 42 ans me voilà obligé de faire un concours de gamin, la vie est parfois surprenante. Perdu dans mes réflexions, je vois devant moi la paroi du bassin, celle que j’ai quittée il y a peu, tout en restant sous l’eau, je me retourne dos au mur et remonte gentiment à la surface. Ma tête sort doucement de l’eau et un grand sourire vient illuminer mon visage, je sort une main de l’eau, sert le point et le secoue de tous les cotés, j’ai fait deux longueurs, je gagne haut la main le concours, laissant pantois les autres participant qui ne comprennent pas comment un vieux fumeur à pu les battre

extérieur de la mosquée du roi des lampes à Shiraz

et mes photos zoom de l'intérieur avec ses belles colonnes de bois sculptées

l'entrée principale de la mosquée

 

Puis c’est le retour au point de départ, où mon exploit est conté aux anciens qui me félicitent à tour de rôle.

Malheureusement pour moi ce n’est pas fini, la séance de test va continuer malgré moi car les anciens veulent maintenant voir mon adresse au fusil et malgré le fait que je leur dise que je ne suis pas intéressé par les armes et que l’armée m’a suffit, je n’y couperais pas. Ils déposent à une dizaine de mètres une de mes cigarettes, posée sur le filtre, colée sur la brique en béton par de la boue, puis à tour de rôle la dizaine de participants tentent leur chance avec les trois plombs qui leur sont donnés.

La cigarette est toujours debout quand on me tend l’arme chargée, j’hésite un moment, que faire, laisser aller mon instinct d’ancien amoureux des armes et excellent tireur ou être gentleman et laisser à quelqu’un d’autre la joie de faire tomber la cigarette, je n’ai pas vraiment le temps de me poser la question car mon instinct à déjà repris le dessus à peine ai-je mis en joue la pauvre cigarette.

Le premier coup est complètement a coté mais mon œil avisé à vu l’impact et compris que le fusil est mal réglé, il vise en bas et a droite, je regarde le système de réglage bien trop vieux et rouillé pour être corrigé, je dois corriger le tir à l’œil, je décale la pointe de l’arme sur la gauche, monte plus haut que la cigarette, je retiens ma respiration et appuie sur la détente, le coup part.

Sous les acquiescements sonores, je m’aperçois que le tiers supérieur de la cigarette à été sectionné, j’ai corrigé légèrement trop haut, je recharge l’arme pour mon troisième et dernier essai. Cette fois la correction est parfaite et le reste de cigarette disparaît à son tour, volant en petit morceau. Je n’ai pas perdu la main, mais pour arrondir les coins et la jouer sereine, je me dirige vers le propriétaire de l’arme, lui là tend en lui disant que c’est un excellent fusil.

Deux tests, deux réussites, je sens immédiatement la différence, je suis moins la bête curieuse qui voyage sur son vélo et qu’on veut tester pour voir ce qu’elle a dans le ventre, je deviens simplement un homme et je peux complètement faire partie de leur famille, les questions changent complètement, on ne me questionne plus sur le voyage mais simplement sur moi, sur ma vie et mes idées sur ce que je pense du monde et pourquoi je n’ai pas de dieu. 

et encore un autre métier de rue, le vendeur de billet de loterie et ses 2 perruches porte chance

photo d'un postère de l'intérieur de la mosquée du roi des lampes, tout de glace vétue (ça donne vachement moins bien que dans la réalité)

petit clin-d'oeil à nos amis les Zaretti's, enfin là surtout pour  michèl, pompier à ses heures perdues (voici le plus petit véhicule pompier que j'ai jamais pu voir) et merci pour ton intérvention sur la maison jouxtant la notre, j'espère que tu as bien arrosé notre façade  et les platebandes

 

J’arriverais toutefois à les décevoir durant cette journée, au moment où l’on me demande de chanter une chanson de mon pays, j’en suis resté bouche bée, incapable de me souvenir de la moindre parole d’une chanson bien de chez nous. Le soleil se couche quand un messager vient à notre rencontre, le grand père veut faire ma connaissance, le bruit de mes victoires lui sont parvenues et il veut me rencontré. On m’emmène sur-le-champ à la ferme familiale, puis des raisins me sont servit et je me jette sur la seule grappe rouge.

Plus tard, un vieil homme s’approche de nous et tout le monde se lève et lui sert religieusement la main, par mimétisme dans ces moments là, je fais de même, c’est l’ancien. C’est ainsi que je fais la connaissance du patriarche de la famille, Hossein, 75 ans, pétant de vie et de joie de vivre, un vrai spécimen comme j’aime en rencontré, il a le plus grand domaine de la région et est respecter par tous les villageois et encore plus par ses enfants et 30 petits enfants.

Il pose pleins de questions mais sans jamais s’adresser directement à moi, les réponses qu’il obtient par ses enfants on l’air de lui convenir car enfin il s’adresse à moi chaleureusement en me souhaitant la bienvenue dans son pays et me raconte son histoire et celui de son domaine, puis l’ancien se lève, charge un de ses fils de me faire visiter le domaine, ses champs de riz et ses arbres fruitiers, puis un nouveau repas me sera servit, cette fois à base de légumes et fruit de toutes sortes, un vrai régal pour mes papilles gustatives.

La nuit est depuis longtemps tombée quand Said me demande si cela ne me dérange pas de dormir sur place, ce que j’accepte bien évidement, mais le patriarche en décidera autrement, jugeant que je mérite mieux pour dormir, je serais raccompagné en taxi jusqu’à mon hôtel.

Said et son fils Raisa entouré d'Amir, un de ses frères et deux oncles (ici la famille reste très importante et soudée)

voici l'ancêtre, Hossein le respecté, 75 ans, un vrai bout-en-train

le réservoir d'eau ou le petit coin de paradis quand il fait vraiment chaud

 

Il est minuit quand j’y arrive et c’est vraiment content et fourbu par cette journée que je sombre dans un profond sommeil.

Au petit matin je me réveil avec deux surprises de tailles, je découvre dans mon carnet de notes trois lignes qui ne sont pas de moi, un nom et un prénom, puis les mots "love David", suivit d’un numéro de téléphone que je n’appellerais jamais, j’ai gagné mon premier fan iranien  la deuxième bonne surprise, sur mes 4 doigts engourdis en permanence (les deux petits doigts et les deux annulaires) les deux doigts de la main gauche ne sont plus engourdis et le petit doigt de la main droite non plus, ne reste plus que l’annulaire qui semble aller quand même mieux, ça à du bon parfois de ne plus pédaler durant un bon moment.

Plus que quelques jours avant mon départ pour Bandar Abas mais mes découvertes continues, ici à shiraz, certains marchands ventent leurs marchandises à coups de haut parleur, je constate à ma plus grande surprise que les frittes me manquent et je ferais presque n’importe quoi pour pouvoir en mastiquer quelque une (sûrement du à la pauvreté culinaire du pays (je précise, dans les petits break-fastes, ou alors je deviens gâteux)

Que la jeunesse attend vraiment un changement car le foulard est porté de plus en plus haut sur le crâne, laissant à chaque fois apparaître plus de cheveux et pour les mecs, c’est plutôt la mode émo qu’ils emploient, que les boutiques sont souvent partagées par plusieurs vendeurs, par exemple dans le fond les machines à laver le linge et devant dans un petit coin, un vendeur de téléphones portables, et que le jeu sur ordinateur à la mode s’appel Gaza, vous êtes sniper et vous devez flinguer les Israéliens envahisseurs (à quand le jeu où l’on flingue les Américains fouteurs de merde mondiale )

Me voilà arrivé à la fin de cette mise à jour, je vais essayer durant ces derniers jours iraniens de récolter un maximum d’information, d’aventure et de rencontre afin de pouvoir vous faire une dernière mise à jour digne de ce nom, autrement je vais devoir vous raconter pourquoi je voyage ou la passionnante histoire des retrouvailles bien loin de chez eux d’un couple fol-dingue amoureux l’un de l’autre, l’avenir nous le dira, mais cela est une autre histoire que je vous raconterais si je survis aux 45 degrés et plus qui m’attendent…

 

20 septembre 2009

Plus que deux jours avant mon dernier trajet iranien, deux jours où je vais pratiquer mon hobby préféré, m’assoire sur un banc à l’ombre et regarder les gens vivre, deux jours pour regarder les petits détails qui font toute la différence, comme par exemple les noix d’ici, qui ressemble aux nôtres, et pourtant à y regarder de plus prêt, leur coque est en trois parties, comme l’intérieur, que l’apparence à ici aussi beaucoup d’importance car la mode des 4x4 commence, l’orthodontie est en plein boum, comme le bodybuilding qui est pratiqué par pas mal d’homme et je vois mes premiers chiens en laisse.

Enfin chien, vous savez, ces toutes petites boules de poils qu’on appel chien et que l’on balade partout histoire de montrer qu’on Aime les animaux, que les pigeons de la place du fort sont en faits des pigeons domestique qu’un homme lâche le matin et les "rentrent" le soir et quand vous posez la question "mais où sont les oiseaux sauvages" vous avez toujours la même réponse, tout le monde mime le même geste, celui d’une personne tenant un fusil (haaa, l’amour des animaux )

Heureusement il y a chaque jour le joueur de Santur qui met un peu d’amour à tout cela en déambulant dans la rue avec son instrument si harmonieux à mes oreilles dans le brouhaha de cette ville.

petit détail du fort de Shirãz

un de ces fameux croisements sans feux où voiture et piétons jongle les uns avec les autres

beau spécimen de tapis persan... dur dur le métier de vendeur de tapis (j'ai de justesse raté la photo du vieille homme en train de dormir)

 

Bientôt 3 mois dans ce pays et je n’ai jamais trouvé un endroit où déposé mes piles usagées et question emploi de piles ils sont forts, (comme dans tous les pays musulmans traversés) mais la récupération est une autre chose (pis au point où nous avons détruit la planète, nous ne sommes plus à une petite pollution prêts)

Je profite aussi des mes dernières heures avant l’embarquement pour me faire une dernière salade au goût de yaourt et regarder une fois encore à quelle vitesse les Iraniens mangent et boivent, ils sont encore plus rapides que ma grand-mère qui est capable d’engloutir une assiette de pâtes sans respirer entre les va et viens rapides de la fourchette, voir que le niveau laser ici est remplacé par un tuyau flexible transparent rempli d’eau et pour m’apercevoir sur le chemin du terminal des bus que la bande d’enfants croisés en chemin un peu plutôt m’on volé mon vieux compagnon de voyage, mon chapeau australien, et déposé une espèce de courgette blanche à la place (pas très efficace pour se protéger du soleil, me voilà bien sans mon chapeau)

21 heures, Me voilà devant mon bus, je suis pris une dernière fois en photo avec mon attelage par des badauds et "Yaallah" me voilà partis pour Bandar Abbãs une fois la discussion terminée sur la surtaxe pour ma remorque et mon vélo. (Rassoul, me suis débrouillé comme un chef, je n'ai payé que 100'000 rials, pardon, 10'000 tomans, heuuu non, 10 tomans tu vois, j'ai enfin compris )

Moi qui pensais dormir la plus grande partie du voyage, c’était sans compter le ballottage du bus sur cette route en bien piteuse état, et l’espace qui m’était alloué, heureusement pour moi le bus s’arrêtera de nombreuses fois au contrôle de police obligatoire à chaque changement de régions et cela me permettra de me faire de petites poses cigarettes.

Cette nuit, la pleine lune est de la partie, je pourrais voir, sur les deux premiers tiers du trajet, que le paysage est toujours aussi monotone et aride, mais plus nous approchons du but et plus celui-ci change, il devient montagneux et le car zigzag sur la petite route qui travers à plusieurs reprise des tunnels et des ponts qui relient les différentes parois vertigineuses de la région, puis d’un coup le paysage change radicalement pour laisser place à de curieux petits monticules de sables compacté, des espèces de pyramides en molasse puis enfin je m’endors.

Mon sommeil sera de courte durée car le bus s’arrête pour son dernier contrôle, il est un peux plus de 6 heures du matin, je descends pour ma pose cigarettes quand au passage de la porte du bus une surprise m’attend.

le plus beau lampadaire que j'aie jamais vu

spécial que pour ma Tite Femme qui se plaint qu'on ne me vois jamais, je l'ai intitulé "autoportrait de nuit dans mon chie'cac"  (j'ai pas mis le flash expres mais comme tu n'as plus que 6 jours à patienter quand tu me lira, un petit apperçu devrait pouvoir te contenter   Pis je préfère que tu découvres ton squelette d'amour sur place)

avec ce type de cadenas, fini la pince "Monseigneur"

 

Le climat est radicalement différent et à peine sortit du bus, mes habits me collent directement à la peau. La température malgré que le soleil ne soit pas encore levé est déjà presque insupportable, la végétation est aussi complètement différente, ici il n’y à presque plus que des eucalyptus, seul arbres à aimer ce genre de climat. Pas le temps de finir ma cigarette que je sens perler sur mon tors des gouttelettes de sueur qui laisse une grande ligne humide sur ma chemise.

Autour de moi il y a des milliers de camions arrêtés, leur chauffeur dormant à même le pont arrière, puis le bus repart. Il est près de 8 heures quand mon attelage est enfin près à reprendre la route et franchir ces 10 kilomètres qui me séparent du centre ville.

Le trajet me prendra une petite heure, juste le temps de longer un bout du golf Persique (t’as vu Rassoul, j’ai bien appris la leçon ) et d’y voir ses flamands roses, juste le temps aussi pour que mon jeans et ma chemise ne soient plus que des bouts de tissus détrempés car l’humidité de l’air avoisine les 90%, rendant les 35 petits degrés du petit matin plutôt difficile à supporter et le moindre effort vous fait directement transpirer à grosses gouttes.

Un des gros problèmes de voyager en Iran sur une longue période c'est qu’il est impossible de retirer de l’argent avec une carte de crédit, il faut par conséquent prévoir à l’avance la durée de votre séjour et prendre de l’argent liquide en suffisance (dollars).

Pour moi le calcul était bien trop complexe,  et de toute façon pas vraiment le choix, je n’avais que 3 mois d’avance sur mon compte bancaire, seul hic, je n’avais pas prévu tous ces frais d’extension de visa et encore moins les bus et surtaxes de bus et surtout les 100 dollars pour pouvoir récupérer ma selle, du coup, après plus de 5 heures de vélo à sillonner les petites ruelles pour trouver un petit hôtel dans mes moyens, non, un très petit hôtel dans mes très petits moyens de fin d’Iran, je suis toujours bredouille, les hôtels sont ici bien trop cher pour moi, les plus chers que j’ai rencontré depuis que je suis dans ce pays.

plutôt à la mode dans le coin, voyez comme c'est coloré, vous ne trouvez pas?

le joueur de Santur, un vrai régal

le boulanger dans son jeté de pain cuit, pile sur le contoir devant le client qui attend

 

Je suis en train de désespérer et mon ventre crie famine, et vraiment pas facile de trouver de quoi manger correctement en plein ramadan, du coup je finirais dans un petit magasin à manger en douce des gâteaux secs et petites cochoncetés en tous genres.

Le ventre à semi-calmé, je reprend ma quête d’hôtel et c’est au moment où je désespérais de trouver un hôtel que je puisse me payer, me posant la question de comment j’allais faire cette fois-ci, que deux vieux hommes, me voyant passer pour la Xième fois me stop et me pointe du doigt une porte d’entrée anodine.

Je m’y engouffre et trouve l’inespéré, un endroit que mes finances me permettent presque, mais pas vraiment le choix, il n’y a vraiment rien d’autre de meilleur marché, je dois entamer une discussion et avoir le meilleur prix pour les 11 jours que je dois passer ici en attendant le bateau qui me fera retrouver l’amour de ma vie. Une bonne partie de mon argent partira dans mon logement car la discussion fut harde, il me reste bien peu pour me nourrire, mais bon, j’ai déjà un toit et on verra bien pour la nourriture le moment venu 

Bandar Abbãs, sa moiteur et sa chaleur, mais un Iran complètement différent de tout ce que j’ai vu à présent, un autre Iran, les femmes ont encore des chaussures trop grandes ou trop petites comme souvent, mais ne sont plus habillées de noire, les tissus sont colorés et bariolés, le bas de leur pantalon satiné est brodé de fils colorés et les bagues de doigts de pieds sont monnaie courante.

Je vois aussi mes premières femmes intégralement voilées, portant un masque typique d’un cartier de la ville, on ne leur voit que les yeux, le nez étant surplombé par une espèce de crête que le masque qu'elles portent forme. (je vous aurais bien mis une petite photo prise sur les liens Internet qu’Isabelle m’a envoyé, mais ici ces sites sont carrément censuré, donc pas pu les voir et piquer une photo)

Elles sont ici bien plus présentent dans la vie de tout les jours, tenant de petits stands dans le marché semi-couvert que je découvre avec joie (et je découvre aussi par la même occasion que j’ai développé un sacré sens de l’orientation car jamais je n’ai croisé un marché avec un tel nombre de petites ruelles filant dans tous les sens pour se recroiser plus loin et malgré deux heures à me perdre dans cet entrelacement, j’ai retrouvé sans problèmes le chemin de la sortie)

Les hommes quand à eux portent très souvent un bandana autour du front pour stopper la transpiration (je parle évidement des travailleurs manuels, pas des bureaucrates, sans cravates ici, dans leurs bureaux climatisés )

dans les métiers de la rue, voilà le vendeur de montres et bracelets

derrière les grandes avenues, les petites ruelles où j'aime me perdre et déhambuler

encore un métier de rue, ici le coiffeur, enfin plutôt une tonte qu'une coupe de cheveux

 

En parlant climatisation, ici tout est climatisé, du coup il pleut en continu sur les trottoirs de la ville, pluie de condensation de l’humidité de l’air sur les climatiseurs qui se condensant fini par perlé à coup de grosses gouttes qui finissent le plus souvent par choir directement sur le trottoir ou sur votre tête si vous passiez à ce moment là car question pluie, il en est tombé l’année passée que 15 millimètres, alors j’espère vraiment pour eux, à voir comment ils gaspillent l’eau, qu’ils ne sont pas tributaires d’une nappe phréatique fossile sinon bonjour les dégâts dans quelques temps.

Je ne sais pas si cela tient de la région ou de la saison mais à présent la nuit tombe d’un coup et bien plus tôt et le soleil en profite aussi pour se lever bien plus tard que se que j’ai pris pour habitude.

Mes deux premiers jours consisteront à trouver de quoi me nourrir, tâche beaucoup plus difficile le vendredi, même le pseudo macdo à l’européenne est fermé le midi (pourquoi pseudo, simplement parce que les cuistots ont un bonnet sur la tête et que les employés travaillent avec des gants plastiques, mais question hygiène et qualité, ce n’est pas encore ça) (Julie, ne vient jamais faire du contrôle qualité dans ces pays, tu ferais une crise cardiaque sur le champ)

Ceci dit, le prix du hamburger est trois fois plus cher que dans les petits fast-foods du coin mais les gens y vont quand même car ça fait bien de pouvoir manger ici, pour ma part, la seule fois que j’y suis allé, cela à donné un tel coup à mon budget nourriture que les deux jours suivants, je me suis plus sustenté que nourris

(oui je sais Tite Femme, je t’ai menti, mais je ne voulais pas que tu te fasses du souci pour si peu et quand tu lira ce message, je serais sur le bateau qui m'enmène droit sur des plats de nourriture géant, donc trop tard pour te faire du soucis, pis de toute façon mon jeans taille 30 d’Istanbul est déjà depuis longtemps plus à ma taille, il y a presque assez de place pour que tu t’y glisses )

autre type de demeure cette fois moyenne, chez Amir qui rêve de l'europe pour son sexe libre...

voilà mes petits voleurs de chapeau, avec la courgette blanche dans la main de l'un d'eux, si vous avez de bons yeux

peux pas aller plus loin, la mer arabique me coupe de ma bien-aimée... non non Rassoul, celle là je la laisse (voilà un autre indice pour ceux qui suivent)

 

La journée, la chaleur et la mouateur sont tellement insupportables que tous ceux qui peuvent rester chez eux au frais le font, l’alternative est d’aller faire du lèche vitrine dans l’un des grands centres commerciaux climatisés que les jeunes squattent en soirée, tout endimanché, afin d’y faire une rencontre avec le sexe opposé. Les voitures portent presque toutes des films de protection sur leurs vitres, même sur la vitre avant.

our ma part, je fais de même, restant enfermé dans ma chambre entre 10 et 16 heures, ne sortant que pour manger à midi, sauf un jour où il y a eu une coupure de courant durant toute la journée, rendant la fraîcheur des 32 degrés de ma chambre caduque et transformant celle-ci en vrai four, occasion pour affronter le soleil et tester le taxi commun pour aller prendre mon billet de bateau, taxi commun qui par chaude température, entassé à 6 dans une voiture normale et sans compter le chauffeur, est un vrai régal d’odeurs et d’échange de gouttelettes de transpirations.

Arrivé dans les bureaux de la société de navigation, 2 mauvaises surprises m’attendent, je dois payer le prix touriste pour la traversée et on ne veut pas me faire payer d’avance la surtaxe pour ma remorque et mon vélo, on veut peser ma bourrique comme je les appelle deux heures avant le départ, je vais encore devoir serrer mon budget alimentation en prévision de la surtaxe car je ne veux pas être dans l’obligation, faute d’argent, de me séparer de mes précieux objets de vie quotidienne.

Dans l’après midi, je recommence mon passe temps favoris, le voyeurisme citadin, et constate que les gens mettent leur téléphone portable devant la bouche pour parler et le recolle à l’oreille ensuite (en parlant portable, j’ai une horrible nouvelle à vous apprendre, la mort de mon vieux natel, (téléphone portable pour les Européens) snif, fini le bébé qui rigole comme sonnerie, je vous demande donc une minute de silence )

et bien, ils en on des métiers de la rue, ici le cordonier réparant mes babouches climatisées, un travail à 4 mains

pantalon de satin bleu avec broderies colorées et voile bariolé sur chaussures trops petites... (comme on a pas le droit de photographier les femmes, je contourne la loi comme je peux, ici petit détail d'un chameau pour les censeurs ... quand même dur à vivre le manque de liberté )

marcher semi-couvert de Bandar Abbãs la nuit

 

Pour rester dans le matériel, ici aussi certains chauffeurs se bagarrent entre eux quand ils ont un petit accrochage dans une file de voiture, (vive la société moderne, vraiment top) Ici on ne met pas les déchets alimentaires dans les poubelles mais on les déposent dessus ou à coté pour les nécessiteux, que les cinémas ne passent que des films du pays et les deux dernières choses à vraiment savoir sont :

Ne regardez jamais un iranien mangé car automatiquement il vous proposera son repas, et la dernière pour finir, à ne pas raté, surtout ne fumez jamais devant un policier en plein ramadan car il vous en coûtera 3 minutes de sermon (ceci dit, j’ai réussi à ne pas jeter ma cigarette et la finir, par la même, appris à fumer en douce la journée, dans le creux de la main, quand je croise un policier ) (et la réponse du quiz de la galerie photo est... des pistaches avec leur cosse, fraichement cueuillie)

Me voilà à 12 heures de l’embarquement, me voilà à la fin de cette aventure iranienne, (quoi que je doive encore sortir du pays, vous savez, les Exit Formalities) ne me reste plus qu’à mettre à jour  les plus et les moins, avec une petite surprise et deux petites questions pour vous tous, mais cela est une autre histoire que je vous conterais à Dubaï car j’ai 4 jours d’attente avant de retrouver ma tendre, douce et belle moitié.

Mon autre moitié, ma moitié manquante depuis 7 mois, (7 mois déjà ? Comme le temps file vite sur un vélo, plus vite que les kilomètres) donc largement le temps de faire tout cela et je veux profiter de mes dernières heures, alors repassez dans quelques jours pour vous rincez l’œil, enfin seulement si vous trouvez le gag et si mon bateau n’est pas attaqué par des pirates dans le détroit d’Hormuz ou s’il ne coule pas durant la traversée du Golf Arabique… Oups, pardon, Golf Persique, Persian Gulf pour les English, Khalij-E-Fãrs pour Rassoul

 

20 septembre 2009

Lundi 21, mon dernier jour en Iran avec enfin un semblant de liberté en plus, le Ramadan c’est terminé hier soir et je retrouve le plaisir de fumer sans me cacher, je retrouve enfin tous les petits shops alimentaires ouverts et peux enfin manger quand bon me semble.

Je jette sur ce peuple ce qui sera très certainement mon dernier coup d’œil, partage mes dernières discussions avec différentes personnes et à chaque fois la même rengaine, ils parlent tous de "Bad Président" et regrettent le temps du Chat d'Iran, (là je dois surement faire une faute d'hortographe qui varester dans les annales )

ils aspirent à plus de liberté et plus de contact avec le monde extérieur, moi je vois une révolution douce qui s’est gentiment mise en marche et que rien ne va pouvoir arrêter mais pour le moment cette société file tout droit sur la pente glissante de la consommation.

ils ont pourtant de si jolies robes

no comment

no comment

 

Il est 18h30 quand j’ai fini d’engouffrer mon dernier repas, je dois encore parcourir les 10 kilomètres qui me séparent du port et qui se feront par un vent de face violent, puis j’arrive enfin devant le poste de police à l’entrée de celui-ci, ils me dirigent vers un petit cabanon où l’on me demande les papiers de ma bourrique, ne voulant pas me croire quand je dis qu’à la frontière on ne m’a pas fait de papier pour mes affaires personnelles, puis, système made in Iran, la discussion commence et enfin on me laisse passer.

Malgré le fait qu’il est stipulé sur mon billet que je dois me présenter 3 heures avant l’embarquement pour les formalités de sortie, les portes resteront fermé durant 2 heures, ne s’ouvrant qu’une heure avant le départ, juste le temps de lire une bonne 10 aines de fois les premières recommandations contre le H1N1 que je vois dans ce pays.

(Petite parenthèse, info ou intox cette grippe, si dangereuse que cela ou juste une histoire de business pour nos grands groupes pharmaceutiques qui n’ont pas profités ces dernières années du boum et du flot de bénéfices extraordinaires qu’ont eu leurs collègues dans le domaine pétrolier ???)

Le bateau, après une heure d'attente, se met gentiment en branle et s’éloigne petit à petit des côtes, plus les lumières de la ville disparaissent en ne devenant plus que de tous petits points à l’horizon et plus je retrouve enfin ma totale liberté, liberté de pensée, liberté d’expression, liberté dans les choix de ma vie, ces libertés qui m’on tant manqué durant ces 3 mois. Une fois en pleine mer, n’ayant plus aucun support où poser mes yeux, je peux enfin me coucher sur le pont arrière et profiter de cette belle nuit en regardant toutes ces étoiles scintillantes comme jamais, comme pour fêter mes retrouvailles avec ma liberté.

Me voilà voguant vers de nouvelles aventures, mais cela est une autre histoire que je vous raconterai si je survis à d’autres retrouvailles, celle de l’amour 

en avant toute pour la consomation

prêt à partir pour de nouvelles aventures, enfin si les portes s'ouvrent

 

Ps. Voila, ne me reste plus qu’à vous poser les deux questions et vous offrir ce cadeau qui va très certainement me fermer les portes de l’Iran pour de longues années et faire que votre site va être surement censuré dans ce pays, mais comme devait s’en douter ceux qui me connaissent, quand on me prive de mes libertés fondamentales, je fais et ferai toujours tout ce que je dois faire pour braver ces interdictions, je me battrais toujours pour défendre ce que nos prédécesseurs nous ont offert très souvent dans le sang et la souffrance, quitte à risquer pour ma part certains désagrément, voir la privation de ma liberté de mouvement ou pire, la vie…

(mais vous n’aurez jamais ma liberté de pensée ) Bref passons aux questions : Isabelle me parle de mettre une carte de chaque pays avec dessiné le trajet que je fais et j’ai reçu un émail pour me dire qu’il serait peut être judicieux de faire mes pages à l’envers, soit mettre mes mises à jour au début de celle-ci et non à la fin comme je le fais, alors en espérant recevoir de nombreux émails pour me faire partager vos idées sur la chose et me permettre le cas échéant de faire certaines modifications sur le site

(vous avez aussi le droit sur votre émail de me parler un peu de tout, cela me donnera un peu de lecture dans mes moments perdus ) … en attendant vos écrits, voici le cadeau que j’intitulerais...

"Petite galerie de photos très certainement interdites"  

(Monsieurs les censeurs iraniens, inutile de pirater le site et faire comme avec celui de Vincent, j'ai moi un back-up complet du site et des photos)

le rire, point commun entre tous les hommes

dans la série: il fait chaud, le policier

quand le voile se porte très en arrière par la jeunesse
Erwan, t'as oublié de me préciser de ne pas m'approcher non plus des centrales nucléaires

en file indienne assises sur le trottoir

courbée par le temps
femme du monde

petit instant de quiétude

la jeunesse d'orée
petit moment de repos

l'amour c'est...

dis Maman, c'est quoi la liberté
confidences entre femmes

le militaire plutôt baba-cool

militaire armé sur les toits proche de la mosquée du roi des lampes
rassemblement de femmes pour la prière (avec le turban noir, un descendant de Mohamed)

femme voilée par un masque du marché de Bandar Abbas

le même masque de profil avec l'arrête nazale
petite ressemblance avec Asrérix et oblélix non?  (ce jour la, la température est de plus de 40 degrés) (pour ceux qui ne voient pas la ressemblence, c'est une histoire de poissons )

deux autres vendant des soutien-gorges

les gens du coin afirment qu'elle fonctionne, mais il n'y a ni arrivée d'électricité, ni système de refroidissement et encore moins de nuages de vapeur, plutôt étrange

veni vidi reviensi? Oui

 

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